Texte septième
Que suis-je en train de ressentir ? La douleur d'une enfant démunie ? La douleur d'une pré-adolescente incomprise ? Ou celle d'une ado ayant été obligé de grandir trop vite ? Je n'en sais rien. Je ne suis même plus qui je suis. Je me suis perdue dans cette histoire. Je me suis noyée dans mes larmes et étouffée dans les insultes que je rêvais de laisser sortir. Je me suis perdue dans les souvenirs qui me rappellent continuellement que les futurs jours seront difficiles à vivre. Difficiles à supporter.
J'ai l'impression que mon cerveau s'est déconnecté et qu'il refuse de fonctionner à nouveau. Qu'il cherche à se protéger de toutes menaces extérieures. Mais il est trop tard. Tout est déjà ancré dans ma peau, dans mon esprit et surtout dans ma mémoire. L'affliction s'est déjà répandue partout. Dans toutes les fibres de mon corps.
Voilà où j'en suis en ce 12 Juin 2015. A me demander ce que je vais devenir. A me demander ce que je peux devenir. Rien, sans doute. Sûrement que je ne pourrais rien devenir après ça.
Mais peut-être que les larmes finiront par se tarirent. Peut-être que mes respirations finiront par s'arrêter et que je n'aurais pas à choisir ce que je veux devenir après ça. Je crois que quelque part, je préférerais cette issue. Celle qui nous évite de devoir choisir et qui nous empêche de devenir.
Peut-être que je préférerais ça, finalement. Je n'en sais rien. Je n'en sais rien parce que sais plus qui je suis, je me suis perdue dans cette histoire et noyée dans mes larmes. J'attends désespérément une réponse que je suis incapable de fournir. Celle de continuer, où de simplement abandonner ? Je ne sais que répondre, parce que dans tous les cas, ça ne me plait pas.
J'aimerais qu'on m'aide à sortir la tête de l'eau. J'aimerais qu'on me ramène sur la rive et qu'on m'offre une accolade qui m'aiderait à guérir. J'ai besoin qu'on m'aide à guérir. Mais je crois qu'on ne peut rien me donner et que la seule chose à laquelle je n'aurais jamais le droit c'est au temps. Au temps en guise de pommade cicatrisante. Mais bordel, combien de temps faudra-t-il pour suturer ces plaies béantes et profondes ? Trop, à mon avis. Beaucoup trop. Et peut-être que d'ici là, mes larmes se seront taries et que mes respirations se seront arrêtées. Et peut-être que l'issue qui nous évite de choisir et qui nous empêche de devenir m'aura emportée.
Mais je n'en sais rien, puisque je ne suis plus qui je suis.
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