Te sauver


Toi, moi. Notre histoire a commencé enfin d'année dernière. Le 16 décembre 2016, jour du début des vacances de Noël. Nous sommes dans le même lycée, toi en études supérieures, moi en première, et tu m'envoies un message. Un message tout simple d'abord, qui ne me donne en aucun cas l'impression que tu seras différent des autres, que tu sauras tirer ton épingle du jeu, ni même m'intriguer. Mais dès le second message, tu changes déjà mon apriori. « Je mettrai ma main a couper que tu es dans le lycée X ». C'est une phrase de toi qui me marque, qui me reste dans la tête, même si elle n'a rien de spécialement extraordinaire. Je te réponds qu'effectivement,j'étudie bien dans ce lycée depuis le début de l'année. L'assurance que tu avais mise dans cette affirmation, tu m'avoueras plus tard avec un grand sourire que ce n'était qu'un coup de bluff. En parlant d'assurance, ça ne s'est pas arrêté là. En quelques heures, tu m'avais déjà rebaptisée « ma prune ». Pourquoi ? Je ne sais pas... Encore une de tes bizarreries adorées. Ce 16 Décembre, nous avons passé toute la soirée à discuter, je n'ai pratiquement fait que ça. Toi aussi, sûrement. Jusqu'au « bonne nuit » qui deviendrait bientôt habituel. C'était la fin de notre première journée et je t'avoue que je ne savais pas si il y en aurait une seconde. Évidemment, j'espérais que tu me relances, mais, de toutes manières, j'avais décidé de le faire moi-même, si tu ne réapparaissais pas. Le feeling était si bien passé à mes yeux. Mais tu es revenu, encore plus rapidement que j'aurais pu l'imaginer, vers 9h le lendemain matin. Et sans expliquer pourquoi, de là, nous avons continué à nous parler. Plus que de raison, un message toutes les trois minutes, plus même parfois, le soir avant d'aller se coucher. Nous avons rapidement commencé à discuté par Snapchat. C'était une façon pour toi de t'assurer que j'étais bien comme je semblais être sur les photos de mon profil. Tu as dit que je te paraissais conforme. Je ne sais plus à quel moment tu m'as dit pour la première fois que tu me trouvais belle. Sûrement un peu plus tard. Tu es trop secret pour me l'avoir dit si rapidement. Mais tu n'avais pas l'air déçu. Et je ne l'étais pas non plus, même si j'avais dû mal à imaginer ton visage, qui semblait trop différent d'une photo à une autre. Il faut dire que les photos de ton profil étaient vieilles de quelques années, et que tu n'y décochais aucun sourire qui m'aurait permis d'entrapercevoir ta fossette que j'aime tant. On ne s'envoyait qu'une partie de nos visages, la moitié pour être précise, comme si à nous deux, nous construisions un nouveau portrait.


Dès le 16 Décembre, je sais que tu as trois ans et demi de plus que moi, et ça ne me pose pas de problème. Je sais déjà que je m'entends mieux avec des personnes plus âgées. Toi, tu ne sembles pas croire en ma maturité, tu penses qu'il y aura un décalage certain entre nous. Mais les heures passent, et nous semblons sur la même longueur d'onde. Nous commençons même à faire des sous-entendus, en parlant d'économie, puisque je suis en section ES et parce que c'était également ta section lorsque tu étais encore au lycée. Tu commences par me dire que le travail préliminaire dans une entreprise – un couple, quoi – est plus qu'important. J'enchéris en disant qu'il faut s'assurer que l'entreprise peut marcher et qu'elle ne risque pas de faire faillite rapidement avant de la lancer. Et ces allusions dureront plusieurs jours. Nous créons rapidement des liens. Une réelle affinité. Tu finis même par me dire que tu as l'impression d'avoir trouver ta version féminine.


Lorsque j'ai commencé à te parler, ce 16 Décembre, je sortais plus ou moins d'une période très compliquée. Une rupture quelques mois plus tôt, un déménagement au même moment et j'avais cette sensation d'avoir perdu tous mes repaires. Et j'ai eu un coup de mou. Un vrai, un comme je n'en avais jamais eu. Pas un coup de mou qui dure quelques heures, ou au pire quelques jours. Ça a duré deux bons mois. Et quand je t'ai rencontré, tu as fait définitivement fuir mon enfer.


Tu m'avais comme... Sauvée.



Et j'ignorais que quelques mois plus tard, ça serait à moi de te sauver.  

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