Quand tu perds quelqu'un, tu as comme l'impression d'avoir un trou dans la poitrine, une énorme plaie béante. Une plaie qui ne fait que s'étendre, s'élargir et s'approfondir à chaque instant. Cette blessure est là, elle te fait terriblement mal mais tu n'as pas envie de t'en occuper ni de la soigner. Tu te dis qu'elle finira par cicatriser seule, que tu finiras par l'oublier. Mais ce n'est pas le cas. Certaines plaies ne peuvent cicatriser seules. Certaines plaies se sont bien trop étendues, élargies et approfondies pour se refermer d'elles mêmes. C'est pareil pour la douleur. Elle ne s'évanouira pas du jour au lendemain, comme par enchantement. La douleur continuera de s'étendre si tu ne t'en occupes pas, si tu ne te décides pas à l'affronter. Comme pour une plaie, il faut avoir le courage de prendre le fil et l'aiguille pour relier les deux pans de chairs entre eux. Sans ça, la plaie ne guérira pas. La douleur ne s'éteindra pas. Et même si tu as peur, même si tu sais qu'en plantant l'aiguille dans ta peau, tu souffriras, prends le courage et enfonce ce pic dans ta chair. Il n'y a que ça à faire. Que ça à faire si tu veux espérer voir, un jour, une simple cicatrice sur ta peau. Espérer pouvoir sourire en pensant à la personne que tu as perdues.