Chapitre 9.2

William me regarda droit dans les yeux pour s'assurer que je n'allais pas lui sauter à la gorge s'il relâchait sa poigne. Il sembla peu convaincu par ce qu'il vit, mais je ne pouvais rien garantir. Mon mal de tête s'intensifiait et ma patiente avait des limites. J'avais survécu à une explosion, on avait tenté de m'assommer à deux reprises, en plus de m'avoir kidnappé. Je détournai mon attention vers mon bras douloureux. J'avais une profonde entaille et maintenant que l'adrénaline commençait à descendre, la douleur m'envahissant par vagues. Tout ceci était difficilement tolérable.

Lentement, William me libéra et recula toujours en me fixant. Je pouvais apercevoir la longue chevelure brune d'Amaryllis, légèrement camouflée derrière d'autres types qui avaient surgi pendant que je n'étais pas concentrée. Ils étaient tous armés et m'analysaient de manière septique. Comme s'ils étaient déçus par ce qu'ils voyaient. Mais où diable étais-je tombé ? Je me massai la tempe, en m'éloignant le plus possible de toutes les menaces de la chambre. Principalement de William, non sans le bousculer au passage. Ce ne fut pas une bonne idée, puisqu'un des nouveaux venu pointa immédiatement son fusil vers moi. Je m'immobilisai, en levant doucement les mains dans les airs.

- Au repos, exigea le chef terroriste à l'intention de son soldat. Il est hors de question que l'on tire dans ma maison.

Je crus l'entendre murmurer dans sa barbe que sa femme allait le tuer dans le cas contraire. Je ne fus pas la seule à l'entendre, puisque cela fit sourire la plupart des occupants de la pièce. L'homme qui me visait descendit son arme sans un mot. Malgré la situation, ils me semblaient plus humains que les employés du centre. Qui étaient-ils réellement ? En abaissant les mains, je frôlai mon cou et rencontra un bandage. Je fronçai les sourcils en remarquant qu'en fait, la plupart de mes blessures étaient soignées et en voyant mon expression, William expliqua :

- Avant de t'amener ici, nous avons dû nous assurer que le gouvernement ne soit pas en mesure de te tracer. Nous avons également essayé de te soigner, afin que tu ne te vides pas de tout ton sang.

Je tiquai. Non pas, car ils m'avaient soigné, mais pour la première explication.

- Tu veux dire qu'ils avaient implanté une puce dans mon cou ? demandai-je bouche bée.

C'était évident, chuchota la voix dans ma tête.

Je fronçai les sourcils, contrariée. Ils étaient suffisamment cinglés pour le faire. Je m'adossai contre le mur, en sentant le peu de forces qui me restaient me quitter. William ne prit pas la peine de me répondre en voyant la tête que je faisais. Il se retourna vers les autres et requit de nous laisser seuls. Cela lui valut plusieurs protestations. Il me désigna du menton.

- Pensez-vous réellement qu'elle est en mesure de me faire quoi que ce soit ? Je viens de l'acculer en quelques secondes et je doute qu'elle puisse même mettre un pied devant l'autre sans tomber.

Ils me jetèrent plusieurs coups d'œil avant d'approuver. Cela fit mal à mon ego, mais il avait raison. Peu à peu, ils quittèrent la pièce. Amaryllis fut la dernière à partir, en m'analysant de la tête aux pieds. J'ignorais pourquoi, mais elle ne semblait toujours pas m'en vouloir, alors qu'elle avait à deux reprises failli mourir par ma faute. Elle referma la porte derrière elle en silence. Ma fierté fut tout ce qui m'empêcha de me rouler en boule pour dormir. Comme s'il avait lu dans mes pensées, William haussa un sourcil en désignant le lit.

- Tu peux t'asseoir si tu le souhaites.

Je le regardai, observai le lit, puis le regardai à nouveau avant de céder. Je me retins de soupirer de contentement, en sentant à quel point le matelas était moelleux. Tout le contraire de celui de ma chambre. Le coin de la lèvre de William se releva, mais je l'ignorai. J'avais la désagréable impression de me comporter comme une enfant en sa présence et ce n'était pas voulu. Mes nerfs étaient à fleurs de peau et mon instinct de survie avait pris le dessus.

- La première des choses que tu dois savoir, commença William d'un ton aimable, c'est que tu es en sécurité ici.

Amaryllis m'avait dit exactement la même chose. Étonnant si l'on considérait ce qu'il s'était passé ces dernières heures.

- Je sais que tout cela est difficile à croire, mais nous ne sommes pas les méchants dans cette histoire.

Difficile à croire n'étaient pas les mots justes.

- Nous ne voulons qu'aider. Aider le peuple à avoir une vie meilleure. Qu'ils cessent d'avoir peur de sortir à l'extérieur, de se faire menacer s'ils se rebellent.

Je le dévisageai, en ne comprenant pas ce qu'il disait. Si les gens avaient peur de sortir, c'était à cause d'eux. Eux qui menaçaient le gouvernement qui tentait d'améliorer la vie de toute la population, eux qui brimaient la vie des gens en menaçant de tuer tout le monde sur leur passage. Je me remémorai les soldats qui patrouillaient la ville où nous étions un peu plus tôt et toutes celles où nous avions été auparavant. C'était également leur faute. Je repassai dans ma tête tous les cours où l'on m'avait enseigné pourquoi notre monde était devenu ainsi. Pourquoi toutes nos interventions étaient aussi importantes et qu'elles sauvaient des vies innocentes. Que nous mettions notre vie en jeu pour éviter que d'autres ne meurent à notre place. Nous, des jeunes atteints d'une maladie incurable.

- Mais de quoi est-ce que tu parles ? l'interrompis-je brusquement en fermant les yeux.

Je sentis mon cœur battre à tout rompre dans mes tempes et mes mains devenir moites. J'entendis William s'agenouiller devant moi.

- Abigaelle, murmura doucement ce dernier, tout ce que tu penses être la vérité n'est qu'un tissu de mensonges.

J'ouvris lentement les paupières en croisant son regard argenté qui me semblait si affectueux.

- Comment connais-tu mon prénom ? le questionnai-je complètement anéantie en soufflant.

Il eut un sourire triste.

- C'est celui que ma sœur avait choisi pour toi.

***

Et BOUMMMMMM voici la fin du chapitre 9. Un si beau nombre, vous ne trouvez pas? Je suis de plus en plus submergée par l'histoire de Signs et plusieurs idées me viennent en tête au fur et à mesure que j'écris. Je suis bien heureuse d'être arrivée à ce point. Merci beaucoup pour tous vos commentaires et votre support! Plus de 1900 vues en moins d'un mois, je suis vraiment abasourdie et ravie. Je ne peux pas écrire merci 1900 fois, mais je l'aurais bien fait pour vous.

J'ai apporté quelques petites modifications aux chapitres précédant suite à des recommandations. Premièrement Jack s'appelle maintenant Yanis :'), deuxièmement j'ai ajouté quelques descriptions supplémentaires :D et finalement, il y a l'apparition plus fréquente de la voix que l'on a pu apercevoir entrevoir à quelques reprises. Je ne lui accordais pas suffisamment d'importance et ce fut une erreur.

Love - xxx -

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