Chapitre 9.1

Un mal de crâne atroce me sortit des ténèbres. Quelque chose me bandait les yeux, je ne pouvais pas bouger, mes mains étaient attachées derrière le dossier d'une chaise et mes chevilles étaient enchaînées aux pattes de cette dernière. Cette situation n'était pas la plus optimale. Je ne remuai pas, feignant d'être toujours inconsciente, afin d'écouter ce qu'il se passait autour de moi.

Rien.

Je n'entendais absolument rien.

Pas même le grésillement d'une ampoule. J'émis un grognement à travers ce qui me semblait être un bâillon. Génial. Tout simplement génial. J'étais à nouveau dans un centre pour dingue. Sauf que cette fois-ci, ce n'était pas un programme gouvernemental qui me gardait en détention, mais des terroristes. Cela avait de quoi rassurer. Je restai pendant un moment sans bouger en souhaitant tirer quelque chose des circonstances. Plusieurs minutes, plusieurs heures, je l'ignorais, mais le temps était traître dans la plupart des situations du genre. D'ailleurs, j'ignorais sur quel type de chaise j'étais assise, mais c'était horriblement... confortable. Je m'agitai légèrement, en désirant desserrer les liens qui me gardaient prisonnière, sans résultat concluant.

Le point positif, j'étais toujours en vie. Le point négatif, j'étais également toujours en vie. Je ne savais pas ce qu'ils espéraient de moi, mais je n'avais rien à leur apprendre. Peut-être aurais-je des réponses à mes questions, mais à quel prix ? Que me voulaient-ils ? Je sentis mon sang se mettre à bouillir dans mes veines, l'adrénaline commençant à envahir mon corps. Il fallait que je bouge, pensai-je au même moment où j'entendis une porte s'ouvrir doucement.

Des pas timides s'avancèrent vers moi, puis un parfum familier me parvint. Lentement, comme pour ne pas m'effrayer, on retira le bandeau qui obstruait ma vue et je croisai le regard noisette de la jeune femme que j'avais combattu avant que l'on m'assomme. La blessure que je lui avais faite au bras droit était recouverte d'un pansement qui me semblait fraîchement appliqué. Une simple lueur éclairait la pièce.

- J'ai couru ici aussitôt que j'ai appris que tu étais réveillée, avoua-t-elle d'une voix hésitante.

Je penchai la tête sur le côté perplexe. Pourquoi me parlait-elle comme si elle était mon amie ? De plus, contrairement à ce que je pensais, je ne me situais pas dans une cellule, mais dans une chambre plutôt stylée. Entièrement blanche, elle était composée d'un immense lit muni d'un couvre-lit rouge et de plusieurs autres éléments qui lui apportaient un certain cachet. La porte qui menait à l'extérieur de la pièce se trouvait à quelques pas à ma gauche. Je fronçai les sourcils. S'agissait-il d'un stratagème ? Essayaient-ils de m'amadouer avec ces babioles ?

- Je sais que tu dois être assez perdue, mais il faut que tu comprennes que tu es en sécurité ici, continua mon ancienne adversaire aimablement.

Je secouai la tête en cessant de l'écouter parler. En sécurité ? Mais de quoi ? Comment pouvais-je me sentir sereine, alors que j'étais enchaînée dans un lieu inconnu ! J'espérais que les autres étaient sains et saufs et que rien ne leur était arrivé. Nicolas avait dit qu'ils surveillaient toutes les sorties, donc comment se faisait-il que je sois ici ? Clairement, ils n'avaient pas fait leur travail. Je sentis mes joues s'enflammer sous le coup de la fureur et je m'attardai au siège dans lequel j'étais installée. La base semblait être faite de bois et...

- Abigaelle ? demanda la jeune femme en face de moi comme si elle attendait une réponse à une question.

J'émis un humph à travers mon bâillon et elle écarta les yeux, surprise, avant de se précipiter vers moi pour me le retirer.

- Désolé, dit-elle honteuse, j'avais oublié ce détail.

Je roulai des yeux et ouvrant et fermant la bouche à plusieurs reprises afin de faire disparaître l'engourdissement que je ressentais. Elle alla poser le bâillon qui m'empêchait de lui répondre sur un bureau qui faisait face à une fenêtre suffisamment grande pour que je puisse m'enfuir. Il faisait toujours nuit à l'extérieur et elle me faisait dos. Je jetai un rapide coup d'œil au couloir, afin de m'assurer que personne ne passait, puis projetai tout mon poids vers l'arrière du siège. Je serrai les dents en sentant l'impact faire éclater ce qui me retenait prisonnière. Une vive douleur enflamma mon bras, mais je n'avais pas le loisir d'y porter attention. Je bondis sur mes pieds, attrapai un morceau de bois qui était plutôt pointu et le portai à la gorge de celle qui m'avait libérée.

Elle n'avait pas eu le temps de faire le moindre geste.

- Ne bouge surtout pas, murmurai-je. Je n'ai pas envie de tuer quelqu'un aujourd'hui.

J'entendis des gens se précipiter dans le corridor. Ils approchaient rapidement. Je saisis celle que je menaçais et la fis tourner sur elle-même pour qu'elle soit face aux nouveaux arrivants. Un type à la chevelure blonde et aux yeux gris pâle fut le premier à surgir dans la chambre.

- William, m'exclamai-je sans surprise. J'aimerais bien que tu m'expliques ce qu'il se passe ici.

Ses yeux firent des allers-retour entre mon simili arme et la gorge de ma victime. Il leva les mains dans les airs et avança lentement. Je raffermis ma prise sur le bout de bois.

- Ce n'est pas une bonne idée de t'approcher davantage, le menaçai-je.

Il stoppa net. Il ne semblait pas nerveux, seulement las de la situation, ce qui me troubla.

- Amaryllis, peux-tu m'expliquer pourquoi tu te retrouves dans cette position ? interrogea l'homme embêté.

Amaryllis allait lui répondre, mais William ne lui laissa pas le temps.

- Tu sais très bien qu'elle est entraînée à combattre depuis qu'elle est au monde. Ces psychopathes lui ont fait un putain de lavage de cerveau pour mieux la contrôler. Pour mieux tous les contrôler, se reprit-il.

Ma main qui tenait mon arme commença à trembler. Que voulait-il dire exactement ?

Ce que tu sais depuis toujours, me murmura la voix.

- Laissez-moi partir, lui ordonnai-je en feignant que ce qu'il avait dit ne m'avait pas touché.

William secoua la tête en soupirant.

- Je ne peux malheureusement pas faire ça Abigaelle.

D'où connaissait-il mon prénom ? Qui était ce type ? Que désirait-il ? J'avais de plus en plus de difficulté à me concentrer. Trop de questions effleuraient mon esprit et je sentais que mes muscles ne répondaient plus aussi bien que je le voudrais. La fatigue commençait à prendre le dessus.

Un vif éclat traversa le regard de William et il se précipita vers moi en poussant Amaryllis hors de ma portée. Cette dernière s'étala au sol de tout son long et roula pour s'éloigner davantage. Il agrippa mon poignet pour me faire lâcher mon bout de bois. Sa poigne était forte, ce qui m'obligea à faire ce qu'il désirait. Alors que je laissais tomber mon arme, je profitai de ce petit instant de distraction pour lui flanquer un coup de pied sur le tibia. Malheureusement, la chaîne qui était attachée à ma jambe suivie et alla s'enrouler en partie autour de la sienne, ce qui m'immobilisa en partie.

William poussa un grognement de douleur, mais ne relâcha pas sa prise sur mon poignet. En fait, il s'en servit pour me faire reculer jusqu'au bureau qui se trouvait derrière moi, m'empêchant de m'échapper. Je crissai des dents, il faisait pression sur le bras gauche que j'avais blessé lorsque je m'étais évadée de ma chaise. La douleur m'obligea à me replier sur moi-même, ce qui lui permit de me dominer davantage. Ce type était affreusement doué. Je tentai en vain de m'extraire, mais il n'eut qu'à forcer de plus belle pour m'immobiliser complètement.

- Pouvons-nous parler ? demanda-t-il d'une voix rauque lorsque je cessai de me débattre.

- Seulement si tu me dis ce qu'est tout ce bordel, répliquai-je avec hargne.

***

Voilà voilà le chapitre 9!!!! Merci pour tous vos votes et commentaires, cela est très apprécié. Vos avis? Qu'est-ce que sait William selon vous? Vos hypothèses?

Love -xxx-

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