Chapitre 13

Comme William l'avait obligé, je passai les jours suivants à ne rien faire, sous la supervision de Mathias. Cinq jours pour être exacte et ces derniers s'étaient avérés être les plus étranges de mon existence. Ce qui avait de quoi étonner, en considérant ce que j'avais fait au cours des années passées.

Les gens qui demeuraient ici étaient libres de faire ce qu'ils voulaient, quand ils le voulaient. Personne n'était là pour les en empêcher. Ils s'épaulaient et étaient présents les uns pour les autres. La grande majorité d'entre eux avaient un énorme respect pour leur chef. Cependant, il ne s'agissait pas du même type de respect que les membres du personnel portaient envers Monsieur Ki. Non, ce n'était pas la peur qui les forçait à être loyaux, mais plutôt le charisme que William dégageait. Il était étonnamment attentionné et écoutait les recommandations de ses soldats sans sourciller.

Il était évident que mon arrivée les avait perturbés et que la plupart d'entre eux se posaient énormément de questions, mais ils m'avaient laissé tranquille. Ce qui m'intriguait surtout, c'était les nombreux regards qu'ils me lançaient. Comme si des rayons lasers allaient me sortir des mains. Mon prétendu oncle n'avait pas voulu m'en dire davantage et tentait la plupart du temps d'éviter le sujet. Comme celui concernant mon Katana.

Depuis que j'habitais dans cette demeure, je ne l'avais pas vu une seule fois. J'avais eu beau le chercher dans toutes les pièces de la maison, il n'était nulle part. Ce qui me valut des commentaires sarcastiques de la part de mon surveillant personnel. Il m'avait pourtant prévenu que ça ne servirait à rien, mais comme à l'habitude, j'avais fait à ma tête. Cela me permit en même temps de comprendre où je demeurais et mieux analyser les lieux. William m'avait vu faire, mais il s'était contenté de hausser les épaules, visiblement peu inquiet par mes escapades.

Je tentais de nouvelles choses chaque jour, afin de mordre à pleines dents dans ce mode de vie que je ne connaissais pas. Je n'étais pas totalement libre, mais je n'éprouvais pas le même sentiment d'étouffement qu'au centre. Mes douches se firent de plus en plus longues, lorsque je compris que je ne serais pas aspergée d'eau froide, si je ne me dépêchais pas. Je n'avais pas à prouver que je progressais dans une quelconque matière pour manger quand la faim m'envahissait et plus que tout, personne ne tentait de faire des expérimentations sur mon corps. Pour la première fois de ma vie, j'avais fait une sieste en plein après-midi. Un matin, j'avais essayé de me réveiller plus tard qu'à l'habitude, mais ce ne fut pas très concluant, aux plus grands désarrois de Mathias. Ce dernier devait se lever en même temps que moi et s'assurer que je dormais avant d'aller lui-même se coucher dans la chambre voisine.

Parfois, je me demandais pourquoi William l'avait choisi lui plutôt qu'un autre. Jamais je n'aurais cru rencontrer un jour une personne qui avait exactement le même caractère aussi explosif que le mien. Il fallait vraiment que je m'excuse aux patients du centre si je les voyais à nouveau. L'attitude peu plaisante de Jax à mon égard s'expliquait un peu mieux à présent. Mathias n'avait aucun filtre et ne semblait pas connaître ce qu'était un visage impassible. À plusieurs reprises, il avait fallu nous séparer avant la situation ne dégénère.

Je foudroyai du regard ce dernier, tandis qu'il m'ignorait royalement. Il s'occupait de concocter le dîner et m'avait formellement interdit de toucher à la moindre lame de cette somptueuse demeure. Franchement, je ne comprenais vraiment pas pourquoi.

Assise sur un tabouret en cuir noir, je me penchai en avant en posant mes coudes sur le comptoir de la cuisine. Il préparait ce qu'il disait être des coquilles géantes fourrées au fromage. Il coupa avec dextérité les champignons en minuscules cubes avant de les faire cuire. Il m'était impossible d'avouer que ne pas faire à manger m'arrangeait. Même si je devais m'assurer qu'il ne tentait pas de m'empoisonner avant de goûter à tout ce qu'il concoctait. La maison aurait probablement brûlé dans le cas contraire, que ce soit intentionnel ou non.

— Comment va ta tête ? demanda Mathias, ne supportant manifestant pas que je le fixe sans rien dire.

Je la secouai légèrement, essayant de voir si un mal de cœur ou un vertige allait m'envahir. Plusieurs secondes passèrent, mais rien ne vint.

— Je crois que le pire est passé, articulai-je finalement. Je devrais bientôt être mesure de commencer à m'entraîner.

Un fin sourire empreignit son visage. Visiblement, il avait hâte que l'on en vienne aux poings. J'étais entièrement en accord avec lui. J'observai la profonde entaille que je m'étais faite au bras. Cette dernière avait presque complètement disparu et peut-être qu'elle ne laisserait aucune trace. Mathias éteignit le rond en désigna ma blessure de son menton. Ses sourcils étaient légèrement froncés.

— Tu sais... tu guéris drôlement vite. Je pensais que tu en aurais encore pour quelque temps, pire que tu aurais besoin de points de sutures. Mais je n'ai même pas l'impression que tu vas avoir une cicatrice.

Vraiment? faillis-je demander perplexe, mais je me retins. Ce n'était probablement rien.

— Il faut croire que je suis veinarde.

— Si tu le dis, dit-il de manière peu convaincue.

Mon ventre gargouilla, ce qui le fit secouer la tête.

— Je sais que la patience n'est pas une de tes qualités, mais ce n'est pas près avant une demi-heure. Il y a des carottes dans le réfrigérateur si tu ne peux pas attendre.

Je ricanai en me levant. C'était lui qui me disait cela ? D'ailleurs, ce n'était pas trente minutes qui allaient me tuer.

Soudainement, ma vision se troubla et mes réflexes furent tout ce qui m'empêcha de tomber au sol. Mes yeux dardèrent en direction de mon protecteur, qui semblait tout aussi surpris. Il se précipita vers moi en tendant la main pour me stabiliser. Je l'ignorai en me relevant lentement.

— Mais merde, Abigaelle ! enragea-t-il en croisant les bras sur sa poitrine. Pourquoi est-ce que tu me dis que tu te sens bien, lorsque ce n'est visiblement pas le cas.

En fermant les paupières, je reniflai.

— Je le pensais aussi, crois-moi. Je n'ai aucune idée de ce qu'il m'a pris. Je te jure que je n'avais rien il y a quelques secondes.

Un liquide chaud coula sur mes lèvres, ce qui me fit sursauter. Je tapotai ces derniers à l'aide de mes doigts en ouvrant lentement les yeux. Ils étaient maintenant tachés de sang.

— Eh bien, dit donc, chuchotai-je, alors que la voix de Mathias se fit distante.

— William, hurla-t-il. Que quelqu'un alerte William.

Une chaleur atroce envahit mon corps et je ne pus m'empêcher de gémir. C'était comme si mon être entier était consumé par des flammes.

Finalement, songeai-je avec sarcasme, ces minutes allaient peut-être me tuer.

***

Je suis finalement de retour après une semaine d'absence! Je suis vraiment navré de ne rien avoir publié, mais j'ai eu 6 examens la semaine passée, en plus d'avoir de la visite. Donc, disons que je n'ai pas chômée haha. Je suis finalement de retour et je reprends mon rythme de publication qui est le mardi et le vendredi! Il se peut cependant que je ne publie qu'un seul chapitre si je vois qu'il est très long.

Autres nouvelles :

1. Nous avons dépassé les 3,5 k de lectures ce qui est tout simplement génial!!! Je tiens à vous remercier de fond du coeur.

2. J'ai dépassé les 300 abonnés ce qui est tout aussi super!!

3. J'ai reçu deux résultats de concours et j'ai gagné la deuxième place pour les deux!! (oui ça fait beaucoup de deux pour une seule phrase haha)

Merci, merci et merci!

Love -xxx-

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