Chapitre 4
POV Tony
Tout ce qu'il va se passer à partir de maintenant n'était absolument pas prévu.
Je sortais de la classe en compagnie de Rhodey, vous savez mon meilleur ami. On discutait de ce qu'on avait prévu de faire ce week-end avec les potes. On a prévu de faire une petite fête pour l'anniversaire de Thor, chez celui-ci et un peu à l'improviste. On a entendu dire comme quoi Thor allait rester avec son frère Loki, seuls chez eux. C'était le moment ou jamais pour faire une fête ! Bref, le plus intéressant pour vous comme pour moi ne se résume pas seulement à ça. En effet, alors qu'on discutait tranquillement, un grand bruit métallique nous arrêta. Je vous avoue que je ne pouvais pas me retenir de crier en voyant un mec près de mon casier. Je devais savoir ce qu'il foutait et surtout, s'il ne m'avait rien volé. Merde à la fin, j'ai des choses précieuses dans mon casier, mon poster AC/DC collector y est accroché dedans, et puis j'ai quelques babioles personnelles que je ne veux pas qu'on voit.
« Hé ! » Criai-je distinctement à la personne devant mon casier.
« Tony... Je crois pas que... » Commença Rhodey, voulant me prévenir avant de faire d'une grosse boulette.
« Quoi ? Il a ouvert mon casier ! » Complètement aveuglé par un début de colère grandissant.
« C'est Steve qui est devant ton casier... » Me dit-il doucement.
Je le regarde alors sans comprendre pourquoi il aurait pu faire ça... Pourquoi est-il là ? Qu'est-ce qu'il fait là ? Veut-il me voir ? Il tremble et ne bouge plus... Mon dieu, j'ai dû lui faire peur à crier comme un dingue pour une foutue porte ouverte. Et si je tente de m'approcher, qu'est-ce qu'il va arriver ? Une erreur de plus et c'est la fin avant le commencement. Je ne serais jamais ami avec lui si j'agis comme ça.
« Rogers ? » Repris-je moins fort, tout en articulant pour qu'il comprenne. Je tente de m'approcher doucement, alors que tout le monde dans ce couloir nous fixe, comme si on venait d'un autre monde. J'avoue que même moi, ça me fout mal à l'aise.
« Qu'est-ce que vous regardez là ? On n'est pas à la foire du Cirque Pinder alors dégagez ! » Les regarde méchamment, pour essayer de faire en sorte qu'ils détournent le regard et nous laisse tranquille.
En tout cas, ça a clairement eu l'effet escompté. Ils sont tous en train de faire comme ils en ont l'habitude. Faut leur secouer les fesses ! J'essaie de sourire un peu et je m'avance vers lui. Je le vois indécis, il semble vouloir partir à toute vitesse pour se cacher je ne sais où. Mon but est de comprendre ce qu'il a voulu faire. Steve recule doucement et se triture les doigts plutôt fortement, je peux comprendre qu'il est stressé et qu'il n'a pas envie de donner d'explications... Il n'a, à vrai dire, aucune raison de se justifier. Avant même que je décide d'arrêter ma progression, il se met à courir à toute vitesse et s'enfuit. Je me mets à courir aussi vite que je peux pour le rattraper. Je pense que c'est le moment ou jamais, pour s'expliquer. On doit se parler au moins une fois... Je veux juste discuter avec lui, même pour deux secondes, ça me suffit. Lorsque je crois mon parcours achevé, un obstacle se dresse devant moi. Ce n'est ni plus ni moins que son meilleur ami Barnes. Il me stoppe littéralement dans ma course et bien évidemment, je me mets à râler.
« Stark, laisse-le. Ne le force pas s'il ne veut pas. » Dit Bucky en connaissance de cause.
« Barnes, tu n'es pas dans sa tête à ce que je sache... Et puis qu'est-ce que t'en sais s'il veut ou pas ? » Essaie de forcer le passage. « T'es chiant, tu le sais ça ! » Me souviens pertinemment des gestes, de la proximité qu'il avait avec Steve. « Pourquoi il fuit comme ça ? »
« Il ne veut tout simplement pas s'impliquer dans des relations hasardeuses, il veut se protéger. Tu n'as pas à en savoir plus. Laisse-le tranquille, c'est compris ? » Je prends ça pour une menace, et je n'apprécie pas ça du tout. Je ne peux pas m'empêcher de sortir de mes gonds.
« Des menaces, Barnes ? Qu'est-ce qu'il y a de mal à vouloir lui parler quelques minutes ? »
« Et comment comptes-tu faire au juste, monsieur je sais tout ? Tu ne parles même pas la langue des signes ! » S'énerva-t-il. « Je n'accepterais pas qu'il soit déçu une nouvelle fois... alors abandonne Steve. » Dit-il un peu fortement avant de tourner les talons.
Il a à moitié raison, il est clair que je ne peux pas communiquer efficacement avec Steve. Pas mal d'obstacles sont encore à franchir, et ce n'est pas gagné. Mais qu'est-ce que Barnes à voulu dire par « déçu une nouvelle fois » ? Il aurait eu des difficultés à s'intégrer avec d'autres personnes avant ? Des problèmes de relations amicales ? Steve est une personne entourée de bien des mystères... Il semble si inaccessible. Comme s'il avait bâti quatre gros murs de béton armé autour de lui, afin qu'on ne le brise pas en mille morceaux... Je trouve ça particulièrement triste pour lui. Il s'enferme et ne laisse personne, à part son seul pote, entrer dans son petit cercle intime. Mais je n'abandonnerai pas, je deviendrai son ami peu importe comment. Décidé, je vais finalement près de mon casier pour essayer de découvrir ce qu'il y faisait. Je me mis à l'inspecter de l'extérieur avant de l'ouvrir, c'est alors qu'un morceau de papier, pas en très bon état, en tomba sur le sol. Je me baisse pour le ramasser et regarder de quoi il s'agit. Oh ! C'est mon billet de retenu. Je croyais l'avoir perdu pour de bon, j'allais retourner au bureau de la vie scolaire pour en avoir un autre, j'ai même plus besoin de le faire. Je suis content de l'avoir retrouvé. Je tourne le billet et aperçois un mot écrit à l'arrière :
« Je me suis permis de te rendre ton billet, je sais que ce n'est pas un super cadeau mais ça t'appartient malgré tout. Merci pour le livre. Je n'ai pas eu l'occasion de te remercier convenablement. Steve Rogers. »
C'est un super cadeau, il n'y a pas à tortiller du cul pour chier droit ! Ça me fait plaisir qu'il soit venu même si ce n'est que pour ça. C'est un tout petit début et ça me convient très bien. Il ne faut pas que je mette la charrue avant les bœufs non plus. Mais ce n'est pas tout, il n'a pas que ça d'écrit. Déjà, le fait de voir qu'il a pris la peine de sortir de son « silence » pour me dire quelques mots, c'est un minuscule progrès ! Son écriture rend le tout agréable à lire, elle est régulière et les lettres sont extrêmement bien calligraphiées. Je trouve qu'il s'est sacrément bien appliqué pour un simple petit mot.
Si on continue à se parler par petit mot, on n'aura jamais l'occasion de faire connaissance. Cependant, je dirais des mensonges si je clamais que cette note ne me fait pas plaisir. Je suis ravi d'avoir une réponse de sa part, même si je n'en n'attendais pas une. Enfin, si... mais une toute petite alors ! Il a sans doute dû faire un effort surhumain pour me le rendre. Il ne faut pas que je sous-estime la portée de son geste. Pour lui, ça doit être un pas de géant, je suppose. Je voudrais bien lui dire que ça m'a fait plaisir de le retrouver, au moins pour qu'il sache qu'il n'a pas fait ça pour rien. En signe de simple encouragement ! Je ne fais rien de mal et je veux tenter rien qu'une fois. Je ferme mon casier en gardant le papier en main et cherche un endroit où il aurait pu aller. Un coin où il n'y a pas trop de monde semble être une très bonne option, dans ce cas présent.
J'avoue ne pas la jouer fine, je sèche un cours ou deux pour le trouver. Je suis capable de bien des choses quand j'ai une idée derrière la tête. Je suis du genre buté, je le sais très bien et je ne le nie absolument pas. Je commence par la cour, près du fameux grand chêne où nous nous étions vu la première fois en « tête à tête ». Une fois arrivé près de celui-ci, je suis bien vite déçu. Il n'y est pas du tout, je n'ai pas de chance. Je me mis alors à réfléchir aux différents endroits calmes et peu fréquenté du lycée, je me rendis compte que peu de choix s'offrent à moi. Est-ce que sincèrement j'ai une chance de le trouver ? Au fond de moi, je n'y crois pas trop. Soit il est à la bibliothèque, soit ici près de cette arbre. Il ne me reste qu'une chance de mettre la main sur lui.
Je me dépêche d'aller à la bibliothèque. Putain ce qu'elle est haute ! Il n'y a pas seulement un escalier avec une dizaine de marche, mais plusieurs avec une quinzaine de ces foutues merdes ! Autant dire que lorsque tu es arrivé là-haut, tu sens que t'as fait un marathon entier. J'entre alors dans la bibliothèque après avoir repris mon souffle, j'en peux déjà plus. Pourtant je fais un peu de sport, je ne devrais pas avoir du mal avec de simples marches. Bref, je débute mes recherches et va littéralement dans les coins tranquilles. Près de la sortie de secours que dalle, dans les coins silencieux près des ordinateurs rien non plus. Je n'ai pas que ça à foutre que de jouer à cache-cache, j'ai plus l'âge merde ! Il est grand et plutôt bien baraqué, ça ne devrait pas être aussi compliqué de le trouver, c'est pas possible. Ne le voyant finalement pas, je décide de rebrousser chemin complètement désespéré. J'ai fait tout ça pour rien.
Je marche sans vraiment regarder où je vais puis après y avoir bien songé, j'entreprends d'aller derrière l'établissement, histoire de me planquer jusqu'à la fin de l'heure. Et... Surprise ! Il est là bordel, juste là ! Sous mes yeux ! Heureusement, je n'ai pas fait trop de potins en venant. Il faut que je trouve un moyen pour qu'il ne s'enfuit pas à toutes jambes... Il peut m'entendre un peu d'après ce que j'ai compris, si je parle doucement et assez distinctement, il devrait pouvoir me comprendre un minimum... enfin je pense. Pas très sûr de moi, je m'avance un peu avant de m'arrêter à une distance convenable, après une appréciation rapide de la situation. Il n'a pas l'air de m'avoir remarqué, c'est une chance, pour l'instant... Je vais tenter de parler on verra bien comment ça évolue :
« Hmm... Steve ? Excuse-moi de te déranger... » je n'ai même pas eu le temps de finir ma phrase qu'il sursaute. Je pense qu'il s'attendait à ce que personne ne vienne ici, surtout à cette heure. En plus, il ne peut pas me répondre... Je viens juste de gâcher son moment de tranquillité. Je le vois se dépêcher de ranger ses affaires à une vitesse étonnante.
« Tu n'as pas besoin de ranger tes affaires » J'essaie d'articuler le plus possible sans exagérer non plus. « Je ne viens pas pour te faire du mal... » Il a l'air de comprendre un peu ce que je baragouine... ce n'est pas trop mal... « Je voulais te remercier pour... la retenue » Je souris afin de le mettre en confiance doucement et le lui montre le papier dans ma main.
Une chose encourageante : il ne s'est pas enfuit. Je le vois se presser pour prendre quelque chose dans son sac, il tremble toujours comme une feuille. De quoi a t'il peur au juste ? Il se mets à écrire rapidement et me pose la feuille sur un rebord, m'invitant à lire timidement. Je prends ainsi la note et lis :
« Pardon d'avoir ouvert ton casier sans permission, je n'ai pas fouillé dedans. Je ne veux pas de problèmes, je voulais juste glisser le billet dans la fente mais il s'est ouvert. » Son écriture n'était plus aussi jolie que sur le papier.
« Je ne suis pas venu ici pour te créer des problèmes, mais juste pour te dire merci. Je n'avais pas envie d'aller à la vie scolaire pour en chercher un autre. » J'articule doucement pour qu'il comprenne.
Il prit à nouveau sa feuille pour parler avec moi, il écrit le plus vite qu'il peut... c'est sans doute pour ne pas trop me faire attendre. J'ai largement le temps de toute façon, il n'a pas besoin de se presser. Je pris à nouveau la note et lis :
« J'ai voulu te rendre la pareille... je ne pensais pas que ça irait si loin. Je ne te dérangerai plus. »
« Tu ne me déranges pas et comme je te l'ai dit, je voudrais que l'on soit amis si tu le veux bien. » Je regarde un peu ses affaires au sol et aperçois une feuille volante avec une sorte de dessin dessus.
Je la prends et regarde avec attention ce qu'il a fait. Il a remarquablement esquissé deux oiseaux qui étaient perchés sur une branche d'arbre. On pouvait clairement y voir tous les détails et ressentir toute l'application qu'il a pu y mettre dans ce travail. Ce dessin est fabuleux. Il n'y a pas d'autres mots pour le décrire.
« Ce dessin est magnifique, tu as du talent Steve. » Je le vois me scruter, je ne pense pas qu'il est compris ce que j'ai pu dire. Je m'assois à côté de lui et le vois s'éloigner brusquement. Je lui emprunte un crayon et lui écris :
« Tu as un talent certain pour le dessin, il est superbe. Tu en fais d'autres ? J'aimerais bien les voir. » Je lui tends ainsi le papier en souriant un peu et l'incite à le prendre. Il le prit doucement et lut attentivement ma réponse, il osa prendre le crayon que j'avais dans les mains pour me répondre.
« Tu le penses sincèrement ou tu dis ça uniquement par pitié ? » Alors que j'avais lu sa réponse, il avait déjà baissé la tête. Je ne sais absolument pas à quoi il pense et faire des suppositions ne va pas m'aider à y voir plus clair.
« Je le pense sincèrement. » Lui dis-je décidé.
Il releva la tête instantanément à ma plus grande surprise. Ai-je dit quelque chose de mal ? Je ne sais pas à quoi m'attendre. Il griffonna alors quelque chose sur le papier et me le posa sur mes genoux avant de faire son sac et de partir subitement.
« Hé attends... » La sonnerie retenti avant même que je puisse finir. Avait-il déjà prévu qu'elle allait sonner ? Je jette un coup d'œil à la feuille, qu'il a laissé sur mes genoux et sourit immédiatement à ce que j'ai sous les yeux.
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