Chapitre 3

Voici le troisième chapitre réécrit !

Pour la bonne lisibilité de chacun, j'ai mis les passages en langage des signes en italique et entre guillemets, pour ce qui est des SMS ils sont en italique précédé d'un tiret. Bonne lecture !

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POV Steve

Bucky m'accompagna alors au bureau de la vie scolaire, pour avoir l'autorisation de rentrer chez moi.

Il est toujours présent pour me soutenir et m'aider à traverser chacun de mes problèmes. On peut dire que je suis materné par lui pourtant ce n'est pas vraiment le cas. Bucky est juste mon meilleur ami depuis que je suis tout petit, il me connait par cœur, il sait ce dont j'ai besoin. De quoi j'ai besoin ? J'ai tout simplement envie de tranquillité, de temps pour moi, et surtout je ne veux pas d'ennuis. J'en ai déjà assez eu et je ne veux pas en parler. Je voudrais être loin d'ici, seulement je le fais pour ma mère qui travaille dur juste pour que je puisse venir dans cette école et que j'ai un avenir. Puis-je réellement en avoir un alors que je ne suis pas comme tout le monde ? Enfermé dans ce silence où seulement des pics de bruits incessants et distants entrave ce calme dans lequel je vis depuis si longtemps. Toutes ces nuisances qui ne cessent de me faire du mal, je veux les faire taire, mais je ne peux pas aucun son ne sort de ma bouche. Pourtant, avant je parlais, mais j'ai oublié ce que ça fait de m'exprimer. Tout cela sans compter ces yeux braqués sur moi comme si je venais de la planète Mars, ils me mettent mal à l'aise, ils me rendent anxieux et me jugent sans arrêt. Bucky me comprends, ma mère aussi mais les autres non. Personne d'autre, à part eux, ne cernera la personne que je suis : complexe, fragile et apeuré chaque jour. Je lutte pour survivre dans ce monde qui n'est pas fait pour moi. Je me sens de plus en plus inadéquat.

Je sors du bureau le moral dans les chaussettes et complètement fatigué, je fais un petit signe à Bucky. Je sais qu'il va demander de mes nouvelles ce soir. Il y a du vent en plus quelle journée ! Elle n'était pas comme les autres, tout comme ce garçon qui est venu me rapporter mon livre. Comment il s'appelle déjà ? Tony Stark. Ce nom ne me dit rien du tout. Il a quand même fait l'effort de m'aborder pour un simple livre. Le remettre aux objets trouvés aurait été la chose la plus facile à faire, mais il a choisi de me le rendre personnellement. Décidément, un rien peut me surprendre. De plus, en y repensant, il n'a pas fait d'histoires... Il l'a juste posé près de moi et n'a pas demander d'autres explications. Alors que je marche dans la cour, un papier vole dans ma direction. Je le récupère et regarde par pure curiosité ce que ça peut être. Un élève qui a dû le jeter ne pouvant pas se lever de sa chaise par flemme, sans doute. Je le lis :

Billet de retenu : 2h,

Motif : Insolence envers un professeur,

Elève concerné : Mr. Tony Stark.

Encore lui ?! Il me suit partout visiblement. Je scrute les alentours rapidement et chiffonne le morceau de papier avant de le mettre dans ma poche. Ce n'est rien de plus qu'un cancre. Peut-être qu'il a voulu se jouer de moi, et prouver quelque chose à sa bande de copains ? Des challenges.

Je veux simplement me protéger et ne pas m'impliquer dans la vie des autres, c'est pas compliqué à comprendre, non ? Bucky me dit souvent de me faire des amis, qu'il existe des personnes aussi bien que lui mais je sais bien que c'est faux. J'ai perdu espoir depuis longtemps. Vous voyez, je rentre chez moi là, je parie que tout le monde a déjà oublié que j'existe, au lycée. Je suis visible seulement quand quelque chose de croustillant se produit, le reste du temps je ne suis plus qu'un nom et un vague souvenir. Certains diront : « Ah le gars qui ne parle pas ? Je sais pas où il est je ne sais même pas à quoi il ressemble... » et d'autres : « Le sourd là, connait pas. » Mon meilleur ami ne conçoit pas ça à mon égard, j'ai beau lui expliquer, il trouve ça injuste que le fait que je sois différent des autres, fasse que je sois en marge de la société.

Personnellement, je m'y suis préparé depuis petit et de toutes façons, bientôt je n'entendrais plus rien. Je n'aurais plus que mes yeux pour pleurer. S'il y a une chose que je ne veux pas voir c'est la pitié sur le visage des gens. Je n'en ai pas besoin pour continuer à vivre. Je vivrai comme je peux tout seul, s'il le faut.

Une fois rentré, ma mère n'est bien évidemment pas présente. Elle se démène chaque jour pour payer mes rendez-vous médicaux pour mes oreilles et aussi pour le lycée. Tout ça c'est cher et nous ne sommes que deux, dans notre petit appartement. Je pose mes affaires dans ma chambre et enlève ma veste, laissant tomber le papier mis en boule au sol, par la même occasion. Je le prends et le déplie à nouveau, restant figé un long moment. Je ne crois pas du tout au hasard et encore moins au destin. Je range finalement le billet dans un de mes livres, j'essaierai de lui rendre rapidement demain. Il doit être bien content d'avoir perdu la seule preuve de sa mise en retenue, il sera vite déçu.

Ce n'est que quelques heures plus tard que ma mère rentre à la maison, elle a pour habitude de venir s'annoncer dans ma chambre. Seulement, normalement je suis sur mon bureau ce qui n'est pas le cas de ce soir. Je suis dans mon lit et je me repose. Elle s'assoit alors près de moi sentant que la journée ne s'est pas passé comme elle l'espérait pour moi.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé, Steve ? » Articula-t-elle tout en mettant une main dans mes cheveux.

« Rien de bien grave, maman. Je suis juste un peu plus fatigué que d'habitude. » Lui signai-je en souriant légèrement.

Je ne voulais pas l'inquiéter, à vrai dire elle n'est même pas au courant des crises de panique que je fais au lycée. Il ne vaut mieux pas qu'elle le sache, elle a assez de problèmes avec moi comme ça.

« Tu sais que tu peux tout me dire ? »

« Je le sais, mais tout va bien, c'est promis. Ne te fais pas de souci pour moi, je suis un grand garçon. »

« Je suis désolée de rentrer un peu tard ces temps-ci... Tu as mangé ? » Je voyais bien qu'elle était fatiguée, je ne voulais pas trop lui en demander davantage.

« Oui, j'ai mangé. Tu devrais aller te reposer maman. Tu es sur les rotules. » Menti-je délibérément.

« Tu es si prévenant, c'est gentil mon cœur » Elle me sourit et embrassa mon front. « Je vais me reposer dans ce cas. Je te souhaite une bonne nuit, Steve » Avait-elle dit avant de s'en aller doucement.

Une fois qu'elle était partie, je pris mon téléphone pour envoyer un message à Bucky. Je devais savoir pourquoi Stark s'est adressé à moi directement. Je veux dire par là, qu'il n'a strictement rien à gagner.

Et si je demandais des informations pour rien ? Pourquoi est-ce que je perdrais du temps à m'occuper d'un détail ? Je peux être déçu de ce que je pourrais apprendre... Et puis tant pis.

- Salut Bucky, si tu veux savoir comment je vais, je préfère te dire que tout va bien, je suis juste fatigué. Demain j'irai bien mieux. Merci de m'avoir aidé tout à l'heure.

- Hey Steve, tant mieux si tu te sens plutôt bien, et c'est normal. Tu es mon meilleur ami, on se serre les coudes.

- A ce propos, tu sais qui est Tony Stark ?

Il mit beaucoup plus de temps à répondre. Est-ce que j'ai posé une question qui ne fallait pas ? Faut-il que je n'en sache pas plus ?

- Pourquoi tu t'intéresses à lui ? Qu'est-ce que tu veux savoir ? Son message n'était en rien rassurant.

- Il a perdu quelque chose et je voulais lui rendre... sans avoir de problèmes.

- Stark n'est pas un gars sans problèmes et en général il en crée. S'il te plait, fait attention, ce n'est pas un mec qu'il faut fréquenter. Je te dis ça parce que je ne veux pas qu'il t'arrive quoique ce soit.

- Je sais que tu veux me protéger mais, je voudrais juste lui rendre la pareille. Après je ne m'impliquerai pas plus. C'est promis. Dis-moi comment faire, s'il te plait...

- Mets ce que tu dois lui rendre dans son casier, c'est efficace et au moins, tu ne risques rien J

- Merci J mais au fait, il est où son casier ? Je ne le connais pas moi... et si je me trompe, ce serait con...

Il est vrai que ce serait bête de donner ça à la mauvaise personne. Surtout que ce n'est pas vraiment un super cadeau, deux heures de colle.

- Tu vois ton casier ? Tu regardes en face et c'est le premier de la troisième rangée. Tu peux pas te tromper y a un autocollant sur la porte.

-Merci Bucky, sans toi je serais tellement paumé.

- De rien, et s'il te plait soit prudent...

Ce qui est sûr c'est que Bucky ne le porte pas dans son cœur. Il a l'air d'être le genre de gars qui fait des emmerdes. Je sais quoi faire, je vais uniquement rendre son billet et puis, je ne me montrerais plus du tout. Je me protègerais ça vaudra mieux. J'espère que demain, le chemin vers son casier ne sera pas trop semé d'embûches. Il ne faudrait pas non plus que je le croise, je ne voudrais pas l'importuner pour un simple papier. Il pourrait croire tout un tas de choses : que c'est idiot de faire tout ça pour un bout de feuille, que j'aurais du juste le jeter... Seulement, il a quand même fait un pas vers moi... Je prends le livre qu'il m'a rendu et l'ouvre. Je tombe alors sur un mot d'une attention tout à fait particulière. L'écriture est plutôt brouillonne, ce n'est pas très beau à lire mais les mots écrit laissent transparaitre une certaine sincérité. Plutôt étonnant pour un pseudo cancre...

« Je ne voulais pas te faire peur et j'aimerais qu'on devienne amis. Tony Stark. »

Personne ne m'avait adressé un mot de cette gentillesse. Je pense que vous allez dire que je suis naïf, que je ne réfléchis pas assez mais c'est la première fois qu'on s'adresse à moi, comme si tout était normal. C'est comme si je suis, pour une fois, comme les autres... Sur un même pied d'égalité. On ne m'a jamais dit qu'on voulait être ami avec moi. Je n'ai pas d'autres amis que Bucky. Peut-être qu'il y a des personnes, en ce monde, qui se foutent éperdument de savoir si on est mal foutu ?

Quand il dit « Je ne voulais pas te faire peur » en temps normal, tout le monde sans fiche que j'ai eu peur ou non... Lui, il montre clairement que son intention première était tout autre. Qu'est-ce qu'il lui est passé par la tête ? Je ne comprends pas. Je ne mérite pas un tel intérêt de qui que ce soit... Je n'ai rien de passionnant à raconter. Ma vie n'est pas toute rose, elle est sinistre. Devenir ami avec moi, serait d'un ennui profond et sans fin...

Le lendemain, je trouve le courage de lui rendre son billet de retenu, certes c'est pas le même effet que le livre mais c'est quand même un truc qu'il lui appartient. Je mets un certain temps à regarder toutes les portes des casiers, pour trouver celui avec un autocollant dessus. Il aurait pu me dire s'il était gros ou non, ou alors de quoi il s'agissait carrément... ça aurait été tellement plus facile. J'avance doucement pour ne pas le manquer. Je ne veux pas perdre de temps et prendre le risque de le croiser maintenant. On pourrait me prendre pour un fou, déjà que je n'ai pas l'air tranquille pour le reste de tout l'établissement, c'est pas le moment de me mettre dans une position inconfortable. Après avoir passé plusieurs coup d'œil à chaque porte, je trouve enfin celle qui diffère de toutes les autres. Tout un coup, un doute m'envahit. Si ce n'était pas la bonne chose à faire, et si je faisais fausse route ? Je mis un temps pas possible pour me décider, alors que je glisse le papier dans la fente de son casier, la porte de celui-ci s'ouvre. Je ne voulais pas fouiller dedans ! Non ! Je vois des élèves sortir des classes, je comprends que le cours précèdent vient alors de se finir. Je me dépêche de fermer ce foutu casier mais rien y fait, il ne veut pas rester fermer. Je suis coincé, fini, fichu... Je suis dans de beaux draps. Du brouhaha se mêle à tout ça. Ce bruit sourd désagréable, celui que j'essaie d'éviter à tout prix. Celui qui me rend mal à l'aise.

Venir ici était une erreur et ma naïveté me perdra. Je m'empresse et me débats avec cette foutue porte. Mes mains tremblent et je ne peux rien faire pour empêcher ça. Il peut arriver d'une minute à l'autre et je ne l'entendrais pas. Je serais pris la main dans le sac, j'aurais forcément des ennuis c'est sûr et certain. Alors que je claque la porte qui scella enfin la fin de ma bataille, le brouhaha se dissipe instantanément. La peur est ma seule amie, je sais qu'il n'y a aucune échappatoire et j'entends sourdement une voix.

« Hé ! » Cria distinctement la voix.

Je tourne ma tête rapidement et moi qui croyait voir un regard noir rempli de méchanceté et de remontrances, vois une paire d'yeux pleine d'incompréhension. Je reste figé, de peur qu'il s'acharne sur moi malgré tout. Je ne connais pas ces réactions, peut-être qu'il va croire que je suis un voleur ou un vandale.

« Rogers ? »

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