Chapitre 7.2 : Ce sont mes mots

Moi- Je sais que te ne penses pas un mot des conneries que tu racontes.

Il penche sa tête sur le côté, interloqué. Je soutiens son regard.

Jimin- Ah oui ?

Je fais un pas vers lui. Il fronce légèrement les sourcils une fraction de seconde.

Moi- Pourquoi avoir couché avec moi sinon ? M'avoir embrassé avec tant de passion, m'avoir supplier si désespérément de te baiser sans arrêt ?

Il se fige, outré, avant de laisser échapper un sonore rire d'indignation.

Jimin- Où sont passés les remords qui te faisaient pleurer pathétiquement pour que je te pardonne ?

Moi- Ils ont décidés de se mettre de côté le temps que tu fasses de même avec ton stupide masque d'arrogance.

Je le vois pincer ses lèvres discrètement entre-elles.

Jimin- Alors si je comprends bien, tu as choisis de me faire te haïr par crainte que je ne t'oublie, c'est ça ?

Je soupire, feignant l'exaspération et écrase du pied les dernières dizaines de centimètre qui nous sépare, le forçant ainsi à lever largement la tête pour continuer à soutenir mon regard moqueusement poser sur le sien. Il se tend.

Moi- Quel dommage ! Et moi qui était convaincu que tu me détestais déjà de tout ton être !...

J'appuie le dos de mon avant-bras contre le mur, juste à côté de lui pour créer une sombre et étroite intimité. Seul son regard parvient encore à brûler de rage malgré mon ombre qui l'enveloppe entièrement.

Moi- Je me disais que, puisque mon Jimin n'éprouvait plus rien que du dédain à mon égard, il me suffisait de faire tout ce que je voulais car ça ne pouvait pas être pire mais...

Je souris, amusé. Il serre sa mâchoire et essaye de maintenir son calme malgré sa poitrine qui se gonfle et dégonfle rapidement.

Moi- Tu viens de m'informer qu'il reste encore une part de toi qui ne parvient pas à cesser d'aimer une ordure telle que moi alors, maintenant, tu me fais hésiter entre exploiter ces bribes d'amour ou les éradiquer entièrement pour que tu te mettes à me haïr pour vrai. Ainsi, je pourrai recommencer à zéro et finir par t'avoir une nouvelle fois.

Il reste un moment sans rien dire, entrouvrant et fermant ses lèvres de nombreuses fois, comme pour tenter de prononcer quelque chose, avant de lâcher discrètement un soupir moqueur. Il détourne son regard.

Jimin- Tu ne sais plus quoi inventer tant tu es désespéré. C'en est accabl...

Je l'interromps en prenant son menton entre mes doigts et le relève vers mon visage.

Moi- Répète moi ces mêmes mots droit dans les yeux.

Il grimace à travers son sourire, gardant ses pupilles encrées dans les miennes.

Jimin- Depuis quand ai-je pour obligation de t'obeir ?

Moi- Depuis que tu as appris à mentir comme un parfait enfoiré.

Jimin- Comme toi, tu veux dire ?

Je ris légèrement et hausse les épaules.

Moi- Si tu veux.

Ses lèvres frémissent. On dirait bien que j'ai réussi à le déstabiliser.

Jimin- Si tu me le permets, je vais plutôt répondre à une autre question que tu m'as posée.

J'acquiesce et me redresse pour lui laisser un peu d'air.

Moi- Permission accordée, mon prince.

Il sourit.

Jimin- "Pourquoi T'ai-je laissé me baiser bien que je prétends te détester" ? Eh bien il fallait bien que je trouve un peu d'intérêt à m'être forcé à discuter avec toi, tu ne penses pas ? Après ce dîner si ennuyeux, heureusement que tu étais parfait au lit parce que sinon je ne me serai jamais pardonné d'avoir gâcher tant de précieux instants de ma précieuse vie à discuter avec un emmerdeur tel que toi.

Je me fige, le cœur battant douloureusement dans mes oreilles, et le visage déformé par le choc. Mes souvenirs refont surface et un goût amer ainsi qu'une boule de rage se forment dans ma gorge.
Ce sont...

Moi- Ce sont mes mots.

Je souffle cette phrase malgré moi, réalisant.
Jimin me bouscule l'épaule pour que je recule un peu plus, chose que je fais, encore froissé par son discours qui n'est enfait qu'un décalquage du mien, craché quatre ans auparavant. Ce même discours qui a tout gâché, qui a mit fin à notre relation. Comment peut-il...?

Jimin- Exactement. Alors tu dois savoir par quoi y répondre, non ?

Les sourcils arcqués de prétentions et un sourire l'air de dire "j'ai gagné" accroché aux lèvres, Jimin me regarde avec amusement.
"Tu es... vraiment un monstre." Voilà la phrase que j'essaye de tout mon cœur de ne pas prononcer. Mais ma souffrance est telle que je peine à la maintenir enfouie dans mes plus désagréables souvenirs. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que mon esprit me hurle-t-il de le faire ? De recréer cette scène affreuse qui ne mène nulle part d'autre qu'à une fin douloureuse ? D'un coté, j'aurai l'impression qu'on est quitte.

Moi- Tu...

Mais de l'autre, j'aurai envie de le blesser une nouvelle fois jusqu'à satisfaire ma soif furieuse de vengeance. Et alors ce sera un cercle vicieux. Je pince mes lèvres.
Non, ce n'est pas la bonne chose à faire.

Moi- Tu ne penses pas ce que tu dis, Jimin.

Jimin- Bien sûr que si.

Moi- Je sais ce que tu ressens. Ces mots sont beaucoup trop violents, même pour toi. Surtout pour toi. Je les ai déjà prononcé une fois et je sais à quel point ils m'ont fait mal.

D'une expression hautaine et froide, il passe à une, surprise mais calme. Je vois sa respiration s'accélèrer et ses yeux briller peu à peu de larmes.

Jimin- Je ne sais pas comment...

La porte s'ouvre brusquement à côté de nous. Jimin reprend son attitude arrogante par reflexe et se tourne vers la personne qui en sort.

Kai- Qu'est-ce que vous foutez ? Tout le monde vous attend !

Moi- On termine notre conversation et on arrive.

Part, imbécile, j'étais sur le point de retrouver l'homme que j'aime !

Kai- Quelle conversation ?

Jimin- Rien de bien intéressant. Il y a simplement trop de bruits dans la pièce alors nous avons décidé, en tant que directeur du projet, de discuter à propos de nos idées. Mais...

Moi- Mais puisqu'on a réalisé que c'était égoïste de notre part de faire ça alors que tout le monde peine à construire le planning, on a prévu de poursuivre cette discussion un autre jour...

Je pose les yeux sur Jimin. Le fixant intensément, comme pour le supplier d'accepter.

Moi- En privé. N'est-ce pas, Monsieur Park ?

Il me jette un rapide coup d'œil, avant de tourner les talons pour se diriger vers l'entrée de la salle.

Jimin- Je ne vois pas de quoi il parle.

Il pénètre dans la pièce. Je soupire en passant nerveusement mes mains dans mes cheveux.

Kai- Je comprends pas trop ce qu'il se passe entre vous mais sache que je ne suis pas du tout d'accord. T'as pas intérêt à créer quoique ce soit avec un étudiant de l'UNS et encore moins s'il s'agit de cette enflure !

Je pose les yeux sur lui, fronce les sourcils d'incompréhension et me dirige à mon tour vers l'entrée.

Moi- Excuse moi mais je ne vois pas pourquoi je devrais me soucier de l'avis d'un type qui n'est pas foutu de décrocher un des premiers rôles.

Suite à cette réunion, il a été décidé d'organiser quatre à cinq heures de travail en groupe par semaine. Néanmoins, à cause des emplois du temps qui ne correspondent pas toujours et étant donné que tous les membres du projets sont chargés de la création du scénario, il est très difficile de se retrouver tous ensemble, au complet.

Alors, on a divisé l'équipe en deux et en a attribué une à chaque réalisateur. Donc Jimin et moi sommes chargés de rassembler les idées et suggestions de chaque membre en assistant à des réunions qui ne tombent, de ce fait, pas aux mêmes horaires.
Tout ça pour dire que, bien que nous travaillons sur le même projet et que nous occupons le même poste, on se voit aussi peu qu'avant.

Yuki- Mais, Munjee, dis à Jungkook d'arrêter de tout bouffer comme ça !

Yuko- Grave. À ce rythme, il restera que dalle pour notre lunch de demain.

Attablé dans la salle à manger de la maison de mon père (alpha), je dînes avec toute ma famille pour la première fois depuis un bout de temps afin de faire plaisir à Munjee.
Mais bon... ces emmerdeurs me font déjà regretter ma décision.

Munjee- Jungkook a besoin de force pour ses études, et c'est pas souvent qu'il peut profiter de nos plats alors soyez gentils, hm ?

Je leur souris narquoisement. Ils bouillonnent de rage.

Moi- Et oui, les nains ! Je ne suis qu'un pauvre petit étudiant-acteur qui ne mange pas tous les jours à sa faim...

Je prends un air accablé. Ils grimacent.

Yuki- Acteur en carton, oui !

Yuko- De ouf, tes rôles sont pétés !

Je fronce les sourcils

Moi- Bande de petits insolents ! Vous pouvez parler avec vos moyennes générales déplorables ! On vous demande qu'une seule chose, et vous n'êtes pas foutu de bien la faire donc venez pas m'attaquer avec vos... !

Yuki- Tu fais trop l'ancien parce que t'as fini le collège mais à notre âge, tes notes étaient pires que nous !

Yuko- Ouais donc garde des remarques de merde pour...!

Moi- Bah au moins j'étais bon en sport ! Et en plus... !

Munjee- Ça suffit !

Hyeyul frappe sur la table pour nous faire taire.

Hyeyul- Putain, Jungkook mais t'as quel âge pour t'embrouiller avec des gosses ?

Moi- Mais c'est eux qui commencent à m'agresser sans raison !

Hyeyul- Rien à foutre. Soit plus mâture, non ?

Je lève les yeux au ciel en soupirant. Mon regard croise ceux des jumeaux, me narguant discrètement.
Je vais commettre un meurtre.

Munjee- Et, les petits, arrêtez d'embêter, Jungkook. Il a assez de pression comme ça et...

Mon père entre soudainement dans la pièce (il était sorti le temps de surveiller le gâteau à la patate douce, dans le four.)

Père- Ça va commencer !

Tout le monde se lève brusquement et se dirige vers la sortie. Moi, perplexe, je les suis avec interrogation.
Ils s'installent alors sur le canapé, en face de la télé qui est déjà allumée.

Moi- Seigneur...

Je m'assois à leur côté, cachant mon visage dans mes mains. Ce soir, le fameux épisode de ma série est sorti et, puisqu'ils ont finalement décidé de garder la scène, je vais devoir faire face à ce fameux moment où je m'emporte beaucoup trop.

Télé- Et pourtant...

Je soupire et ferme les yeux le temps que ma tirade passe. J'entends ma voix qui déraille sous l'émotion, ma respiration qui se coupe à cause de mes sanglots et mes paroles bien trop lyriques et bruyantes. Je n'ose pas relever la tête, jetant tout de même des regards à l'écran de temps à autre afin de voir le rendu visuel. C'est... pas trop mal mais mon visage est bien trop sincère, trop déformé par des vrais sentiments.

Une fois que ce moment est passé, il y a un changement de plan, sur d'autres gens qui font d'autre choses. Le son de la télé se coupe et je suis bien obligé de me redresser pour constater la réaction de ma famille. Tous les regards sont braqués sur moi. Les yeux de mon père sont rouges, ceux de Munjee dégoulinent carrément de larmes, Hyeyul a l'air bouleversé et même les jumeaux essuyent activement leurs joues.
Wow... je ne pensais pas leur faire tant d'effet.

Munjee- Jungkook tu...

Hyeyul- C'est vraiment toi qui jouait là ?

Père- C'était... déchirant.

Yuki- Tu chialais pour de vrai, là, non ?

Yuko- Genre on t'a pas donné de gouttes ou quoi ?

Je reste un moment bouche bée. Une bouffée de fierté me prend et mon cœur se met à battre d'excitation.

Munjee- Dis nous, pourquoi as-tu caché ton talent si longtemps ?

Ça me vexe un peu. J'étais si nul que ça avant ?

Moi- J'ai juste... enfin...

Je réfléchis.

Moi- En fait, j'avais juste l'impression de dire ce que j'avais sur le cœur alors... alors je me suis laissé emporter.

Munjee s'approche de moi et me prend dans ses bras.

Munjee- Si ce que tu caches en toi est si douloureux, n'oublie pas que tu as une famille, d'accord ?

J'entoure lentement son corps de mes mains, réalisant que depuis tout ce temps j'agissais comme si j'étais seul au monde. J'enfouie mon visage dans son cou et ma lèvre se met à trembler pathétiquement avant que les larmes s'en suivent.

Moi- Noona, c'est... tellement dur.

Elle tapote doucement mon dos pour me réconforter en me berçant gentiment avant que tout le monde se joigne à ce câlin. J'essaye de ne pas penser au fait que c'est atrocement humiliant de pleurer ainsi et de me laisser aller. Mais j'en ai vraiment besoin. Je suis fatigué.

Munjee- Dors ici ce soir, ça te fera du bien.

Père- Ta chambre est toujours disponible, tu sais ?

Je me détache lentement d'eux, essuyant mes joues en inspirant profondément pour me calmer.

Moi- Je pense que c'est une bonne idée.

Je n'ai surtout pas très envie de prendre la route à cette heure-là. Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. Je le sors et remarque un message d'un numéro non-enregistré.
Je l'ouvre.

"Viens à la résidence Charles Danclas. Amène les documents sur le projet."

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À suivre...
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J'espère que ce chapitre vous aura plu ^^

On se dit à bientôt pour de nouvelles aventures de Sigma ~♡

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