Chapitre 5 : Je n'aime pas quand tu n'es pas là.

Puisque hier je n'ai pas pu voir Jimin, j'ai mangé les gimbaps seul, en rentrant chez moi. Ça m'a énervé. C'était écœurant de le faire avec elle. J'aurais préféré me pendre. Ça me saoul. Jimin a du me rayer de sa vie. Il ne veut certainement plus jamais me parler ou que je reste avec lui. Néanmoins, je devrais tout de même tenter de rattraper les choses mais... j'ai peur de le savoir. J'ai peur que mes craintes se transforment en certitude et que je sois réellement forcé à prendre mes distances. Alors, ça fait toute une semaine que cet incident est arrivé.

On est mardi et j'ai l'impression que je vais exploser. Je veux le voir. J'en meurs, j'en souffre. Ça me brûle. Je veux, je veux mais j'ai peur. Ça m'énerve. Arrivant dans la cuisine, Munjee me regarde avec un grand sourire aux lèvres.

Munjee- J'ai oublié de te demander, mais ça s'est bien passé avec ton Jimin ?

"Mon Jimin" me déteste. "Mon Jimin" me trouve juste dégoûtant.

Moi- Je ne lui ai pas donné.

Munjee- Pourquoi ?!

Moi- J'avais pas le temps.

Munjee- Hein ? C'est quoi ces conneries ?! Tu l'aimes donc tu en as, du temps pour lui !

Moi- Je ne sais pas. Je ne pense juste pas que ta technique va fonctionner.

Munjee- Aish ! Fait confiance à ta grande sœur, petit !

Elle se met à sortir plein de choses et commence à cuisiner.

Moi- Qu'est-ce que tu fais ?

Munjee- Ça ne se voit pas ? Je sauve ton futur couple !

Moi- Je t'ai dis que ce n'était pas la peine. Je ne vais jamais lui donner de toute façon.

Munjee- Oh que si ! Et tu as intérêt à revenir avec le sourire ce soir, sinon ne pense même pas à mettre un pied ici !

Je fais la moue.

Une fois qu'elle a tout terminé, je me rends au lycée. Mes fidèles acolytes m'interrogent sur la raison de ma déprime mais je n'oses pas leur dire. Les heures passent. Je ne sais si c'est vite ou lentement, mais ça passe. J'ai peur. J'appréhende. Pourtant j'ai hâte. Hâte de le revoir, même si c'est la dernière fois.

***

J'entre dans la salle six. Jimin étudie simplement, à travers cette atmosphère de mi saison. Il fait assez chaud pour ne pas se plaindre de la température mais pas assez pour sortir sans un pull. L'automne arrive et mon anniversaire aussi. J'approche, répétant mon speech anxieusement. Arrivé à son niveau, je pose le sac rempli de gimbap sur son bureau, l'empêchant d'écrire. Il l'observe deux secondes avant de fixer ses genoux. Ses doigts qui écrivaient se posent sur ses cuisses et il se met à jouer avec. Il semble vraiment gêné.

Moi- Jimin...

Il mordille sa lèvre inférieure et refait rapidement la courbe de ses cheveux en passant son index curvilignement sur son front. Ses doigts s'arrêtent sur le haut de son oreille et, ne sachant que faire, il les repose sur sa cuisse.

Moi- Je sais que ce que je t'ai dis t'as blessé et je...

Jimin- Désolé.

Il détourne le regard.

Moi- Pardon ?

Jimin- Je ne te déteste pas et... tu... ne me dégoûtes pas. Désolé, je n'aurais pas dû dire ça.

Il tord encore plus ses doigts.

Moi- Tu n'as pas à t'excuser.

Jimin- Si. J'ai exagéré et... je suis désolé.

Je ne sais pas pourquoi mais mon nez me pique. Je pose ma main sur mes yeux.

Moi- J'ai cru... que tu ne voudrais plus me parler...

Jimin- J'ai cru que tu n'allais plus venir.

Ça y est, mes larmes coulent. Pourquoi ? Je suis si heureux. Alors pourquoi ? Devant lui en plus. Qu'est-ce qu'il me prend ?

Jimin- Tu pleures ?

Je secoue la tête de gauche à droite. Je renifle pathétiquement et me retourne pour ne pas qu'il me voit. J'entends un bruit de chaise qui traîne et des pas qui approchent. Mon pull est entraîné vers l'arrière. Jimin me tire légèrement.

Jimin- Arrête de pleurer. J'ai dis que j'étais désolé.

Mes larmes coulent de plus belle.

Jimin- Jungkook... je suis désolé.

Encore et encore, je pleure. J'ai envie de le prendre dans mes bras, de le serrer fort contre moi et de pleurer encore plus fort contre lui.

Jimin- Je t'ai dis que tu ne me degoutais pas ! Et puis je t'ai même regardé un peu aussi... sans faire exprès. Tu es vraiment... pas laid. Et tu... tu as un beau sourire et je... je n'aime pas quand tu n'es pas là.

Je vais mourir noyé dans mes larmes à ce rythme. Je fais un pas en avant, puis deux. Arrête. Arrête de me faire ressentir tant de chose. Je deviens fou.

Jimin- Ne pars pas. Reste, s'il te plaît.

Il resserre son étreinte sur mon pull.

Jimin- Tu n'es pas venu... pendant tellement longtemps et là tu... tu veux encore repartir. Je veux que tu restes parce que je... Jungkook je...

J'entends un reniflement.

Jimin- Jungkook, je t'aime bien !

Merde, merde, merde ! Mon cœur, je vais mourir ! Je me retourne soudainement et le saisit par les épaules. Surpris, il hoquète et se crispe.

Moi- Pourquoi... est-ce que tu pleures ?

Jimin- Parce que tu pars.

Moi- Je ne pars pas ! Je suis là, et je serais toujours là !

Jimin- Et toi ? Pourquoi pleures-tu ?

Moi- Parce que je suis trop heureux !

Jimin- D... de quoi ?

Moi- De tout ! D'être avec toi, de te regarder, de savoir que tu aimes que je sois là et... et de te voir pleurer pour moi !

Il esquisse un sourire à travers ses larmes. Je fonds. Si ça continue comme ça, je risque de l'embrasser. Je le relache, essuie rapidement mes joues et lui sourit en retour, comme si de rien était.

Moi- Moi aussi je t'aime bien !

Il perd son sourire une seconde avant de laisser échapper un petit rire. Un rire enfantin et tellement, tellement adorable ! Mon corps en tremble. Je l'aime, cette façon qu'il a de rire. Alors je ris aussi. C'est absurde mais j'aime ça.

On s'assoit face à face, comme à notre habitude mais à la place d'écrire, il déballe les gimbaps, sous ma demande.

Jimin- C'est bien fait.

Moi- Ma grande sœur s'est appliquée.

Jimin- Je ne savais pas que tu en avais une.

Moi- J'en ai deux !

Jimin- Vraiment ?

Moi- Hm. Et deux petits frères et une petite sœur.

Jimin- Vous êtes beaucoup.

J'acquiesce et prend une rondelles de gimbap. Je me rends comptes, qu'après presque un mois à se cotoyer, je ne sais rien sur lui et lui, il ne sait pas grand chose sur moi.

Moi- Et toi ? Tu as des frères ?

Jimin- Non. Je suis fils unique.

Moi- Ça te dirait qu'on discute encore un peu comme ça avant de travailler ?

Il hoche la tête et remplit ses joues adorablement. J'attends qu'il termine.

Moi- Pourquoi est-ce que tu restes tous les soirs autant de temps au lieu de rentrer ?

Jimin- Mon chauffeur ne peut pas me récupérer plus tôt.

Moi- Pourquoi ?

Il hausse les épaules.

Moi- Du coup tu étudies pour tuer le temps.

Il confirme d'un signe de tête.

Moi- Un jour, lorsqu'on sera plus proche, je pourrais t'emmener dans un café à côté ?

Jimin- Demain on sera plus proche... non ?

Un sourire se dessine sur mes lèvres. J'aime tellement sa façon de dire ce genre de chose. C'est... intelligent et mignon. Vraiment trop mignon.

Moi- Ça ne tient qu'à toi...

Jimin- Qu'est-ce qu'il faut faire pour être encore plus proche ?

Se câliner, s'embrasser... fusionner.

Moi- Me donner ton numéro de téléphone... ?

Il sort son portable et me le tend.

Jimin- Je veux le tient aussi.

Moi- Évidement.

Je le prend et compose mon numéro avant de m'appeller. Je sors mon téléphone et raccroche. Toujours son portable en main, je m'enregistre avant de faire de même avec le mien. Je lui rend son appareil.

Jimin- Pourquoi est-ce que tu as mis un cœur à côté de ton prénom ?

Moi- J'ai fait ça ? Oh... ça doit être une faute de frappe.

Jimin hésite un instant, regardant son écran, avant de le remettre dans sa poche. Il l'a laissé ! Il a laissé le cœur ! J'en ai mit un aussi pour moi. On est assorti maintenant.

Moi- Tu n'as pas quelque chose à me demander ?

Jimin- Pourquoi ?

Je hausse les épaules.

Moi- Juste comme ça, pour faire passer le temps.

Jimin- Tu t'ennuies ?

Il l'a dit d'un ton inquiet.

Moi- Pas quand je suis avec toi. Je veux juste que tu saches plus de chose sur moi.

Il semble réfléchir un bon moment. Moi, allongé sur la table, je le regarde comme je sais si bien le faire. Ses yeux sont encore un peu rougit par les larmes. J'arrive pas à y croire. Ça a dû vraiment lui faire mal que je ne sois pas venu autant de temps. Plus jamais je lui referai vivre ça. Même si je suis malade à en crever, je viendrais !

Jimin- Pourquoi est-ce que tu es si populaire ?

Il l'a remarqué.

Moi- Parce que je suis beau.

Jimin- Moi aussi. Mais je ne suis pas populaire.

Tu l'es plus que tu ne le crois, Jiminie.

Moi- Tu veux l'être ?

Jimin- Non. Ça à l'air trop fatigant.

Moi- Si tu sors avec moi, tu le seras forcément.

Jimin- Je ne sortirais jamais avec toi.

Je reçois l'effet d'un coup de massue sur la tête. Avec ses airs mignons, j'en ai presque oublié à quel point c'est un connard. Je me redresse.

Moi- B... bref ! Mangeons.

Je saisis une rondelle et la met entièrement en bouche.

Jimin- Tu es fâché ?

Pour ne pas répondre, j'en prends deux supplémentaires. Toujours avec un air innocent, Jimin tente de faire de même, mais même une seule semble compliqué pour lui. Ce sont des années et des années d'expérience ! Ça m'amuse et j'en oublie la raison pour laquelle je me suis "muetté".

Moi- Jimin !

Il sursaute légèrement.

Moi- Comparons la taille de nos mains !

Je pose mon coude sur la table et déplie mes doigts au maximum.

Jimin- C'est absurde. La tienne est évidemment plus grande.

Moi- Peu importe. Je veux voir à quel point.

Jimin- C'est absurde.

Moi- Tu l'as déjà dis.

Jimin- Oui mais ça reste absurde.

Il m'énerve lorsqu'il agit comme ça.

Moi- Allez ! Fait le pour moi !

Jimin- Pourquoi ?

Moi- Ça nous permettra d'être plus proche.

Il réfléchit un moment et copie mon mouvement mais sa paume reste éloignée d'au moins deux centimètres de la mienne. Je veux nous rapprocher mais il recule.

Moi- Qu'est-ce que tu fais ?

Jimin- C'est sale. Nous avons touché de la nourriture et d'autre chose.

Moi- Peu importe. Il faut qu'il y ait un contact pour qu'on puisse bien comparer.

Jimin- Nous pouvons déjà le faire.

Je le fixe un moment, dépassé par son entêtement avant de finalement retirer ma main.

Moi- La mienne est plus grande.

Je voulais le toucher, puis entrelacer mes doigts avec les siens. Ça aurait été juste... magique. Mais il gache toujours tout.

Jimin- Tu es bizarre.

Moi- Et toi énervant.

Il fronce les sourcils et moi aussi. Je range le sachet remplis.

Moi- Travaillons.

Ainsi, on met nos tables en position et étudions silencieusement jusqu'à la fin.

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À suivre...
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J'espère que ce chapitre vous aura plu ^^

On se dit à vendredi pour de nouvelles aventures de Sigma~

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