Moi- J'achèterai un ticket de loto ce soir.

Jimin- Passe plutôt la nuit avec moi.

Mes yeux s'arrondissent de stupeur et mes sourcils se froncent tandis que mon cerveau tente de trouver un autre sens à cette phrase si rentre dedans. Jimin me regarde avec air hautain et presque détaché. Il a prononcé ces mots avec le même calme qu'il aurait utilisé pour déclarer "passe moi le sel".

Moi- Pardon ?

Jimin- Dis le tout de suite si tu ne veux pas. Je n'ai ni l'envie ni l'énergie de t'y forcé.

Moi- N... non ! Ce n'est pas ce que je veux dire. C'est juste que...

Le Jimin que je connais est si pudique et réservé que je n'arrive pas à imaginer que c'est cette même personne qui m'invite aussi peu subtilement à partager son lit.

Jimin- Je suis un inconnu pour toi ?

Totalement. Ces quatres années t'ont transformé tant et si bien que je ne sais plus qui tu es. Avant, tu étais peu bavard, impulsif, et si sensible. Tu semblais détester tous tes privilèges, ta vie luxueuse et tu faisais tout pour t'en détacher à commencé par aller dans des endroits où les gens comme toi n'ont rien à faire. A présent tu regardes tout le monde de haut, tu converses avec réflexion, dédaignes la nourriture accessible et les lieux populaires. Tes sourcils sont constamment hauts et tes yeux ennuyés, ton visage reste de marbre peu importe la situation et tu ris à gorge déployée pour des choses qui te faisaient autrefois grimacer.

Non, je ne te connais pas.

Moi- C'est exact.

Jimin- Oh ? Je pensais que tu allais te servir de mon interrogation pour démentir le fait que tu ne fais pas parti de mes admirateurs secrets.

Moi- Je l'ai démenti.

Il bois encore jusqu'à ce que sol verre soit vide... puis rerempli.

Jimin- Ma foi, de façon bien ennuyeuse.

Moi- Je ne suis pas là pour vous divertir.

Jimin- Dommage pour les mots. Mais bon, pas besoin d'être bavard lorsqu'on baise, n'est-ce pas ?

Je serre ma mâchoire de rage. Sa façon de parler aussi vulgairement me fait bouillonner de colère. Pourquoi ? Parce que je n'arrive pas à oublier. Que ce soit ses joues qui rougissaient dès que je prononçais quelque chose de déplacé ou juste que je l'insinuais, sa façon de cacher son visage dans mon buste lorsqu'il parlais trop intimement, ou encore ce jour-là où il avait pleuré dans mes bras parce que je m'étais énervé en le voyant avec Jackson. Toutes ces choses qui m'ont fait l'aimer ont disparues, et je n'arrive pas à les oublier.

Jimin essuie ses lèvres une dernière fois et lève un doigt. Un serveur accourt à notre table.

Jimin- Tu veux un dessert ici ou dans la chambre que j'ai réservée ?

Je jette un coup d'œil à l'homme debout juste à côté de nous, qui assiste à notre conversation des plus... privées.

Moi- Qu'est-ce qui vous dit que je vais m'y rendre ?

Il lève un sourcil en pouffant de rire.

Jimin- Vas-tu me faire croire que tu envisageais de ne pas le faire ?

Moi- Vous avez l'habitude d'inviter n'importe qui dans votre lit ?

Jimin- Pourquoi tant de questions personnelles ? Nous sommes des inconnus, restons le.

Il se tourne vers le serveur et déclare.

Jimin- Mettez la note sur le compte de ma mère cette fois. Ce sera en guise de cadeau pour mon de retour en Corée.

Serveurs- Bien, Monsieur Park.

Il se lève. Je fais de même.
À la suite de quelques pas, on monte dans un ascenseur. Jimin appuye sur le vingt-trois ème bouton et on attend. J'ai tellement de chose à lui demander, tellement de questions qui se bousculent dans ma tête. Et pourtant, je n'arrive à penser clairement qu'à une seule chose : on a toujours une tête d'écart.

L'ascenseur s'arrête. Il en sort et moi après, se dirige vers la seule porte de l'étage, l'ouvre, me l'a tient, et je la ferme. Je regarde autour de moi. C'est un penthouse.

L'espace est si grand que je m'y sens minuscule, tout paraît tellement luxueux, la grande baie vitrée donne une vue encore plus impressionnante que celle du restaurant, la lumière y est tamisée et le sol en marbre reflète les néons lumineux des lustres au plafond.

Jimin- La chambre principale est sur la gauche.

Il s'y avance. Je le suis, toujours aussi obnubilé par la décoration et m'arrête un temps lorsqu'on se retrouve tous les deux dans la fameuse pièce. Des diffuseurs de brumes parfumées encadrent le lit arrosé de pétales roses et rouges, une douce musique forme une atmosphère tropicale et la lumière tamisée de la pièce accentue cette intimité. Mon cœur accélère. Je regarde Jimin.

Il éclate de rire.

Jimin- Ils en font toujours trop !

Il éteint la musique, arrête les brumisateurs et chasse d'un coup de drap les pétales, avant d'attacher ses cheveux et de prendre un peignoir de bain dans son armoire. Je l'entends marmonner cette phrase qui me brise le cœur : "ce n'est pas comme si nous allions faire l'amour".

Jimin- Il y a une salle de bain adjacente à celle-ci.

Je ne réponds rien et quitte la pièce pour m'y rendre. Là, je me déshabille et laisse longuement couler l'eau sur mon corps. Qu'est-ce que je fais ici ?
J'ai l'impression d'être sur le point de faire une bêtise, de fauter. Peut-être est-ce parce que, encore une fois, je mens à Jimin ; je me sers de lui, profite de ce qu'il me donne et... enfin non. Je profite de ce qu'il offre sans compter à un parfait inconnu. Jamais il ne m'aurait accordé autant de chose. Pas après ce que je lui ai fait.

On va coucher ensemble. Et on ne se reverra plus. Voilà ce que je dois faire de juste. Ce soir, juste pour enterrer ces sentiments qui m'ont bouffé tout ce temps, juste pour avoir un dernier souvenir plus agréable, je serai à son service. J'agirai comme l'homme que je prétend être : un simple passant qui n'a accepté cette invitation que pour les beaux yeux de cet oméga. Rien de plus, rien de moins.

Je sors de la salle de bain, la peau sèche mais encore brûlante due au contact de l'eau, seul une chemise et un short en coton pour vêtement. J'entre dans la chambre, mes lunettes encore sur le visage. Jimin est debout près du lit, adossé au mur paresseusement en tenant un verre de vin du bout des doigts. Il porte un peignoir en soie ouvert, offrant une vue sublime sur son ventre parfait, ses hanches à moitié couverte par un caleçon noir moulant son corps jusqu'au haut de ses cuisses et ses longues jambes nues et lisses à l'apparence si parfaite.

Jimin- Approche.

J'avance lentement vers lui, le cœur battant d'excitation. La faible lumière de la pièce me rend étrangement nerveux.

Jimin- Assieds toi.

Je m'installe sur le bord du lit, à côté de lui et l'observe se diriger vers moi. Premier contact : il pose sa main libre sur mon épaule, pas vraiment pour s'y appuyer, mais plus pour garder l'équilibre le temps que son genou gauche vienne s'enfoncer dans le matelas, à côté de moi. Puis viens le tour du droit avant que son bassin ne s'écrase doucement sur mes cuisses. Je laisse mes doigts se balader sur sa peau ; ses genoux à son flanc pour ensuite redescendre sur ses hanches que je viens approcher de mon buste.

La tête relevée, je le regarde depuis en bas. Il boit avec délice quelques gorgées de ce vin qui retient presque toute son attention, avant d'enfin poser les yeux sur moi. Il porte son verre à mes lèvres et déverse le liquide qu'il reste dans ma bouche. Le goût prononcé de l'alcool m'aurait fait le déguster lentement, néanmoins sa façon aiguë d'incliner la coupe me force à l'avaler cul sec, laissant deux filet rouges s'échapper maladroitement par le coin de mes lèvres.

Une fois le verre terminé, Jimin le jette au sol, en un son sourd sur la moquette de la chambre, retire mes lunettes, et m'embrasse avec toute l'obscénité de la Terre au bout de ses lèvres. Il passe ses bras derrière mon cou et presse son corps sur le mien au rythme des mouvements auxquels je l'initie à travers mes doigts qui tire ou repousse son bassin contre le mien.

Le goût du vin mellé à son odeur alléchante et à la chaleur montante de la pièce, m'ennivre et m'excite de plus en plus. Ma tête tourne, mes muscles s'engourdissent, ma respiration se saccade. Je veux tout toucher de lui, je veux tout retrouver, réexplorer, re-aimer.

Mes lèvres se détachent des siennes pour venir prendre son cou en proie. Les doigts de Jimin se glisse dans mes cheveux que je sais légèrement humides, ils m'encouragent à continuer en se perdant à travers. J'entends ses soupirs se former sous l'effet de ma bouche, et son corps se crisper sous celui de mes mains.

Jimin- Pour quelqu'un qui prétend ne rien connaître de moi... tu sais parfaitement... comment faire réagir mon corps.

Ses paroles sont entre-coupées de soupirs et crispation qui demontre l'effort qu'il a dû faire pour prononcer cette taquinerie.

Moi- Vous parlez toujours autant ?

Jimin- Non. Je suis bien plus silencieux avec toi.

Je laisse échapper un soupir rieur et passe mes mains sur ses épaules pour les denuder et faire tomber sa robe au sol.

Moi- Déshabillez moi.

Jimin- Tutoie moi.

Je lève la tête vers son oreille, y prends quelques profondes respiration bruyantes et brûlantes comme pour me donner du courage, avant de couper mon souffle pour murmurer :

Moi- Fais ce que je te dis, Jimin.

Un lourd silence accompagne mes paroles, me faisant croire que j'ai prononcé quelque chose qu'il ne fallait pas, avant que je ne sente ses mains glisser sur ma peau pour relever mon haut jusqu'à découvrir ma poitrine. Je prends la relève et chasse furtivement ce vêtement de mon corps. Jimin traîne ses doigts sur mes pectoraux. Retraçant leur forme lentement, jusqu'à les abandonner pour enrouler de nouveau ses bras autour de mon cou. Il l'embrasse tendrement, le suçotant avec fermeté et sensualité. Je le laisse faire, les yeux clos pour d'avantage profiter de son touché.

Jimin- Fait moi basculer.

J'attrape ses hanches et les renverse sur le côté afin de venir me placer au dessus de lui. Je veux l'observer : son visage, son expression et sa beauté mais il me tire vers lui, enfermant mon regard dans la pénombre que m'offre son cou. J'y plante mes dents, le mordille et l'embrasse. Il gémit. J'ai envie de me relever pour le voir faire mais il me retient.

Jimin- Ne pars pas.

Il laisse échapper ces mots faibrilement, sous le coup de l'émotion. Ma poitrine se serre.

Moi- Laisse moi te regarder.

Jimin- Non.

Moi- S'il te plaît...

Jimin- Non.

Je soupire et enfouie mes mains dans son dernier vêtement pour venir l'enlever en le glissant à travers ses cuisses. J'insère directement deux doigts en lui que je fais onduler et s'écarter à l'intérieur pour titiller son point sensible. Il se crispe sous mes mouvements et des geignements s'arrache de sa gorge. Je souris.
Ton corps est toujours aussi sensible.

Je prends ses lèvres entre les miennes et me remets à l'embrasser tendrement tout en poursuivant mes gestes qui lui font tant d'effet. J'ajoute un doigt. Jimin me saisit par les cheveux et écarte ma bouche de la sienne pour gémir en toute liberté.

Jimin- Cesse de... me taquiner.

Moi- Laisse moi te regarder.

Jimin- Tu te répètes.

Moi- Toi aussi.

Il me bouscule légèrement de l'épaule pour me détacher un peu de lui et se tourne sur le ventre, un bras posé sur son profil pour que je ne l'aperçoive pas.

Jimin- Je prends la pilule alors vas-y tout de suite.

Je retire mon dernier vêtement et me place en face de lui afin de laisser mon corps s'alourdir sur lui. Je le pénètre entièrement et avec force. Il se crispe et soupire bruyamment d'inconfort.

Jimin- Quel brute !...

Moi- Ce n'était pas toi qui ne voulait pas faire l'amour ?

Jimin- Le contraire de l'amour n'est pas la violence.

Je commence à bouger doucement en lui, les bras croisés sous son bassin et la tête reposée sur son omoplate.

Moi- Qu'est-ce que c'est alors ?

Nos regards se croisent par dessus son épaule : le mien flambant de passion derrière ce désir ardent qui m'anime, le sien froid d'insensibilité à travers ce voile d'envie charnelle.

Jimin- L'indifférence.

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À suivre...
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J'espère que ce chapitre vous aura plu ^^

Je me demandais une chose. Entre ce que vous avez lu de la deuxième partie et la première, est-ce que vous pouvez déjà dire laquelle des deux vous préférez ?

En attendant le prochain chapitre, on se dit à bientôt pour de nouvelles aventures de Sigma ~♡