Chapitre 21 : Je me fiche de te blesser

Moi- Tu veux rompre ?

Bordel... c'est encore plus atroce de le dire que de le penser.

Jimin- C'est ça.

On reste un long moment silencieux. Je bouillonne de rage.

Moi- Mais...

J'éclate de rire, sans joie.

Moi- Ça fait même pas trois semaines, tu déconnes là ?

Il maintient son regard sur la fenêtre, m'agaçant encore plus.

Moi- Tu pourrais au moins m'expliquer pourquoi ?

Il ne réponds rien. Putain d'enfoiré. Je t'ai approché simplement pour gagner un paris, je t'ai manipulé pour que tu tombes amoureux de moi, je suis le connard dans l'histoire qui doit rire face à ta peine lorsque tu apprendras tout alors pourquoi ? Pourquoi je suis celui qui perds tout au final ?! Bordel ! Putain de sentiments de merde ! Tout ça c'est à cause d'eux ! Si je ne ressentais rien du tout pour Jimin, j'aurais pu le baiser dans les toilettes à l'instant où il me suppliait en larmes de...!

Je me fige.

Moi- Attends... ne me dis pas que tu veux me quitter à cause de ce qu'il s'est passé plus tôt !

Il commence à ranger ses affaires avec hâte.

Moi- Jimin ? C'est ça ? Tu veux rompre à cause de ça ?!

Il ne réponds toujours pas et se dirige vers la sortie. Je tente d'attraper son poignet mais il m'évite et accélère. Je me lève alors et me précipite vers la porte afin de l'empêcher de s'en aller.

Moi- Aish ! Tu veux sérieusement partir sans rien dire du tout ?!

Il détourne le regard et croise les bras.

Jimin- Laisse moi sortir.

Moi- Seulement si tu me donnes une raison.

Jimin- Pourquoi est-ce toujours à toi de poser les conditions ?

Je le fixe avec rage.

Moi- Parce que si on suivait les tiennes, on serait de parfaits inconnus à l'heure actuelle.

Jimin- Ça...

Il mord sa lèvre, maintenant encore plus son regard détourné.

Jimin- Ça aurait été mieux comme ça.

Je serre mon poing.

Moi- Tu le penses vraiment ou bien tu dis ça pour me blesser ?

Jimin- J'ai l'air d'en avoir quelque chose à faire que tu sois blessé ou non ?

"Oui. Tu es au bord des larmes et tu n'es même pas fichu de me regarder dans les yeux." Je pourrais répondre ça. Ça l'aurait probablement déstabilisé et peut-être qu'on aurait pu arranger les choses. Sauf que je ne peux pas. Jimin et moi sommes deux imbéciles amoureux dont les paroles sont filtrées par un orgueil et une fierté démesurée. Ainsi, même si je meurs d'envie qu'on arrête cette stupide querelle, je ne peux m'empêcher de vouloir qu'il ressente la douleur qui me ronge en ce moment même.

Moi- Très bien. Alors je me fiche de te blesser également.

Ses yeux surpris plongent dans les miens tandis que je saisis sa tête pour l'empêcher de bouger. Là, j'écrase mes lèvres contre les siennes et commence à l'embrasser de la façon la plus sexuelle possible. Je sais à quel point il est pudique, à quel point je lui fais de l'effet et à quel point son cœur bat lorsque je touche à peine ses lèvres. Je me fiche de l'étouffer en l'empêchant de respirer, je me fiche des faibles coups de poings qu'il abat sur ma poitrine pour me faire arrêter.

Je me fiche de tout car je sais qu'il n'attendait que ça. Sa langue bouge maladroitement avec la mienne et ses lèvres meuvent insatiablement sur les miennes. Il aurait pu me mordre un millier de fois pour m'empêcher de continuer. Je pose mes mains sur ses cuisses et le soulève afin de le faire s'assoir sur un bureau. Ses doigts sont posés sur mes épaules et il n'essaie plus de me frapper. Je sépare nos lèvres mais ne me redresse pas pour autant afin de maintenir notre intime proximité.

Moi- Tu as détesté ce que je t'ai fais dans les toilettes ou tu l'as tellement aimé que tu n'arrives plus à me regarder dans les yeux ?

Je sens son souffle saccadé et brûlant sur mes lèvres. Jimin dégage un très léger parfum de nectarine mêlée à de la grenadille, démontrant son excitation grandissante et me donnant encore plus envie de le dévorer.

Jimin- J'ai peur que tu ne me vois uniquement comme un oméga en chaleur.

Sa voix est tremblante et sincère. Il a laissé tomber son filtre d'orgueil.

Moi- Comment ça ?

Jimin- Je ne veux pas être qu'un objet sexuel à tes yeux, qu'une personne qui te donne d'innombrables désirs et rien d'autre. Je déteste que tu m'aies vu sous la forme du fantasme que tout le monde a de moi. Ça m'énerve de t'aimer autant pour tout ce que tu es alors que tu n'apprécies peut-être que mon corps.

Je reste figé un moment, réalisant que je ne suis en fait que la somme de toutes ses craintes. Du moins, je l'ai été. Entendre mon prince parler si clairement me fait comprendre la gravité de ce stupide paris. J'ai envie de tout arrêter avant qu'il n'apprenne pourquoi je l'ai approché en ce jour de septembre.
Je pose mes lèvres sur sa joue et entoure son corps de mes bras afin de lui montrer le plus d'amour possible.

Moi- Je suis désolé de t'avoir fait penser que je te regardais avec de tels yeux. Je me sens coupable de te trouver magnifique et terriblement joli mais je ne peux m'en empêcher. Néanmoins, il y a d'innombrables belles personnes sur cette terre et pourtant c'est de toi que je suis tombé amoureux, Jimin. Je t'aime entièrement, même ce que je détestais avant, et ce qu'il s'est passé plus tôt n'a pas changé mon regard. Bien sûr, je comprends que ça t'embarrasse que je t'ai vu dans cet état, mais n'arrête pas tout juste pour ça. Je t'en prie, laisse nous le temps d'être heureux encore un peu.

Ses joues se remplissent de larmes. Je me redresse alors pour le regarder de plus loin.

Moi- Tu veux bien me pardonner, chéri ?

Il acquiesce lentement. Je le reprends dans mes bras et le réconforte comme je peux.

Jimin- Ne m'embrasse plus jamais avec la langue...

Je me retiens de rire.

Jimin- J'ai failli m'étouffer.

Je laisse échapper un léger soupire moqueur avant de répondre :

Moi- Vos désirs sont des ordres, mon prince.

***

A la suite de ce désastreux événement, nous sortons du lycée afin de nous rendre dans un petit marché voisin (Jimin n'a jamais goûté de street food). Arrivé ici, mon prince commence petit à petit avec des corn dog, puis, trouvant cette nourriture à son goût, il enchaîne avec des tteokbokies, des hotteoks, des mandoos et d'autres cuisines de ce genre. Moi, je le regarde s'émerveiller devant chaque goût tel un enfant à qui on vient d'accorder sa sucrerie de la semaine.

Je m'amuse à le regarder valider sa carte à chaque fois qu'il arrive devant un nouveau stand sans avoir terminer ce qu'il a commandé dans le précédent. J'essuie ses lèvres par moment, remarquant que tout ce qui lui importe est son plaisir gustatif plus que son apparence. On fini par s'assoir sur un banc, des bubbletea à la main.

Moi- Alors ? Tu aimes ?

Jimin- Hm ?

J'adore la façon dont il écarquille les yeux à chaque fois qu'une perle explose sur sa langue.

Moi- Les billes aromatisées, tu aimes ?

Il acquiesce vivement. Je l'observe encore un peu avant de soupirer légèrement.

Moi- Tu devrais te faire des amis.

Jimin s'arrête de boire et fronce les sourcils.

Jimin- Pourquoi ?

Moi- Je ne serais pas là pendant trois jours. Alors j'aimerais que tu ne restes pas seul.

Il s'immobilise, l'air particulièrement énervé.

Jimin- Et pourquoi donc ?

Moi- J'ai une affaire de famille à régler.

Jimin- De quel genre ?

Je souris et me tourne vers lui.

Moi- Ce que tu es curieux !

Il détourne le regard.

Jimin- Enfin peu importe. Ça ne me dérange pas d'être seul alors ne t'inquiète pas pour ça.

Je soupire.

Moi- Eh bien moi ça me dérange.

Jimin- Je n'en ai que faire.

Moi- Jimin !

Il refais la courbe de ses cheveux du bout des doigts.

Jimin- Tu m'excuseras mais je ne comprends toujours pas l'intérêt de jouer l'hypocrite avec quelques personnes juste pour satisfaire ta mauvaise conscience de me laisser seul.

Je me retiens de soupirer d'agacement.
Je vous jure, son entêtement m'énerve au plus haut point.

Moi- N'as-tu jamais eu besoin de former un groupe pour un exposé ?

Jimin ne répond rien.

Moi- Ou bien même pour certains cours de sport ? Ou encore pour ceux d'art plastique ?

Plus j'ajoute un argument, et plus les joues de mon prince gonflent d'embarras.

Moi- Alors ?

Jimin- Il est vrai que... enfin j'admets que... je veux dire... je...

Moi- Promet moi d'essayer.

Il fronce les sourcils.

Moi- Jimin ?

Jimin- Je vais y réfléchir.

Ce n'est pas exactement ce que j'attendais comme réaction mais disons que ça fera l'affaire.

Moi- Super !

Je glisse mes doigts à travers ses cheveux et embrasse délicatement sa joue.

Jimin- Quand pars-tu ?

Moi- Demain, chéri.

Il tourne sa tête vers moi et je peux lire de la tristesse à travers ses yeux remplis de rage.

Jimin- Et quand comptais-tu me le dire ?

Une légère sensation de pincement me prend au cœur.

Moi- Durant le déjeuner si... tout c'était passé comme prévu, et lorsque je suis venu te voir dans ta classe, si tu ne n'avais pas proposer de rompre.

Il mordille sa lèvre inférieure.

Jimin- Es-tu réellement obligé de partir ?

Moi- Si je ne l'étais pas, on ne serait pas entrain d'en discuter actuellement.

Jimin reste un moment silencieux, comme s'il réfléchissais ou plutôt... comme s'il essayait de se contrôler d'exploser (de rage ou de sanglot, je n'en sais rien).

Jimin- Juste trois jours ?

Je souris et acquiesce doucement.

Moi- Et après je reviens et t'emmène dans un endroit particulier.

Jimin- C'est-à-dire ?

Moi- Je ne peux rien dire, c'est une surprise.

Je lui fais un clin d'œil et me lève. Je lui offre ma main pour l'aider à se lever.

Moi- Il est bientôt dix-neuf heure.

Jimin fais un rapide signe d'adhésion et commence à avancer à travers le marché. Je le suis de près.

On arrive devant le lycée, la Rolce Royce est déjà là. Mon prince se retourne pour me faire face, les yeux rougis peut-être par le froid, peut-être à cause de larmes. Dans tous les cas, le voir dans cet état ne peux me faire que souffrir.

Jimin- Juste trois jours ?

J'acquiesce.

Moi- Juste trois jours.

Il avance d'un pas et baisse légèrement la tête.

Jimin- Aurevoir.

Je prends son visage entre mes mains et me penche lentement vers lui afin de poser tendrement mes lèvres contre les siennes. Je le sens frissonner sous mes doigts.

Moi- Si tu étais plus endurant en apnée, je t'aurais embrassé correctement.

Il fait un pas en arrière et tourne les talons.

Jimin- Aurevoir.

Son majordome lui ouvre la porte et Jimin disparaît dans cette voiture noire et terriblement luxueuse.

Moi, je laisse les vents gelés que mon prince à installé dans mon cœur avec sa froideur, me traverser sans merci, en même temps que je serre ma mâchoire pour ne pas me laisser atteindre par mes sentiments bien trop forts.

Je n'ai pas réussi à lui dire que c'était trois jours... minimum.

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À suivre...
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J'espère que ce chapitre vous aura plu ^^

En attendant le prochain, on se dit à bientôt pour de nouvelles péripéties de Sigma ~♡

PS : MERCI POUR LES 3K ♡♡♡

PPS : Je suis un peu à court d'idées pour Sigma ( j'ai un scénario bien précis mais j'ai du mal avec les chapitres intermédiaires) alors j'aimerais vraiment que vous m'aidiez un peu en me disant ce que vous aimeriez voir dans cette histoire (par exemple : une confrontation entre deux personnages, une rencontre, un épisode en classe, etc). J'ai réellement besoin de votre aide pour que Sigma ne devienne pas ennuyeux et inintéressant ㅠㅠ

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