Chapitre 14.2 : J'ai envie de te faire confiance
Je me réveille péniblement, une atroce douleur au dos me faisant grincer des dents. À contre-cœur, j'ouvre lourdement mes yeux afin de constater comment je me suis endormi : mon ordinateur sur mes genoux, mon dos reposé sur la tête du lit, ma tête appuyé sur celle de Jimin qui est pressée sur mon épaule.
On a passé des heures à détailler le scénario du film au maximum, revoyant chaque problème, incluant certaines suggestions des autres, cherchant des endroits précis en Corée qui correspondraient aux paysages que rencontrent nos protagonistes et se chamaillant gentiment sur la forme. En bref, je ne sais pas à quel moment on s'est endormis... ni l'heure qu'il est.
Je me redresse difficilement à cause de Jimin sur moi et fais de mon mieux pour l'allonger correctement en même temps que je me glisse discrètement hors du lit.
Je le sens remuer à côté de moi. Je me fige.
Jimin- Tu m'énerves.
Je tourne la tête vers lui, interpelé par ses paroles. Ses cheveux fins sont éparpillées en désordre sur le drap froissé du coussin que je lui ai mis et ses yeux à peine ouverts me fixent à travers l'humidité naturelle du réveille qui fait briller ses pupilles. Sa joue écrasée sur l'oreiller compresse ses lèvres corallines et légèrement enflées, en une apparence presque cordiforme.
A cette vu, je ne peux m'empêcher de sourire tant la dureté de ses paroles est décrédibilisé par son adorable visage. Mes doigts cheminent vers ses cheveux afin de disparaître à l'intérieur pour y effectuer quelques mouvements dansants tandis que mon pouce s'amuse à s'enrouler autour des accroche-cœur naturels qui aiguisent son regard tout en lui donnant un air attachant.
Moi- Qu'est-ce que j'ai encore fait ?
Il ferme un temps ses yeux, comme pour se délecter discrètement de mon touché, avant de les rouvrir calmement.
Jimin- Tu essayes toujours de t'en aller.
C'est toi qui l'a fait en premier alors je pensais que c'était la bonne chose à faire.
Moi- Je voulais juste regarder l'heure et prendre une douche... j'ai cours aujourd'hui.
Il fait faiblement non de la tête en glissant sa main vers mon poignet tendu en sa direction. Ses doigts se referment dessus et il le caresse lentement en me regardant sans une once d'hostilité. Mon cœur accélère et j'ai l'impression qu'un millier de frissons se déverse abondamment dans mon corps, naissant de son touché pour s'éparpiller nombreusement en moi.
Jimin- Ne m'oblige pas à me répéter.
Je m'approche un peu de lui qui est toujours allongé tandis que je suis assis à le regarder depuis le haut. C'est tellement étrange comme sensation.
Moi- Tu sais bien que j'ai une mauvaise mémoire.
Jimin- Tu es pourtant un acteur.
Je me penche vers lui, la main toujours dans ses cheveux, et écrase tendrement mes lèvres sur le haut de son front afin de les décoller peau par peau pour venir murmurer :
Moi- Redis le pour moi, Jimin.
Jimin- Reste.
Surpris par ce mot lourd de sens, je regrette que ma position ne me permette pas de voir son expression. Alors, je me redresse avec une douceur contrôlée, par crainte de briser ce lien qui s'est formé peu à peu au fil de notre conversation. Nos regards se croisent et se soutiennent : le sien sérieux mais trahissant un certain trouble, tandis que le mien est complètement épris d'émotions.
Il ressert ses doigts sur mon poignet, témoignant de ses paroles passées.
Jimin- J'ai envie de te faire confiance, Jungkook.
Un court soupire incrédule s'échappe de mes lèvres tant mon choc me fait perdre pied. Mes oreilles se mettent à bourdonner, mes muscles à trembler et mes yeux à paniquer. Est-ce réel ? Est-ce qu'il vient réellement de prononcer cette phrase si bouleversante ?
Il détourne la tête et se redresse lentement, chassant mes doigts de ses cheveux et les siens de mon poignet. Son dos vient s'appuyer sur la tête du lit, près de moi, et ses yeux autrefois encrés dans les miens, se perdent dans la contemplation de ses doigts qu'il triture nerveusement.
Jimin- Dis-moi juste... comment faire.
Je le fixe un long moment, silencieux. Je réfléchis à sa demande encore et encore, tentant de trouver une réponse positive et cohérente. Néanmoins, je n'y arrive pas.
Alors, honteux, j'abandonne la contemplation de ses réactions pour venir incruster mon regard dans le plafond si haut. Je soupire.
Moi- Comment démentir un mensonge qui a subsister plus longtemps que la vérité ? Comment réparer ses dégâts et ta façon de voir cet homme qui te les a infligés ? Comment te convaincre que, maintenant que toute confiance a été brisé, je suis plus sincère encore que lorsque tu te sentais en sécurité près de moi ?
Je laisse mes questions raisonner à travers la pièce, le temps qu'il faut pour que j'empêche mes larmes de trahir ma peine, le temps qu'il faut pour espérer que Jimin m'en donne la réponse.
Moi- Je ne sais pas, Jimin.
***
Je traine une valise rouge derrière moi, marchant à une allure de promenade, sur un sentier de campagne. Un léger t-shirt blanc en coton accompagné d'un bermuda bleu pour vêtement, une coiffure en désordre et le regard perdu sur la silhouette mouvante de Sunoo, je peine à me concentrer sur le script.
Je sais que Jimin est là, à examiner mes moindres faits et gestes, prêt à intervenir si besoin. Il est là, à quelques mètres de moi, et pourtant, j'ai l'impression que des années lumières nous séparent.
On est comme... des droites parallèles. Deux lignes, deux chemins de vie, qui se suivent sans relache et peuvent se contempler de près mais qui, jamais, ne se croiseront. Oui, c'est cela. On aura beau se toucher, s'embrasser, partager un lit et rire ensemble, plus jamais on ne pourra reconstruire une relation de confiance.
Jimin- Coupé !
Je sursaute intérieurement, reprenant mes esprits, et me tourne vers lui. Mon cœur s'emballe.
Moi- Qu'est-ce qu'il y a ?
L'autre jour, après notre conversation, on est longtemps resté silencieux avant que Jimin ne m'informe qu'il voulait se rendormir. Alors, il s'est allongé et a fermé les yeux et je suis parti. Il n'a rien dit de plus, pas même un "aurevoir" lorsque je lui ai annoncé que je devais aller en cour, pas même un mouvement quand je me suis penché pour embrasser sa joue dans un espoir désespéré que ce geste fasse, même très légèrement, incliner ma ligne de vie ou la sienne.
Jimin- Ton expression n'est pas bonne. Shun est supposé être enjoué et excité à l'idée d'un voyage avec son amant alors concentre toi, veux-tu ?
Mon visage se crispe et je dois bien fermer les yeux pour garder mon calme. Il a raison et je le sais. Mais comment peut-il agir comme si de rien n'était ? Bien sûr, il ne mélange pas "privé" et "travail" mais n'est-il pas humain ? Ne peut-il pas se rendre compte que c'est lui qui me trouble au point où je n'arrive pas à jouer une scène aussi simple ?
Moi- Faisons une petite pause, je pense que je suis juste un peu fatigué.
Il soupire et lève les yeux au ciel.
Jimin- Il aurait été préférable de terminer ce passage avant midi, cependant ça ne servirait à rien de faire des prises lorsque tu es dans cet état. Tu as dix minutes.
Je contemple son détachement avec neutralité, sentant mes pensées tanguer vers l'agacement au fil de ses paroles et je ne peux m'empêcher de laisser déborder un peu de colère.
Moi- Tu es trop aimable.
Il fronce les sourcils et je quitte le cadre, préférant m'éloigner un peu des caméras ainsi que du bruit en me réfugiant dans un petit parc à proximité. Je m'assois sur un banc et laisse tomber ma tête brûlantes d'émotions dans mes mains froidis par la température de l'air.
J'en ai marre.
J'entends un bruit de pas qui s'approche peu à peu en ma direction. Mon cœur s'emballe et mes muscles tressaillent. Le gravier s'écrase sous son poids en un rythme qui ralentit puis les feuilles se froissent par ses enjambées qui quitte le sentier pour atteindre le siège où je suis. Toujours le visage dans mes mains, je me redresse juste assez pour ouvrir les yeux. Mon champ de vision se limite au parterre de fleurs situé près de moi et à la pelouse sur laquelle mes semelles sont reposées. Des chaussures apparaissent alors.
??- Tu pleures ?
Un timbre aigu, enjoué et mesquin raisonne. Je souris amèrement, d'abord déçu de cette situation qui aurait pu se révéler intéressante si la bonne personne avait décidé de me suivre, mais surtout, je me sens ridicule d'avoir pensé qu'il serait venu voir comment j'allais.
Moi- Tu étais pourtant là lorsque j'ai dis que j'étais fatigué.
Je soupire en me redressant pour faire face à Sunoo, une chemise bleue claire à manche courte qui arrive jusqu'au début de son bermuda blanc et qui est un peu écrasée par une sacoche noire appuyée sur son épaule, pour vêtement. Ses cheveux frisés au fer tombent au niveau de ses sourcils et sont coincés derrière ses oreilles tout au camouflant ses tempes et le haut de sa nuque. Un peu de Gloss, de blush et de far à paupière marron pour faire ressortir les traits de son visage et le voilà qui prend l'apparence d'une parfaite poupée adorable à l'écran.
Sunoo- Fatigué d'avoir passé la nuit à baiser Jimin ?
Je fronce gravement les sourcils, énervé par sa vulgarité, son toupet mais surtout déconcerté par l'assurance avec laquelle il a prononcé ces mots. Son regard est stable, ses bras croisés et il hausse théâtralement les sourcils l'air de dire "je sais tout".
Moi- Et si tu arrêtais de répéter toutes les conneries que peuvent sortir Jackson pour me laisser me reposer ?
Sunoo- C'est avec lui que tu as couché l'autre jour, non ?
Je m'appuie sur le dossier du banc, assommé par son entêtement inutile en soupirant.
Moi- À quoi ça t'avance de vouloir que je nourrisse ton imagination débordante ?
Il glisse sa main dans l'arrière poche de son bas afin d'en ressortir son téléphone plus bien large que sa main. Je le vois pianoter dessus, avant qu'il ne clique sur une vidéo. Il tend ensuite son bras pour que son écran s'affiche juste sous mes yeux qui s'arrondissent peu à peu d'horreur.
Sunoo- Et ça aussi c'est mon imagination ?
On y voit très clairement deux corps et visages qui sont étroitement collés l'un à l'autre pour s'adonner à un baiser langoureux, fougueux et brûlant. Jimin appuyé sur la table de la salle de réunion, et moi qui le serre au niveau de la taille et entremêlent nos jambes.
Sunoo- Park Jimin est littéralement une célebrité donc son image compte plus que tout. Si je publie cette vidéo, je n'ose même pas imaginer les dégâts que ça pourrait faire...
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À suivre...
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J'ai supprimer l'autre chapitre en pov Jimin parce que ça n'avait vraiment aucun sens... donc oubliez ce que vous avez lu svp ㅠㅠ
J'avais paniqué l'idée de ne pas avoir publié depuis trois jours et du coup j'ai écrit rapidement un ancien scénario que j'avais imaginé il y a quelques mois... mais honnêtement, c'était n'importe quoi... désolé de vous avoir fait perdre votre temps et de vous avoir pondu un truc aussi médiocre ㅠㅠ
J'espère que vous n'avez pas été trop déçu de cette histoire et que vous allez quand même continuer à la lire
En tous cas, j'espère (aussi) que ce chapitre vous aura plu ^^'
N'hésitez pas à me le dire parce que j'avais perdu foi en cette histoire ces derniers jours tant j'étais perdu dans ce que j'avais écrit...
En attendant le prochain on se dit à bientôt pour de nouvelles aventures de Sigma ~♡
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