ONE SHOT I : "how to save a life"
O N E S H O T I :
" H O W T O S A V E A L I F E"
Louis Tomlinson
6.15 P.M.
-Je suis en train de mourir. Et il ne reste pas longtemps avant que ça n'arrive vraiment.
Je ne sais pas ce que je dis, ni ce que je pense. J'ai les jambes qui tremblent, et envie de vomir, et je m'accroche à cette peluche qui ne m'appartient pas comme si c'était une bouée. Le pire c'est la sensation de sombrer, de ne plus rien contrôler, ne plus rien sentir à part la douleur. Mes poumons et mon cœur me donnent l'impression de vouloir me déchirer la poitrine pour en sortir, ils me brûlent, me suffoquent, m'aveuglent, et le temps d'une seconde j'ai la réelle impression que je vais mourir. Puis je sens deux bras m'entourer.
La manière dont Harry m'encadre brusquement, je comprends qu'il a peur lui aussi. Il ne dit rien, il ne me hurle pas dessus, mais il ne tente pas de me rassurer. Ou du moins, s'il le fait, je ne l'entends pas.
Il me tire, et je résiste un moment parce que je ne comprends pas ce qu'il veut faire. Il parvient pourtant à ce qu'il veut, et nous nous retrouvons tous deux à terre. Il est assis, jambes écartées pour que je puisse m'asseoir entre elles. J'ai les genoux rammenés à ma poitrine, et le visage dans son cou, ses bras passés autour de mes épaules.
La demi-heure qui suit suffit à me convaincre que je perds sérieusement la tête. Je passe de hurlements à chuchotements, à marmonner des paroles aussi incohérentes qu'incompréhensibles, à suffoquer puis à respirer trop vite. Je ris, je pleure, je tremble et me balance, et jamais la poigne de ses bras autour de moi ne se desserre. Quand je finis par me calmer après ce qui me semble une éternité, et après qu'il m'ai bercé vingt bonnes minutes pour me rassurer, il prend la parole, d'une voix peu assurée.
-Ça fait mal?
Euh... ce n'est pas vraiment à ça que je m'attendais comme première parole. Enfin, c'est mieux ça plutôt qu'il me crie dessus.
-Quoi?
-Ça fait mal? Tu as mal?
Sa voix est rauque et vidée, comme si c'était lui qui avait hurlé et non moi.
-Non. Enfin... pas maintenant, non.
Il hoche la tête, se lève brusquement, m'attrape comme si j'étais un bébé, dépose un baiser rapide sur mon front, monte les escaliers et nous emmène dans notre chambre. C'est quand nous nous retrouvons tous deux en slim, sans rien d'autre, face à face, assis à moitié sur le lit et à moitié sur nos pieds que je comprends que nous avons tous deux besoin d'être aimés et rassurés. Ses mains sont posées sur ses cuisses, ses longues boucles brunes carressant presque ses épaules nues, et ses grands yeux verts me regardant d'une émotion que je n'arrive pas à identifier.
Ses mains s'attachent à mes hanches et il se penche pour embrasser mon épaule, avant de remonter doucement jusqu'à mon cou, descendant et remontant par le même chemin de multiples fois. Puis brusquement il s'arrête, et je sens une goutte s'écraser sur mon omoplate et descendre le long de mon dos.
J'éloigne son visage de mon corps, le retrouvant sillonné de larmes. Je les essuye du bout des doigts, prêt à me reculer.
-Je suis désolé.
Il secoue la tête, prend mon visage entre ses mains froides et baguées et pose avec force ses lèvres sur les miennes. On se perd dans les draps et dans les bras l'un de l'autre, mêlant nos larmes et tentant d'oublier nos soucis. C'est impossible, mais s'il n'arrive pas à les faire oublier, Harry les atténue, comme s'ils pouvaient momentanément disparaître.
On tombe amoureux l'un de l'autre une nouvelle fois, et tout semble différent maintenant.
///\\\
25/12/2014, 3 A.M.
(Londres, Angleterre, lit de la chambre de Louis et Harry, "my lungs will fill and then deflate")
Je devine que je suis seul avant même d'avoir ouvert les yeux. Quand je me suis endormi, j'avais ses bras autour de moi, mon dos contre son torse, hanches emboîtées à perfection, et là je n'ai rien d'autre que du vide et une couverture froide. Je frissonne.
Je ne sais pas quelle heure il est, mais il doit être très tôt le matin. Je n'hésite pas très longtemps, me lève, enroule le drap autour de mes hanches et sort de la chambre. Il n'est pas au premier étage et non plus au rez-de-chaussée quand je descends.
Il ne reste qu'une seule hypothèse, qui se révèle vraie quand j'ouvre la porte. Harry est assis sur les marches du perron, une couverture en laine sur les épaules. Je m'assois près de lui, mais il lève le bras, m'attire contre lui et passe la couverture au dessus de nous deux. Ma tête est sur son épaule et je suis bien.
Sous la couverture, il carresse doucement mon bras, hérissant les poils de celui ci, ce qui ne semble pas être son objectif premier.
-Tu le savais.
-Non. Je savais que tu étais malade. Pas que tu allais... ouais enfin, tu sais.
Je fronce les sourcils.
-La remarque que tu as fait à l'hôpital...
-Quelle re-...? Oh! Ça. C'était une blague. Je ne pensais pas que... enfin, je ne savais pas que tu... ce n'était pas mon intention. Du tout.
-Oh. Ok.
Un souffle de vent nous fait frissonner tous deux, et il resserre la couverture sur nos épaules.
-Ce sont tes poumons?
-Principalement, oui. Entre autres.
Sa tête se pose sur la mienne, délicatement.
-"Pas longtemps", c'est...?
-Quelque chose comme un mois, deux grand maximum.
-Maximum?
-Ouais.
Même avec son tee-shirt entre nous, je sens son cœur s'accélérer, battant follement comme si on lui avait fait peur.
-Il nous reste un mois.
-Je suis désolé. J'aurai dû te laisser le choix. Ce n'est pas-...
Il passe sa main sous ma tête, lève mon menton vers lui.
-Parce que tu crois vraiment que je serais parti?
Il inspecte mon visage, recherchant une réponse à un question que je pensais rhétorique.
-Ok. Inversons les rôles. Imagine qu'un jour, j'arrive à la maison en pleurs et je te dis que je vais mourir (cru, regrettant visiblement), que me réponds-tu?
Ses yeux verts détonnent dans le noir, formant un contraste étonnant qui prend toute mon attention.
-"Je t'aime". Voilà ce que je te répondrais.
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