Chapter 19: Trembling hands

T R E M B L I N G  H A N D S

Louis Tomlinson

22/02/2014, 10 A.M.

J'essaye de lire la liste avec les trucs qu'Harry a oublié d'acheter pour le dîner de ce soir (et dont il m'a chargé) mais je tremble tellement que je ne vois rien. Je m'appuye sur le caddie, yeux fermés, et tente de reprendre ma respiration.
Putain de crise d'angoisse à la con.

-Vous vous sentez bien?

J'ouvre les yeux. Une employée du supermarché se tient devant moi, visiblement inquiète.

-Oui. Ça va merci.
-Je peux vous aider à trouver quelque chose, Mr. Tomlinson?

Évidemment. Je me disais aussi que c'était trop bizarre qu'elle s'adresse à moi par pure sympathie.
Elle semble lire dans mes pensées.

-Hum. Je ne suis pas fan. C'est juste ma fille qui vous trouve très mignon.

Fille? Elle doit avoir à peine deux ou trois ans de plus que moi.

-Hum... je ne veux pas sembler indiscret mais-...
-J'ai 24 ans, ma fille Ysalinne en a 10.
-Oh.

Puis nous nous mettons à discuter sans nous en rendre compte et j'apprends que son nom est Isabelle, tombée enceinte à 14 ans, qu'elle est mariée à un homme qui a douze ans de plus qu'elle et qui a une fille de 18 ans.

-Mon mari est à Manchester avec Ysalinne et moi ici. Sa fille Marianne est-...
-Vous avez dit "Marianne"?
-Oui pourquoi?
-Blonde à rastas? Écarteurs aux oreilles?

Elle me regarde, surprise.

-Oui. C'est ça.
-Alors ça c'est trop fort! Marianne sort avec une de mes meilleures amies!

Nous nous regardons, incrédules, avant d'éclater de rire. Je sortis mon portable de ma poche pour regarder l'heure. Oops.

-Bon Isabelle, c'était agréable mais il faut que j'y aille, mon copain va-...

Je m'interromps en comprenant la connerie que je viens de dire mais elle sourit, et fait comme si elle fermait ses lèvres à clé.

-...-bref... aurevoir.

Je lui fais la bise et m'éloigne. Mon portable sonne au même moment.

-Allô?

La voix de mon amoureux emplit mes oreilles puis me calme automatiquement quand elle arrive à mon cerveau.

-Lou'? Ça va? Tu devrais être à la maison.
-Effectivement. Je me suis senti mal au supermarché et j'ai discuté avec une femme.

J'entends sa respiration se bloquer puis il s'active et le bruit de ses clés me parvient.

-Tu as besoin d'oxygène ou de tes médicaments?
-Non.

Quand il me reparle, j'entends déjà le moteur de la voiture chauffer.

-J'arrive alors.

Puis il raccroche.

J'en suis à la moitié de la liste quand Harry arrive (heu). Le bout de son nez et ses joues sont rouges et sa lèvre inférieure tremble. Ses mains, dont les paumes sont couvertes de mitaines en laine, se posent sur mes joues et il m'embrasse. Ses lèvres sont froides et ses doigts encore plus mais il n'a pas l'air de se soucier si on nous voit ou non.

-Putain Louis, tu m'as fais peur. Tu te sens bien?

Il se recule légèrement, et regarde autour de lui. L'allée du supermarché est déserte et il soupire de soulagement.

-Oui. Ça va.
-Que s'est-il passé?
-J'ai fais une crise d'angoisse.

Ses yeux parcourent la liste et il attrape deux bouteilles de vin alors que je pousse le chariot.

-Tu as vraiment besoin de te calmer, Louis. C'est juste un repas de famille.

Harry Styles

Il renifle et quand je me retourne, il baisse la tête et pleure à chaudes larmes. Je le serre contre moi.

-Que se passe-t'il Louis? Pourquoi tu angoisses autant pour ce dîner?

Je sens qu'il étouffe dans ses larmes mais il ne répond pas.

-Lou'?
-C'est juste que... je v- veux rester avec toi... jusqu'à ce qu'on se marie et qu'on ait des enfants et qu'on meure ensemble, très vieux... m- mais...

J'attend la suite, qui ne vint pas.

-Mais?

Il s'éloigne et essuye ses joues.

-Rien. Je dis des conneries. Ce putain de dîner me stresse parce que ma mère a déjà assez de problèmes avec Lottie ces derniers temps et je veux pas lui mettre un coup de pression en plus. Du coup je dis n'importe quoi, désolé.

Il retire son bonnet, ébouriffe ses cheveux puis le remets en place.

-Arrête. Je suis là. D'accord? Je serais là pour toujours. Ça va aller, tu n'es pas un coup de pression. Tant que tu es heureux, Jay le sera aussi.

///\\\

7.50 P.M.

-J'ai froid.

Je lèche mon pouce pour enlever le glaçage de cupcake qui a coulé dessus en hochant la tête.

-C'est vrai qu'il fait grave froid aujourd'hui...

Il frissonne et tire ses manches sur ses mains pour tenter de les réchauffer.

-Ils arrivent bientôt.

Je regarde ma montre, il a raison. Il ne reste plus que quelques minutes.

-Oui, effectivement.

Je m'assois sur la chaise à côté de lui et prends sa main. Il carresse la croix encrée sur ma peau avec son pouce.

-C'est un de tes tatouages que j'aime le plus.
-Ah bon? Pourquoi?

Il hausse les épaules en souriant.

-Je ne sais pas du tout. Mais il m'a toujours plu. En faite, j'aime tes mains tout court mais le tatouage ajoute un petit détail... je sais pas.
-Tu aimes mes mains?
-Tout le monde aime tes mains.
-Mais tu es le seul à pouvoir les serrer.

Il me sourit, et j'ai le bonheur de voir les petites rides de ses vrais sourires se dessiner sous ses yeux.

-C'est vrai que j'ai un avantage sur les autres.

Il met sa tête sur mon épaule et grâce à nos bras collés, je sens que son corps tremble. De froid ou de stress, je ne saurais répondre.

-Tu veux que je monte le chauffage?
-Non ça va.
-Tu trembles.

Sa tête se tourne et ses lèvres effleurent mon cou par mégarde. Elles sont chaudes, il tremble de stress.

-Je sais.
-C'est juste un dîner, Louis.
-Je sais Harry, il répète, je sais.

Il sursaute quand la sonnette résonne dans la maison et je l'embrasse avant de me lever pour aller ouvrir.
Jay me sourit, Daniel juste derrière elle.

-Bonsoir Jay, Mr. Deakin.

La mère de Louis -ma belle mère- m'embrasse, laissant des marques de rouge à lèvres sur mes joues, qu'elle essuye en riant.

-Bonsoir Harry. Tes cheveux sont magnifiques! Où est mon f- LOUIS!

Je me retourne, Louis est juste derrière moi, et je remarque soudain qu'il porte un de mes pulls, beaucoup trop grand pour lui. Sa manière à lui de se donner du courage.
Jay pousse un grand cri et le serre fort dans ses bras, laissant une bonne dizaine de marques sur son front et ses joues.
Je ris. Jay est une femme très enthousiaste, même si ma mère arrive à la dépasser. De beaucoup.
Son fiancé rit aussi et nous nous serrons la main.

-Bonsoir Harry.
-Mr-...
-Daniel. Appelle moi Daniel, ça ira.
-Bien. Comment vont les jumeaux?
-Ça va. Lottie les garde pour aujourd'hui.
-Cool.

Il va dire bonsoir à mon amoureux qui tente tant bien que mal d'essuyer ses joues avec ses mains, mais il ne fait qu'éparpiller le rouge à lèvres. Avant que je ne puisse fermer la porte, ma grande sœur surgit devant moi, ses cheveux colorés enfouis sous un bonnet à pompon noir.
Son sourire -notre sourire- déchire ses joues et elle saute à mon cou pour me serrer fort. Aussi fort que ses bras frêles ne le peuvent.
Sans que je m'y attende, elle me glisse un "courage à vous, je suis là si besoin" à l'oreille avant d'aller probablement faire la même chose à Louis. Je reste bouche bée, jusqu'à ce que ma mère surgisse à son tour, Robin derrière elle.
Elle me pose mille questions sans me laisser le temps d'y répondre, je finis par lâcher un oui ça va maman et elle court embrasser Louis. Elle court. En talons. Pour aller faire chier Louis. Cette femme n'a aucune limite.
Je ris à mes pensées et je devine que Robin doit se dire la même chose parce qu'il est mort de rire lui aussi. Il me donne une tape dans le dos, entre et je ferme la porte.
Gemma enlève son manteau et son bonnet et me les tends sans même me regarder. Connasse.
J'accroche son merdier au portemanteau, puis fais la même chose avec le long trench coat blanc de Jay et la veste cintrée de ma mère.

-Bon bah, bonsoir à tous. Allez dans le salon, je vais vous servir quelque chose à boire.

Ils se dirigent vers le salon en discutant entre eux, et je croise brièvement le regard de Louis.
Ses yeux bleus sont paniqués, sauf que cette fois je ne peux rien lui dire parce que je commence à être sérieusement stressé moi aussi.
Sa main effleure la mienne et je la serre une demi seconde entre mes doigts. Il inspire profondément, et suit nos familles dans le salon.
Je jette un coup d'œil à mes mains tremblantes et les fourre nerveusement en poing dans mes poches. C'est parti.

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Le coming out aux familles est quelque chose de difficile et important. Si quelques uns d'entre vous sont prêts à le faire mais ne savent pas comment ou ont peur, je suis là à tout moment pour vous ❤

Question du chapitre:

Votre orientation sexuelle? (Si vous êtes autre chose qu'hétéro, depuis quand le savez vous?)

J'espère que ce chapitre vous a plu et que vous êtes excités pour le coming out de Larry ❤

All the love,

J.x

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