Chapter 119: Human [2/2]
H U M A N
P A R T T W O
O F T W O
Louis Tomlinson
24/12/2014, 1 P.M.
(Londres, Angleterre, sur les marches devant l'immeuble du cabinet du Dr. Phillips, "a game that I'm destined to loose")
how to save a life - the fray
Mourir. Techniquement, je sais que je le fais depuis que je suis né. On vit, on vieillit, et on meure. C'est comme ça, et puis c'est tout. Ce qui diffère pour moi, c'est que j'ai vingt-trois ans, et que je suis en train de vivre les meilleures années de ma vie.
La meilleure année de ma vie. En fait, elle a été la meilleure, la pire et la plus courte. Jamais quelque chose ne m'a semblé aussi rapide.
-Tout va bien, Louis?
Je me retourne. Briana se tient derrière moi, frissonnant dans sa veste fine, un air inquiet sur le visage. Freddie est accroché à sa jambe, sa peluche tenue fermement dans sa petite main.
-Oui, ça va. Merci.
-Tu es sûr?
Elle s'assoit à côté de moi, laissant Freddie jouer seul sur la première marche.
-Non.
-Que se passe-t'il?
-Je ne veux pas t'embêter.
Sa main se pose sur mon dos, le carressant doucement de haut en bas.
-Tu ne m'embête pas. Ça n'a pas l'air d'aller et si je peux faire quelque chose pour améliorer ça, je suis là.
Je ne sais pas trop ce qu'il me prend mais je lui raconte tout. Vraiment tout. De mon audition à X Factor à pourquoi je suis assis sur ces marches avec les yeux rouges, en passant par les premiers sentiments pour Harry, la découverte de ma maladie, ma décision de ne rien dire à personne. Tout. Jamais je n'ai parlé aussi longtemps, surtout avec une personne pratiquement inconnue.
-Wow, dit-elle après un moment de silence, je n'aurais jamais crû que... wow. Je suis dés-...
-Non. Ne le dis pas. Pas ça. J'évite toute sorte de pitié depuis le début.
Elle inspire longuement, cherchant sûrement quoi dire.
-Envoie lui un message, dis lui que tu l'aimes, rentre chez toi, et dis lui tout ce que tu viens de me dire. Tu n'as plus le choix maintenant, Louis. J'aurai fais exactement la même chose que toi mais là, c'est arrivé au point où tu n'as pas de choix à part être honnête.
-Je sais. Mais ce n'est pas lui que je dois voir d'abord.
-Gemma.
Je hoche la tête, surpris qu'elle l'ai deviné.
-Oui, tu devrais. Mais parle à Harry. Ok?
-Oui.
-Tu promets?
-Promis.
Elle dépose un baiser sur ma joue, et me serre contre elle, son étreinte chaude et rassurante.
-Il faut que j'y aille. Je te laisse mon numéro. Si tu as besoin, n'hésite pas. Si ça se passe mal, ma cousine a une troisième chambre.
Elle griffonne son numéro sur un bout de papier et me le donne.
-J'espère qu'on aura l'occasion de se revoir, merci beaucoup. Pour tout.
-Pas de quoi, Louis. Je suis là, pour n'importe quoi.
Cette fois, quand elle me serre de nouveau contre elle, je fais de même, profitant de la sensation d'avoir une présence chaleureuse avec moi, et même si ce n'est pas exactement celle que je voudrais, c'est humain, doux et réconfortant.
-On y va Freddie? Tata Ashley arrive.
Elle le prend dans ses bras, se tourne vers moi une dernière fois.
-Courage.
Une voiture s'arrête au bord de la chaussée.
-C'est ma cousine, j'y vais. N'hésite pas, ok?
-C'est promis. Merci.
Elle sourit et entre dans la voiture, et ce n'est que quand celle ci démarre que je m'aperçois que le doudou de Freddie est resté sur la première marche. Je me lève pour le ramasser, puis me rassoit et compose le numéro de ma belle-sœur.
-Allô?
-Gemms? C'est Louis. Je peux te demander un truc?
-Oui...?
C'est ça que j'aime bien chez Gemma. Pas de complications, droit au but, pas de milliers d'explications.
-Combien de temps prends-tu pour venir ici?
Long silence. Je m'attends à ce qu'elle ai raccroché mais pas du tout.
-J'arrive.
///\\\
4 P.M.
Je ne sais pas trop si c'est le fait que j'ai vingt-trois ans et une peluche à la main ou le simple fait que je sois Louis Tomlinson (ce n'est pas prétentieux, juste réaliste) mais j'attirais trop l'attention pour rester assis sur ces marches. Du coup j'ai marché jusqu'au parc le plus proche et j'ai appellé Gemma pour lui faire parvenir mon changement de place. Le temps est définitivement meilleur comparé à hier, et je m'assois sous un arbre, à l'abri du soleil grâce à son énorme feuillage.
Je joue un moment avec la peluche de Freddie -appellée Lou', comme je le découvre un peu plus tard sur une étiquette- avant de me décider à enregistrer le numéro de Briana pour la prévenir.
À Briana Jungwirth: hey Briana, c'est Louis. J'ai retrouvé la peluche de Freddie, donc ne t'inquiète pas, je l'ai. x
La réponse me parvient moins d'une minute plus tard, comme si elle n'attendait que moi.
De Briana Jungwirth: oh! Merci beaucoup, Louis! Tu me redira quand je peux passer la reprendre?
À Briana Jungwirth: pas de soucis. Joli nom, la peluche!
De Briana Jungwirth: ahahah! Merci beaucoup de la garder. Encore bonne chance et n'hésite surtout pas à me donner de tes nouvelles x
À Briana Jungwirth: merci moi. Je te redis dès que je sais quelque chose. x
-C'est une vision assez adorable considérant que Carter a la même peluche. Et qu'elle a trois mois.
-Très drôle, Styles.
Gemma rit, le bout de sa haute queue de cheval rose pâle battant contre ses omoplates. Puis elle se laisse tomber à côté de moi, ses longues jambes dévoilées par son mini-short baignant en plein soleil.
-Alors? Que me voulais-tu chéri?
-Je sors de chez le médecin.
Son sourire disparaît brusquement, et elle se rembrunit, repliant ses jambes sous ses fesses.
-Et?
-Un ou deux.
Je sais qu'elle comprend puisqu'elle inspire brusquement, comme si elle manquait d'air, mais elle semble légèrement perdue quand elle reprend la parole.
-Ans?
-Mois.
Un ange passe. Enfin... à ce stade là, on a eu le temps de faire passer l'intégralité des chérubins. Trois fois. Puis elle reprend la parole, mais si je m'attendais à ce qu'elle parle de son frère, ce n'est pas le cas, du tout.
-Et comment tu te sens?
-Bah, ça fait mal comme-...
-Psychologiquement.
-Oh... je ne sais pas. Mieux que ce que j'imaginai. Tranquille. C'est comme... la fin des tragédies au théâtre, tu sais? J'ai arrêté de lutter contre ce qui ne perdra pas. Je me laisse aller. Je me sens bien.
Je la regarde, et elle regarde devant elle, change de position, replie ses genoux contre sa poitrine et enroule ses bras autour de ses jambes. Elle hoche la tête.
-Je suis heureuse que tu te sentes comme ça.
Nouveau silence.
-Je vais le dire à Harry. Aujourd'hui.
Gemma me lance un micro-regard, puis hoche la tête de nouveau.
-C'est ton anniversaire. Tu es sûr que c'est le bon moment?
-Et demain c'est Noël. Puis après c'est le Nouvel An. Il n'y a pas de bon moment. Je ne peux plus le garder, plus maintenant.
Elle ne dit rien, mais je sais qu'elle est d'accord.
-Et donc, je t'ai appellé parce que j'ai besoin d'un service. Tu as le droit de dire non... en fait, je souhaiterai presque que tu dises non parce que je connais Harry et je sais qu'il va t'en vouloir pour ça mais bon... je ne pense pas qu'il y ai quelqu'un d'autre qui puisse le faire.
-Dis moi.
Je soupire, fouille dans mon sac à dos et sors la boîte contenant le DVD. Je le lui tends, et elle passe un moment à observer l'inscription sur le dessus.
-Je ne t'oblige pas à-...
-Ok. Je le ferai.
///\\\
Harry Styles
6 P.M.
"Les plaisirs violents ont des fins violentes".
Je ne sais pas exactement pourquoi je bloque sur cette phrase, mais c'est le cas. J'ai l'impression qu'elle ressort sur le papier, alors que rien ne change des autres. Elle est tellement... sincère. Honnête. Réaliste et poignante.
Puis je sors brusquement de cet espèce de brouillard quand mon portable vibre.
Louis: j'arrive.
Harry: je t'attends. tout va bien? x
Louis: je t'aime.
Harry: moi aussi je t'aime. mais tout va bien?
Je n'obtiens plus de réponse, et j'en déduis que soit il n'a plus de batterie, soit il ne va pas bien. Je marque la page de mon livre, le pose à côté de moi, attrape ma tasse de café sur la table basse. Le breuvage est maintenant totalement froid, et en serait presque désagréable si je n'avais pas été aussi accro à la caféine. Ça a tendance à empirer quand je suis stressé, et je le suis ces derniers jours, même si je ne sais pas trop pourquoi.
J'entends une clé tourner dans la porte d'entrée, puis celle-ci s'ouvrir et se fermer. Je m'attends à entendre les pas de Louis, ou à ce qu'il entre dans le salon, mais rien. J'attends une bonne minute mais comme il ne vient pas, je me lève et me dirige vers le hall d'entrée.
Louis est de dos à moi. Il porte les mêmes vêtements avec lesquels il est parti hier, et il tient ses clés et une peluche qui m'est inconnue dans une main. L'autre est appuyée contre la porte, son bras tendu, et sa tête est posée contre le creux de son coude.
La seule chose que j'arrive à voir de son visage, c'est qu'il a les yeux fermés. Pas paisiblement comme s'il dormait, son visage est tendu et ses épaules aussi.
-Lou'?
La main qui est posée sur la porte se contracte, comme s'il tentait de s'accrocher au bois poli de celle-ci. J'ouvre la bouche pour parler de nouveau, mais il me dévance.
-Tu sais, je me suis toujours dis que j'assumerai le moment venu et maintenant, je ne suis même pas sûr que se soit le cas...
Il rit de manière plus qu'ironique, faisant naître un frisson dans le bas de ma colonne vertébrâle.
-... j'ai voulu t'épargner, et je persiste à croire que j'ai fais le bon choix. En fait, j'en suis sûr.
La main qui tient la peluche l'attire contre sa poitrine, et il la serre doucement contre lui.
-Mais il y a quelque chose que j'aurai dû faire. Tu aurais dû avoir le choix. J'aurai dû te laisser partir.
Sa voix se brise un peu vers la fin, et je devine que soit il pleure, soit il y est presque.
-Louis, je-...
-Et ça je regrette. C'est tout ce que je regrette.
Il tombe à genoux, ses deux mains posées sur le sol, la peluche et ses clés tombant avec lui. Il tremble, se balance un peu sur lui-même, pleurant sérieusement maintenant. Quand il reprend la parole, il étouffe dans ses larmes et je ne l'entends presque pas.
-Je suis malade. Pas qu'un peu. Ce n'est pas quelque chose qui passera.
Il s'accroche de nouveau à la peluche, et il parle, et brusquement tout mon monde s'éffondre.
-Je suis en train de mourir. Et il ne reste pas longtemps avant que ça n'arrive vraiment.
__________
Plus qu'un... et voilà ce que vous attendez tous depuis le début. J'espère avoir été à l'hauteur de ce que vous attendiez... x
Ce chapitre a été très étrange et riche à écrire. L'innocence de la peluche d'un enfant et son contraste avec la mort. Ça a été un vrai défi.
Dîtes-moi ce que vous en pensez x
Sinon: j'ai oublié le spoil du dernier chapitre donc aujourd'hui vous en avez deux :)
Premier spoil:
Deuxième spoil:
Voilà, j'espère que ça vous plaît. Préparez vous pour le dernier chapitre. Je vous aime plus que tout x
All the love x
Peace love happiness,
J.x
(P.-S: N'insultez pas Ashley dans ce chapitre, on ne va pas descendre à son niveau........... connasse.)
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