Chapitre 65 - Une atmosphère pesante

L'individu se retourne aussitôt, ce qui me permet de le détailler rapidement. Brun, yeux bleus, barbe de quelques jours, physique agréable, rien à dire, ma mère a bien choisi. ( Inspiré de Patrick dempseyalias dereck dans grey's anatomy)

 - Oh bonjour, je suppose que tu es Tristan?

 - Oui, exact et vous, vous êtes le mec de ma mère?

 - ...En effet...je suis désolé, je savais pas que tu venais...ta mère voulait te l'annoncer autrement.

 - En même temps ça faisait longtemps que j'avais compris, entre les chocolats, les fleurs, les autres petit cadeaux et un caleçon qui m'appartenait pas dans le bac à linge...fallait vraiment que je sois idiot pour pas comprendre...Moi je suis content du moment que vous la rendez heureuse.

 - Je fais tout pour. Je m'appelle Stefan, je te serrerais bien la main mais je viens de couper des oignons.

 - Oui, content de vous connaitre et de mettre enfin un visage sur le compagnon invisible de ma mère.

 - Tu restes manger, je prépare une bolognaise express.

 - C'est gentil mais j'étais juste passé faire un coucou, j'ai un ami à l'hôpital et je dois retourner à ses côtés.

 - Ta mère m'a prévenu par téléphone, mais je pensais que tu serais à l'hôpital.

 - Ouais mais le grand frère de mon meilleur ami m'a demandé d'aller lui chercher des vêtements, il est dans le coma et on ne sait pas trop quand il se réveillera.

 - Ok, j'espère que ça va aller pour lui. Tu as mangé quelque chose? Sinon je peux te faire un sandwich?

 - C'est très gentil de votre part mais, je prendrais un truc au distributeur.

 - Mais non dis pas de bêtise, en moins de deux minutes il sera prêt.

 - D'accord mais je vous aide, je veux en faire quatre, je suis pas le seul à l'hôpital à son chevet, y'a ses parents et son grand frère.

 - Ton petit copain, c'est ça? Ta mère m'en a parlé.

 - Ah bah super, elle raconte ma vie privée, et moi je ne sais rien de la sienne...

 - Qu'est-ce que tu voudrais savoir?

 - Plein de choses mais là, j'ai pas trop le temps de discuter. Faut que je fasse vite, dis-je en m'occupant de deux pains garnis à la fois.

 On entend une porte s'ouvrir et Stefan dit:

 - Voilà la plus belle!

Je perçois le bruit de ses talons qui martèlent le sol jusqu'à la cuisine, dès qu'elle passe le pied dans la pièce, je lui lance

 - Bonjour maman!

 - Oh Tristan, tu es là...

 - Comme tu peux le constater. Je venais te dire bonjour et puis j'ai fait une rencontre inattendue...

 - Je voulais attendre avant de te le dire, voir comment mon histoire avec Stefan allait évoluer, j'avais prévu de t'en parler bientôt.

 - Au moins, maintenant tu n'auras pas à vivre ce moment où tu te sens mal à l'aise, pour me parler de l'homme qui est entré dans ta vie.

 - Je me sens tout aussi mal à l'aise maintenant....

 - Il ne faut pas Mam's, je suis content pour toi. Bon, je vais devoir retourner à l'hôpital, Julian m'attend.

 - Comment il va? Et Andrew?

 - Drew est dans le coma, on ne sait pas quand il se réveillera quant à mon chéri, il va vraiment mal...et ses parents aussi.

 - Mon dieu, j'essayerais de venir à l'hôpital après le boulot.

 - Oui on sera jamais de trop pour essayer de les réconforter. J'y vais dis-je alors que je prends les quatre sandwichs avec moi.

 - Si tu veux, je peux te conduire?  propose le compagnon de ma mère. - Comme ça on fera un peu connaissance.

 - Je ne veux pas vous déranger et puis vous alliez dîner tous les deux.

 - Mais non, Stef va t'accompagner, c'est pas la fin du monde, si on ne mange pas ensemble.

 - Si t'es sur alors, je dis pas non, j'irais bien plus vite qu'à pied.

 - Bon, et bien c'est parti dit l'homme en s'essuyant les mains qu'il vient de laver.

 J'embrasse ma mère, récupère la guitare et le sac plein de vêtements et nous sortons de la maison. Stefan ouvre le garage et je découvre sa voiture, une Audi apparemment, ça change de notre vieille Mégane jaune. On s'installe dedans et il démarre. Nous quittons l'allée de la maison, puis on emprunte la chaussé.

 - Bon alors, pose moi toutes les questions que tu veux. Je t'écoute. dit-il brisant le silence

 - Comment vous avez connu ma mère?

 - Je suis le voisin de la famille Leroy, un jour alors que je rentrais chez moi, elle venait chez eux avec des sacs pleins de course qui ont lâchés. Je l'ai aidé à les ramasser.

 - C'est à vous la grande maison en face de chez eux?

 - Petite a côté de la leur, oui c'est la mienne.

 - Et sans indiscrétion, vous travaillez dans quoi?

 - Je gère une concession automobile.

 - Ah ok,  Vous avez des enfants?

 - Un fils de 20 ans, Thomas, il travaille avec moi, c'est mon associé.

 - D'accord, revenons-en à ma mère.

 - Et bien, après cette rencontre à cause de sac de course, on se croisait, on se disait toujours bonjour et puis un soir je me suis jeté à l'eau, je lui aie proposé de prendre un café avec moi, ce qu'elle a accepté. Puis après ça on s'est revu, encore et encore et nous sommes tombés amoureux.

 - Je vous aime bien pour le moment, mais faites vraiment attention à ma mère, je supporterais pas que vous lui fassiez du mal, elle a déjà eu du mal à remonter la pente à cause de mon père, je ne veux pas que ça recommence.

 - Elle m'a parlé de ses problèmes passés, ne t'en fais pas, je ne lui ferais aucun mal.

 - Tant mieux. Et la mère de Thomas?

 - Ça fait cinq ans qu'on est divorcé, on se voit plus. On ne s'aimait plus vraiment. Tu as d'autres questions, car on est sur le point d'arriver.

 - Non, pour le moment, ça va.

Le trajet se termine en silence quelques rues plus loin et je remercie Stefan, de m'avoir déposé. Je prends les affaires que Julian m'avais demandé et me dépêche d'entrer dans le centre hospitalier. Je suis dans l'ascenseur quand je reçois un message:

 " Bébé, si tu me cherches, je suis au 2éme étage, Andrew a été remonté dans sa chambre, la 202"

 " Je viens d'arriver, je suis très bientôt là" Renvoyais-je

 J''appuie sur le bouton 2, et attend impatiemment que l'engin se stoppe. Il finit par s'arrêter et j'en sors en trombe pressé de retrouver Julian. Je ne tarde pas à l'apercevoir, assis sur une des chaises dans le couloir, la tête dans les mains, accoudées sur ses genoux. Je le rejoins rapidement et il relève la tête quand je m'assois à côté de lui.

 - Mes parents sont dans la chambre, les voir si triste, c'est dur pour moi. J'irais voir Andrew après eux. Tu as pu tout trouver?

 - Absolument. Je suis aussi passé chez moi et j'ai fait des sandwichs, tiens. Dis-je en lui en tendant un

 - J'ai pas faim, mais merci

 - Chéri, faut que tu manges, au moins un peu...

 - Ok, je vais me forcer pour toi.

 Avec ma force de persuasion, il finit par le manger entier tandis que moi je mange le mien, avec aussi pas vraiment d'appétit. Ses parents sortent de la chambre, les yeux rougis et les regards inquiets tout deux. Je leur tends leur repas et il me remercie chaleureusement. Sa mère m'étreint dans ses bras, après avoir étreint Julian et ils nous disent qu'ils vont aller prendre l'air quelques minutes en dehors des lieux.

 Pendant ce temps, Julian et moi, on entre dans la chambre. Mon chéri s'assoit près du lit dans un fauteuil alors que je range les affaires de mon meilleur ami dans l'armoire mis à disposition. Je me place derrière mon copain et enlace mes bras autour de son cou alors qu'il parle à son frère

 - Qu'est-ce qui t'as pris de boire et de prendre ton scooter, avec nos parents qui nous répétais sans cesse que c'était dangereux. Jusqu'ici, tu l'avais jamais fait, t'appelais toujours soit papa, soit maman pour venir te prendre, pourquoi pas ce soir-là? Et puis tu sais bien que Maman est folle d'inquiétude quand tu préviens pas que tu découches! T'étais ou?

 Je voudrais pouvoir lui expliquer que c'est à cause d'Ashley mais il est déjà tellement mal que je veux pas en rajouter. Et puis ça ne fera pas revenir Drew.

 - Tu sais mon pauvre, dès que tu seras à nouveau sur pied, tu vas m'entendre, je vais te sermonner mais comme jamais les parents l'ont fait, je peux te dire que tu recommenceras pas de sitôt. En attendant, je vais être le grand frère gentil, je vais te jouer la chanson avec laquelle tu m'as saoulé, ces derniers mois...

 Il attrape sa guitare et commence à jouer, les première notes, je reconnais vite la rythmique de la chanson, moi aussi Drew me l'a fait écouter de nombreuses fois avec ce rythme entêtant qui te reste dans la tête. Julian arrive au refrain, les seules paroles que je connais un peu et que je fredonne légèrement alors que mon chéri chante vraiment mais pas trop fort pour ne pas déranger.

She's up all night 'til the sun

I'm up all night to get some

She's up all night for good fun

I'm up all night to get lucky...

 Quand il la termine, il lance à son frère:

 - Tu vois, maintenant je la connais par cœur, cette chanson et je vais l'avoir en tête longtemps...Tu peux pas savoir à quel point tu m'as gavé avec cette song, mais si tu savais à quel point maintenant, je voudrais t'entendre me la chanter...t'entendre me bousiller les oreilles avec ta voix hyper fausse....je voudrais tellement que tu ouvres les yeux...la...tout de suite...

 Evidemment, Andrew n'a aucune réaction, même pas un battement de cil. Il est juste là, étendu sur un lit d'hôpital, semblant dormir paisiblement. Les mains sur les épaules de mon chéri, je tente de le réconforter comme je peux.

 - T'en fais pas, je suis sûr qu'il va s'en sortir

 - Je l'espère de tout mon cœur. Je suis désolé de t'avoir fait rater une journée de cour...dit-il alors qu'il me fait m'assoir sur lui.

 - C'est pas grave, ma place est auprès de toi. Comment tu vas faire toi pour ton université?

 - Je reste ici jusqu'à la fin de la semaine au moins, la fac est prévenue de la situation. Toi, tu vas retourner à ton IUT, c'est déjà adorable que tu sois rentré aujourd'hui.

 - Non, je veux pas te laisser seul...

 - T'en fais pas, je suis pas seul mes parents sont à mes côtés et je te promets que si j'ai un gros coup de blues, je t'appelle de suite.

 - Tu me donneras de ses nouvelles?

 - Bien sur bébé, tous les jours.

Je reste assis sur ses genoux, une bonne partie de la journée, jusqu'à la fin des visites ou je rentre chez moi alors que mon homme et ses parents restent a l'hôpital. Je rentre a la maison avec ma mère et Stefan qui sont venus me rejoindre dans la soirée. On dîne ensemble et ils essayent de changer mon air morose mais y'a rien à faire. Je vais me coucher et regarde un film débile pour ne pas penser mais c'est impossible. Je m'endors tard, à plus de deux heures du mat, quand mes yeux ne tiennent plus ouverts

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Mercredi 19 sept(2013)

 Le lendemain matin, mon chéri me rend une petite visite avant que je m'en aille, il me dépose à la gare et me sert fort contre lui avant de me laisser partir. Je le regarde par la fenêtre du wagon lui souriant alors qu'il me mime un cœur avec ses mains. Le train se met en marche et je finis par le perdre de vue.

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