Chapitre 6 - Quand les sentiments s'emmêlent

Ce que Tristan ne sait pas, c'est que son surveillant, assis dans sa voiture, est tout aussi troublé que lui, si ce n'est plus..

PDV Julian

Je reprends la route vers le lycée, je suis complétement perdu, je ne sais pas ce qui se passe dans ma tête. Ma vie a été chamboulé en l'espace de quelques jours, dès que j'ai croisé le regard de Tristan...Je ne connaissais pas encore son histoire lors de mon premier jour, mais j'ai vu dans ses yeux que ça n'allait pas et pourtant, il le cachait très bien. Et il l'a bien caché, jusqu'à hier soir ou enfin il s'est laissé aller. Quand je l'ai pris dans mes bras, j'ai senti ses mains s'agripper à ma veste zippée comme s'il ne voulait pas que je le lâche et que je le garde tout contre moi. Il prend beaucoup sur ses épaules et parfois il aurait besoin que ça s'inverse et qu'on s'occupe de lui. C'est pour ça que je veux prendre soin de lui, seulement depuis le geste que j'ai eu, il y a tout juste quelques minutes, je sais plus où j'en suis...complètement déboussolé...En sa présence, j'ai le cœur qui s'emballe anormalement, je suis troublé, et quand il est pas là, je pense à lui quasiment tout le temps...Je suis confus, mes sentiments se mélangent et j'ai peur que cette affection que je ressens pour lui soit bien plus que ça...et que je m'attache vraiment à lui. ..

Alors que j'arrive enfin devant l'établissement,  je me rends directement à la vie scolaire pour trouver de quoi m'occuper l'esprit, sinon je vais cogiter toute la journée et me demander sans arrêt s'il va bien...ce que je suis en train de faire depuis que je l'ai laissé chez moi, j'espère surtout qu'il aura dormi un peu.

PDV Tristan

Malgré que je ne cesse de penser à cet échange de tendresse que Julian m'a donné, je fini par me laisser emporter par le sommeil. Quand je me réveille, il est déjà deux heures de l'après-midi. J'ai encore pas mal de temps à tuer, alors je me dirige vers la cuisine pour trouver de quoi manger. Je dégote facilement de quoi faire un sandwich jambon- fromage. Je remarque au passage que la déco est super classe. Meubles noirs laqués, murs anthracite ponctué de divers stickers, dont un gros " Bon appétit!". Il est positionné sur le mur en face des placards, juste au-dessus de la table rectangulaire en verre qui est accompagnée de ses chaises blanches.  Mon repas terminé, je décide de faire le curieux et d'aller découvrir le reste de la maison. En fait quand on entre chez lui, on atterrit dans une petite entrée qui débouche dans la cuisine, puis dans un coin de celle-ci il y a une porte. Celle que je viens d'ouvrir pour me retrouver dans un long couloir. Il y' a quatre pièces. La première à ma gauche le salon, couleur chocolat, comme les beaux yeux du propriétaire. Il y a un canapé crème, disposé au centre avec en face une télévision et dessous une console et des jeux vidéo. Si j'ai l'occasion de revenir peut-être, y jouerons nous ensemble. En attendant j'en ressors et accède à la salle de bain dans les tons rubis et beige avec tout ce qu'on a besoin dans une salle d'eau. Je m'y attarde pas et passe à la porte suivante, je la connais c'est là où j'ai dormi, c'est plutôt sobre, il n'y a pas beaucoup de décoration. La dernière pièce m'attend " Sa chambre". Quand je rentre je suis tout de suite percuter par le mur vert pomme derrière le lit, qui d'ailleurs m'étonne lui aussi, il est rond et sa parure, teinte pistache et blanc. C'est très design, les autres murs de la pièce sont gris pour alléger l'effet flash. Il a aussi, une commode et une table de chevet en bois. Alors que je m'apprêtais à sortir de la pièce, mon portable vibre dans ma poche, c'est devinez qui. Julian.

" J'espère que tu te reposes bien et que tu ne joues pas à la console, mon frère m'a dit que t'étais un petit geek des jeux vidéo"

Je lui réponds:

" Je me suis réveillé y'a même pas 20 min,  j'ai mangé et même pas joué, tu diras a Drew que c'est une mauvaise langue et puis je ne touche pas aux affaires des autres ;) Enfin, j'ai visité un peu ta baraque, j'espère que tu m'en veut pas"

" Y'a pas de problème, fais comme chez toi et si tu veux, joue, y'a pas de souci, profite de cette journée pour te détendre"

" En tous cas, c'est trop classe chez toi"

" Je te remercie, je te dis à ce soir il faut que j'y aille"

" Ok bonne journée et merci pour aujourd'hui"

" C'est normal"

Alors que je me relève du lit sur lequel je m'étais assis sans faire attention pendant  que je tapais mes texto, j'aperçois à côté de la poubelle de son bureau, une photo à moitié déchirée. Je la ramasse et ne peux m'empêcher de la regarder. C'est une photo de lui et il semblerait son ex petit-ami. Quand je vois a quoi ressemble son ancien mec, je me dis que j'ai vraiment été con de croire qu'il pouvait s'intéresser à moi. C'est vrai je suis un peu musclé pour mon âge et pas trop moche, enfin je crois, mais l'autre je suis rien à côté de lui. Grand, blond, taillé en v, yeux vert, un vrai canon, même si personnellement à mon gout, Julian  est de loin le plus beau. Je repose le cliché sur son bureau et décide de rentrer chez moi. Tant pis s'il n'est que 15h et que ma mère sait que je fini plus tard, j'inventerais un bobard, de toute façon j'ai l'habitude.

Je prends le double des clés que mon pion m'a donné, ferme sa porte à double tour et les cache à l'endroit prévu. Puis je me rends à pied chez moi, tout en lui envoyant un texto. " Je suis rentré chez moi, encore merci pour aujourd'hui". Arrivé à la maison, j'explique à ma mère que je ne me sentais pas très bien et que l'infirmière m'a ramené. Elle veut prendre rendez-vous au médecin, mais je lui dit que c'est pas la peine, ça commence passer. Elle insiste quand même pour que je prenne un comprimé. Je fais semblant et me débarrasse du cachet discrètement. Je parrs vers ma chambre, grimpe dans ma mezzanine, m'allonge et visse les écouteurs de mon phone dans mes oreilles. J'écoute de la musique toute l'après-midi en fixant le plafond. . Je suis en plein kiff sur Every Teardrop Is A Waterfall de Coldplay quand ma mère vient m'appeler pour le diner.

Elle a repris du poil de la bête, c'est avec un grand plaisir que je découvre en m'installant à table qu'elle m'a confectionné mon plat préféré, des pâtes carbonnara. Mais je n'ai malheureusement pas le temps d'en profiter, je dois aller bosser. Julian est bien gentil à ne plus vouloir que j'y retourne mais j'y suis obligé, ma mère et moi avons besoin de sous. Alors que je reviens de la douche, ma mère m'interpelle:

- Chéri tu es sur que tu veux y aller, je préférerais que tu te reposes.

- T'en fais pas Maman, ça va, je vais mieux.

- Ok mais si ça va pas tu reviens tout de suite.

- Oui ma petite Mam's dis-je en déposant un baiser sur sa joue avant de prendre la porte.

(éllipse du trajet)

22h00 Comme tous les soirs, je pénètre dans le club et me dirige dans les loges. Pour mon premier show, j'arbore le déguisement du flic, un des plus appréciés par les types qui viennent dans la boîte. Je me déhanche sur scène, me dénudant jusqu'à terminer ma danse en string bleu marine. Je ne fais pas la totale, d'ailleurs, peu de mes collègues le font, à part un, Pedro. Il gagne plus que moi et les autres mais bon, je suis pas prêt à cette étape. Alors que je retourne en coulisse pour me préparer à mon prochain passage je tombe sur le frère de mon meilleur ami.

- Qu'est-ce que tu fais là? Demandais-je

- C'est à toi que je devrais poser la question, tu étais censé ne plus venir ici.

- C'est bien beau de vouloir que j'arrête mais j'ai pas le choix, alors sois sympa laisse-moi passer, je dois y retourner.

- T'es peut-être têtu mais moi encore plus, il est hors de question que tu recommence, tu rentres avec moi, je te ramène chez toi.

- Qu'est-ce que vous faites la, y'a un problème Tristan? Interroge mon patron qui vient de rentrer.

- Le problème c'est vous, vous devriez avoir honte d'engager des mineurs pour jouer les gogo-boy dans votre club. Il ne dansera plus pour vous. Dit mon pion d'un air déterminé

- T'es qui d'abord toi?

- On s'en fou de qui je suis.

- C'est au gamin de décider ce qu'il veut faire? Dit mon chef en se tournant vers moi.

Julian s'approche de moi et pose ses mains sur mon visage, me fixant de ses yeux acajou avant de me dire:

- Je sais que tu as peur, mais fais-moi confiance, je te laisserais pas tomber, je vais t'aider, je te le promets, mais arrête ça...ça te détruit...je serais la pour toi...n'ai crainte.

- Je démissionne... lançais pas très sûr de moi mais son regard est tellement rassurant que j'arrive a croire que ça va s'arranger.

- Très bien mais vu que tu n'as pas assuré toutes tes représentations, tu n'auras pas l'argent que tu as gagné ce soir.

- C'est ça garde la ta tune ,tu recevras très bientôt sa lettre de démission.dit sèchement Julian en me tirant par la main pour sortir des loges.

- C'est dommage t'étais super doué petit répond l'homme d'une quarantaine d'année en donnant une tape légère sur mes fesses

J'ai pas le temps de réagir que le jeune adulte qui est venu me chercher le plaque contre un mur et lui crache au visage:

- Ne le touche pas, enfoiré! Tristan il a jamais eu d'autre geste de ce genre?

- Non c'est la première fois

- C'est bon, je le félicitais juste pour ses talents.

- Bien sûr, allez vas-y barre toi de mon chemin, bouffon! dit-il en le poussant alors que je le suis.

Une fois dehors, il ouvre sa Seat et me lance:

- Tu grimpes?

- Non, j'ai mon scoot.

- Il est attaché, tu viendras le récupérer dans le weekend.

- Je peux faire ça et puis j'aurais plus chaud dis-je en m'installant sur le siège passager alors qu'il se glisse derrière le volant.

- T'as mère à l'air d'aller mieux?

- Tu l'a vu, elle est revenue au bahut?

- Non, en fait quand je suis sorti du lycée, j'ai vu ton sms me disant que t'étais rentré chez toi, je voulais passer voir si tu allais bien mais je devais dîner avec Drew et mes parents. Du coup je suis passé après et c'est là qu'elle m'a dit que tu étais parti bosser.

- Tu lui as dit quoi pour mes pourboires?

- Je lui ait dit que tu ne faisais rien de mal, que tu étais bien serveur. Seulement je lui ai dit que tu ne fais pas que préparer des boissons derrière ton bar, je lui ai expliqué que tu discutes avec les clients, tu les écoute et ils se confient à toi et captivé par la conversation, il consomme plus. Et comme tu es souvent de bon conseils, ils t'apprécient et se lâche un peu niveau pourboire surtout quand tu les flattes. Et comme ton patron a vite vu que les caisses se remplissaient, pour te féliciter parfois il te donne lui aussi un peu plus.

- Ok merci d'avoir rien dit.

- De rien mais cette fois, je veux que tu me promettes de ne plus y retourner.

- Je te le promets.

- Alors tout va bien.

- Au fait, faut que je te dise un truc, quand j'ai fait le tour de ta maison, sans le vouloir dans ta chambre, je suis tombé sur une photo déchirée de toi et surement ton ex.

- Ah oui, je croyais m'être débarrassé de tout ce qu'il le concernait mais j'ai retrouvé cette photo, j'ai du mal viser la poubelle.

- Ouais elle était juste à côté. En tous cas, on dirait un mec tout droit sorti des magazines.

- C'est le cas de le dire, il est mannequin international, on s'est rencontré, j'avais ton âge et quand mes parents ont décidé de venir en France, il m'a vite rejoint puisqu'il avait signé des contrats sur Paris. On se voyait le weekend et des fois une seule fois par mois. Maintenant ça fait bien un an et demi qu'on est séparé.

- Je suis désolé pour toi.

- T'inquiète tout va bien. Je t'ai dit qu'il s'est barré mais en fait c'est pas tout à fait ça, disons que je l'ai foutu a la porte. La fidélité c'était pas son truc, la première fois, je lui ai donné sa chance mais il a vite recommencé, à plusieurs reprises. Mais de toute façon la distance entre nous à peu à peu éteint nos sentiments donc j'étais pas en larmes quand il est parti, j'avais juste l'impression d'avoir perdu du temps.

- Je comprends, c'est un vrai sa ...pardon.

- Tu peux le dire un salaud.

- Il ne se rendait pas compte de la chance qu'il avait dis-je tout bas

- Pardon?

- Je disais que même si c'était un super beau mec, tu as bien fait de le jeter.  mentais-je

- Beau mais tellement superficiel, j'arrive même plus à savoir ce qui m'a attiré chez lui...

- Le cœur a ses raisons que la raison ignore.

- Ouais ça doit être ça. Et toi les amours? Il parait que tu es assez coureur.

- Ton frère a encore ouvert sa bouche

- Non c'est Ashley.

- Une vraie pipelette. Non ça c'est que je disais a tout le monde pour expliquer ma fatigue, mais en réalité, j'ai eu que des petites histoires mais ça ne durait pas...de toute façon je suis pas fait pour l'amour.

- Pourquoi tu dis ça, l'amour c'est difficile à trouver, a part pour quelques chanceux qui tombent sur le grand amour dès leur première relation...Regarde moi j'ai 22 ans, j'ai toujours pas trouvé, et puis t'es jeune, faut pas t'en faire, tu trouveras quelqu'un.

- Moi j'aurais jamais personne...dis-je enfoncé dans mon siège fixant la route alors que je mord ma lèvre pour empecher mes yeux de s'embuer de larmes alors que je me rapelle de ce souvenir qui me revient brutalement en mémoire.

- Oh non, tu pleures?...C'est à cause d'un garçon, il t'a brisé le cœur?

- J'ai pas envie d'en parler dis-je laissant une larme rouler sur ma joue.

- Merde, y'a des fois je ferais mieux de me taire, deuxième fois que je te rends triste. Dit-il en se garant devant chez moi.

- C'est pas ta faute, et puis, au contraire, être avec toi, ça me fait du bien.

Je me détache et m'apprête à sortir quand il me retient:

- Attend.

Il se penche vers moi et essuie mes larmes.

- Je sais pas quel petit mec est responsable de cette tristesse, mais ce que je sais, c'est que c'est un abruti qui te méritait pas. On ne fait pas pleurer un être aussi adorable que toi. Tu pardonne à l'idiot que je suis de t'avoir fait de la peine? Dit-il en faisant une moue des plus attendrissantes.

Je souris et répond:

- Avec une bouille trop mignonne, on peut rien refuser et j'ai rien à te pardonner, tu ne m'a fait aucun mal. Bon j'y vais, je te souhaite un bon weekend.

- Bon week a toi aussi Tristan

Je ferme la porte de la bagnole et m'empresse de rentrer chez moi, c'est qu'il fait bien frais en même temps il est minuit. Je me faufile en discrétion dans ma chambre et monte me coucher dans mon lit bien au chaud sous la couette. Je me mets tout d'un coup à me demander comment je vais faire pour expliquer à ma mère que je ne vais plus aller à la discothèque. Puis je me dis que je vais lui raconter un truc du genre que j'ai trouvé un job moins contraignant qui sera plus facile à gérer en même temps que mes études. Un énième mensonge mais pour une fois je sens vraiment que les choses vont aller mieux, je sais pas pourquoi mais je le sens, enfin , si je le sais, c'est grâce à Julian... il est tellement doux avec moi, tellement gentil...protecteur, il prend soin de moi...je ne voulais pas mais je peux rien y faire, je suis littéralement tomber amoureux de lui...


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