Chapitre 57 - L'histoire de Léo

 Je me réveille en allant un peu mieux que la veille, la nuit m'as visiblement fait du bien. Enfin, j'ai quand même une sale tête et j'ai pas besoin de me voir pour le savoir. Je m'habille et sort de ma chambre pour me diriger vers les douche. Dans mon dos, une voix m'interpelle

 - Et Tristan tu vas ou?

 - Ah salut Goth, je vais me faire un ravalement de façade, je suis pas encore bien réveillé, j'ai besoin d'un rafraîchissement.

 - Moi aussi, j'y allais pour dompter ma crinière rousse devant le miroir. C'est vrai que t'as une petite mine, ça va?

 - Ouais, c'est juste qu'hier soir j'ai parlé à mon mec et le manque s'est fait sentir.

 - Oh et tu es sur que c'est pas aussi à cause de Steven?

 - J'avoue j'ai flippé mais je voulais pas m'abaisser devant ce bâtard.

 - C'est ce qu'il a voulu, te faire peur te torturer l'esprit, son truc, c'est détruire les gens psychologiquement.

 - Tu sais je commence à penser que c'est un gay refoulé dis-je alors qu'on entre aux douches

 - De qui vous parlez? demande Nathan alors qu'il se coiffe devant une des nombreuses glace fixés au mur au-dessus des vasques.

 - De Steven répond-t-il

 - Il est en couple avec Mélissa, y'a des mecs qui étaient là, y'a pas très longtemps, ils en parlaient, alors ça m'étonnerait. répond le gars à lunettes

 - Sérieux, une des deux greluches de notre classe? dis-je

 - Ouais, parait même qu'ils ont déjà conclu.

 - Ça m'étonnerait pas que ce soit vrai , il saute sur tout ce qui a une belle paire de seins bien rebondi, alors tu vois, tu te fais des films Tristan affirme Gauthier

 - En attendant, c'est mes abdos qu'il reluquait hier...

 - Laisse, tu te fais des idées, c'est un hétéro pur et dur et surtout un putain d'enfoiré d'homophobe doublé d'une grosse merde. Faut que tu restes avec nous, je sais que tu peux te défendre mais ce mec peut faire beaucoup de mal, je sais ce que je dis, alors ne t'abaisse pas devant lui, mais évite de le chercher quand t'es seul...

 - Tu sembles vraiment le haïr, c'est à cause de ce gars dont-il a parlé hier?

 Suite à ses paroles, son regard s'assombrit et sa bonne humeur habituelle disparait.

 - Désolé, si tu veux pas en parler, on oublie, d'ailleurs faut pas qu'on tarde à descendre prendre notre pti déj.

 - Non, ça me ferait plaisir de parler de lui, mais pas ici et je préfère qu'on attende ce soir d'être tranquille sans risque que des gens écoutent aux portes.

 - D'accord on fera ça dis-je avant d'ouvrir un des robinets pour m'asperger le visage.

 Une fois prêt à commencer la journée, nous descendons au réfectoire prendre un petit déj, puis nous prenons tous les trois le chemin de l'Iut pour une nouvelle et longue journée de cours. Arrivé là-bas, je découvre une assez mauvaise surprise, comme je m'entends trop bien avec mes nouveaux amis, tous nos enseignant de la matinée ont décidés d'un commun accord de nous séparer du coup je me retrouve,  à côté de Mélissa, chaque jour jusqu'à 12h, et les mecs eux sont positionné aussi loin l'un de l'autre. Je me concentre sur ce que le prof de Math explique mais je suis vite dérangé par ma voisine:

 - Tiens, j'ai un message pour toi, de la part de mon mec dit-elle en me tendant un papier.

 - T'es sa boniche...même pas capable de faire passer ses messages tout seul le bouffon...

 - Fais gaffe à ce que tu dis ou tu le regretteras, t'as de la chance que tes potes soit arrivé hier.

J'ouvre discrètement la feuille de papier et lit:

 " Y'aura bien un moment où tu seras seul sans défense et là je m'occuperais de toi, jte l'ai dit, c'est qu'une question de temps"

 Je prends un stylo est note:

 " Je t'attends de pied ferme, amène pas tes clep's, soit un homme, montre que t'en as dans le froc. A bientôt bâtard"

 - Tiens, vu que t'es faites pour être sa chienne, rapporte lui ça de ma part.

 - Connard. Même si tes potes étaient là, contrairement à lui, je t'aurais déjà défoncé ta gueule de pédale.

 - Putain c'est la meilleure que j'ai entendu de l'année. Toi me refaire le portrait?... tu devrais plutôt refaire ta face, t'as vraiment une sale tronche mais même avec de la chirurgie, tu serais irrécupérable.

 - Pff bouffon!

 Je souris et énonce:

 -" Pff ", onomatopée de la langue française émit par une personne qui est lassé d'une situation ou qui ne sait plus quoi dire parce qu'elle s'est fait rabattre le clapet, parce qu'elle n'a pas de repartie.

 - Ta gueule dictionnaire ambulant...

 - Dictionnaire, épais livre contenant un nombre impressionnant de mot et de définition de ceux-ci, deuxième sens : ouvrage que ma voisine de gauche n'as pas dû ouvrir beaucoup dans sa vie...dis-je en rigolant.

 - Eh les deux au fond, si vous ne suivez pas mon cours, je vous mets dehors.

On se tait aussitôt, et on se tient à carreaux durant toute la matinée. A peine sortons-nous de la salle pour aller au self que Nathan et Gauthier me sautent dessus.

 - Pourquoi tu discutais avec Mélissa? demande Nath

 - Elle m'a fait passer un message papier de son mec.

 - Fais voir, dit Goth

 - Je lui ai redonné avec une réponse.

 - Ah et ça disait quoi? interroge le rouquin.

 - Que y'a bien un moment où je serais seul, et qu'il allait me coincer.

 - Et t'as répondu quoi? Renchérit le brun à lunette

 - Je t'attends, montre que t'en as dans le froc, viens seul, à bientôt bâtard. Voilà un truc dans le style.

 - Tu devrais pas rentrer dans son jeu me dit le garçon a la chevelure de feu.

 - T'inquiète, je sais ce que je fais.

 - Si tu le dis...

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On part donc manger, puis après bien trois quart d'heure à la salle des repas, on s'accorde une petite pause parlant jeux vidéo puis on retourne en cours pour comme d'hab, une après-midi sur les ordis pour  l'apprentissage de l'informatique.

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 18h00, On sort des cours, et on prend le chemin de la résidence, une fois là-bas, on se cale dans la chambre à Gauthier, on a un travail à effectuer en commun a trois. J'avais prévenu mon homme la veille que j'aurais surement du boulot et que je n'étais pas sûr d'être présent sur Skype.

 Une heure plus tard, on termine notre devoir commun, et c'est là que le roux lance alors que son regard est tourné vers la seule fenêtre de sa chambre.

 - Léo, c'était un mec génial, il rigolait tout le temps, il était un peu excentrique vestimentairement parlant, il aimait beaucoup la couleur, ce mec c'était un vrai arc-en- ciel dit-il en riant légèrement...

 - Si tu parles de lui au passé ça veut dire qu'il est...dit Nath 

Gauthier ne répond pas et poursuit:

 - Au début, je le connaissais pas trop mais un soir en passant dans le couloir j'ai entendu des sanglots, alors j'ai ouvert sa porte et je suis allé le voir...Il a fini par me parler et j'ai fini par apprendre que Steven, lui avait fait croire qu'il était amoureux de lui et qu'au final, il l'avait humilié...De ça je me suis mis à le protéger de cette ordure, parce que bien sûr il ne s'en est pas arrêté là, les insultes, les coups, c'était quotidien, et même si je le voulais je pouvais pas être tout le temps avec lui, il était en DUT chimie. C'est à cause de mon rapprochement avec lui, que l'autre connard à commencer à me faire chier, mais j'arrivais assez facilement à me faire respecter, même s'il m'emmerdait toujours, j'y tenais tête.

 Il reprend sa respiration et continue:

 - Alors il s'en prenait encore et toujours à Léo, les enseignants disaient qu'il surveilleraient plus, ainsi que la surveillante de la résidence, mais c'était pas assez...Un jour comme tous les soirs, alors que j'allais le retrouver à sa piaule, pour regarder Glee, sa série préférée...je l'ai trouvé dans son lit, avec des boites de médocs autour de lui, il était pâle, il respirait plus. Je suis sorti dans le couloir et j'ai crié " Au secours". Après ça a été très vite, l'ambulance est arrivé, l'ont évacué et peu après j'ai su qu'il était parti...

 Je lui tends un mouchoir qui trainait sur son bureau, pour qu'il essuie ses larmes et le laisse finir son récit.

 - C'est à cause de Steven qu'il a voulu en finir, j'en suis sûr.

 - Et il est encore ici, il aurait dû être viré! M'exclamais-je

 - Il fait parti d'une bonne famille et l'école devait garder sa réputation, alors l'affaire a été classé rapidement.

 - Et ses parents? Ils ont laissé faire?

 - Il vivait avec sa grand-mère, ses parents ont péri dans incendie quand il était très jeune, surement qu'il souffrait de ça aussi...et puis sa mamie c'est une personne âgée, surement qu'elle n'avait pas assez d'énergie et aussi qu'elle voulait qu'on la laisse faire son deuil...mais on le fait jamais vraiment...pas dans des cas comme celui-là, on ne fait jamais le deuil d'un suicide...

 - Mec, je suis horriblement désolé et attristé de ton histoire.

 - Je sais à quel point Steven peut détruire les gens, et je veux pas qu'il me fasse encore perdre un ami, c'est pour ça que je te dis de te faire attention...je veux pas que ça se reproduise...

 - Je comprends, je me laisserais pas faire, mais je ferais très attention, je te le promets et je tiens toujours mes promesses.

 - Ok, de toute façon, je t'ai à l'œil.

 On passe toute la soirée avec lui à regarder des trucs débiles, pour lui faire retrouver le sourire, jusqu'à 21h, heure à laquelle, on doit regagner nos chambres, puis on va se coucher après s'être assuré qu'on allait bien. Julian n'étant pas connecté sur Skype, je décide de me coucher directement. Je ne tarde pas à plonger dans le sommeil encore bouleversé par l'histoire de ce pauvre Léo, ce bâtard de Steven ne m'atteindra jamais.

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