Chapitre 32 - La mèche est allumé...notre secret va partir en fumée
- T'as jusqu'à dimanche soir, tu te souviens d'où j'habite sinon lundi, la bombe explose...BOUM
Il s'en va avec toujours ce rictus au coin des lèvres. Sur les nerfs, je fais demi-tour avec les chiens et retourne chez les Leroy. Comme toujours je fais bonne figure mais mon cerveau lui est en ébullition, je ne sais pas quoi faire, céder a son chantage? L'idée même qu'il me touche me rend malade mais si je ne fais rien, tout le monde sera au courant et Julian va perdre son boulot, c'est sûr et certain. Et je ne veux pas qu'on en arrive là.
Si j'accepte mon couple restera secret et mon chéri n'aura pas de problème mais si je le fais, il risque de ne pas me le pardonner même si c'est pour nous " sauver". Je ne sais vraiment pas quoi faire...on dit que la nuit porte conseil, je verrais bien si c'est le cas demain matin me dis- je alors que je me glisse sous les draps.
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Samedi 9 Mars 2013
Le lendemain, je me réveille assez tôt sur les coups de 8h30, je dois retrouver Julian à 10h00 à notre colline, au moins on est sûr d'être tranquille là-haut. Mais pour ce qui est du chantage de Rémy j'en suis au même point qu'hier...c'est à dire nulle part. C'est le weekend, je devrais me détendre mais y'a pas moyen, je suis trop angoissé.
N'ayant pas vraiment d'appétit, je file directement à la salle de bain après avoir bu un verre de jus de fruits. Je passe à la douche, me lave les dents et m'habille. Je traîne un peu devant la télévision pour éviter de cogiter et patiente jusqu'à 9h30. Ma mère dormant toujours, je quitte la maison en essayant de ne pas faire trop de bruit. Je récupère mon deux-roues dans le garage, enfile mon casque, monte dessus et me rend sur le lieu du rendez-vous. Quand j'arrive, il n'est pas encore là, alors je m'assois sur le banc qui surplombe la ville est contemple la vue. La neige à complétement disparue et l'atmosphère est devenue morose. Le ciel est grisâtre, les couleurs aux alentours sont ternes et il ne fait pas vraiment chaud. J'enfile mes écouteurs dans mes oreilles et écoute une chanson que Lois m'a fait découvrir, je l'avais déjà entendu auparavant mais aujourd'hui, elle me fait quelque peu penser à mon histoire avec Julian. Je la vois comme une envie d'évasion seul à seul avec l'être aimé.
" Je voudrais partir
Jusqu'à la mer
Allongé sur le sable
Prendre un peu l'air
Et sentir les embruns
Rester encore
Rester jusqu'à
M'ensaler le corps
On serait juste Toi et Moi
Près d'ici ou là-bas
Sans règles dignes et sans foi
Quand tu veux on y va..."
Je suis tellement emporté par la chanson que je n'entends le moteur de la voiture qui se gare pas loin derrière moi. Un doux baiser vient se déposer sur ma joue, légèrement rougis par le froid et un écouteur se décroche de mes oreilles.
- Jolie chanson, je ne pensais pas que tu écoutais ça me dit-il avant de me rendre l'oreillette.
- C'est Loïs qui me l'a fait découvrir, j'aime bien.
- Je connais, j'aime aussi dit-il en s'asseyant à mes côtés. J'ai pas le droit à mon bisou ce matin?
- Excuse-moi, bien sûr que si dis-je en l'embrassant, avant de contempler à nouveau la ville, tout en m'appuyant contre lui.
- T'as pas froid?
- Non pour l'instant ça va.
- Tu le dis sinon on va dans la voiture au chaud.
- Non t'inquiète ça va...tu m'aimeras toujours si tu perds ton job par ma faute?
- Ça sera jamais ta faute, j'ai eu autant envie que toi de prendre le risque qu'on soit ensemble et je te l'ai dit et promis quoi qu'il se passe, je t'aimerais toujours. Qu'est ce qu'il y a mon cœur, tu m'as l'air bizarre?
- Rien je suis juste inquiet de ce que va faire Rémy...
- Sur sa dernière lettre, il disait qu'il voulait s'amuser encore un peu alors je pense pas qu'il va nous dénoncer, enfin pas de suite.
- Je l'ai revu... avouais-je
- Quand ça? Qu'est-ce qu'il t'a dit?
- Hier soir...je l'ai croisé dans la rue quand je promenais les chiens de la famille Leroy...il voulait me donner une chance de protéger notre secret...si je fais pas ce qu'il me dit Lundi tout le bahut est au courant...
- Qu'est-ce qu'il veut?
- Ce qu'il veut depuis le début...que je...couche avec lui..., c'est la seule solution pour qu'il nous foute la paix
Il relève mon menton, pour croiser mon regard et me dit:
- Il en est hors de question, ce mec ne posera plus jamais la main sur toi.
- Je veux pas, mais au moins après ça on sera tranquille, c'est pour qu'on puisse continuer à être heureux.
- J'en ai rien à foutre Tristan, il ne te touchera plus jamais! Plus jamais Moi je m'en fou de mon taf, je rebondirais, c'est pas un problème et j'assumerais s'il divulgue tout.
- Tu sais, je voulais pas vraiment te tromper, juste te protéger...ça n'aurait été que du sexe
- Je sais bien mon cœur...mais céder à un chantage, c'est pas la bonne solution, surtout aussi dégeulasse que celui-là...
- Comment on fait alors, il m'a donné jusqu'à dimanche soir?
- Tu n'y va pas et comme je te dis, je prendrais mes responsabilités.
On reste quelques minutes enlacé l'un contre l'autre, j'aime bien ces petits moment où on est vraiment rien que tous les deux. Je me sens seul monde, juste avec lui et sans les problèmes qui ternissent notre relation. Le vent nous rafraichissant, je lui propose qu'on aille rendre visite à ma sœur, ce qu'il accepte volontiers. Je prends alors mon scooter et il me suit derrière avec sa voiture. On arrive à son appartement un bon quart d'heure plus tard et j'actionne la sonnette.
- Bonjour Tristan, tu dois être Julian?
- Oui et toi c'est Raphael?
- Bien deviné, c'est bien moi. Lois est un peu patraque, elle se repose dans le canapé.
- Ah mince dis-je, on peut revenir un autre jour si tu veux.
- Mais non, elle sera contente de vous voir.
Il nous entraine au salon, nous propose de nous asseoir sur les fauteuils et nous sert un sirop de pêche. Il s'installe au bout du sofa sur lequel ma sœur est allongé. Elle pose sa tête sur les jambes de son chéri pendant qu'il lui caresse affectueusement les cheveux.
- Alors comme ça tu es malade?
- Ouais, j'ai des nausées depuis ce matin, mais ça va, j'ai mon infirmier rien qu'à moi et il me dorlote comme une princesse. Ça va vous deux?
- Nous deux oui, mais la situation avec Rémy a empiré, on est grave dans la merde.
- Pourquoi, il se passe quoi?
Je lui explique le chantage qu'il nous fait et elle s'exclame aussitôt
- Tu refuses! Non mais il se prend pour qui celui-là, je vais aller le voir moi, tu vas voir
- Ça ne ferait qu'empirer les choses, mais de toute façon, je vais pas accepter.
- Il ne l'approchera pas, tu as ma parole dis mon petit-ami.
- C'est vraiment une sale vermine ce gosse. Répond-t-elle
- Tout ça pour me faire payer de l'avoir largué y'a deux ans.
- T'es sûr qu'il y a que ça? Ça me parait faible comme raison.
- Bah, j'en vois pas d'autre...mais c'est vrai qu'il est bizarre, il s'est mis en tête que j'étais à lui, mais en général si on veut récupérer quelqu'un, on fait pas tout pour qu'il nous déteste.
- C'est vrai que c'est un peu tordu dit Raphael
- Ce mec est un tordu....
- En tous cas vous le savez, je serai là pour vous, quand le " scandale "éclatera. ajoute Loïs
- C'est gentil. Tristan a de la chance d'avoir une sœur comme toi.
- J'ai pas toujours été exemplaire mais je me rachète.
- On s'en fou de ce qui s'est passé, maintenant tu es là.
- Ce serait bien qu'on refasse un truc entre frère et sœur comme on faisait avant.
- Oui j'adorerais.
- Super, et bien quand je serais requinqué et que j'aurais du temps, on se fera ça.
- Ça marche.
On continue de discuter de tout et de rien, et Raph et Lois nous invite à manger. Bon elle, elle ne fait que boire de peur d'avoir d'autres nausées. On passe le reste de l'après-midi à regarder de vieilles photos de Lois et moi qu'elle a conservé et elle nous raconte aussi comment ils sont tombés amoureux avec Raphael.
Il s'est occupé d'elle quand elle était à l'hosto, il l'a faisait rire, à chaque fois qu'elle disait quelque chose et que la phrase lui faisait penser à une chanson, il se mettait à chantonner. Puis aussi, elle le trouvait vraiment beau avec ses yeux azur, sa gueule d'ange et sa blouse d'infirmier qui a le don de faire fantasmer, tout le monde le sait. Et puis pris d'affection pour elle il est venu la voir dès qu'il avait le temps en cure et au fil du temps, ils se sont peu à peu liés d'amitié même si en vérité ils craquaient l'un pour l'autre. A sa sortie du centre il lui a proposé de l'héberger le temps qu'elle se remette d'aplomb. Elle a d'abord refusé disant ne pouvant pas accepté et c'est là qu'il lui a dit qu'il avait peur de ne plus la revoir parce qu'il était tombé amoureux d'elle. Pour réponse elle l'a embrassé et puis voilà, ils se sont plus quittés.
Après cette belle journée en compagnie de ma sœur, de son copain et du mien, sur les coups de 17h, on décide de partir. Julian prend la route de son côté et moi du mien, sans oublier l'indispensable bisou avant de se séparer. Je rentre chez moi ayant promis à ma mère de passer du temps avec elle. Mon chéri lui, doit passer voir sa famille sinon je l'aurais invité à diner avec nous. D'ailleurs ça me fait penser que je ne sais toujours pas ce qu'ils se sont dit. Mais pour l'instant je suis surtout tracassé par ce qu'il va se passer Lundi, je ne vais pas céder à son chantage et tout le monde sera au courant de notre secret, ce n'est plus qu'une question d'heure maintenant. Le compte à rebours a commencé...
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PDV Julian
J'ai rien montré à Tristan mais je suis très remonté contre ce connard de Rémy, je suis bien décidé à ne pas laisser passer ça. Ce mec est vraiment une véritable ordure, et dire que mon petit ange était près a accepté de se sacrifier pour moi et une nouvelle fois se donner à ce salaud....jamais...jamais il ne posera la main sur mon petit ange. Je vais aller rendre une petite visite à cet enfoiré pour lui faire comprendre ma façon de penser. Quand il a intégré le lycée, j'ai été chargé de ranger sa fiche de renseignement avec ceux des autres élèves, du coup j'ai vu ou il vivait et comme j'ai une bonne mémoire je m'en souviens. Je me rends alors sur les lieux, je ne sais pas encore comment je vais gérer si je tombe sur sa mère mais je vais aviser.
Je m'avance vers sa maison, des plus sobres à la façade ocre, avec un balcon décoré de diverses fleurs et toque à la porte. C'est lui qui vient m'ouvrir et apparemment à première vue sa mère n'est pas là. Il me fait entrer et ferme la porte derrière nous.
- Si tu viens pour remplacer Tristan, c'est pas négociable, c'est lui que je veux ou sinon...Boum
- Tu peux d'ores et déjà, préparer ta bombe, il ne viendra pas.
- Il ne doit pas être si amoureux que ça pour refuser de protéger son soi-disant "chéri".
- Ou alors il n'est pas dépourvu d'intelligence pour se rabaisser à céder à ton chantage des plus répugnants.
- Tant pis pour vous, votre petit couple va voler en éclats.
- Je vais surement perdre mon boulot mais ça ne m'empêchera pas de rester avec lui alors vas-y, dénonce nous, j'en ai vraiment rien à foutre.
- T'as pas compris, il est à moi, rien qu'à moi et ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne revienne dans mes bras.
- Mais oui bien sûr, il va revenir vers toi...vers un connard de la pire espèce qu'il déteste du plus profond de son cœur et qui l'a foutu en l'air. Ecoute moi bien, tu peux faire tout ce que tu veux, tu n'arriveras pas à nous séparer et si tu ne poses ne serait-ce qu'un doigt sur lui...
- Quoi tu me péte la gueule?
- C'était dans mon idée, mais je suis pas si con, tu pourrais porter plainte contre moi. Mais tu ne pourras jamais le toucher parce-que je serais toujours là et je serais toujours son mec.
- C'est ce qu'on verra...
- Mais c'est tout vu...vas-y fais-moi toutes les crasses que tu veux, mon couple y résistera.
- Il doit payer de m'avoir abandonné!
- Il avait raison, tu t'es comporté comme la pire des merdes avec lui! Et si tu comptes le récupérer, je ne suis pas sûr que ce soit la bonne solution...bien qu'à mon avis, c'est perdu d'avance.
- C'était le seul à m'aider à garder la tête hors de l'eau, il est parti et il m'a laissé couler...
- Pauvre petite chose, ramène pas la souffrance à toi, tu l'as détruit et peu à peu je répare les dégâts que t'as fait! Je ne te laisserais plus jamais lui faire du mal.
Sur ces mots je prends la porte et rentre chez moi. Putain, maintenant il fait son petit mec qui souffre de sa séparation, alors que c'est lui qui l'a foutu en l'air et pas le contraire! Ça m'énerve a un point putain...
Je pars retrouver ma famille comme prévu et pour éviter qu'ils prennent l'histoire dans la tronche, je leur parle de moi et Tristan. Mon père évidemment me fait la morale, comme quoi je suis inconscient et irresponsable, que ce n'est qu'un gamin et que je n'ai pas à sortir avec lui. Je ne l'écoute que d'une oreille quand il me dit de le quitter et de m'éloigner de lui pendant qu'Andrew prend ma défense. On a toujours été très soudés tous les deux mais j'aurais jamais imaginé qu'il me soutienne comme ça, mais ça me touche beaucoup. Les tensions finissent par se calmer et mon paternel fini par comprendre que j'ai pu tomber amoureux de Tristan mais me dit que je dois assumer mes actes. Ce que j'ai bien l'intention de faire.
Après une journée du dimanche que j'ai passé loin de mon petit-ami vu qu'il avait des trucs à faire avec sa mère, le jour de la dénonciation de Rémy arrive. Je vais m'y prendre avant lui, c'est mieux que le directeur soit au courant par moi. Hier soir j'ai préparé ma lettre démission et je parcours à présent les couloirs jusqu'à son bureau...
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