Chapitre 3 - Troublé malgré moi...
Mercredi 6 Fev.2013
Je me réveille de mauvaise humeur et pour cause, déjà vu que je suis collé cette après-midi, je pourrais pas m'adonner à ma passion avec Drew et en plus j'ai, excusez-moi de l'expression, la tête dans le cul. Je me dirige comme un zombie vers la salle de bain et regarde ma sale tête en poussant un long soupir. A la base, je suis pas l'incarnation du beau gosse en puissance, mais tout de même je suis mignon. Enfin c'est ce qu'on m'a dit, mais bon c'est surtout ma musculature qui fait effet le soir quand je danse. Et oui parce que le BMX m'a dessiné de joli abdominaux avec le temps, ça m'a fait du bien avant j'étais trop maigrichon. Bon, il est temps de faire un ravalement de façade, comme tous les jours pour masquer ces traces de fatigue sous mes yeux.
J'utilise un stylo correcteur, c'est ma mère qui me l'a conseillé. Et bien que j'étais réticent à l'idée de me "maquiller" au début, j'ai fini par essayer et ça camoufle ma fatigue à la perfection, bien que j'ai toujours de petits yeux qui montrent mon manque de sommeil.. Une fois mon visage à peu près potable, je retourne dans ma chambre. Je m'habille vite fait et chaudement, déjà que je suis crevé faudrait pas que j'attrape la crève. Fin prêt, je me rends dans la cuisine pour comme tous les matins faire le petit déj de ma mère mais a ma grande surprise, elle est déjà debout en train de manger alors qu'un bol et un verre de jus de fruits m'attendent.
- Bonjour 'Man
- Bonjour mon poussin. Je t'ai préparé ton petit déjeuner pour changer dit-elle avec un trait d'humour mais je sais bien que ça ne l'a fait pas vraiment rire. Elle se sent atrocement coupable de la situation qui dure depuis déjà un an vu que ça s'est déclenché en février l'année dernière, le 14 en plus.
- Merci, et ne t'en fais pas, ce n'est pas de ta faute et s'il te plait, arrête avec ce surnom, j'ai 17 ans.
- Tu as raison, t'es un grand gars maintenant
- Ça a l'air d'aller mieux toi aujourd'hui?
- Oui, je crois que je commence à me sentir mieux, mais c'est grâce à toi, si tu m'avais pas fait rencontrer cette psychologue, je pleurerais encore toutes les larmes de mon corps.
- Je le déteste de t'avoir fait du mal...en plus t'es bien plus belle que sa pouff!
- Tu sais on avait vécu vingt ans de vie commune dont seize ans de mariage, c'est pas rien. J'ai eu un gros choc à ce moment-là, je venais d'avoir 40 ans, j'étais persuadé que ma vie amoureuse était finie.
- Et maintenant tu ne le crois plus?
- Non, il m'a brisé le cœur mais il ne m'a pas anéantie et j'ai pris conscience que j'étais encore jeune et tout à fait capable de plaire, de séduire.
- Avec le temps tu trouveras quelqu'un de génial, j'en suis sûr.
- Et toi, un jeune garçon fait battre ton cœur?
Je manque de m'étouffer en avalant du jus d'orange, surpris par sa question, je suis assez secret sur ma vie sentimentale, bien qu'avant sa dépression, elle essayait de me tirer les vers du nez comme cette fois-là, ou elle m'a questionné pour savoir pourquoi du jour au lendemain mon premier petit ami ne venait plus à la maison et pourquoi je pleurais, je lui avais tout simplement dit qu'il m'avait quitté bien que ce soit en vérité le contraire.
- Non, personne en ce moment....
- T'es sur? Alors pourquoi tu rougis
- Je rougis pas, c'est juste ta question, qui m'as mis mal a l'aise.
- Oui, on va dire que c'est ça...
- Mais oui. Tu vas faire quoi aujourd'hui?
- Je vais aller prendre l'air.
- Attends je reviens dis-je en partant dans ma chambre.
Je la rejoins quelques secondes plus tard et lui donne mon pourboire de la veille.
- Tiens, va faire un peu de shopping et même faire un tour chez le coiffeur si t'en as envie.
- 150 euro c'est beaucoup trop, garde-les pour toi. Tu fais tout à la maison en plus tu travailles, non fais toi plaisir à toi.
- Mon plaisir, ça serait que tu te fasses plaisir, et puis à quoi ça sert d'avoir de gros pourboire si on peut pas les dépenser pour faire des cadeaux.
- Tu gagnes tout ça en pourboire?
- Ouais c'était une bonne soirée hier soir.
- Autant en un soir?
- Oui...tu sais être serveur dans un bar gay...c'est pas pareil, t'es mignon, tu flirt un peu et les gens sont plus généreux dis-je hésitant et racontant une énième fois un gros mensonge.
- Tristan, ton patron ne te fait pas faire des choses désobligeantes?
- Mais non maman, je suis juste agréable, je flatte les hommes, rien de plus.
- Fais attention à toi dit-elle en posant sa main sur ma joue
- Bon alors, tu prends ce que je te donne? Je serais bien venu t'accompagner mais je suis collé.
- Ça sera pour une autre fois, merci beaucoup.
- Merci à toi, ton sourire a égaillé ma journée. Bon je vais en cours.
Je descends de ma chaise et vais la serrer dans mes bras, un geste d'affection qu'on n'avait pas eu depuis longtemps.
- Moi je t'aimerais toute ma vie maman.
- Moi aussi dit-elle en embrassant ma tempe avant de me relâcher.
Je prends mon sac et ma veste avant de prendre la porte et de me rendre à l'arrêt de bus rejoindre Andrew. Arrivé au lycée, je suis ravi de ne pas voir la présence d'Ashley aux alentours, je crois qu'elle a bien compris. Je suis étonné quand on rentre dans la cour, car d'habitude Drew veut fumer sa clope du matin.
- Tu veux pas fumer?
- Mes parents m'ont surpris hier soir après que tu sois parti j'étais à ma fenêtre, ils m'ont défoncé et m'ont pris mon paquet. Le pire c'est qu'ils ont demandé à mon frère de me surveiller.
- Ah merde, je suis désolé mec.
- Pas grave, j'en rachèterais mais je serai plus prudent.
- Tu vas faire quoi cet aprèm?
- Je dois ranger ma chambre sur ordres de mes parents, si c'est pas fait ce soir, il me prenne ma console pendant un mois...
- Tu vas passer une super journée...
-C'est pas grave, t'es solidaire avec moi, t'es en colle pour faire des maths...c'est pas cool non plus
- Ça me soûle déjà rien que d'y penser... répondais-je alors que ma voix est couverte par la sonnerie.
- Bon, bah quand il faut y aller, faut y aller.
On se range avec notre classe et pas de chance aujourd'hui aucun de nos professeurs n'est absent, quatre longue heures de cours à supporter.
Je passe la matinée à me faire rappeler à l'ordre parce-que je discute avec Andrew, c'est pas de ma faute aussi, si ce qu'il a, à me raconter et plus intéressant que ce que disent les profs. Et puis le temps passe plus vite quand on parle à son voisin. Résultat, sans que je m'en aperçoive, il est midi on se dirige donc vers le self, aujourd'hui au menu, carottes râpées, semoule et viande en sauce et pour le dessert salade de fruits. Ca va, c'est pas trop mauvais dans l'ensemble et surtout l'horrible odeur de boule puante a disparue. Pas de nouvelle connerie en approche, non avec les deux heures que j'ai prise, je lève le pied. Après le repas, avec Andrew, je sors dans la cour et m'arrête au portail alors que lui sort et va s'asseoir à l'arrêt de bus. On discute quelques temps le temps que le car arrive, puis on se dit à demain. J'ai encore une petite heure devant moi avant d'aller faire le devoir de M.Gourdin.
Je décide d'aller la passer au foyer, c'est une grande salle ou se trouve, un billard, un baby-foot, des canapés pour la détente, une télé allumé très rarement, et divers jeux de société basée sur des questions de culture la plupart du temps. Je meurs d'envie de m'étaler sur les sofa mais ils sont tous déjà pris par les internes. Alors que je reste planté comme un piquet, j'entends.
- Une petite partie ?
- Oh Julian tu m'as fait peur. Non merci je suis archi nul au billard.
- Désolé. Je peux t'apprendre dit-il en me tendant un des longs bâtons en bois.
- Ok dis-je en le suivant jusqu'à la table.
- Pour commencer tu vas me montrer ce que tu sais faire annonce-t-il en déposant la boule blanche et quelques centimètre plus loin une autre de couleur, les deux dans l'alignement d'un trou, logiquement inratable.
Je me penche au-dessus de la table, me place dans l'axe et vise. Je ne réussis qu'à faire décoller la boule blanche en l'air qui atterrit dans la main de mon pion.
- Sacré réflexe
- Quelques reste en tant que receveur quand je faisais du Baseball au collège.
- Navré. je t'avais prévenu, je suis pas doué.
- Mais non, c'est juste que tu tiens mal ta canne. Remet toi en position dit-il en reposant la bille
Il vient se placer derrière moi, son torse contre mon dos, il corrige ma position, effleurant mes doigts pour les placer correctement, je ne peux m'empêcher de rougir a ses contacts. Surtout quand j'entends sa voix très proche de mon oreille, je m'empourpre de plus belle. Par chance concentré sur ses explications, il ne le remarque pas.
- Vas-y réessaye maintenant.
Je fais un nouvel essai avec ses instruction et j'entre direct la boule coloré dans son trou. Je laisse échapper un " j'ai réussi!!!"
- Tu vois dit-il en souriant. C'était juste une question de placement, alors d'accord pour une partie?
- Ok.
Bien évidemment, il a gagné mais j'ai adoré jouer avec lui, il est vraiment sympa, comme son petit frère. Malheureusement l'heure d'aller en colle est arrivé et je l'ai suivi jusqu'à la salle prévu a cette effet. Je suis quasiment le seul, car Ashley est elle aussi en retenue. Elle m'adresse un sourire quand je rentre dans la salle. Je m'installe à côté d'elle sur une table séparée selon la demande de notre surveillant. J'aurais voulu m'asseoir loin d'elle mais comme elle est assise près du bureau et que Julian veut nous avoir à l' œil, je m'exécute. Il me donne le devoir de Math que je dois faire et à Ashley, des exos d'anglais. Elle à bavarder à plusieurs reprise sans prendre en compte les avertissements de la prof. A peine les premières dix minutes passées, ma voisine me donne un coup de coude. Je jette un œil à Julian qui est plongé dans un bouquin et lance un regard interrogateur à la fille à mes côté. Elle me tend un papier. Je l'attrape et le déplie discrètement.
" Ça va?"
(Non mais elle est sérieuse?!)
" Ça allait jusqu'à que tu me parle" inscrivais-je sur le morceau de feuille.
" Ok, j'ai étais conne avec toi, et je m'en excuse. J'avais fait un pari débile avec des amies et je devais réussir a t'embrasser avant la fin de l'année. J'avoue c'est carrément naze... mais on peut faire la paix?"
" D'ac...mais je me méfie toujours. Ça va mis à part que j'en ai marre de faire ce fichu travail"
" Moi aussi, en plus il fait beau, j'aurais bien fait du shopping, bref que pense tu du nouveau pion?"
" Les filles et les fringues...Il est plutôt sympa"
" Je parle pas de ça...physiquement, idiot"
" Ah...Il est vraiment mignon..."
Je m'apprête à lui tendre le papier quand une main l'intercepte.
- Alors voyons-voir, qu'est ce qui est si intéressant dit le jeune adulte qui nous surveille
- Eh mais t'as pas le droit de lire, c'est personnel! M'exclamais-je
- Tristan à raison, ça se fait pas! Ajoute ma voisine
- Vous deux vous avez pas le droit de vous envoyer des mots, pourtant vous le faites... Répond-il
- C'est dégueulasse!
- Mais oui, quel monde injuste dit-il ironiquement en dépliant le papier
J'ai trop honte de ce que j'ai écrit, je vire au rouge vif en un quart de seconde. J'appuie mes coudes sur la table et pose ma tête dans mes mains pour dissimuler mes joues rosies.
- Je suis sympa et mignon, au bout de deux jours dans ce lycée, ça fait plaisir. Je vous remercie des compliments mais retournez à vos exercices, les discussions privées c'est en dehors des salles de classe.
- Je rectifie, en fait t'es juste chiant et con!
- Oui c'est mes plus grandes qualités. Allez, on se tait et on bosse.
Non sans râler, je repose mon regard sur ma copie double et commence à écrire mais très vite mes yeux me piquent. Je somnole devant la feuille, alors je pousse mes affaires et me couche sur la table, la tête dans les bras. Tant pis si je n'ai pas fini je suis trop crevé et je n'arrive pas à me concentrer de toute façon.
Quelques temps plus tard, surement à la fin des heures de retenue, je sens une légère pression sur mon épaule et je me sens secoué. J'ouvre les yeux et me redresse apercevant le surveillant.
- Debout il est temps de partir, à moins que tu ne veuille passer la journée ici.
Je me lève et jette mes affaires dans mon sac avant de l'enfiler sur mes épaules. Je m'apprête à quitter la salle quand il me retient par le bras.
- Tu peux pas continuer à ce rythme-là Tristan, t'es épuisé.
- C'est juste un coup de barre, tout va bien, j'ai pris l'habitude.
- Fais attention quand même...Tiens je te laisse ton devoir, tu le termines chez toi, demain matin avec Andrew je viendrais te chercher comme ça tu me le transmettras et je le donnerais a ton professeur.
- Merci dis-je en le prenant.
- C'est dingue, j'ai l'impression de t'avoir déjà vu avant de te voir au lycée, mais j'arrive pas à savoir ou...
- Chez ton frère surement.
- Non, c'est ailleurs.
- Stop. Les discussions privées n'ont rien à faire dans une salle de cours monsieur le surveillant.
- Bien joué. Allez, je t'attendrais devant chez toi à 7h45.
- Ok dis-je en sortant de la pièce.
Je sors du bahut quand j'aperçois Ashley contre le portail.
- T'es pas encore partie?
- Je t'attendais. Désolé qu'il ait lu nos échanges.
- C'est pas grave. Tu pouvais pas deviner qu'il allait lire. Alors qu'est-ce que tu gagnais si tu réussissais ton pari?
- 50 euros, quatre autre fille de la classe et moi avions mis chacune dix, du coup comme j'ai perdu elles vont se les partager.
- Peut-être qu'on peut leur faire croire que ça a marché
- Comment ça?
- Je te laisserais m'embrasser à condition que tu aies bien assimilé que j'aime les mecs.
- T'inquiète je sais et je réitère mes excuse, c'était complètement nul...
- Si tu le reconnais, c'est que du doit être un peu plus évolué que ces pintades avec qui tu traînes désolé si ce sont tes amies mais, je peux pas les voir.
- J'en pense pas moins d'elle, je sais bien que si elles sont avec moi, c'est parce que mon père est friqué, c'est aussi pour cette raison que je veux éviter qu'elle gagne les sous.
- Elles ne les auront pas, ça me ferais drôlement plaisir de leur foutre les boules.
- T'es vraiment sympa, merci. Mais vu que Andrew a des vues sur moi, tu penses pas que ça va lui faire du mal.
- Je lui expliquerais...mais il ne te plait vraiment pas?
- C'est pas la question, c'est juste que j'ai pas envie d'être la fille avec qui il couche et qu'il jette après, tu comprends?
- Parfaitement, c'est vrai qu'il est quelque peu coureur mais ça a toujours été clair avec les filles, il a toujours précisé qu'il ne voulait pas de sentiments mais d'habitude quand une fille lui résiste, il laisse vite tomber mais toi c'est différent. Bon je t'avoue que je lui ai dit qu'il méritait mieux que toi et que tu avais le QI d'une poule mais je le pense plus et même s'il ne me le dit pas, je sens que tu lui plait vraiment et que c'est pour ça qu'il insiste tant avec toi. Bien qu'il est décidé d'arrêter suite à son énième râteau.
- Je vais peut-être lui laisser une chance, il me plait beaucoup...
- Super. Bon je vais te laisser, je te dis à demain, ici pour la séance, baiser.
- Ça marche.
Sur le chemin du retour que j'effectue à pied vu qu'il n'y a plus de bus scolaire à cette heure-ci et que j'ai pas pris de monnaie pour payer celui de ville, j'appelle mon meilleur pote pour le tenir au courant. Il hallucine quand je lui raconte que je me suis réconcilié avec Ashley, il me même fait la description pour être sûr qu'on parle de la même. Quand il apprend que je vais l'embrasser, il me dit: " Chanceux" ce à quoi je lui réponds qu'il ne devrait pas laisser filer la belle entre les bras d'un autre, car j'ai bien vu qu'il en pinçait pour elle. Bien évidemment il a nié mais a fini par avouer qu'il se pourrait qu'elle lui plaise d'avantage que ses ancienne-conquête.
Après quoi je rentre chez moi et retrouve ma mère toute pimpante dans une robe prune alors que ses cheveux bruns autrefois terne ont retrouvés leur éclat et retombe en un joli dégradé sur ses épaules. Elle n'a pas pu s'empêcher de m'acheter quelque chose à moi aussi, un jeu de BMX évidemment, sur PC. Je la remercie chaleureusement avant de prendre de quoi goûter et monte dans ma chambre. Pour une fois je suis raisonnable et décide d'abord de terminer le devoir de Mr Mathématix. Je vais m'installer sur mon lit dans ma mezzanine et sort ma copie. Je souris en imaginant mon père me dire: "des devoirs ça se fait sur un bureau". Je commence à reprendre ou j'en étais et trouve en ouvrant la feuille pour continuer sur la deuxième page, un post-it jaune avec un petit mot " N'oublie pas que si t'as besoin je suis là et pas seulement pour t'apprendre le billard. Tu peux berner tout le monde mais moi je vois que tu ne vas pas bien et je voudrais pouvoir t'aider"
Il est vraiment mignon à s'inquiéter pour moi, mais mes secrets je les garderais pour moi. J'adore être avec lui...il me fait oublier le temps d'un instant ma vie compliquée, il me fait rire, il m'agace aussi comme quand il a lu mes mots échangés avec ma nouvelle amie et le pire...c'est qu'il me fait rougir...c'est pas normal que je perde mes moyens comme ça face à lui...je ne peux pas...je ne dois pas...je veux pas tomber amoureux et pourtant je suis sur la bonne voie...
Je passe le reste de la journée à penser à lui. Je revis la scène du foyer et je relis en boucle le message qu'il m'a laissé. Je repense aux doux traits de son visage, à son regard intense et rassurant, à sa voix calme qui m'apaise...je pense encore et encore si bien que malgré que je ne bosse pas ce soir, je ne trouve le sommeil qu'à minuit.
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