Chapitre 22 ¤ Jeudi [3|3] ✔
¤ Le problème c'est que je n'avais pas prévu d'autant t'aimer ¤
Point de vue de Tyson :
Avant même que je puisse la retenir, Courtney va en arrière et se fracasse sur le sol avant de tomber dans la piscine.
J'attends quelques secondes comme paralysé. Comme si mon cerveau et mes membres ne fonctionnaient plus. Ma tête me dit de plonger pour l'aider mais quelque chose m'en m'empêche. C'est peut-être cette douleur, en plein torax qui me clou sur place. À chaque respiration je souffre un peu plus.
Ou peut-être que c'est juste moi qui déconne.
Je fixe la surface de l'eau, en espérant qu'à tout moment, elle apparaisse à la surface. Je commence, à paniquer. Courtney m'a pourtant dit qu'elle était une bonne nageuse, je ne remettrais jamais sa parole en doute mais à part quelques bulles, plus aucun signe d'elle.
Je me retourne brusquement et fixe Josh, allongé sur le carrelage de la salle, paralysé à cause d'un coup de poing que je lui ai infligé. Ces deux acolytes ont brusquement disparus. Ils sont aussi lâches que lui...
- Espèce de sale...
Adam me coupe, d'un geste de la main. Lui aussi à l'air mal en point. Il y a quelques semaines, il s'était déboîté l'épaule au match et il vient de se battre. À cause de moi.
Je ne suis qu'un pauvre abruti. J'entraine tous les gens que j'aime dans mes conneries. Et c'est eux qui paient au final.
À l'autre bout de la pièce Amber me crie :
- Putain mais Courtney !
Merde merde merde ! Comme si je retrouvais la mobilité de tous mes membres je me me précipite vers la piscine et plonge dedans. Je manque de trébucher mais j'en ai rien à faire. Ma priorité est de la sauver. Mais qu'est ce qu'il m'a pris d'attendre aussi longtemps ?!
Sous l'eau j'ouvre les yeux et tout me vient flou mais j'arrive pourtant à distinguer une masse sombre. C'est elle. Par une quelconque manière je l'attrape par les épaules et la sort de la piscine.
Je la pose sur le carrelage trempé et commence à répéter les mêmes gestes que j'ai appris durant mes étés de secourisme.
Je plaque mon oreille contre sa bouche.
- Allez Courtney, vas-y tu peux le faire.
Puis soudain je sens son souffle et vois sa poitrine se soulever. Elle respire. Lentement. Mais elle respire.
- Faites dégager Josh, crie une voix derrière moi.
Je commence à faire un massage cardiaque pour vider l'eau de ses poumons. Un, deux, trois, quatre... Un, deux, trois, quatre...
Les invités se posent des questions et ils font un brouhaha incessants qui ne fait que m'embrouiller l'esprit.
Amber doit penser la même chose car elle crie :
- Partez, retournez dans le salon. Allez ! Tout. De. Suite.
Face au ton agressif et son autorité naturelle, personne ne bronche.
- J'emmène Vanessa en haut, déclare-t-elle avant de s'éclipser.
Et Courtney qui ne se réveille toujours pas...
- Fauderait peut-être appeller des secours non ? demande Cody.
- Non, craché-je. Vu les embouteillages sur la route ça prendra encore plus de temps que si...
Je me coupe brutalement, Courtney ouvre enfin les yeux, perdue. Elle essaie de cracher l'eau qu'elle a encore dans la gorge mais, par automatisme je relève son dos.
- Vite, il faut que je l'emmène à l'hôpital, déclaré-je en jetant un coup d'oeil à Cody.
- Tu ne peux pas le faire seul Tyson ! On devrait appeller une ambulance.
Tant pis pour lui si il n'est pas d'accord. Je me lève précipitement et porte Courtney dans mes bras. L'air perdue elle n'a pas l'air de se rendre compte de ce qui se passe. Je la comprends, je suis autant paumée qu'elle.
- Mec, là on parle de Courtney. Tu ne peux pas en faire qu'à ta tête, continue Cody en essayant de me bloquer la porte.
- C'est justement parce que c'est elle que je le fais.
Il ne résiste pas tandis que j'accélère la cadence des mes pas dans le couloir avant de déboucher dans le salon, où tout le monde semble se demander ce qu'il se passe.
Je file sans leur lancer un seul regard, passe dans l'entrée et attrappe mes clés de voiture.
- Tyson, dit Courtney dans un souffle, je...
- Ne parles pas, je m'occupe de toi. On va à l'hôpital.
Les bras autour de mon cou elle relaisse tomber sa tête contre mon épaule.
Alors peut-être que Cody n'est pas d'accord avec ce que je fais, mais j'en ai rien à faire. Je sais que sur ce coup, j'ai raison.
¤¤¤
Mon regard ne cesse de naviguer entre la route et Courtney, qui est assise sur le siège d'à côté. Je roule comme un malade. Si je continue d'aller aussi vite, de griller les priorités et d'érafler les autres voitures je doute fort que nous arrivions tout les deux vivants à l'hôpital.
Je me sens responsable d'elle. Et je me demande vraiment ce qui est m'est passé par la tête. Pourquoi j'ai attendu autant de temps avant de plonger la sauver ? Elle avait besoin de moi mais je restais planté là, comme si j'avais perdu le contrôle de moi-même.
Mais la vérité, même si j'ai du mal à l'admettre, c'est que je tient beaucoup trop à elle pour la laisser tomber. Et ce, depuis le début.
Devant moi une vieille Volvo roule au pas. Dites moi que je rêve. Je veux bien comprendre que le code de la route soit une notion un peu subtile pour certains mais il n'empêche personne de rouler à plus de 10 kilomètres à l'heure.
Je ne perds pas une seconde pour la doubler à toute vitesse. La seule fois où j'ai une urgence qui ne peut pas attendre je me retrouve derrière quelqu'un qui ne sait pas conduire...
Super la blague...
Amber avait peut-être raison à propos de l'histoire de ce fichu karma. Et je crois qu'on peut affirmer que j'ai vraiment un karma de merde.
Je jette encore un coup d'oeil à Courtney, inquiet. Elle n'a toujours pas prononcé un mot depuis qu'elle m'a murmurer ces quelques mots. Ces mots qui tournent encore et encore dans ma tête.
Elle fixe désespérément la route, le regard vide. Je ne sais pas si elle est en état de choc mais je commence sérieusement à paniquer. Non, en fait j'ai déjà commencé à paniquer depuis un bon moment.
Je pose mon bras le long de la vitre humide en espérant qu'elle refroidisse le feu qui brûle en moi.
Au loin, j'aperçois des éclairs qui déchirent l'obscurité de la nuit noire, tandis que multitude de gouttes s'écrasent sur la pare-brise et que l'orage éclate.
Je soupire, il ne manquait plus que ça pour déclarer que cette soirée est la pire de mon existence.
Enfin, le tonnerre gronde, en temps normal j'aurais allumé la radio pour me changer les idées mais j'ai bien trop peur de déranger Courtney.
Depuis que nous sommes dans cette voiture, chaque action, chaque geste à des conséquences et des conséquences qui laisseront peut être des séquelles à Courtney.
Je baisse les yeux de la route pour regarder le tableau de bord. Outre le fait que le compteur indique que je suis largement au dessus de la limite autorisée, la lumière bleutée indique qu'il est 01h47.
Dès que Courtney sera en sécurité à l'hôpital il faut absolument que j'appelle ses parents. Ou sa soeur, ou son demi-frère. Ou Shelby. Peut-importe.
¤¤¤
1 heure.
1 putain d'heure que je suis planté là, assis sur cette fichue chaise, à attendre que quelqu'un me dise que je peux enfin voir Courtney. 1 heure que je suis impuissant, chose que je déteste.
Le personnel de l'hôpital passe devant moi sans me lancer un regard.
De toutes manières, je m'en fou. Pour la centième fois depuis que je suis cloué ici je regarde l'heure. Les minutes défilent sous mes yeux et j'ai vraiment l'impression que le temps s'arrête.
Mes pulsions violentes envers Josh ne ce sont toujours pas éteintes. Je sers des poings pour éviter de tout envoyer en l'air. Faut que je sorte de cette pièce, que j'aille prendre l'air.
Je me lève et quitte la pièce décorée de différents posters qui clament les méfaits du tabac avant de me diriger vers la sortie.
Deux options s'ouvrent à moi : ascenseur ou marches. Je n'hésite pas une seconde et commence à dévaler les escaliers.
Arrivé au rez-de-chaussée de l'hôpital je passe devant la cafétéria, où un groupe de personnes en blouses blanches sont regroupées. Je ferme les yeux quelques secondes avant de sortir dehors.
À l'extérieur, je reste sous le porche de l'hôpital tandis que le froid me prend à la gorge. Je fouille dans mes poches à la recherche d'une cigarette.
Je l'allume et l'approche de mes lèvres en repensant aux affiches qui étaient accrochées dans le couloir des urgences.
Je pense à Courtney et je parie que si elle savait que je fumais elle me dirait d'arrêter. Elle aime trop les autres pour les laisser se détruire. Mais a quoi bon quand on a une vie déjà désastreuse ?
Au loin une ambulance arrive, les halos déchirant l'obscurité qui régne à l'extérieur. La pluie continue de tomber, comme si elle n'allait jamais s'arrêter.
Des ambulanciers déchargent un brancard et une jeune femme brune arrive à leur rencontre. Une médecin sans doute.
Quand elle se retourne sa ressemblance avec ma mère est frappante. Je reste immobile quelques secondes à la dévisager.
Ça me rappelle un souvenir bien trop douloureux pour être effacé.
Bien trop important pour être oublié.
Je jette ma cigarette au sol avant de l'écraser du pied. Il ne faut pas que je pense a ça. J'ai été trop vulnérable et il faut que j'arrête. La vulnérabilité c'est pour les faibles. Tout le monde le sait même si personne ose le dire.
Courtney sait déjà beaucoup trop de choses sur mon passé et je doute fort qu'elle ne s'arrête là. Elle veut en savoir plus, ça se voit.
Mais je ne lui ai pas parlé de ce qui est arrivé à ma mère. Je ne veux pas qu'elle le sache, elle deviendrait trop bienveillante avec moi et je déteste qu'on me prenne par pitié.
Je me frotte les mains, il fait froid je ferrais mieux de rentrer. Je retourne à l'intérieur, me dirige cette fois vers les ascenseurs et monte au service numéro 5, celui des prises en charges après les urgences.
J'espère que je pourrais enfin voir Courtney. Cela fait un bout de temps qu'ils s'occupent d'elle.
Je vais directement vers le secrétariat et vais voir l'infirmière de garde :
- Bonsoir, j'aimerais voir Courtney Douglas. Elle a été admise aux urgences il y a un peu plus d'une heure.
- Monsieur je suis désolée, répond-elle après un long moment. Les visites ne sont pas autorisées à cette heure-ci.
- Mais j'ai vraiment besoin de la voir, je n'ai plus aucunes nouvelles d'elle depuis que les médecins l'ont emmenée !
- Bon, je vais voir ce que je peux faire. Courtney Dou...
- Douglas, completais-je la tête ailleurs.
Tandis qu'elle pianote sur son clavier je me demande qui est l'abruti qui a instauré ces fichus règles.
- Elle est dans la chambre H544. Je vous emmène si elle ne dort pas.
Elle se lève de sa chaise donnant une brève instruction à sa collègue et nous nous dirigeons vers un couloir.
Nous passons devant une multitude de pièces qui se ressemblent toutes. Au fur et à mesure que mes pieds avançent je me demande ce que je vais lui dire. Ça va ? Non ça ne va pas, elle est à l'hôpital. Coucou. Non, je ne suis pas un bisousnours. Et si elle dormait ? Et puis merde, je ne devrais pas être dans cet état.
Nous arrivons enfin face à la porte où les inscriptions H544 sont inscrites.
- Je vais la voir et si elle est en état de recevoir votre visite je vous dirais de rentrer.
- D'accord.
Elle s'engouffre à l'intérieur me laissant seul avec mes pensées mais si elle me laisse trop longtemps je risque de péter un câble. Quelques secondes plus tard, l'infirmière ressort :
- Elle est réveillée et son état est stable. Nous allons la garder en observation toute la nuit.
J'acquiese de la tête toutes ces paroles même si je n'ai qu'une envie : celle de la faire taire et de voir Courtney.
- Et ?
- Vous pouvez la voir. Mais pas plus de 5 minutes.
- Mais ! C'est hallucinant, m'énervais-je. Ses parents ne sont pas à Los Angeles, je dois absolument lui parler. Plus. De. 5. Minutes.
- Monsieur, calmez vous il y a d'autres patients autour. Donnez moi votre nom, nous vous appellerons demain matin pour vous dire à quelle heure elle sortira.
- Tyson Lewis, crachais-je en regardant ailleurs.
Elle ne comprends pas ou quoi ? Soit elle est stupide soit elle fait exprès pour m'énerver. J'ai besoin de la voir. Pour la rassurer, lui dire que tout va bien. C'est peut être toi qui a besoin d'être rassuré.
- Lewis, comme le gouverneur de Californie ? Vous êtes son fils ?
- Oui.
Elle est longue au démarrage dis-donc. Même un gamin de primaire aurait compris plus vite.
- J'ai voté pour votre père aux dernières élections ! C'est vraiment un homme génial. Si vous voulez je peux voir ce que je peux faire pour votre petite-amie.
- Amie, corrigeais-je tandis qu'un sourire s'installe doucement sur mon visage.
- Ah, excusez moi, j'ai crus que... Enfin bref, nous ne sommes pas autorisés à laisser les visiteurs avec les patients la nuit mais l'état de, hum, Courtney c'est ça, le permet. Donc je ne vois pas d'inconvénient tant que vous ne dérangez pas les autres. Compris ?
Je manque se serrer cette infirmière dans mes bras. Je vais enfin pouvoir voir Courtney ! Un poids s'envole de ma poitrine tandis que souffle comme si je n'avais pas respiré depuis des heures.
Finalement, être le fils du gouverneur m'apporte certains avantages. Même si mon père est l'une des personnes que j'apprécie le moins, sur ce coup là je devrais le remercier.
¤ Good Morning Guys! ¤
J'espère que ce gros chapitre vous a plu car j'ai eu un peu de mal à l'écrire. Je pense refaire même une correction car j'ai trouvé difficile de réussir à cerner les sentiments de Tyson durant cet épreuve car ça a éveillé des souvenirs douloureux pour lui et c'est assez compliqué de décrire ses émotions car c'est un personnage assez complexe !
Le prochain chapitre va révéler de nombreuses infos sur le passé de Tyson -et pourquoi est-il aussi violent que lunatique qu'adorable ?- Tout ça dans le prochain chapitre ! Soyez au rendez-vous ♡
En espérant que ça t'a plu, Tess
☆Oubliez pas de voter☆
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