Chapitre 31 - Cole

Il ne restait que quelques minutes avant que l'horloge du téléphone que m'avait prête Olivia marque 20h. Je mourais d'impatience d'entendre sa voix, de lui parler, de vider un peu mon sac grâce à elle.

Depuis quatre jours, j'attendais ses coups de fils avec une impatience dévoratrice. Ça me bouffait de l'intérieur, je passais mes journées à m'imaginer la conversation que nous aurions le soir-même. Malheureusement, nos discussions ne duraient pas au-delà de dix ou quinze minutes. J'avais ma dose quotidienne de drogue, mais cela ne m'empêchait pas d'en vouloir davantage.

Ce simple rendez-vous m'aidait à tenir, à être patient, car malheureusement, les résultats n'étaient pas encore là. Porter avait accepté de m'aider, mais il était en train d'élaborer un plan d'attaque et de défense qui lui prenait assez de temps. Il voulait avoir toutes les informations possibles et sans moi dans les parages, il devait se rabattre sur ma petite-amie, qui s'efforçait corps et âmes de me sortir de cet enfer.

Parfois, sujet à de sombres pensées dans des moments de doute, je me disais que je n'avais rien fait dans ma vie pour la mériter. Elle avait suffisamment de force pour se battre pour nous deux, alors que j'avais été à deux doigts de m'avouer vaincu. Elle m'avait secoué et réussi à réveiller cette partie de moi affamée de justice, celle qui désirait plus que tout mettre un terme à tout ce calvaire.

Assis sur le sol de la salle de bain, la lune éclairait déjà la magnificence de la nuit, tandis que sa lumière pénétrait par la fenêtre qui me faisait face. Celle-là même que Liv avait enjambé quelques jours plus tôt pour m'exposer son plan. J'étais d'ailleurs toujours aussi ébahi par la manière dont elle les mettait en place. Elle était réfléchie, patiente et je devais me comporter de la même manière. Il fallait que j'atteigne ce niveau de sagesse si je voulais ne pas perdre définitivement la tête. D'après elle, elle ne gérait pas du tout la situation, or je ne pouvais pas en dire de même. Puis elle avait des idées machiavéliques, il fallait le dire. Sans ses projets tordus, je ne serais pas ici en cet instant.

Elle avait réussi à me piéger, alors j'étais certain qu'avec l'aide de cet avocat, nous serions en mesure de coincer cette salope de Piper.

En parlant du Diable réincarnée, ces derniers jours elle m'avait laissé tranquille. Pas de visites, ni rien s'y rapprochant. Je me doutais qu'elle se contentait de m'observer à travers la caméra, cependant, je ne baissai à aucun moment la garde.

Quant à mon père, il était venu me voir pour tenter de dialoguer avec moi, en me certifiant que je pouvais quitter la chambre. Toutefois, je n'avais pas daigné lui adresser la parole. À quoi bon ? Discuter avec lui reviendrait à le faire avec un mur. Il n'avait jamais rien voulu entendre, ce n'était pas aujourd'hui que les choses allaient changer entre nous. Pendant un moment, quelques mois auparavant, alors que j'étais dans son bureau sur le point de me confier, j'avais vraiment pensé qu'il pourrait me croire si jamais je déballais mon sac. Si j'accusais Piper de me forcer à avoir des relations sexuelles depuis leur soirée de fiançailles. J'avais eu l'infime espoir qu'il m'écoute, mais cette petite lueur s'était envolée au moment où le téléphone avait sonné et qu'il avait fait passer son business avant moi. Encore une fois.

Je n'étais pas résigné ou négatif de ce côté-là, j'étais simplement réaliste. Je n'allais pas mettre tous mes espoirs sur le fait que mon père me croie ou non. Désormais, c'était le cadet de mes soucis. Je savais qu'après que Porter dépose la plainte contre Piper, la nouvelle allait vite se savoir dans toute la ville. Est-ce que ça me plaisait ? Non, loin de là. J'aurais préféré mener ça en interne, pourtant, j'avais envie de savoir quelle tête ferait cette garce. Ma réputation ? Je n'en avais rien à battre, c'était le cadet de mes soucis. Mais la sienne ? Là, c'était une tout autre affaire. Grâce à Liv, nous la prendrions de revers et elle ne saurait même pas d'où les coups proviendraient. Face à ces accusations, même si elle niait tout, plus personne ne la regarderait comme avant. Foutre en l'air son image dorée me procurerait une joie sans précédents. Je voulais que les gens se posent la question : était-ce vrai ? Avait-elle vraiment infligé ça à son beau-fils ? Quel genre d'être humain ferait une chose pareille ?

Mais d'autres questions viendraient également en parallèle, remettant en doute ma version des faits et je savais que l'opinion publique serait beaucoup plus dure avec moi. Au point où j'en étais, le jugement des autres me faisait marrer. Il n'y avait que l'avis des gens à qui je tenais qui comptait vraiment. Le seul fait d'être cru sur parole par Liv, Elijah, Alex, Ivy ou même Jake – oui, je pesais mes mots – me suffisait amplement. Je n'avais pas besoin de plus.

J'avais cessé de me dire : « personne ne me croira ». Au lieu de ça, j'avais commencé à me répéter : « des personnes me croient ». C'était une petite nuance qui faisait absolument toute la différence. Changer ma mentalité et m'accrocher à la promesse d'Olivia me tiraient vers le haut. Elle était ma bouée de sauvetage et même si je ne croyais pas avec ferveur en une déité supérieure, je commençais à penser que Liv avait été placée sur ma route afin de me sauver. Qu'Amara l'avait mise sur mon chemin. Peut-être bien que les anges gardiens existaient et que ma sœur était le mien. Parfois, j'aimais croire qu'elle veillait secrètement sur moi. Pour moi, c'était l'une des choses que j'aimais le plus dans la religion : le fait de croire que nos êtres chers prenaient soin de nous, même depuis l'au-delà. C'était une belle allégorie.

Olivia m'apportait la paix, la sérénité et tout un tas d'autres émotions qui m'étaient très difficiles de décortiquer, de comprendre. Je l'aimais à un point dont jamais je ne m'en serais cru capable. Elle avait bousculé mon quotidien, ainsi que ma nature méfiante, renfrognée. Et je n'oubliais pas tous les sentiments qui m'avaient submergé lorsque je l'avais cru morte. J'avais eu l'impression de perdre tous mes repères, mais surtout qu'une partie de mon âme était morte avec elle. Encore aujourd'hui, mon cœur se serrait à l'extrême lorsque je repensais aux deux journées pleines d'angoisse que j'avais vécu moins de trois semaines plus tôt. J'avais l'impression que cela faisait bien plus longtemps, car le temps ici semblait s'allonger plus que nécessaire.

Bien que ma porte ne fut pas fermée à clé comme auparavant, je demeurais dans la chambre. Au moins, ici, j'étais tranquille et je n'avais pas besoin de faire semblant. Je resterai enfermé tant que je ne pourrai pas quitter le manoir pour aller vivre ailleurs. J'ignorais encore comment m'y prendre, mais j'avais toujours mon compte courant, dont tout l'argent que j'avais retiré lors de mon départ en mai dernier.

Désormais, Joey venait me faire quelques visites. Il me racontait sa journée à l'école pour passer un peu de temps avec moi, bien qu'il préférerait que je joue avec lui.

J'étais inquiet pour ce gamin, car même si je ne l'avais jamais vraiment considéré comme mon frère à part entière, ce gosse – contrairement à Cayley – savait se faire aimer. Il était tellement innocent, gentil, que j'avais vraiment peur que l'autre garce s'approche de lui. J'ignorais jusqu'où sa folie pouvait aller et si elle s'en était prise à moi sur le plan sexuel, qu'est-ce qui l'empêcherait de faire aussi du mal à Joey ? Je n'avais pas été victime de pédophilie de sa part, car j'avais alors plus de seize ans, presque dix-sept, et bien qu'encore mineur en ce qui concernait la majorité sexuelle dans l'état de Californie, dans mon cas on parlerait de viol ainsi que détournement. Cependant, je ne me fiai pas d'un poil de cette névrosée.

Joey me renvoyait une image de moi-même lorsque j'avais son âge. Mis à part la couleur de nos cheveux qui étaient aux antipodes, nous nous ressemblions trait pour trait. À croire qu'il s'agissait d'une photocopie de moi à cet âge. Mon père l'avait dit plus d'une fois, mais je n'avais jamais voulu l'admettre car jusqu'à il y a quelques mois, pour moi, ce môme n'était qu'un casse-burnes insupportable issu de l'union de mon paternel avec une de ses nombreuses femmes.

Aujourd'hui, je voyais les choses sous un angle différent. Il était mon reflet sous bien des aspects, car tout comme moi, il était totalement délaissé par ses parents, laissé à son sort dans ce monde vaste et dangereux, tandis qu'une véritable malade s'occupait de lui. Nous nous ressemblions bien plus de ce que j'avais toujours voulu admettre, voilà pourquoi lorsque la vérité éclaterait, je parlerais avec sa mère pour qu'elle l'emmène loin d'ici. Patrick n'avait jamais eu les capacités nécessaires pour s'occuper d'enfants, il ne cessait de le démontrer. Je pensais qu'avec Joey ce serait différent, mais à croire que comme tout ce que je croyais le concernant, j'avais eu tort.

Les adultes étaient censés nous protéger, mais on se retrouvait seuls, totalement perdus ainsi que désabusés. Les personnes en qui nous étions censés avoir confiance étaient celles qui nous trahissaient et nous blessaient, profitant de ce statut privilégié. Contrairement à mon père, je protégerais Joey. Je ne permettrai que rien de mauvais ne lui arrive et tant que Piper serait dans les parages, ce serait une possibilité. J'implorerais sa mère pour qu'elle demande sa garde exclusive, car je savais que mon géniteur ne renoncerait pas à sa femme. C'était un fait. Il avait eu beau divorcer de ses autres compagnes, jamais il ne croirait les accusations que j'allais porter. D'ailleurs, il la défendrait, corps et âme, j'en étais persuadé. Il nierait la vérité, préférant rester aveugle et ne pas assumer sa part de responsabilité. Il l'avait déjà fait par le passé, puis visiblement, il n'apprenait pas de ses erreurs.

J'étais conscient de tout ce qui allait arriver une fois que Porter irait à la police porter plainte en mon nom. Je lui avais déjà donné le droit de le faire à travers des documents qu'il m'avait envoyé tout droit sur mon téléphone et que j'avais signé grâce à la signature digitale. Lorsque les flics débarqueraient pour me libérer, personne ne comprendrait rien. Quant aux accusations qui seraient portées contre Piper, j'ignorais s'ils l'arrêteraient, mais je l'espérais vraiment. Rien ne me ferait plus plaisir que de la voir se faire embarquer au poste de police sous les yeux de tous nos riches voisins. Je voulais qu'elle ressente une once de l'humiliation qu'elle m'avait faite éprouver toutes ces fois où elle avait profité de son ascendant sur moi pour me forcer à accéder à ses envies les plus perverses.

Parfois, je ne pouvais m'empêcher de songer à tous ces moments de détresse. Ces instants où je priais pour être mort lorsqu'elle m'embrassait, me touchait ou qu'elle se plaçait à califourchon sur moi pour que je la...

Je serrai les dents, écœuré par ce souvenir immonde. Ça avait duré quelques mois, mais ces images me hanteraient jusqu'à la fin de mes jours. Je porterai toujours ces cicatrices invisibles sur mon âme, tout comme cette honte de me dire que j'aurais pu faire plus pour éviter cette situation. Que j'aurais pu trouver un moyen pour la repousser, ne pas céder à ses chantages... que j'aurais dû être plus fort. Cette culpabilité, celle-là même qu'elle ne ressentait aucunement, m'écrasait à chaque journée qui passait. C'était une pensée parasite, toujours présente, mais qui prenait plus ou moins d'ampleur selon les moments. On pourrait parfois croire qu'elle s'était envolée, alors que non, elle demeurait bien là. Tapie dans l'ombre, à l'affut du moindre moment de faiblesse, afin de m'enfoncer encore plus.

Je ne saurais comment l'expliquer autrement, mais d'après Olivia, lorsque je quitterai cet endroit, je devrais suivre une thérapie afin de m'aider à me débarrasser de cette culpabilité pour de bon. Cette fois, il faudrait que je déballe mon sac pour avoir l'aide que seuls des professionnels pouvaient me fournir. Encore une fois, j'étais prêt à tout tenter pour me libérer de ce poids.

Cela concernait Piper, mais pas seulement. Je me trimballais cette lourdeur dans l'âme depuis mes dix ans. Depuis la mort de ma sœur. Jamais je n'avais parlé d'elle, pas même aux psys qui m'avaient suivi dès lors afin de m'aider à surmonter sa perte. Je m'étais enfermé dans une bulle de protection et je n'avais laissé personne la pénétrer... jusqu'à Liv. Avec elle à mes côtés, je me sentais capable de tout surmonter. Lorsque je disais qu'elle était mon oxygène, je n'exagérais rien. Je le pensais sincèrement.

Cette fille, qui au départ m'exaspérait sur tous les aspects, était devenue en un temps record le centre de mon univers. Une bouffée d'air frais dans cette vie qui n'avait plus de sens pour moi. Mon rayon de lumière qui éclairait les ténèbres de mon existence. Voilà tout ce qu'Olivia représentait pour moi et pourquoi j'avais voulu la protéger de mon monde, mes emmerdes. Malgré tout, elle ne s'était pas avouée vaincue en refusant de m'abandonner à mon sort.

Je m'étais souvent moqué de ces personnages de fictions qui tombaient éperdument amoureux d'une autre personne et qui étaient prêts à donner leurs vies pour elles. J'avais toujours trouvé ça saugrenu, improbable et complètement fantasque. Pour moi, ce n'était pas la réalité. Ce genre d'amour n'existait pas.

Que j'avais eu tort !

Mon amour pour Liv m'était tombé dessus sans prévenir, comme une évidence et au début, je n'avais pas su l'interpréter. Je pensais que c'était du désir, rien de plus profond. Mais plus les journées passaient et plus je me rendais compte que ça allait au-delà d'une envie physique, charnelle. Non, je la voulais tout entière. Je désirais son cœur, son âme, son corps ainsi que son esprit. Et elle me voulait également de cette façon.

Mais la vie était complexe. Beaucoup trop à mon goût.

La seule chose que je souhaitais, c'était que tout ceci finisse une fois pour toutes et que justice soit rendue pour qu'Olivia et moi puissions vivre tranquillement. C'était là mon plan. Peut-être fantasque, mais très alléchant. La paix, je ne voulais que ça.

Le téléphone se mit à vibrer en me ramenant à l'instant présent et je décrochai sans attendre.

— Dis donc, tu étais à l'affût, plaisanta Olivia.

Entendre sa voix fit battre mon cœur bien plus vite, puis avant de parler, je me levai afin d'ouvrir le robinet et laisser l'eau couler. Je ne désirais prendre aucun risque, la caméra de l'autre côté de la porte pourrait l'enregistrer parfaitement sans ce bruit de fond tellement ennuyant. Auquel cas, mes geôliers penseraient que je prenais une douche.

— Tu sais bien que oui, ma lionne. Comment s'est passé ta journée ?

— Mal, tu n'étais pas avec moi, soupira-t-elle, déçue.

Oui, moi aussi j'aurais aimé pouvoir aller en cours avec elle et que nous passions toute la journée ensemble. Elle me manquait tellement que j'étais jusqu'à incapable d'expliquer en détail à quel point c'était intense.

— Toi aussi tu m'as manqué. Je rêve de te revoir. Ça ne fait que quatre jours depuis la dernière fois, mais ce temps passé avec toi a été beaucoup trop court.

— Je sais. J'aurais tellement voulu rester dans cette chambre avec toi et dormir à tes côtés. C'est ce à quoi je rêve toutes les nuits, Jayden.

Entendre mon prénom dans sa bouche me procurait toujours cette sensation de bien-être. Il n'y avait qu'elle qui avait le droit de m'appeler comme ça et de déclencher ce genre de réactions dans tout mon être. Mon cœur fit un looping dans ma cage thoracique tandis que ma gorge se séchait, crevant d'envie de l'avoir en face de moi pour pouvoir la toucher.

— Comment ça se passe avec Porter ?

— Il a réussi à contacter le père d'Ivy. Ils doivent se voir demain. Ensuite, ce ne sera plus qu'une question de jours avant de te sortir de là.

Quelle n'avait pas été ma surprise lorsque deux jours auparavant, elle m'avait expliqué qui était le père d'Ivyann et ce qu'il avait fait par le passé pour moi. S'il y avait bel et bien quelqu'un qui prendrait mon histoire au sérieux, ce serait cet homme. J'ignorais s'il m'avait interrogé sur les sévices que m'avait infligé Alaric, mais s'il était au courant de cette partie de mon passé, alors les choses seraient plus aisées. Graham Porter voulait le voir afin de peaufiner sa stratégie avec lui, à cause de son ancien travail à New York. Je n'avais pas pu m'empêcher de me demander combien d'atrocités il avait dû voir pendant son parcours dans cette unité d'élite, mais je me doutais que suffisamment pour vouloir y mettre un terme.

— Oui, je l'espère.

— Tu tiens le coup ?

— Je le tiendrais davantage si tu étais dans les parages. Si je dormais plus souvent, je rêverais de toi.

— Je le fais toutes les nuits.

— Et que se passe-t-il dans tes doux rêves ?

— Qui t'a dit qu'ils étaient doux ? persifla-t-elle, amusée par la tournure que prenait notre petite conversation.

— Je ne suis pas gentil avec toi dans tes songes ? continuai-je à jouer le jeu.

— Je n'ai pas dit ça non plus. Disons... que c'est agréable. Très agréable même.

— Feriez-vous des rêves érotiques, Mlle Vega ? ne pus-je m'empêcher de l'enquiquiner.

— Peut-être bien, admit-elle sans peine et d'une voix qui se voulait plus séductrice.

Voilà qui devenait très intéressant. Jusqu'à maintenant, nos conversations téléphoniques n'avaient jamais pris une tournure aussi sexy, mais ça me plaisait bien. Et à mon corps aussi d'ailleurs. Je ne pouvais m'empêcher de repenser à tout ce que nous avions fait dans la pool-house, seuls dans sa chambre. Certes, ça c'était limité à des préliminaires, mais ça n'en restait pas moins des relations sexuelles. Du moins, c'était ainsi que je voyais les choses. La pénétration n'était pas obligatoire pour faire l'amour, comme beaucoup prétendaient, et dans un sens, pour moi, nous l'avions déjà fait. Une seule et unique fois, mais qu'est-ce qu'elle avait été merveilleuse.

— J'ai aussi envie de toi, avouai-je. Terriblement envie, tu ne peux pas savoir.

— Je m'en fais une petite idée. Nous serons bientôt réunis, je te le promets.

— Il faudra fêter ma libération, plaisantai-je.

— T'en fait pas pour ça, je te réserve pas mal de surprises.

Son assurance m'épatait et ne faisait qu'attiser mon désir encore plus. Je ne tenais pratiquement plus en place vu comment je rêvais de posséder son corps ainsi que son âme encore une fois.

— Je dois te laisser, les quinze minutes sont passées.

Déjà ? pensai-je déçu.

Nous avions établi ce temps par précaution, mais j'aurais pu continuer à lui parler jusqu'au matin tellement j'étais en manque d'elle.

— Passe une bonne nuit et bonne chance pour les cours.

— Merci. Je te rappelle demain.

— Hum, pas de soucis. Je suis libre, je n'ai rien à faire.

Elle ricana et je l'imitai. Autant plaisanter, non ?

Les secondes s'écoulèrent et tandis que le silence régnait entre nous, aucun de nous deux ne raccrocha. J'entendais sa respiration de l'autre côté du combiné et malgré qu'elle ne dise rien, je savais à quel point elle ne voulait pas que cette conversation cesse. Je ressentais exactement la même chose.

— Cole ?

— Oui ?

— Je voulais simplement te dire... je t'aime.

Mon palpitant s'accéléra et ces trois petits mots résonnèrent dans mon esprit. Elle me l'avait déjà dit, la nuit où je l'avais appelée après avoir flanché, sans pour autant être certaine que c'était moi. Alors, on pouvait dire que c'était la première fois qu'elle disait ces mots. Nous ne nous les étions pas encore dits et je n'allais pas en faire moins.

— Je t'aime, ma lionne. Bonne nuit, mon amour. Dors bien et fais de doux rêves.

— Tu y seras, me certifia-t-elle.

Puis elle raccrocha, alors que je me laissai retomber contre le mur derrière moi, un sourire totalement béat au coin des lèvres. 

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Dans ce chapitre, on est en plein dans la tête de Cole, la plus grande partie étant une introspection, à savoir une réflexion sur lui-même quant à ses motivations ainsi que ses sentiments. On découvre à quel point il en est venu à tenir à son petit frère, alors qu'avant il ne voulait en aucun cas laisser de liens affectifs se développer entre eux. Il a peur de ce qui pourrait lui arriver, car il ignore ce qui se passe dans la tête de Piper. Il l'a déjà sous-estimé une fois, il ne compte plus faire la même erreur. 

Enfin bref, j'espère que le chapitre vous a plu et que vous avez hâte de connaître la suite !

Comme vous le savez, les retours sont très importants pour les auteurs, alors savoir ce que vous pensez au fur et à mesure, tout comme à la fin de votre lecture, me serait d'une grande aide. Je rappelle que les auteurs wattpad ne gagnent rien en contrepartie de leur boulot (car oui, c'est un boulot, du temps investi etc) et que vos votes ainsi que vos commentaires sont la meilleure façon de nous soutenir et nous encourager.

On se retrouve dans deux semaines pour la publication d'un nouveau chapitre !

Bye ! 

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