Chapitre 18 - Olivia (Tome 2)

*** S'il vous plait, lisez la NDA en fin de chapitre à la fin de votre lecture, c'est important et ça m'évitera de me répéter :) ***

***

Malgré les journées qui s'écoulèrent, nous déménageâmes du manoir et je n'adressai la parole à Alex à aucun moment, pas même un regard.

Le plus hallucinant de tout ceci, c'était qu'il n'avait même pas cherché à s'excuser. Non, pour lui, le comportement exécrable dont il avait fait preuve était normal. Il ne s'imaginait pas à quel point il m'avait blessée et ô combien je regrettais de lui avoir confié ces secrets. Cole m'avait fait confiance et désormais, j'avais l'impression de l'avoir trahi de la pire des façons.

Alex n'avait aucun droit de tout balancer, j'avais même encore du mal à réaliser tout ce qui était arrivé, mais surtout, je n'arrivais pas à saisir son comportement. Je n'avais rien fait de mal et mon idée n'avait qu'une seul but : forcer Jayden à rentrer, rien d'autre. Ça passait ou ça cassait, mais il fallait tout de même essayer. Je refusais de rester les bras croisés dans ma nouvelle maison à attendre que quelque chose se produise, je n'étais pas ainsi et il le savait parfaitement.

Après avoir vidé la pool-house et nous être installés dans notre nouvelle demeure, une maison qui se trouvait plus près des bureaux de Graham Porter et surtout, plus près du lycée, je me retrouvai à peindre les murs de ma chambre d'une couleur un peu plus joviale, mais je faisais vraiment n'importe quoi.

J'avais l'esprit ailleurs, comme depuis quatre longs mois. Toutes mes pensées déviaient toujours vers Cole, mais cette dernière semaine, ça avait été bien pire. Je me demandais s'il consultait le journal de Fairfield et si oui, à quelles intervalles de temps. Dans les jours suivants, l'article sera publié selon M. Coleman avec qui j'étais toujours en contact, d'ailleurs, j'étais la seule à ne pas quitter définitivement le manoir : je m'étais proposée pour devenir la nounou de Joey lors des week-ends, après tout, si cette tactique ne marchait pas sur Cole, je tiendrai ma promesse et cesserai de le chercher, même si ça me tuait d'y songer. Plus que tout au monde, je voulais que ce plan marche et qu'il morde à l'hameçon, malheureusement, mon frère – bien que cela m'agace plus que tout de l'admettre – avait raison : je ne pouvais pas passer ma vie à sa recherche.

De haut en bas, je faisais glisser le rouleau de peinture couleur taupe sur le mur en face de moi. Je comptais les preindre de différents tons, afin de faire un dégradé. Je voulais quelque chose de relativement simple et j'espérais pouvoir le terminer dans la soirée pour pouvoir aménager la pièce le lendemain. Nous avions loué les lieux meublés, ce qui nous avait empêché de dépenser plein de fric inutilement.

Depuis que nous avions quitté le manoir, Clara semblait beaucoup plus heureuse et la veille, c'était son premier jour dans le cabinet de Porter. Elle était aux anges et ne cessait de parler de lui, complètement enthousiaste. Je ne voulais rien dire, car ce n'étaient pas mes affaires, mais je n'étais pas aveugle, je connaissais ma mère et jamais de sa vie elle n'avait traité ses patrons de « fabuleux », encore moins un aussi bien gaulé que Graham Porter, soyons honnêtes.

Cet homme avait définitivement tout pour lui. Travailleur, intègre, beau gosse et un poil coureur de jupons, j'en avais la sensation. Mais il avait été très gentil avec nous, surtout avec ma mère pendant le procès d'Alex, alors, il ne serait pas étonnant qu'elle soit tombée sous son charme et vice-versa, après tout, ma mère était une femme de trente-huit ans tout ce qu'il y avait de plus séduisante. Lorsqu'elle ne travaillait pas – d'accord, ça n'arrivait pas souvent –, elle était très coquette et on m'avait plus d'une fois demandé s'il s'agissait de ma grand-sœur plutôt que de ma génitrice. Mais certes, avec son travail, elle n'avait pas vraiment le temps de se pomponner et de prendre soin d'elle. Cependant, j'avais l'impression que les choses changeaient petit à petit, il fallait faire vraiment gaffe pour s'en apercevoir, pourtant, je m'en rendais compte, ce qui ne semblait pas être le cas d'Alex.

Ce matin, c'était bien la première fois que je l'avais vu porter une légère couche de maquillage pour aller bosser. Au petit-déjeuner, je m'en étais aperçue et avais esquissé un sourire, tandis que mon frère était encore une fois enfermé dans sa chambre.

Ça ne me gênait nullement qu'elle veuille fréquenter Graham Porter – je pouvais me faire des idées, bien entendu –, mais je n'avais pas envie qu'elle souffre. La dernière fois que ma mère avait été avec un homme, ça remontait à avant notre naissance, à ce que je sache. Jamais elle ne s'était absentée pour aller « se faire plaisir », à moins que son club de lecture n'ait été qu'une couverture, même si j'en doutais.

Je fis deux pas en arrière et contemplai mon œuvre, l'air dubitatif. Mouais, ça pouvait aller, mais une chose était sûre : je ne travaillerais jamais dans le bâtiment. Je déposai le rouleau sur le plastique avec lequel j'avais recouvert le sol afin de l'épargner des goûtes de peinture qui tomberaient.

Je sortis de ma chambre et laissai la porte ouverte pour qu'elle s'aère, puis me rendis à la cuisine dans le but de boire un verre d'eau, ayant la gorge toute sèche avec un arrière-goût à peinture lorsque j'avalais ma salive.

La maison comptait d'un petit jardin arrière où il avait un barbecue ainsi qu'un petit coin avec des sièges de jardin. L'intérieur n'était pas exceptionnellement grand, elle faisait plus ou moins la taille de la pool-house mis à part qu'il y avait une chambre en plus, celle qu'occupait ma mère. L'endroit était très coquet et le prix des plus raisonnable.

Lorsque nous étions partis du manoir, une semaine plus tôt, Piper n'avait cessé de dire à quel point elle regrettait notre départ et qu'elle allait avoir du mal à trouver quelqu'un d'aussi efficient que ma mère. Elle l'avait prise dans sa bras comme si elle était une veille amie et c'était certain, que quiconque verrait cette scène, trouverait que Piper était une personne formidable en plus de grandement amène. Ma mère le pensait, car elle ne se doutait en aucun cas que cette garce était le diable réincarné. Que dis-je le diable ? Même lui ne serait pas aussi mauvais, et on parlait du mal personnifié !

Je pris les écouteurs qui se trouvaient à l'arrière de ma poche de jean et les branchai sur mon portable dans le but d'écouter un peu de musique. Ça faisait longtemps que je n'en avais pas envie, mais là, j'avais besoin de m'occuper les pensées. Je me dirigeai vers le jardin et m'assis sur l'une des chaises qui se trouvaient sous le porche arrière, cherchant un peu de paix et à siroter mon eau en toute tranquillité.

M. Coleman devrait m'avertir quand l'article verrait le jour, car pendant quelques jours, il faudrait que je fasse profil bas, tout comme mon frère. Nous ne pourrions pas nous rendre au lycée, du moins, jusqu'à ce que le faux enterrement ait lieu. Comment allions-nous expliquer cette mascarade à nos profs et à nos camarades ? Je n'en avais aucune idée et c'était le cadet de mes soucis. La veille, j'avais prévenu M. Sheppard, pour qu'au moins lui soit au courant. Il avait promis de garder ça pour lui et nous avait souhaité bonne chance, désirant tout autant que nous que ce leurre fonctionne. M'ayant beaucoup aidé avec Alex, je faisais vraiment confiance à cet homme, sans lui et ses conseils avisés, peut-être même que mon frère serait toujours derrière les barreaux, payant pour un crime qu'il n'avait pas commis.

Enfin bref, tant que le proviseur ne posait aucune colle, je ne voyais vraiment pas de quoi les autres auraient à s'en mêler. Tant que les personnes qui comptaient pour moi étaient prévenues qu'il ne s'agissait là que d'un stratagème pour attirer Cole à Fairfield, le reste, je m'en fichais comme de la dernière pluie.

La chanson Tonight is the night I die de Palaye Royale se reproduisit au moment où je reçus un texto de M. Coleman. Je n'avais pas besoin de le lire pour savoir de quoi il s'agissait, et cette chanson qui résonnait dans mes oreilles n'était que pure ironie. En effet, je mourrais cette nuit, pour de faux. L'article apparaîtrait demain à la première heure dans le journal en première page.

Je lis rapidement son message alors que mes mains tremblaient et arrivai rapidement à la fin, où il me remerciait d'être une aussi bonne amie pour son fils. Je n'en avais pas l'impression pourtant, une part de moi avait la sensation de le trahir de la pire façon possible. En lui faisant croire à ma mort – si seulement il lisait l'article –, j'allais le briser de toutes les façons possibles. S'il avait pris la fuite après le suicide – dont je suis de moins en moins certaine – de Ronnie, que fera-t-il lorsqu'il apprendra que j'avais quitté ce monde à mon tour ? J'aimerais croire qu'il reviendrait, mais et si une idée plus tordue lui traversait l'esprit ? J'étais en train de jouer à Roméo et Juliette et je détestais la fin de cette pièce, où l'amant transis se donnait la mort en pensant sa belle partie à jamais, alors qu'elle n'avait fait que tout mettre en scène pour pouvoir s'enfuir avec lui. Et si ça se terminait pareil ?

Ce fut la peur qui me saisit tout à coup et à laquelle je n'avais pas réfléchi. Cependant, contrairement à Juliette, je ne serais pas endormie ni dans une tombe, alors s'il venait, je serais capable d'apaiser son chagrin et de l'empêcher de faire une bêtise. De plus, Cole était une personne forte et je savais qu'il ne ferait pas de bêtises, du moins, je l'espérais.

Je poussai un long soupir et fermai les yeux, ayant subitement un mal au crâne terrible. J'avais beau me creuser les méninges, je ne serais fixée que lorsqu'il serait à nouveau en face de moi et que nous pourrions parler.

Soudain, une main se posa sur mon épaule et je tressaillis, provoquant l'hilarité chez mon jumeau, qui semblait mieux luné que les dernières semaines où il n'avait cessé de m'insupporter. Cependant, je fis comme si de rien était et l'ignorai, je cherchais un moment de répit, pas à me prendre le bec avec lui, même si je devais lui annoncer que ni lui ni moi pouvions mettre un nez dehors jusqu'au faux enterrement. Pour maman, rien ne changerait, car j'en avais également touché deux mots à Porter. Je me souvenais de son regard ébahi ainsi que choqué lorsque je le lui avais annoncé, presque tout autant que celui de ma génitrice qui m'avait traité de tous les noms en espagnol afin de me faire comprendre que je n'étais rien d'autre qu'une écervelée inconsciente. Même si Graham n'en était pas sûr à cent pour cent, il se doutait qu'entre Cole et moi, il avait bien plus que l'amitié que je prétendais. Puis ma mère n'était pas dupe non plus, elle ne fourrait pas son nez dans mes affaires, mais elle flairait quelque chose de plus intense qu'une amitié. Si seulement elle savait...

Alex s'assit à côté de moi et retira l'un de mes écouteurs, ce qui lui valut un regard foudroyant de ma part.

— Il faut qu'on parle, Liv, soupira-t-il.

Alors là, c'était la meilleure ! Il ne m'avait pas adressé la parole pendant plus d'une semaine après ce qu'il avait eu l'audace de balancer aux autres et désormais, il voulait qu'on cause ? La bonne blague !

— De quoi ? De ton comportement horrible d'il y a eu une semaine ? Franchement, je ne veux vraiment pas te parler, tu n'imagines pas à quel point je suis toujours énervée contre toi.

Je me levai et rentrai dans la maison lorsqu'il m'attrapa par le bras et m'obligea à me retourner.

— Tu ne peux pas nier que ce que tu as fait était complètement inconscient, dit-il d'un ton posé, très différent à celui qu'il a employé ces dernières semaines pour s'adresser à moi. Tu as fait ça sans penser aux répercussions que cela pouvait avoir sur lui. Ce mec n'est pas stable. Il a perdu il y a peu son amie, si désormais il imagine que tu es décédée, il pourrait faire tout et n'importe quoi. Et de plus, tu t'es mise inutilement en danger.

— Il ne va rien m'arriver, Alejandro, c'est de la comédie, rien d'autre que des mensonges dans un article. Je ne comprends pas pourquoi tu te biles comme ça.

— Je ne suis pas stupide, Liv, je le sais bien. Mais aller voir le père pour lui dire de te faire passer pour morte dans le seul but que son fils se pointe, c'est rocambolesque. Peut-être que lui il a cru à votre amitié, mais pas l'autre garce.

Je me figeai et tombai des nues. Alors c'était de ça dont il avait peur ? Que Piper devine pour Cole et moi ? Jamais je ne lui avais donné des raisons pour douter, d'ailleurs, lorsque Cole était là, on se chamaillait presque tout le temps en public afin de ne pas relever de soupçons, alors...

Alex avait raison, c'était louche. J'avais eu beau dire à M. Coleman qu'on était amis, Piper savait pertinemment que nous étions comme chien et chat, même si après tout, en plus d'un mois, nous avions passé beaucoup de temps ensemble. Elle ne penserait tout de même pas que...

— Piper peut très bien s'imaginer qu'il y a quelque chose entre lui et toi, et pour être honnête, ça ne me plait pas. Avec tout ce que nous savons d'elle, il n'est pas difficile d'en déduire qu'elle ferait n'importe quoi pour se débarrasser d'une menace.

Alors quelque chose fit tilt à l'intérieur de moi et me repassait la dernière phrase de mon frère en boucle dans ma tête. Mon cerveau était en train de résoudre un puzzle complexe dont il manquait beaucoup de pièces, pourtant, ce qui en ressortit me fit assez peur. Et si... Non, ce n'était pas possible. Elle avait violé Cole à de nombreuses reprises, mais de là à... non, ce ne pouvait pas être ça.

— Tu ignores quel genre de crime on peut commettre par passion, par obsession. Si elle considère que Cole lui appartient, tu es une menace, Olivia. C'est bien pour ça que vous avez maintenu votre relation secrète, non ?

En effet, il marquait un autre point et il avait été beaucoup cérébrale que moi sur ce coup, je m'étais laissée porter par mes sentiments et n'avait pas assez bien réfléchi avant d'agir. Je voulais tellement retrouver Cole, que la menace Piper était passée à un second plan, alors que je me rendais désormais compte qu'elle était sans aucun doute la principale. Je n'avais pas de preuves, simplement des hypothèses, mais et si c'était ça ? Ça expliquerait le départ précipité de Cole et sa lettre.

Et s'il était parti dans le but de me protéger ?

— Qu'est-ce que tu cogites ?

— Et si c'était elle derrière la mort de Ronnie ? dis-je mon hypothèse à haute voix. La Lexus, elle aurait très bien pu la louer dans le but qu'on ne la reconnaisse pas. Ronnie ne savait pas ce qu'elle faisait subir à Cole, elle aurait pu lui faire confiance et monter dans sa voiture. Elle aurait peut-être pu lui dire que c'était Cole qui l'envoyait la chercher... C'est dingue, mais pas impossible, raisonnai-je en entrant dans une sorte de transe où tout me semblait beaucoup plus clair, mais très embrouillé à la fois.

Il sembla réfléchir à ce que je disais avec beaucoup d'attention, car si c'était vraiment ce que je préconisais et que cette folle s'en était prise à Ronnie... mais pourquoi s'en prendre à elle ? Ce n'était qu'une amie, à moins...

À moins qu'elle ait pensé qu'elle sortait avec Cole. Il lui avait trouvé un boulot au country club, il lui payait une chambre de motel, il passait du temps avec elle et s'était rebellé contre elle, et tout était arrivé après que Ronnie soit entrée dans sa vie, ou moi, dans l'occurrence. Cole avait tellement veillé à ce qu'elle ne se doute en rien de notre relation, qu'il avait oublié son amie, la fille qui représentait à ses yeux la sœur qu'il avait perdue.

— Tu es livide, constata Alex en posant gentiment une main sur mon bras.

J'avais de quoi l'être, car enfin le départ de Jayden prenait un véritable sens. Il n'était pas parti parce qu'il en avait marre de jouer avec moi, mais parce qu'il cherchait à me protéger de la folie de cette garce qui avait transformé sa vie en un véritable enfer. Mais les preuves ? Où étaient-elles ? Elle s'était débrouillée pour que l'on croie à un suicide et que l'on ne fasse même pas une autopsie sur le cadavre.

Seul Cole savait ce qui était vraiment arrivé.

— Elle l'a tuée, affirmai-je. Cette salope s'est débarrassée de Ronnie parce qu'elle croyait qu'elle était moi.

Bon sang...

Les larmes me montèrent aux yeux et j'éclatai en pleurs, en me cachant le visage de mes mains en prenant conscience de tout le mal que notre relation avait causé autour de nous. Quelqu'un avait été assassiné par notre faute, parce que nous n'avions pas pu nous empêcher de nous sentir attirés, de nous aimer.

La sensation était tout bonnement insupportable, c'était comme si on m'ouvrait la poitrine et qu'on m'arrachait le cœur d'un coup sec. J'avais énormément de mal à respirer en cet instant.

Alex s'accroupit devant moi, posa ses deux mains au niveau de mes épaules et articula quelque chose que je ne compris pas, car mes oreilles sifflaient. Cette révélation était trop dure à supporter, savoir que Ronnie était morte à ma place et que Cole avait pris la fuite dans le but d'épargner ma vie... Non, ça ne pouvait pas être ça, c'était beaucoup trop dingue, même si c'était la seule chose enfin qui avait du sens.

— Respire ! m'ordonna mon frère.

Il plaça une main au milieu de ma poitrine et m'incita à calquer mon rythme de respiration sur le sien. Ainsi, nous expirâmes et inspirâmes ensemble pendant de longues minutes, tandis que d'énormes larmes se déversaient sur mes joues.

— C'est elle, Alex, certifiai-je, haletante. Tu me crois ?

Il me regarda droit dans les yeux et hocha la tête, avant de caresser ma nuque et plaquer son front contre le mien.

— Avec moi à tes côtés, elle ne pourra pas s'approcher de toi. C'est une mauvaise idée que tu sois la nounou de Joey, je ne veux pas que tu restes seule avec cette folle.

— Je ne peux pas laisser le gosse à sa merci, je veux savoir comment il va. Et si elle...

Rien qu'à ce idée horrible, j'en eus la nausée. Et si elle abusait de lui de la même manière qu'elle avait fait avec Cole ? Ce petit garçon n'opposerait aucune résistance. Leur nouvelle gouvernante ne travaillerait que pendant la semaine, je me devais d'être avec lui pendant les week-ends. Je ne pouvais pas le laisser à sa merci, Cole ne me le pardonnerait jamais, tout comme moi.

— Alors j'irai faire le baby-sitting avec toi. Je ne veux pas que tu répliques, reprit-il en voyant que c'était ce que je m'apprêtais à faire, je ne te laisserai pas retourner dans cette maison seule, Olivia. Il en est hors de question.

— Je ne veux pas qu'elle s'approche de toi non plus, j'ai vu comment elle te regardait, Alex. Et ça me fait peur. Je ne veux pas que tu te retrouves dans une situation similaire à celle de Cole.

— Je suis un mec qui en a tué un autre dans le but de défendre sa sœur, tout le monde le sait, même si toi et moi connaissons la vérité. Elle ne tentera rien, c'est une lâche. Elle s'en est prise à Cole parce qu'elle connaissait ses faiblesses et qu'elle les a exploités.

— Je suis ta faiblesse, lui rappelai-je.

— Non, tu es ma force, certifia-t-il en fermant les yeux. Je ne veux pas que tu t'inquiètes pour moi, Olivia. Si ton plan marche et que Cole revient, il faudra trouver un moyen pour nous débarrasser de cette bonne femme avant qu'un nouvel innocent ne perde la vie.

Je réprimai un frisson et il déposa un baiser sur mon front. Sentir ce tendre contact m'avait tellement manqué. J'ignorais ce qui le tracassait, mais j'étais certaine qu'il n'était pas seulement venu me parler de Cole, il y avait autre chose, je le sentais.

Cependant, nous restâmes en silence pendant quelques instants, le temps de digérer ce que nous venions à peine de réaliser. Nous devrions en parler à Ivy, Jake et Eli, mais peut-être faudrait-il que j'attende de voir si Cole mordait à l'hameçon. En attendant, j'allais être plus prudente en ce qui concernait cette sale folle.

— J'ai quelque chose à te dire, Liv et ça ne va pas te plaire, soupira-t-il en se redressant.

Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, il enchaîna.

— Lorsque j'ai failli mourir en prison, toute ma vie a défilé devant mes yeux et je me suis rendu compte que j'ignorais qui j'étais, m'expliqua-t-il. Et plus tard, en vidant la chambre de la pool-house où séjournait maman pour m'y installer, j'ai trouvé des lettres envoyées par notre père lorsqu'il était en prison, à l'époque, maman devait être enceinte de nous. Elles datent de quelques mois avant notre naissance, avant qu'elle ne quitte la Floride et laisse son passé derrière elle. J'ai engagé un détective privé avec l'argent des indemnisations et je l'ai retrouvé.

Mon cerveau essayait d'assimiler toute cette information, mais j'étais complètement perdue.

— Il s'appelle Javier Cortés, a quarante ans et vit à Cape Coral. Il vend des voitures d'occasion dans un concessionnaire à son nom, a divorcé il y a sept ans et a un môme de dix ans.

Je me figeai, en comprenant également son étrange comportement depuis des semaines. Alors, c'était lié à ça ? Au fait qu'il ait voulu retrouver notre géniteur et que vraisemblablement, il s'en voulait et qu'il ne savait pas comment me l'annoncer ?

Je fus soulagée que ce ne soit que ça, j'avais craint le pire. Je m'étais imaginée plein de scénarios catastrophes, alors que celui qu'il me dépeignait n'en était pas un.

— Tu n'as rien à dire ?

— Que veux-tu que je te dise ? soupirai-je. C'est bien, tu sais comment il s'appelle, à quoi il ressemble et comment est sa vie, mais après ?

C'était quoi le prochain pas ? Qu'est-ce qu'il désirait maintenant qu'il savait tout ça ?

— Je veux le rencontrer, et je veux que tu viennes avec moi.

— Non, répondis-je sans aucune hésitation.

Contrairement à lui, jamais je n'avais ressenti sa curiosité quant à l'homme qui nous avait engendré. Il ne m'intéressait pas le moins du monde, mais si lui voulait le rencontrer, ce ne serait pas moi qui l'en empêcherait.

— Il nous a abandonnés, Alex, c'est tout sauf un mec bien.

— Tu n'as pas lu les lettres, Olivia, moi si. Il aimait maman, il a commis des erreurs, mais je doute beaucoup qu'il ait jamais su notre existence. Il lui demandait de l'attendre, qu'il se rachèterait une conduite et deviendrait un homme respectable, mais elle est partie.

— Sans doute parce qu'elle savait qu'il ne changerait jamais vraiment, la défendis-je.

— Et pourtant, il l'a fait. Une fois sa peine purgée, il n'a plus jamais eu des soucis avec la justice. Il a son business, paie ses impôts, c'est un type comme un autre.

Mais que faire, je ne voulais rien savoir de lui, ça ne m'intéressait pas. Maman avait tout donné pour nous, j'aurais l'impression de la trahir si j'allais voir ce type dans son dos. Ce n'était pas juste et Alex le savait, sinon, il ne serait jamais venu demander ma bénédiction.

— S'il te plait, réfléchis-y au moins, d'accord ?

J'allais répliquer, mais me ravissai, et après avoir lâché un long, très long soupir, je finis par hocher la tête, complètement résignée.

Il sortit un petit tas de lettres de sa poche de jogging et les posa sur la table, avant de me dire :

— Lis-les, je suis certaine qu'elles te plairont. Cache-les afin que maman ne les trouve pas.

Puis il retourna à l'intérieur de la maison, me laissant seule. Seule avec mes pensées, mes doutes et interrogations.

Si Piper avait fait une telle atrocité, j'avais très mal évalué son degré de folie et me rendais compte qu'avec cette tactique pour faire rappliquer Cole, j'avais peut-être mis ma vie et celle de ma famille en danger. 

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Enfin ! Olivia a enfin compris que derrière le "suicide" de Ronnie se cache Piper. Elle a eu besoin d'un moment, mais finalement, elle a reussi à trouver. Désormais, il ne faut plus que le témoignage de Cole et quelques preuves pour démontrer son hypothèse, qui est plus que véridique dans ce cas. 

Cole mordra-t-il à l'hameçon ? 

Bref, je tiens à annoncer également qu'il n'y aura pas de nouvelles publications pendant deux semaines, tout comme pour Paradis Retrouvé, je tiens à prendre de l'avance et vu que je n'ai pas fait de pauses en été, je le fais maintenant. Ainsi le prochain chapitre sera publié le vendredi 2 octobre

Bon week-end ! 

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