Chapitre 12 - Olivia (Tome 2)

Le vendredi, le dernier jour de la semaine pour les cours et le boulot.

En accédant à être moins payée, j'avais réussi à négocier mes week-ends avec Mr Reeves. Au début, vu que j'étais nouvelle, je m'étais pliée aux règles, mais désormais, je lui avais dit que j'avais besoin de mes deux jours de repos dans la semaine pour pouvoir travailler mes cours, qu'après tout j'étais désormais en dernière année et qu'il me fallait être plus appliquée. Bien évidemment, ce n'était pas pour une telle raison que je demandais mes week-ends, mais il avait parfaitement gobé mon excuse.

Après tout, j'avais été pistonnée par Piper elle-même, donc, même s'il le voulait, j'avais des doutes quant au fait qu'il puisse me virer sans se faire remonter les brettelles par cette sale garce. Si un jour je me voyais renvoyée de mon poste, c'était parce qu'elle l'aurait décidé et personne d'autre. Mais je partirais sans aucun doute avant que l'on ne me vire, j'attendais simplement le bon moment et ce dernier n'était pas encore arrivé. Ce dont j'étais certaine, c'était que je voulais écourter le temps passé ici le plus possible.

Une fois dans les vestiaires, je me dépêchai de me changer afin de ne pas rater mon bus, sinon, je me verrais dans l'obligation de prendre un taxi.

Avec les autres filles du boulot, je n'entamai aucune relation. Au début, lorsque j'avais commencé, je les trouvais sympas, mais depuis que Ronnie n'était plus là et qu'elles s'amusaient à colporter des ragots à son égard, j'avais cessé de leur parler. Ce n'étaient rien d'autre que des vipères et j'espérais qu'elles se mordraient la langue pour s'empoisonner avec leur propre venin.

Elles me regardèrent à tour de rôle et commencèrent à murmurer, puis à ricaner bêtement, mais je les ignorais. J'avais déjà dû faire face à des commérages et franchement, je m'en cognais royalement. Désormais, elles devaient avoir une dent contre moi car quelques semaines plus tôt, n'en pouvant plus de les entendre déblatérer au sujet de la mort de Veronica et de son passé « trouble », je leur avais dit sans aucun ménagement de la boucler.

Elles finirent de se changer avant moi et partirent, sans dire au revoir ni rien de similaire. Tant mieux, je n'avais pas envie de faire semblant, surtout avec des gens qui n'en valaient pas la peine.

J'ouvris mon casier et sortis mes vêtements, afin de retirer mon uniforme et le ranger à l'intérieur. Je n'avais qu'une seule hâte : rentrer à la maison et déconnecter complètement pour ce qui restait de journée.

— Olivia, dit une voix chétive derrière moi.

En me retournant, je me rendis compte qu'il s'agissait d'Anita. Elle travaillait ici depuis bien avant mon arrivée et était l'une de celles qui avait colporté des ragots sur Ronnie, alors sa petite voix de gamine innocente, elle pouvait la garder pour quelqu'un d'autre, parce que sur moi, ça ne marchait pas.

— Qu'est-ce que tu veux ? ronchonnai-je en enfilant mon t-shirt et en m'asseyant pour mettre mes converses.

— Il faut que je te parle.

— Eh bien, tu as jusqu'à ce que j'ai fini de m'habiller, ensuite, je me casse.

J'étais consciente d'être froide envers elle, mais après ce qu'elle avait fait, elle n'en méritait pas moins.

La jolie rousse aux yeux chocolat s'assit sur le banc à côté de moi, l'air nerveux. Je relevai le regard un instant et la fixai. Que pouvait-elle bien vouloir me dire ? Depuis que j'étais arrivée au country club, elle m'avait tout au plus adressé la parole deux fois et toujours pour me donner un ordre.

— J'ai réfléchi à ce que tu as dit l'autre jour.

— Comme quoi vous étiez des sales garces qui racontaient des conneries sur quelqu'un qui ne pouvait pas se défendre ? lui rappelai-je, exprès.

Elle hocha la tête puis la baissa, l'air honteux. Tant mieux, parce que ce qu'elle et les deux autres avaient fait pendant des semaines était vraiment dégueulasse. Je me demandais sérieusement comment on pouvait avoir aussi peu d'empathie. C'était l'une de leurs collègues qui était décédée, enfin ! Elles la connaissaient, elles l'avaient côtoyée pendant des journées entières.

— J'étais de service le jour où elle s'est donné la mort.

Je serrai les mâchoires. Franchement, même s'il n'y avait que cette explication-là, car c'était l'évidence, j'y croyais de moins en moins, surtout après tout ce qu'Elijah m'avait raconté d'elle. Elle s'était battue contre son addiction, contre ses démons, pourquoi se foutre en l'air alors qu'elle avait déjà parcouru une grande partie du chemin ? Plus j'y repensais et moins ça avait de sens.

— Et alors ?

— Tu as bien dit qu'elle ne ferait jamais une chose pareille, non ?

Peut-être en avais-je trop dit sans être certaine de rien, mais il fallait dire qu'elles m'avaient mis drôlement en colère. Cependant, pourquoi c'était justement cette partie de mon discours qui semblait l'avoir travaillée ?

— Pourquoi ?

— Parce que quelqu'un est venu la chercher ce soir-là.

Je fronçai les sourcils. C'était impossible, elle devait se tromper par rapport à un autre jour. C'était toujours Cole qui la ramenait chez elle, or cette fois-là, il était avec moi sur la colline. Il allait la retrouver après m'avoir déposé à Eastridge Hills pour aller à cette fête qu'un gars du lycée d'Elijah organisait, voilà pourquoi il n'était pas allé la chercher au country club. Elle avait pris le bus.

— Tu dois confondre, c'était Cole qui venait la chercher et ce jour-là, il ne l'a pas fait.

Elle m'observa pendant un instant, l'air méfiant, mais elle ne me demanda pas pourquoi je semblais en être aussi sûre.

— Je connais la voiture de ce garçon et il ne s'agissait pas de lui.

Mon cœur rata un battement et je retins ma respiration.

— Elle a paru surprise, mais elle est quand même montée dans la voiture. Elle semblait connaître la personne.

— Tu en es certaine ?

— Complètement, je lui avais proposé de la ramener et en sortant, une voiture a klaxonné puis la personne à l'intérieur lui a fait signe d'approcher. Elle était surprise, mais ça ne l'a pas empêché de grimper.

Ça me surprenait vraiment, je savais que Ronnie faisait vraiment attention. Elle ne serait pas montée dans le véhicule de n'importe qui, à part si elle connaissait la personne bien entendu. Et si cette personne lui avait fait quelque chose ? Cela aurait pu expliquer son suicide, ou alors... et si cette personne l'avait tuée et camouflé le meurtre en suicide ? Non, c'était beaucoup trop tordu. Tout d'abord, pourquoi vouloir l'assassiner ? Ça n'avait pas de sens. À moins que son ancien mac l'ait retrouvée, mais dans ce cas, elle ne serait pas montée dans la voiture, elle aurait fui, j'en étais certaine.

— Le conducteur, était-ce une femme ou un homme ?

— Je l'ignore, je n'étais pas assez près pour les apercevoir.

— Tu te souviens du modèle de la voiture ? La couleur ?

— Il s'agissait d'une Lexus argentée et à ce que je sache, aucun client ne conduit une telle voiture.

Je poussai un long soupir, étant dans le flou plus que jamais. C'était quand même dingue, cette nouvelle information venait chambouler tout ce que j'avais essayé de me persuader ces derniers mois. Peut-être que ma première hypothèse n'était pas aussi faussée après tout. Il fallait que j'en parle à Elijah, il saurait peut-être quoi faire, parce que personnellement, je n'en avais aucune idée.

— Merci pour les renseignements, Anita, répondis-je après quelques instants de réflexion.

— Je me suis dit que ça pourrait t'intéresser.

Elle se leva et sortit des vestiaires, me laissant seule face à mes pensées qui allaient dans tous les sens. Je me dépêchais de finir d'enfiler mes chaussures, pour finalement partir du country club en direction de l'arrêt de bus, tout en priant pour ne pas avoir raté ce dernier.

J'envoyai également un message à Eli, où je lui disais tout simplement qu'il fallait qu'on parle. Il était hors de question que je lui balance ce qu'Anita m'avait appris par écrit. Nous devions nous voir.

***

Je descendis du bus, l'esprit complètement ailleurs.

Le service de sécurité du country club effaçait la mémoire des caméras tous les mois, par conséquent, ce n'était même pas la peine d'aller leur demander s'ils l'avaient encore, d'ailleurs, même s'ils l'avaient, ils ne me la montreraient pas.

Qu'est-ce que j'espérais trouver ? Je n'en savais rien, mais cette Lexus ne s'était pas conduite toute seule et je voulais voir le visage de celui ou celle qui se trouvait au volant. Se pouvait-il que le motel ait des caméras de surveillance ? Cela était fort possible, mais on revenait au même problème : le proprio n'allait pas me les montrer bien gentiment si je le lui demandais. Pour ce genre de choses, il fallait un mandat, j'avais vu suffisamment de séries policières pour le savoir. À moins... qu'il ne voit aucun problème à coopérer.

Je secouai la tête, toujours aussi perdue.

Arrivée à Eastridge Hills, je remontai la rue ainsi que la pente qui me mènerait jusqu'au manoir. En consultant mon portable, je me rendis compte qu'Elijah ne m'avait toujours pas répondue. Peut-être était-il avec son frère ou encore avec un ami, généralement, il était relativement rapide pour répondre à mes messages. Il le faisait d'ailleurs la plupart du temps dans la seconde.

Ce fut alors qu'à quelques pas de la maison, je remarquai Alex un peu plus loin en train de discuter bien tranquillement avec cette peste d'Amber. Ils semblaient plaisanter, d'ailleurs mon frère avait un sourire énorme qui arborait sur sa face de crétin et la cousine d'Aiden le draguait ouvertement. J'arrivais à le deviner à cause de la façon dont elle se tenait : mains derrière le dos pour bien montrer son buste et regardant mon jumeau avec des yeux de merlan frit. Cette fille n'était vraiment pas croyable ! Elle se voyait visiblement à draguer tout garçon habitant chez les Coleman.

Mais le pire, ce qui m'énerva le plus, ce fut qu'Alex resta là, à discuter avec elle, la contemplant comme s'il allait la bouffer. Bon sang, j'ignorais qu'il avait un si mauvais goût en affaire de femmes. Je lui avais pourtant parlé à de maintes reprises de cette garce, mais il n'en avait visiblement rien eu à foutre. Il se laissait embobiner par une paire de seins et des lèvres pulpeuses. Pourquoi aurais-je pensé que mon frangin serait différent des autres mecs ?

En tout cas, c'était l'une des rares fois ces dernières semaines où je le voyais sourire comme il le faisait devant elle, et ça, ça me mit hors de moi.

J'avais vraiment envie de me pointer à côté de lui et lui demander ce qu'il foutait, mais ça me ferait tout simplement passer pour une petite sœur jalouse et c'était la dernière chose dont j'avais envie. Je parlerais avec lui lorsqu'il rentrerait.

Je continuai d'avancer et il me remarqua enfin, mais la seule chose qu'il fit, ce fut de serrer les mâchoires et de détourner rapidement le regard. Il devait déjà se douter que j'allais lui en toucher deux mots. C'était vraiment dingue, je prenais ce genre de comportement comme un coup poignard dans le dos, c'était comme si après tout ce que Jake lui avait raconté sur Ivy, il se mettait à la draguer ouvertement. Mais à croire qu'il était plus loyal envers son ami qu'envers moi.

Waouh ! Liv, arrête un peu ! me dit ma conscience.

Et elle avait parfaitement raison, mais je ne pouvais pas m'empêcher de lui en vouloir. Je détestais Amber, elle m'était tout simplement insupportable et il le savait ! Il y avait plein de filles au lycée, pourquoi devait-il se rabattre sur elle ? Je ne comprenais pas, mais en fin de comptes, ça collait bien avec la personnalité de mon frère : il faisait toujours le contraire de ce qu'on attendait de lui. Ça ne devrait même plus m'étonner maintenant.

Une fois rentrée à la pool-house, je me débarrassai de mes affaires dans ma chambre et me changeai pour être plus à l'aise. Ceci fait, je me dirigeai vers le salon et m'assis sur le canapé, en attendant que mon jumeau rentre. Je ne comprenais vraiment pas son comportement des dernières semaines, il me repoussait comme jamais il ne l'avait fait auparavant. Avait-il de la rancœur à mon égard à cause de tout ce dont il avait dû faire face par ma faute ? Était-ce donc ça ?

Je savais que je devais parler à Jake, mais je ne m'en voyais vraiment pas la force. Plus j'y songeais et plus je me rendais compte que c'était une idée horrible. Ma mère avait beau dire ce qu'elle voulait, celle qui devrait assumer les conséquences de cette demande ce serait moi. D'un côté Alex m'en voudrait et d'un autre, ce serait Jake, je le condamnerais aussi à être tout seul. Alors non, je refusais catégoriquement de faire quelque chose comme ça.

Au bout de quelques minutes, la porte d'entrée s'ouvrit et Alex entra. Il se tourna vers moi, me fixa et sans ne rien dire, se dirigea vers sa chambre, avant de claquer la porte.

D'abord abasourdie, puis ensuite en colère, je me levai et pénétrai dans sa tanière sans même prendre la peine de toquer. Il était sérieusement en train de me gonfler avec son sale comportement !

— Je peux savoir quel est ton problème ? m'exclamai-je.

Il enleva son t-shirt tout plein de sueur et le jeta par terre, avant d'aller vers sa commode, ouvrir un tiroir et en sortir un tout propre.

— Ce serait plutôt à moi de te poser cette question, non ? Frappe avant d'entrer dans ma chambre, combien de fois vais-je devoir te le répéter ?

Je levai les yeux au plafond. Franchement, lui il faisait pareil, il entrait dans ma chambre sans y avoir été invité au préalable, donc il pouvait bien arrêter de la ramener.

— Qu'est-ce que tu faisais avec Amber ?

— On baisait, tu as bien vu, non ? ironisa-t-il.

D'accord, il était sur la défensive, ce qui voulait dire qu'il n'allait vraiment pas en démordre. Il ne me dirait absolument rien. En gros, sa réponse, c'était une manière dissimulée de me dire « Va te faire voir, Olivia ».

— Je suis sérieuse, Alejandro, pourquoi tu lui parles ? Tu sais bien que je ne peux pas la saquer !

— Oh et parce que madame ne supporte pas quelqu'un je dois par conséquent en faire de même ? Grandi un peu, tu veux ?

— C'est une véritable peste, elle a vraiment un mauvais fond !

— La seule qui a un comportement de peste en cet instant, c'est toi.

Il me fixa de son air le plus froid et je soutins son regard. Vraiment, il était en train de défendre Amber ?

— On ne faisait que discuter, alors arrête avec ta petite crise de jalousie, parce que tu me gonfles.

— Ma petite crise de jalousie ? m'offusquai-je. Je suis loin d'être jalouse, fais ce que tu veux, je te mets juste en garde.

— Parce que tu crois sérieusement que j'ai besoin de ton aide ? rétorqua-t-il, de plus en plus cinglant. Occupe-toi de ta vie et je m'occuperai de la mienne.

Sa dernière phrase eut l'effet d'une baffe sur moi. Vraiment ? C'était ainsi qu'il pensait désormais ? Mais bon sang ! Que lui avais-je donc fait pour qu'il soit devenu aussi exécrable avec moi ?

— Que je veuille me la taper ou encore ne rien savoir à son propos, tu n'as pas ton mot à dire, Olivia, poursuivit-il. Alors fais-moi une faveur et arrête de te mêler de ma vie, je suis suffisamment grand pour prendre mes propres décisions. Je n'ai pas besoin de toi.

Mon cœur se serra à l'extrême dans ma poitrine et j'eus vraiment mal. On s'était déjà pris la tête par le passé, mais là il venait carrément de dépasser les bornes. J'ignorais quel était son foutu problème, mais il n'avait pas besoin de s'en prendre à moi pour se défouler. Moi aussi j'avais mes soucis, mes angoisses, mais jamais je ne m'étais montrée méchante envers lui. S'il croyait que parce qu'il m'avait évité la prison il pouvait me parler comme ça, il avait tout faux.

— Sans moi, tu serais encore en taule, lui rappelai-je.

J'avais tout fait pour le sortir de là, je ne lui demandais pas de me remercier, ce n'était pas le but, mais j'étais certaine de ne pas mériter ce traitement qu'il m'infligeait en ce moment même.

Il me lança un regard mauvais, pleine de rancœur et dit :

— Sans toi, je n'y serais jamais allé.

Je cessai de respirer pendant quelques instants, le temps que mon cerveau analyse l'information. Il n'avait pas osé, non ? Il venait vraiment de façon détournée de souhaiter que je n'existe pas ?

Il sembla se rendre compte de ce qu'il venait de dire, alors il écarquilla les yeux avant de fermer les paupières.

Débout en plein milieu de sa chambre, à quelques pas de lui, mes larmes luttaient pour sortir de mes lacrymaux, en même temps qu'une colère noire s'emparait de moi. Des sentiments contradictoires me submergèrent complètement, je devais lutter contre la peine qu'il me faisait et l'envie que j'avais de le frapper.

— Liv, soupira-t-il. Je...

Mais plus aucun mot ne sortit de sa bouche, il se contenta de me contempler, sans ne rien dire et là, j'explosai vraiment, car je savais qu'il ne s'excuserait pas pour l'horreur qu'il venait à peine de dire. Ça avait toujours été ainsi avec lui, il n'assumait jamais ses torts et là, j'en avais marre moi aussi.

— Va te faire foutre, Alex ! Fait ce que tu veux avec cette garce, je m'en cogne royalement !

Puis je sortis de sa chambre en faisant claquer violemment la porte de sa chambre avant de m'engouffrer dans la mienne et la fermer à double tour.

Appuyée contre le battant, je posai une main sur ma bouche afin d'atténuer le son du sanglot qui risquait de s'échapper d'un moment à l'autre. Ainsi, fatiguée physiquement et mentalement, je me couchai sur mon lit, avant de m'endormir, pleine de rancœur envers mon frère.

***

Un léger bourdonnement me tira de mon sommeil.

Déboussolée, je regardai la lumière de la lune filtrer à travers la fenêtre, pour finalement, remarquer qu'il était près de minuit et que ce bruit agaçant n'était ni plus ni moins que celui de mon téléphone portable.

Je frottai mes yeux afin de me réveiller un minimum et vis que l'appel provenait d'un numéro masqué. Ça me parut vraiment étrange, étant donné que je ne donnais mon portable à personne.

Cependant et sans trop savoir pourquoi, je décrochai au bout de ce qui sembla être la cinquième tonalité.

— Allô ?

Ma voix était terriblement rauque, à croire que j'avais fumé comme un camionneur avant d'aller dormir, mais je me souvins que j'avais quand même pas mal pleuré avant de réussir à fermer l'œil.

Personne ne me répondit, je n'entendis qu'une légère respiration.

— Allô ? Il y a quelqu'un ?

Toujours pas de réponse, mais je perçus quelque chose d'autre au loin. Cela ressemblait au bruit des vagues, rompant sur le rivage. Alors, la seule chose qui me passa par l'esprit commença à faire battre mon cœur la chamade et tous les muscles de mon corps se tendirent, en alerte.

— Cole, c'est toi ?

Bien évidemment, je n'aurais aucune réponse. J'ignorais si c'était lui à l'autre bout du fil et qui appelait tout simplement pour entendre ma voix, dans tous les cas, c'était ce que je voulais croire, que c'était lui et personne d'autre. Je désirais lui parler, lui dire à quel point il me manquait et que je n'arrêtais pas de penser à lui. Que je n'avais pas baissé les bras et que je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour le retrouver.

— Tu me manques, murmurai-je alors que ma voix se brisait à chaque mot que je prononçais.

Je n'y arrivais pas, mon cœur me faisait atrocement souffrir et ma gorge se serrait à chaque fois que je voulais parler. J'avais terriblement envie d'entendre le son de sa voix, parfois, j'avais l'impression de l'oublier, qu'elle s'évanouissait dans mes souvenirs avec le temps, alors que ça ne faisait que quelques mois.

— J'espère de tout cœur que tu vas bien, finis-je par dire.

Je continuai à entendre cette légère respiration ainsi que le son des vagues. Si c'était lui et pas une blague de mauvais goût d'un petit con qui n'avait rien de mieux à faire de ses nuits, cela voulait dire qu'il se trouvait près de la côte.

— J'ai terriblement envie d'entendre ta voix.

Mais toujours pas de réponse, j'avais l'impression de parler dans le vide, même si j'étais certaine que quelqu'un m'écoutait à l'autre bout du fil.

— Je t'aime, déclarai-je, mais à ce moment-là, la communication coupa.

Je contemplai l'écran de mon téléphone, l'air ailleurs et ne sachant pas vraiment quoi penser de cet appel. Il pouvait s'agir de Cole, comme de n'importe quel maniaque ayant envie de s'amuser en dérangeant les autres, mais quelque chose au fond de moi me disait qu'il s'agissait bel et bien de lui. Je n'avais pas de preuves, c'était simplement mon instinct et je voulais y croire, car cela voudrait dire que j'avais vu juste en lisant sa lettre : tout était faux.

************************************ 

Hey ! J'espère que vous allez bien ! 

Alors ? Vous pensez que c'était Cole derrière ce mystérieux coup de fil ? Ou tout simplement une blague de la part d'un ado ennuyé chez lui ? Puis du côté de Ronnie, quelqu'un est venu la chercher ce fameux soir... qui est-ce que cela aurait pu être?  

Les choses avec Alex sont vraiment très tendues, il se braque pour un rien et le problème, c'est qu'il est très orgueilleux, mais ça, ce n'est pas nouveau, il a toujours été comme ça. Olivia est assez ressemblante, mais contrairement à lui, elle sait admettre lorsqu'elle va trop loin. 

Enfin bref, j'espère que ce chapitre vous a plu et on se retrouve vite la semaine prochaine pour la suite ! 

Bon week-end ! 

Tamar 

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