Chapitre 2 : Sam ✔︎
Aujourd'hui, à la sortie, je la vois.
Elle papote avec ses amies, comme toutes adolescentes le feraient. Pourtant, je perçois une grâce en elle qu'aucune autre fille ne pourra jamais avoir.
Ses longues boucles brunes soulevées par le vent ne la rendent pas moins magnifique, tandis que sa robe noire fait des plis, et épouse parfaitement ses formes. Elle tourne soudainement la tête vers moi, et me fixe.
Nos yeux se rencontrent, et le bleu clair de ses yeux me donne des frissons. Nous sommes transportés dans une autre dimension. Comme s'il n'y avait plus que nous deux. Je ne fais plus attention au reste.
Puis, elle rompt subitement le contact, et tourne la tête vers une de ses amies qui semble lui dire quelque chose, et je peux percevoir ses joues rosir. De quoi discute-t-elle ? J'aimerais tellement me joindre à la conversation, et partager ses sourires. Malheureusement cela n'arrivera jamais.
J'aurais tellement voulu que ce petit moment dure pour l'éternité. Nous avions une sorte de connexion visuelle que je ne pourrai avoir avec personne d'autre.
Je continue de l'admirer. Je ne m'en lasserai jamais.
— Hey, mec ! Qu'est-ce que tu fais ? me demanda un de mes amis, tout en essayant de regarder dans la direction dans laquelle j'étais captivé.
— Heu... Rien, bredouillai-je, en essayant de cacher mes sentiments.
— Tu regardais encore Lia ? insista-t-il.
— Non pas du tout ! protestai-je, sentant mes joues chauffer un peu.
— Elle est belle hein ? J'aimerais bien être son petit-ami, ou ne serait-ce que son pote pour pouvoir la contempler tout le temps, expliqua mon ami.
— HEIN ?!
Non, mon ami ne peut pas devenir son petit-ami. Je ne laisserai jamais faire. Elle est à moi, et moi seul.
Mon ami arqua un sourcil, surpris par ma réaction.
— Enfin, je veux dire, oui elle est belle, mais tu ne peux pas sortir avec elle, me rattrapai-je.
Enfin, je croyais me rattraper. Parce que là, je venais de m'enfouir encore plus dans mes problèmes.
— Ah oui ? Et pourquoi ? me demanda-t-il, avec un sourire malicieux.
— Mec t'es lourd ! Elle ne s'intéressera jamais à toi ok ? On est pas du tout son genre, ça je te l'assures, lâchai-je, en serrant les poings pour ne pas le frapper.
Et je venais encore de faire une énorme bourde. Merde. Puis, mon regard se reposa sur elle.
Oui, je ne suis pas du tout son style. Elle n'aime pas les mauvais garçons, elle me l'avait dit autrefois. Elle les trouvait superficiels, stupides, et malveillants.
— Et comment tu sais ça ? continua mon ami, me sortant encore de ma contemplation.
Je soufflai bruyamment, histoire de lui montrer mon agacement, mais il ne décrocha pas.
— J'attends, insista-t-il.
— Bon, on a été amis il y a quelques années. C'est bon, t'es content ? dis-je, irrité.
Ce n'est qu'une partie de la vérité, et je ne voulais révéler cela à personne. Mais il n'a pas arrêté d'insister et j'ai été obligé de lui dire. J'espère juste qu'il sait garder sa langue dans sa poche, et que cela ne se répandra pas trop.
Elle ne supporterait pas d'être au centre de l'attention. Elle m'avait clairement dit que c'était son pire cauchemar, sa phobie même.
— Et vous ne l'êtes plus ? demanda-t-il encore.
Cette fois-ci, c'en était trop. Je ne pouvais pas lui en dire plus. Jamais. Ce qu'il s'est passé restera uniquement entre elle et moi.
Je m'éloignai énervé. Puis, je la vis se détacher de son groupe d'amies pour prendre la direction de chez elle. Elle était seule, son sac sur le dos, et dos à moi. Je l'observai. J'aurais tellement aimé l'accompagner, parler avec elle, ré-entendre sa voix s'adressant à la mienne.
Mais non.
Au lycée, je la croise tout le temps.
Cette fille brune, aux yeux aussi clairs que le bleu du ciel.
Elle répand la gentillesse autour d'elle. Elle est intelligente, délicate, et je pourrai continuer encore longtemps. La liste en est bien longue. Ah, et elle est vraiment sublime.
Lia.
Elle a l'air de se sentir à peu près à l'aise au lycée. Je me souviens qu'elle m'avait confié autrefois que ce n'était pas trop le cas avant.
Elle était vraiment timide, et j'étais un de ses seuls amis avant. Nous étions bien plus que de simples amis. Nous étions bien plus proches que cela.
Nos mères étants amies elles-aussi, nous nous voyions souvent, et nous avions tissé un lien plus que spécial. Nous étions comme de la même famille. Il faut dire qu'actuellement nous avons une relation un peu... Compliquée.
J'aimerais lui parler de nouveau. Savoir comment elle va, ce qu'elle fait... Mais c'est impossible. À cause de ça.
Je ne sais pas pourquoi, mais dès que l'envie de lui parler me vient, elle est tout de suite accompagnée de terreur et de honte. J'ai alors un mal de ventre insupportable, qui m'empêche de faire quoi que ce soit.
L'incident me revient toujours en mémoire.
Lors de ce fameux incident, elle avait l'air si gênée, et je n'ai pas su quoi répondre. J'ai alors choisi la plus lâche des options :
Fuir.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top