Chapitre 1 : Lia ✔︎

L'école était finie.

Je marchais toujours pour rentrer chez moi, n'habitant pas très loin du lycée, mais à chaque fois, je prenais le temps de saluer mes amies devant le lycée avant de partir. Et je le voyais.

Ses cheveux bruns penchant vers le noir virevoltaient dans la brise légère, ses yeux sombres et mystérieux riaient, et sa peau claire ne cessait de m'attirer.

Sam.

C'est un élève de mon lycée. Il était assis sur les barrières du trottoir avec ses amis. Je vis ses lèvres bouger, puis un sourire étirer ses lèvres. De quoi parlait-il ? Je mourrais d'envie de savoir, mais non, c'était impossible.

Lorsque mon regard se posa sur son visage, nos yeux se croisèrent. Mon coeur tambourinait dans ma poitrine. Je posai une main sur ma cage thoracique, histoire de calmer mon petit coeur affolé, mais rien à faire, ce beau brun le mettait dans tous ses états.

Nous restâmes un long moment regards soudés. Mais pourquoi me regardait-il d'ailleurs ? Je ne suis pas digne d'intérêt. Je suis un peu la genre d'intello, timide et coincée de la classe. Jamais quelqu'un comme lui ne me jetterait un regard, mais pourtant c'était bien ce qu'il faisait...

Nous étions comme dans un autre monde, lui et moi. En tout cas, c'était ce que je ressentais à ce moment-là.

Puis, je sentis une main se poser sur mon épaule. Je détournai alors aussitôt le regard, et sentis mes joues rosir malgré moi.

— Qu'est-ce qu'il y a ? me demanda Danaé, une de mes amies, qui s'était rendue compte de mon absence.

— Non, rien, la rassurai-je, en essayant de paraître normale.

Vous me direz : simplement un jeune lambda. Une simple amourette entre lui et moi. Le typique cliché de l'intello et du bad-boy.

Vous me direz aussi que j'ai juste un petit faible pour lui. Vous avez presque tout faux.
C'est bien plus profond que cela...

Je discutai longuement avec mes amies, sans jeter un seul coup d'oeil vers lui, puis m'en allai rapidement quelques minutes plus tard.

***

Je vivais dans une grande et moderne maison. Elle était peinte en noir et blanc à l'extérieur, et en blanc immaculé à l'intérieur.

Nous venions d'emménager il y a quelques années mon père, ma mère et moi dans cette énorme maison que mon père avait faite construire.

J'étais fille unique, et parfois (comme tous les enfants uniques) je me sentais bien seule...

Je n'avais jamais été à plaindre financièrement, mais je n'avais pas non plus de l'argent à jeter par les fenêtres.

À vrai dire, avant de m'installer dans cette énorme maison, j'habitais à une centaine de mètres, dans un petit F4 (c'est le type d'appartement). Je n'ai donc pas eu besoin de changer d'école (dieu merci) et d'amis (c'est déjà difficile pour moi de m'en faire).

Je sortis mes clés, et j'ouvris le petit portillon noir, avant de disparaître à l'intérieur de la cour.

À peine entrée, ma mère vint m'accueillir. Elle est très envahissante, mais on va dire que ça compense le fait que je n'ai pas de frères et soeurs. Je l'aime beaucoup, et nous sommes très proches.

— Ma chérie ça va ? Comment c'était aujourd'hui ? me demanda-t-elle, en m'aidant à enlever mon sac de mes épaules.

— C'était bien Maman. Tu n'as même pas à me le demander, je te le dirais quand quelque chose n'ira pas, ne t'en fais pas, la rassurai-je, exaspérée.

Mais au fond, elle a raison. Je ne suis pas quelqu'un de très extraverti... Je suis même très timide, et je n'aime pas parler de mes problèmes, et de mes sentiments... Même à ma mère.

— Papa n'est pas encore rentré ? lui demandai-je.

— Non, il avait un peu plus de travail aujourd'hui, me répondit-elle.

Vous êtes sûrement en train de vous demander : quel genre de père rentre à 17 heures après le travail ?

Je sais, ce n'est pas très commun, mais mon père ne travaille pas énormément. Du moins, pas tout le temps, mais il arrive des jours où il doit rester au travail jusqu'au moins 23 heures, tellement il est débordé. Sa quantité de travail varie beaucoup, et c'en est parfois agaçant.

Nous discutâmes un peu, ma mère et moi, puis, elle me posa une question. LA question qui fâche pour moi, mais ça, elle n'en sait rien.

— Comment va Sam ? me demanda-t-elle innocemment, tout en me donnant un petit encas.

Je rougis en silence, prit l'encas, et me dirigeai vers l'escalier.

Il faut dire que Sam et moi sommes comme frères et soeurs (et oui, je vous avais dit que c'était tendu entre nous...).

Nos mères sont comme des soeurs elles aussi. Elle sont meilleures amies, et comme toutes les amies qui se respectent, elles se voient souvent, même très souvent.

Et lorsque Sam et moi étions petits, elles nous trimballaient l'une chez l'autre sans arrêt, et c'est comme cela que nous avons sympathisé lui et moi.

Avouez que vous commencez à comprendre quand je vous dis que c'est compliqué entre nous...

— Il a l'air d'aller bien... Maman, je t'ai déjà dit que je n'étais plus dans son entourage..., rétorquai-je avant de commencer à monter les marches pour aller dans ma chambre.

— Mais pourquoi ? Vous avez le même âge, et vous vous ressemblez tellement... Vous avez le même caractère je veux dire. Je suis sûre que vous seriez rapidement devenus meilleurs amis..., dit-elle.

Elle marqua un temps de pause. Je sentais la connerie venir, aussi me dépêchai-je de gravir les marches.

— Tu sais, il pourrait même être ton mari, ajouta-t-elle comme un cheveu sur la soupe.

Bien que je fus arrivée en haut, sa dernière phrase ne m'avait pas échappé. Je sentis mon corps chauffer, mes joues rosir encore plus, et j'étais à cet instant-ci contente que ma mère ne me voyait plus. J'essayai d'oublier ce qu'elle venait de dire, et m'enfermai dans ma chambre.

Ma mère est très gênante quand elle s'y met. Je ne sais pas si toutes les mère sont de la sorte, mais j'ai l'impression que ma mère l'est plus que toutes les autres.

Je m'allongeai sur mon lit, et repensai au passé. Je suis quelqu'un de très nostalgique...

Aussi, ce qui s'est passé entre LUI et moi m'a énormément marquée.


⚬⚬⚬

J'étais assise sur un banc de l'école de primaire. Je parlais tranquillement avec mes amies. Soudain, une me lança :

— Dis, t'es amoureuse de qui, toi ? demanda-t-elle.

— Moi ? De personne, bredouillai-je, en rougissant.

Je ne voulais pas partager mes sentiments comme elles le faisaient. Je n'ai jamais été quelqu'un qui parlait ouvertement de ses sentiments à qui voulait l'entendre...

— Mais si ! Je suis sûre que t'aimes quelqu'un ! insista une autre, assez fort que quelques têtes se retournent.

— Mais non ! Je vous jure ! répliquais-je, à voix basse, en essayant d'être la plus crédible possible.

Je ne voulais pas en parler. J'avais déjà moi-même du mal avec mes sentiments, s'il faut en plus que j'en parle... Cela allait m'attirer des problème je le sentais.

— On te lâchera pas tant que tu nous aura pas dit qui c'est ! continua celle qui avait lancé la discussion.

Comprenant qu'il était inutile de résister, je cédai.

— Bon...

⚬⚬⚬


Je remuai sur mon lit, et sentis des larmes rouler le long de mes joues. Je les essuyai rapidement, de peur que ma mère débarque, et me demande de quoi il s'agissait.

Je suis si pathétique !

Je pleurais car c'était à partir de là que tout avait dérapé. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top