...une Forêt Blanche
Le chant mélodieux du peu d'oiseaux restant après la migration vers des endroits plus chauds. Le bruit du vent traversant les arbres creux. L'eau de la cascade plongeant gracieusement dans le lac. Les ours cherchant un endroit sûr où hiberner. Les écureuils qui montent et redescendent de leurs arbres pour finir leur approvisionnement en nourriture. Le magnifique ruisseau ruisselant tout le long de la forêt ne s'arrêtant jamais de peur de se glacer. Les petits poissons sautant de temps à autre pour une raison que j'ignore. Les loups traversant la forêt blanche à la recherche d'une proie.
J'admire et écoute tout cela en hiver, buvant mon chocolat chaud, dans mon petit chalet.
Cette forêt enneigée est splendide, admirable, un vrai chef-d'oeuvre. Après avoir passé les trois-quarts de l'année dans cet endroit pollué, au son affreux des klaxons et des foules de personnes criant, bousculant et ne connaissant guère la politesse, revenir ici dans mon chalet, loin de toute cette atrocité, est un vrai bonheur.
Sentez-vous cette douce odeur de feu de bois envahir la pièce ? Ou bien cette sensation que procure votre café, thé ou chocolat chaud après être sortie dans cette forêt glacée ?
N'aimeriez-vous pas regarder cette belle forêt à la couverture blanche et ses animaux menant leur vie sans se préoccuper de vous ?
Entrer ce chalet est comme entrer dans un conte que vous ne faisiez que lire. Mais une fois sortie du chalet, vous faîtes partie de ce conte, vous n'êtes plus qu'un simple passant. Vous êtes au coeur même de cette histoire.
Le froid que vous ressentirez en sortant n'est pas un froid désagréable et givrant, non. Mais plutôt une douce brise froide et légère vous caressant la peau.
Certains disent qu'être seul est mauvais et désagréable. Mais cette solitude est tout simplement incroyable. Je ne dis pas qu'il faudrait rester seul, non. Je dis seulement que parfois la solitude est loin d'être aussi mauvaise que les autres pourraient le dire.
Imaginez-vous en randonnée, dans cette même forêt, marchant paisiblement, admirant le paysage. Quand soudain, un ours apparait. Vous penserez qu'il vous attaquera, mais cet ours est bien trop occupé à chercher un abri pour vous attaquer.
Dans cet forêt, vous êtes en sécurité.
Se baigner dans une source chaude, sans que personne ne vienne vous déranger. Ne serait-ce pas un vrai bonheur ?
Oublier tous les problèmes de la vie quotidienne, toutes ces personnes vous tappant sur les nerfs. Tout cela en l'espace d'un instant. J'aime cette sensation. Cette sensation de bien-être. Cette sensation de sérénité.
J'aime observer les animaux. J'aime regarder ces ruisseaux. Suivre leur chemin, comme un enfant. J'aime voir les flocons de neige tomber délicatement sur le sol. J'aime le calme qui règne dans cette forêt. J'aime également le son mélodieux de cet orchestre d'hiver.
L'entendez-vous ? Le chant des oiseaux, le ruissellement des ruisseaux, le son des puissantes cascades luttant contre l'hiver et son froid. Vous pouvez l'entendre si vous fermez les yeux.
Cette mélodie est pour moi comme une addiction. Impossible de s'en débarrasser. Quand vous aurez goûté à ce plaisir, vous ne pourrez plus vous en détacher.
Mais, malheureusement, toute histoire a sa fin. Il faudra bien retourner en ville, un jour. Là où les chants d'oiseaux sont inaudibles. Où la pollution et les bâtiment empêchent la neige de tomber et les plantes de pousser. Où nous pouvons à peine distinguer les nuages plus si blancs des nuages de fumés rejetés par les usines. Là où les animaux sont enfermés dans des cages pour l'amusement des autres.
Quitter la forêt est comme quitter un rêve pour entrer dans un cauchemar. Un cauchemar que l'Homme a créé et un rêve que l'Homme a détruit. Espérer chaque jour que jamais cette forêt ne disparaîtra est un rêve fou dans ce monde cruel. Un rêve que j'accomplirai.
J'aime cette forêt et je ne l'abondonnerai pour rien au monde.
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