S'est les mains encombrées d'une barquettes de frites qu'Aya arrive avec un peu plus de retard que prévu au lieu de rendez-vous.

Comme à son habitude cela énerve le jeune homme impatient, accueillant son amie par des insultes qui ne lui font ni chaud ni froid, mais qui l'a font bien rire. Pour le faire taire, elle lui enfonce une frite dans la bouche.

- Cadeau de la maison ! C'est le cuisto qui régale ! affiche-t-elle un grand sourire.

- Qu'est-ce que t'as encore foutu ? soupire-t-il en croisant les bras, d'un air désespéré.

- Rien, j'avais juste pas d'argent, hausse-t-elle innocemment les épaules.

- Tu vas me faire croire qu'il te les a offertes pour tes beaux yeux ? arque-t-il un sourcil, commençant à se douter de ce qu'elle a fait.

- Y a que toi qui craque pour mes yeux, et cet enculé. Lui n'a juste pas eu le choix ! Je suis partie avant même qu'il ne réalise qu'il les avaient posées sur le comptoir ! est-elle toute fière.

Par contre, elle n'avait tellement pas eu de réaction quelconque à l'énonciation de son agresseur, que cela étonne Katsuki qui se force à ne pas revenir sur ce sujet. D'ailleurs, il n'en savait que très peu, juste d'énormes suppositions face à quelques allusions qu'elle avait pu faire.

- Qui te dis que je craque pour tes yeux ? la regarde-t-il de haut, reprenant rapidement son air naturel.

Elle reprend un peu de contenance, et croise à son tour ses bras avec un petit sourire en coin.

- Qui te dis que ce n'est pas le cas ?

Un blanc s'installe, tandis que leur regard ne se décollent pas. Étant joueuse, elle ne peut s'empêcher de lui poser une question.

- Si je t'embrasse, là, tu m'exploses le visage, ou tu acceptes ? son sourire prenant un air un peu plus tendre, sans qu'elle ne le veuille.

Les yeux du blond s'écarquillent d'une manière inattendue, sortant quasiment de ses orbites. Le réalisant par lui-même, il reprend rapidement un aspect plus fermé. Cependant, il ne peut cacher que les iris de la colorée, à la limite de la transparence le transpercent comme au premier jour.

Le vent hivernal secoue légèrement la chevelures encore grises d'Aya, et ses mains, frigorifiées tremblent légèrement en tenant la barquette de frites plus vraiment chaudes. Son regard dérive d'ailleurs du garçon en face d'elle pour regarder cette dernière, se demandant si s'était vraiment une bonne idée d'en prendre face aux températures.

Elle reçu, face à son geste, une tape sous le menton de son partenaire de galère depuis maintenant quelques années, lui faisant relever la tête et donc son regard vers lui.

En vrai, plus elle le regarde, plus elle craque sur l'être en face d'elle, matérialisant leurs caractères opposés. La fille colorée, comme plusieurs l'appelle, qui a une joie de vivre incarnée, malgré une timidité aux premiers abords et une vie tiraillante camouflée, lui, eh bien...

Toujours à râler où à avoir le même air blasé qu'à cet instant. Très impulsif contrairement à la patience dont est imprégnée celle qui lui fait face. Ses cheveux en pétard, reflétant son alter, comme ceux de la personne qui a réussi sans le vouloir à avoir une place dans son cœur - en espérant qu'ils reprennent au plus vite leur couleur d'origine.

Elle fini par secouer la tête, et piocher une frite pour la manger, sans esquiver une légère grimace de déception face à leur froideur. Mais bon, dans tout ça, où elle voulait en venir en lui demandant ça ? Elle souhaitait le taquiner, mais finalement, dans sa tête, et surtout dans son coeur, ça avait vite tourné en une réalité. Manger cette frite froide, puis une seconde et peut-être même une troisième, lui fait retirer ce minime espoir de ne pas se faire exploser la figure. Même elle, en avait-elle vraiment envie de se baiser ?

Une fois la barquette finie, elle l'a broie, avant de rire, amusée de la situation d'un Katsuki en train de la fixer, songeur.

- Nan mais je blague Katsu ! lui avoue-t-elle en se déplaçant de quelques pas pour aller jeter ce qui l'emcombrait, avant de revenir en face de lui.

L'expression faciale du concerné se renfrogne, et alors qu'elle pensait qu'il allait exploser. Il avance d'un pas vers elle, afin d'être au plus proche de la demoiselle qui le rend dingue depuis le début.

- Si je t'embrasse là, tu me feras disparaître ? finit-il par questionner avec un petit geste de tête, de type affrontant.

- À toi de voir, ne peut-elle s'empêcher de répliquer avec un sourire en coin plein de défi.

Est-ce alors de l'amour, ou un combat amical, quand Katsuki pose sa main dans la nuque de la jeune avant de venir s'emparer de ses lèvres, baiser auquel est répond en montrant comme elle ne peut sa dominance. Pour la dévoiler davantage, elle le fait disparaître, et fais un léger bon pour venir enrouler ses jambes autour des hanches du blondinet, qui vient la maintenir. Cet acte lui indique qu'ils ne sont visibles que par l'un et par l'autre, et ne souhaitant pas perdre le contrôle sur la situation, il éloigne de quelques centimètres d'Aya l'une de ses mains, et crée une explosion qui fait sursauter la colorée, les faisant réapparaitre.

- J'ai gagné, lui annonce-t-il fièrement en la laissant redescendre.

- Bien joué, n'est-elle pas mauvaise perdante, lui tapant dans la main.

Par contre, elle ne s'attendit pas à la réaction de son meilleur ami, qui lui retient la main de la sienne, et qui utilise sa jumelle pour lui toucher les cheveux.

- Qu'est-ce... commence-t-elle avant de se faire couper la parole.

- Tes cheveux... Y a quelques couleurs qui réapparaissent doucement.

Ses yeux s'égaillent et s'humidifient à la vue de la teinte pastel que quelques unes de ses mèches commencent à prendre.

Cependant, le bonheur n'est que de courte durée, puisque sans le comprendre un immense flash rayonne autour d'eux. Par réflexe elle agrippe Katsuki par la manche, et sans qu'ils n'aient le temps de prononcer un mot, le flash disparait, et ce n'est clairement pas le même décor qu'ils retrouvent, les plongeant dans un mutisme de stupéfaction.

S'est en ne lâchant pas le blondinet, que chacun regarde autour de soi, ne comprenant pas ce qu'il venait de se passer.

Sur la défensive, l'impulsif réalise des explosions, prêt à attaquer si quelqu'un surgit. Mais rien ne se crée dans le creu de ses mains.

Il essaye, encore et encore. Fait en sorte de transpirer. Mais rien. Ce qui l'énerve.

- Ca-calme-toi Katsu... panique Aya, pas par rapport au jeune homme, mais par rapport à la situation.

- Que je me calme ?!?! Il est où mon alter ?!?! Et on est où putain ?!?! Puis lâche-moi !! la regarde-t-il enfin, découvrant une jeune femme avec des formes plus développées, et une chevelure brune, mais avec le même visage, même si plus mature, de son amie.

- Je-je peux pas... est-elle complètement pétrifiée de peur, en voyant que le blondinet était réellement devenu un jeune homme.

Quand elle disait qu'elle ne souhaitait pas être une héroïne, s'était pour se genre de situation justement. Elle panique très facilement quand le danger est présent, et là, plus rien ne va.

Malgré la situation, qui se trouve être flippante, Kastuki n'a jamais vu la colorée comme ça, se qui le fait se mettre face à elle pour lui poser ses deux mains sur ses joues, le faisant être totalement dans son champ visuel. Cela lui fait remarquer que les yeux ses yeux sont devenus gris, tandis qu'elle réalise que même les iris rouges du jeune homme se sont colorés en marron.

- Aya. C'est clairement pas le moment de paniquer. Je vais nous sortir de là. Et tu vas voir qu'ils vont tous crever !! essaye-t-il de la rassurer comme il pouvait.

- J'ai-j'ai peur...

Il réalise alors qu'elle ne s'était même pas encore vu, et qu'il en était de même pour lui. Il avait juste constaté qu'il était un peu plus grand qu'elle. Comment allait-elle supporter ce changement alors que juste l'environnement la terrifie autant ?

Dans quel pétrin se sont-ils donc retrouvés ? Où sont-ils ? Pourquoi leur apparence s'est-elle "développée" ? Comment cela se fait-il qu'il n'est plus d'alter ? Beaucoup de question, dont : Qui a pu faire ça ?

- Trouve-moi et tu pourras revenir Bakugo... Mais attention, le monde est grand, et je peux être partout, ricanne un homme en sortant de derrière l'un des buissons du parc où ils se trouvaient en amont.