Chapitre 4

Depuis ce soir de Noël, Aya passait régulièrement voir Katsuki. Elle passait même le voir entre ses cours, mais sans pour autant le lui dire. Juste pour observer comme il progressait, et cela lui faisait plaisir de voir son esprit d'équipe se développer petit à petit. Il était fort, et c'est clair qu'il pouvait devenir le numéro un comme il le souhaitait.

De son côté, lui pensait qu'elle pourrait devenir une grande styliste, cependant, ce qu'il ne savait pas, c'est que la colorée avait arrêté les cours. Du moins, personne n'était au courant, elle disait à son éducateur qu'elle allait en cours, et revenait en fin d'après-midi comme si elle y était allée, mais elle allait voir Katsuki.

Cependant, un jour la caméléon se fit griller et emmener dans le bureau du principal.

- Alors c'est vous ?

- Oui c'est moi, lui répondit-elle sans spécialement comprendre le sens de sa question, mais elle se dit que ce n'était pas quelqu'un d'autre qui était devant l'animal qui servait de principal.

- Depuis quand êtes-vous infiltrée ? appuya-t-il ses petites pattes contre son bureau.

- Infiltrée ? C'est un grand mot, mais ça fait deux semaines, utilise-t-elle l'honnêteté.

- Hum... réfléchit-il un instant, ne trouvant cela pas très cohérent avec le fait que la colorée soit la traite de Yuei qu'ils recherchaient. Et qu'elles sont vos intentions ?

- Je voulais juste voir Bakugo perso. Je sais que je n'aurai jamais dû utiliser mon alter pour déjouer vos systèmes de surveillance, mais je vous assure qu'il n'y avait pas de mauvaise intention.

Le principal ne cacha pas son soulagement face aux intentions de la jeune, et laissa tomber son postérieur sur sa chaise.

- C'est mon meilleur ami, et depuis qu'il y a l'internat, nous nous voyons plus du tout. Je sais que vous avez fait ça pour leur sécurité, et qu'ils sont là pour devenir de super héros. Mais le peu que vous les laissez sortir, c'est pour voir leur famille. Et donc j'avais vraiment besoin de le voir, continua-t-elle avant de se taire.

- Vous n'avez pas essayer de rentrer à Yuei, je me trompe ?

Elle fronça les sourcils, ne comprenant pas où il voulait en venir face au ton qu'il prenait.

- Non, non, je n'ai jamais voulu devenir une super héroïne. Vous dites-ça, car si j'avais tenté d'y rentrer, j'aurai peut-être eu une chance de le voir plus régulièrement sans problème ? tente-t-elle.

- Vous lisez dans mes pensées, mais je ne pensais pas qu'à ça. Comment fonctionne votre alter ?

Ses yeux s'écarquillèrent, ne comprennant pas où il voulait vraiment en venir. Après quelques secondes, elle répondit :

- Comme un caméléon, juste avec quelques changements. J'arrive à totalement me camoufler, jusqu'à devenir invisible, et je peux faire la même chose sur les objets ou les personnes que je touche en même temps. Et je peux réussir à camoufler les objets ou les gens en les touchant un instant, et les laisser dans cet état mais ils ne seront pas aussi bien camoufler. Voilà, voilà, se sentit-elle un peu gêner, et ne pouvant s'empêcher de disparaître un cours instant.

- Vous avez un alter qui peut être très utile pour un héros, et pour son équipe.

- Mais je ne veux pas devenir une héroïne, et j'ai déjà un lycée, et des cours.

- Un lycée et des cours ? Et qu'est-ce que vous faites là alors ? sourit-il.

- Je ne suis pas en internat et ne suis pas surchargée par les cours, répondit-elle du tac au tac.

- Pouvez-vous réfléchir à ma proposition qui est d'intégrer Yuei ?

- Si ça vous fait plaisir, haussa-t-elle les épaules.

- En attendant, j'aimerai ne plus vous voir dans mon établissement. Si vous le souhaitez, je peux très bien donner un jour de temps en temps à Bakugo pour que vous vous voyez.

- Non, ça ira, fit-elle un signe de tête.

Aya fini par quitter la structure, et face au temps qu'il lui restait avant de rentrer au foyer, elle traina au centre commercial qui se trouvait pas loin.

« C'est pas mon jour de chance... » pensa-t-elle en soufflant, après avoir vu son éducateur passer juste en face de la vitre où elle se trouvait de l'autre côté en train de boire un jus.

Evidemment il l'avait vu, et rentra dans la sorte de petit café où elle se trouvait.

- Je peux savoir ce que tu fais là ? posa-t-il une main sur la table haute.

- Nan c'est bon, y en a marre des interrogatoires... Vous n'êtes pas flics, si ?

- Depuis quand tu me vouvois ? s'assit-il à ses côtés.

- Je te vouvois pas, t'es juste la deuxième personne à m'interroger aujourd'hui.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Après hésitation, elle se dit qu'elle n'avait rien à perdre à lui en parler. Son éducateur était déjà au courant de la relation amicale qu'elle entreprenait avec Katsuki, et du fait qu'ils ne se voyaient plus. Elle lui raconta alors le soir de Noël, puis le fait qu'elle allait le voir régulièrement au lieu d'aller en cours. Evidemment, il fronça les sourcils quand il entendit qu'elle n'allait plus en cours déjà depuis quelques semaines.

- Et pourquoi tu n'y vas plus ? Ça ne te plait pas ?

- C'est pas mon truc les cours... Même si c'est très pratique, ce que je préfère, ils sont trop stricts. Personne ne me dis ce que je dois faire. Si j'ai envie d'ajouter du orange sur un costume de gala, je le fais, ils n'ont pas à me dire que ça sort de nulle part. On est dans une école de stylisme, et y a aucun style à leur cours.

- C'est vraiment quelque chose qui te plaît le stylisme ?

- Oui, trop ! Mais j'ai des principes, je ne deviendrai pas un robot.

L'éducateur passa l'une de ses mains dans ses cheveux pour les remettre en arrière, et réfléchit un instant, ne lâchant pas Aya du regard.

- Tu sais quoi ? On va te désinscrire, et on va chercher un autre lycée qui te correspond, ok ?

La colorée acquiesça d'un mouvement de tête, et bue un peu de son jus.

- Et donc, qui t'as interrogé ?

Elle raconta alors ce qu'il s'était passé, et la proposition que le principal lui avait faite.

- J'ai une idée, tu pourrais accepter sa proposition. Il reste trois mois de cours. On peut essayer de voir pour avoir un compromis. Tu rentres à Yuei, mais tu n'y passes pas les examens, vu que ça te fera trop juste. Au moins, ça t'évite de trainer dans je ne sais quelles rues, et en même temps on cherche un autre lycée pour que tu puisses quand même bosser dans le stylisme, ça te va ? En plus, ça te fera une expérience, et tu pourras continuer de perfectionner ton alter, ça peut toujours t'être utile, finit-il avec un clin d'œil.

En effet, les deux savaient que l'utilisation d'alter est interdite, mais l'éducateur connaissait très bien Aya, et savait que l'interdit devait sûrement être un mot qui ne voulait se graver dans son lexique mental.

La caméléon réfléchit et attrapa la main de son éducateur comme pour signer le contrat.

- Ça me va !

- Donc là on va aller à ton lycée pour te désinscrire, l'informe-t-il en se levant.

- Déjà ? Mais... J'ai même pas fini ma boisson, tire-t-elle la moue'.

- Aya ? sous-entend-t-il qu'elle ne doit pas commencer, et le suivre.

L'adolescente souffle, et fini rapidement de boire son jus avant de se lever et de suivre son éducateur.

Tout se passe rapidement, ils devraient recevoir un appel le lendemain matin qui confirmera la désinscription de la jeune. Le lendemain après-midi, elle se déplacera à Yuei, cette fois avec son éducateur, et de manière légale, pour accepter la proposition et parler des conditions. Et le deuxième jour, elle devrait donc quand même passer un test d'aptitude, pour constater ses réelles compétences, et son niveau.

- Demain, je ne t'accompagne pas, je dois m'occuper de Aïko, mais tu m'enverras un message quand t'es arrivée, et quand tu as fini, d'accord ? lui annonce l'éducateur en sortant du nouveau lycée.

- Pff... d'accord.

Sur le trajet du retour, la tête contre la vitre, Aya jette un coup d'œil à son portable, où elle vit un message de Katsuki lui proposant de se voir, dans trente minutes au parc habituel se trouvant approximativement à mi-chemin entre chez Katsuki et son ancienne famille d'accueil. Après avoir regardé à quel niveau elle se trouve, elle lui répond qu'elle serait là dans un peu plus de trente minutes.

Elle tourne ensuite son attention vers son éducateur en train de pianoter sur son téléphone, discutant avec sa future femme. Doit-elle lui demander ou trouver une excuse ? Ou encore ne pas lui laisser le choix ?

- Katsuki me propose de le voir dans un parc pas loin de chez lui, à quarante-cinq minute du foyer. Pour y aller, j'ai juste à prendre un autre métro et à marcher un peu, dans deux arrêts. Et pour le retour, je prend un métro, puis un bus qui me déposera juste devant. Je peux y aller ? Je rentre pas trop tard, assure-t-elle, avant de se pincer les lèvres. 

Après un regard afin d'analyser si elle ment ou pas, il accepte en lui rappelant que la dernière heure reste 18h00.

Elle avait eu de la chance de tomber sur lui. De type cool, et personne de confiance, il avait réussi à la canaliser et à la comprendre. Étant proche de la trentaine, elle le considère comme son grand-frère, prêt à te sortir de la merde sans pour autant en avertir toute la populasse. Elle lui embrasse la joue, et se lève toute contente, sa station étant la suivante.

— Pas de bêtises, la réprimande-t-il gentillement, se méfiant quand même des quatre-cent coups que peut lui jouer la colorée.

— Oui chef ! s'amuse-t-elle à dire avant de disparaître un instant et de s'en aller une fois les portes ouvertes.

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