Chapitre 2

Les jours passaient et les deux jeunes se voyaient de moins en moins, simplement les week-end, jusqu'à ne plus se voir.

Du côté de Katsuki, celui-ci passait son temps à se surpasser, ayant trouvé sa place à Yuei, et mis de côté la colorée pour s'améliorer et rester le premier. Puisque même en sachant qu'il est loin devant tout le monde, il ne peut se reposer sur ses lauriers.

Du côté de la colorée s'était un autre décor. Elle avait réussit à être acceptée dans le lycée de ses rêves, mais n'avait toujours pas pu montrer son nouvel uniforme à son meilleur ami qui était toujours occupé pour passer un peu de son temps avec elle. Ils s'appelaient que très peu le soir, et comme à l'habitude de l'impulsif, les messages étaient très brefs.
Le blondinet, étant la seule chose qui l'a maintenait debout, qui l'a faisait sourire, rire, vivre, elle se laissait petit à petit périr sous les coups de sa famille d'accueil.

Depuis le tournoi et le stage, elle n'a plus eu aucune nouvelle de cette boule de nerf. Elle passait quand même chez lui les week-end, mais chaque semaine, Katsuki n'était pas là, où était en plein dans les révisions.

Par moment, quand ils avaient le temps, les parents de l'impulsif l'invitaient boire un jus, et lui proposaient d'aller le voir dans sa chambre. Mais, elle n'avait jamais vu son ami avec autant de dégoût dans son regard à son égard que la fois où elle y était montée. « Qu'est-ce que tu me veux toi ?! Dégage ou je t'explose sale merde !! ». C'était son langage habituel, mais pas à son envers elle. Jamais il ne s'était adressé sur ce ton, ce n'était plus le même garçon qu'elle connaissait.

Lorsqu'il avait été enlevé, elle avait été au côté des parents Bakugo, les soutenant en attendant avec impatience et stress le retour de leur fils unique. Quand il était revenu, cela fut un soulagement pour tout le monde, mais il l'avait rejeté. « T'étais où ?! Tu sers à rien, t'es rien pour moi ! Dégage ! Et laisse ma famille tranquille ! ». Sa mère l'avait pas mal réprimandé sur son comportement, mais son existence ne méritait aucunement leurs embrouilles.

Elle avait donc arrêté de lui envoyer des messages, d'essayer de le voir. Si la vie doit être comme cela, il y a peut-être une raison. La couleur ne fait pas tout.

Face au petit miroir dans la salle de bain, elle hésite, ses mains tremblent. Toutes ces couleurs, toute cette joie dans ses cheveux la répugne.

Elle attrape son téléphone se trouvant dans la poche de son sweat, et tente d'appeler Katsuki. Ayant mis sur haut-parleur, elle pose le portable sur le rebord du lavabo. Ca sonne.

Des larmes de rage montent aux yeux de la colorée, quand elle entend le répondeur. Ses mains se serrent autour du lavabo, et s'est son visage, plus précisément son front qui percute violemment le miroir. Tellement la haine est immense, la douleur n'est qu'au énième arrière-plan.

— Katsu... T'es qu'une merde ! Qu'une ordure ! Tu crèveras dans ton narcissisme, tu crèveras ! Crève bordel ! Crève ! hurle-t-elle.

Elle attrape en même temps la petite serviette, qui sert dans un premier temps à s'essuyer les mains, et dans un second temps à ne pas se couper quand elle attrape le plus gros bout de verre.

— Aya ?! T'as pas fait les courses ?! T'es ici pourquoi ?! Tu t'es crue à l'hôtel ?! se fait-entendre la voix de l'homme qui l'accueil, qui revient du travail.

L'adrénaline monte en flèche dans son être. Son regard va de la lame improvisée à son reflet.

— Crève putain...

Elle prend ses mèches, et les coupe au hasard, les laissant tomber à ses pieds.

— Aya !! Sort de la salle de bain tout de suite ?! Tu y fais quoi ?! crie l'homme en commençant à tambouriner à la porte de la salle d'eau.

La douleur qu'elle intériorise depuis longtemps ressort de plus en plus, et ce n'est plus ses cheveux auxquels elle s'en prend, mais son corps, celui qui disparaît à la vue de tous, mais jamais à la sienne. A travers le tissu elle s'entaille. Pleurant, hurlant sa colère, sa douleur.

— Aya ?!?! Répond-moi Aya ! Ouvre cette porte où je l'enfonce !

« Enfonce là comme tu m'as enfoncé ta queue... » pense-t-elle, en se plantant la lame au niveau du cœur.

***

Toute sa vie défile devant ses yeux, même les moments oubliés, dont personne ne peut se rappeler.

Toute sa vie défile devant ses yeux, du moment où elle a été dans les bras d'inconnus, qui n'étaient pas sa mère, au moment où elle a vu son visage défiguré par la haine dans la glace brisée.

Toute sa vie défile devant ses yeux, la faisant ressentir le moment où petite une famille d'accueil la prise sous son aile, jusqu'à découvrir que malgré leur éducation elle n'était pas faite pour la discipline.

Toute sa vie défile devant ses yeux, revoyant le jour où une deuxième famille d'accueil, après plusieurs années en foyer, a bien voulu la prendre sous son aile, la faisant rentrer dans un nouveau collège, et lui faisant rencontrer le garçon qui a marqué sa vie.

Toute sa vie défile devant ses yeux, les attouchements, puis les viols, les coups, et les hurlements inaudibles.

Toute sa vie défile devant ses yeux, son premier sourire sincère face au blondinet, ses rires, sa vie qui commençait enfin.

***

C'est une injure inaudible qui lui fait ouvrir les yeux au bout de plusieurs mois dans le coma. Mais face à la présence de l'être dos à elle, elle les referme aussitôt.

Elle ne peut pas, selon elle, être encore en vie. Elle ne le veut pas, pourtant, pourquoi a-t-elle vu cette touffe blonde ? Sûrement une hallucination face à sa fin qui est de plus en plus proche.

Son cœur s'emballe, ce qui engendre des bruits angoissant de la part de la machine.

Le jeune homme se retourne sur le coup, et s'approche de la caméléon qui disparaît à son touché. Du moins, à moitié, comme si son pouvoir avait perdu en intensité. Elle prend juste la couleur blanche des draps, sans se camoufler d'une manière aussi parfaite qu'elle le faisait avant.

— Aya ? Aya, répond-moi, c'est Katsuki.

— Crève... souffle-t-elle.

Ayant ses deux mains posées sur chacun de ses bras, il en retire une pour attraper son téléphone. Il pianote dessus, avant que l'on puisse entendre la voix de la colorée en sortir.

« Katsu... T'es qu'une merde ! Qu'une ordure ! Tu crèveras dans ton narcissisme, tu crèveras ! Crève bordel ! Crève ! »

Il stoppe le message vocal avant de remettre son portable dans sa poche.

— Ouais je suis qu'une merde pour t'avoir fait ça. J'ai été obnubilé par la réussite. Et le fait de ne pas avoir réussi à m'échapper des supers vilains a mis un gros coup dans mon égo. Je... Je ne suis pas... Bref, t'as toujours eu raison.

— On était meilleur ami... lui dit-elle, la gorge sèche, s'en pour autant réapparaître totalement.

— Je peux faire quoi pour me faire pardonner ?

Elle aurait voulu le faire disparaître, mais elle camoufle qu'aux yeux des autres, elle le verrait toujours. Elle réapparut, montrant alors son regard rivé sur lui.

— Dégage. Je te hais, lui dit-elle avant de se mettre à tousser.

Le problème pour le blondinet est qu'Aya a une très grande rancune, et davantage avec ce qu'il s'est passé.

Mais contrairement à ce qu'elle souhaite, Katsuki ne bouge pas. Elle cherche alors un bouton pour appeler de l'aide, sa toue ne s'atténuant pas. Elle a soif, très soif.

— Nan, je ne te laisserai pas tomber une seconde fois, a-t-il un air sérieux, avant d'aller dans le couloir pour réceptionner une aide soignante qui passe par là.

Celle-ci demande au jeune homme de remplir le verre grâce à la carafe se trouvant sur la petite table habillant la chambre, et s'occupe de mieux repositionner Aya, qui n'arrive pas à bouger face à la douleur provenant de son torse.

Après s'être assurée que tout soit bon, la femme les laisse, en affirmant qu'un médecin passerait bientôt pour faire le point.

— Plus jamais je ne t'abandonnerai, reprend Katsuki alors que la colorée à le regard plongé dans le ciel aussi grisâtre que son humeur.

— Mais... J'ai... J'ai pas besoin de toi, rive-t-elle ses yeux dans les siens.

— Tu sais très bien qu'on a chacun besoin de l'autre, s'approche-t-il d'elle, étant à quelques pas du lit le temps que l'aide soignante face son métier.

— Ah bon ? T'as besoin de moi ? l'interroge-t-elle à la limite de lui cracher dessus, mais ne pouvant se retenir de faire une grimace, la plaie recousue lui lançant des décharges.

— Ouais. Grâce à toi je suis quelqu'un de bien. Sans toi, t'as vu où j'en suis ?

— T'as continué à martériser Deku, j'appelle pas ça être quelqu'un de bien, Katsu.

— Ce nerf ?! D'où il vient dans nos affaires ?! s'emporte-t-il, prêt à tout faire exploser.

Elle ne peut s'empêcher de laisser s'échapper un léger rire qui est instantanément remplacé par un cri de douleur étouffé, faisant s'inquiéter le blondinet.

— Il... Il paraît que t'as pas de cœur. Prouve-moi réellement l'inverse, et peut-être que je te pardonnerai.

Elle sait qu'il en avait un. Du moins... Avant. Un coeur bien camouflé, mais qu'elle arrivait à déceler. Elle souhaite maintenant le retrouver. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top