DISCUSSION DÉRANGEANTE
⚠️ATTENTION - PAROLES EXPLICITES⚠️
Une fois dehors, la douleur dans mon cœur devient étouffante, à la limite du supportable. De ma main gauche, je m'appuie contre le grand mur à côté de moi, tandis que l'autre presse ma poitrine, comme si cela pouvait empêcher les éclats de mon âme de se disperser. Légèrement penchée en avant, je tente de contrôler ma respiration, mais les larmes coulent sans répit.
Il s'écoule plusieurs secondes lorsque je sens une pression sur mon épaule droite. Je me redresse vivement et me retourne brusquement pour faire face à Lorenzo.
— Ne me touchez pas ! haussé-je, en le bousculant violemment, mon regard fuyant l'air désolé qu'il affiche.
Mais il ne semble pas prêter attention à mon avertissement. Au lieu de ça, il s'avance et attrape mon poignet. Cette fois, la colère éclate en moi comme un volcan. Je me dégage furieusement et ma main part instinctivement en direction de son visage.
Rapide et agile, il bloque mon geste sans effort, ses doigts fermement refermés sur mon poignet. Furieuse, je tente de le gifler de l'autre main, mais il m'arrête tout aussi facilement. Mes deux poignets désormais prisonniers dans ses mains, je suis immobilisée face à celui que je méprise.
— Je vous ai dit de ne pas me toucher ! répété-je avec rage, parvenant à me dégager dans un élan de force, le repoussant une fois de plus.
Nos regards se croisent, et ce que j'y lis me laisse perplexe une fraction de seconde. Mais avant que je ne puisse analyser davantage, des voix féminines retentissent au-dessus de nous. Lorenzo réagit immédiatement. Il m'attrape de nouveau par le poignet et m'entraîne jusqu'à lui, nous dissimulant dans l'ombre du mur.
Cette fois, il ne se contente pas de me retenir. En un geste rapide, il me plaque dos contre son torse, ses bras enroulés fermement autour de moi, m'empêchant de bouger. Je sens sa respiration saccadée tout contre mon oreille, ses battements de cœur pressés résonnant presque en écho dans mon dos. La proximité est suffocante, étouffante, et chaque fibre de mon être hurle de rejet.
— Lâchez-moi ! crié-je à demi-voix, me débattant avec une rage désespérée.
Lorenzo resserre son étreinte, ignorant mes protestations. Ses mains se referment avec force sur mes poignets pour m'empêcher de le repousser, mais je ne me rends pas. Je me tords, me débats, et dans un ultime effort, je tente de mordre la main qui se glisse sur ma bouche pour étouffer mes cris.
— Arrête ! murmure-t-il à mon oreille, sa voix basse mais teintée d'une urgence que je ne peux ignorer. Fais-moi confiance.
Ces trois mots, pourtant simples, me figent un instant. Une chaleur étrange émane de sa voix, presque protectrice. Mon corps, épuisé par cette lutte, finit par se relâcher légèrement, mais je reste sur mes gardes. Je sens ses bras se desserrer un peu, sans pour autant me libérer complètement.
Alors que nous restons dissimulés, les voix féminines se font plus distinctes. Mon cœur se serre en reconnaissant celle de Mary.
Toujours captive des bras de Lorenzo, je tends l'oreille, prête à me débattre de nouveau si l'occasion se présente. Mais c'est alors que j'entends cette voix à nouveau. Aucun doute possible : il s'agit bien de Mary.
— Avez-vous trouvé des informations que je puisse utiliser ? demande-t-elle sur un ton froid et nonchalant.
— Non, rien du tout, répond son interlocutrice, une voix que je reconnais sans mal. Rosita.
Mon cœur se fige tandis que je retiens mon souffle. Je sens Lorenzo se tendre légèrement derrière moi, ses bras toujours fermement ancrés autour de mon corps.
— Alors, cherchez mieux. Je dois absolument savoir pourquoi mon mari a amené cette femme dans notre maison. Si je souhaite pouvoir la faire partir, je dois tout connaître de sa vie. Le moindre détail peut m'être utile.
— Je comprends, Madame. Mais, comme je viens de vous le dire, pour l'instant, je ne sais rien de mademoiselle Solano.
— Tâchez alors de découvrir pourquoi elle est venue ici. Sinon, vous en subirez les conséquences. Est-ce bien clair ? lâche-t-elle, tranchante.
Un silence tendu s'installe avant que Rosita ne reprenne.
— Très clair. Je ferai ce que vous me demandez. Toutefois, j'aimerais comprendre. Pourquoi ? Pourquoi vous en prendre à elle ? Que vous a-t-elle fait ?
Le ton de Mary change subitement, chargé d'une haine viscérale qui me glace le sang.
— Son regard... il me dérange. Il me rappelle celui de sa mère, souffle-t-elle, chaque mot résonnant comme une sentence. Valentina Solano n'aurait jamais dû survivre. Elle doit mourir.
La violence de ses paroles me frappe de plein fouet, me coupant littéralement les jambes. Je sens mes forces m'abandonner alors que mes jambes plient sous mon propre poids. Lorenzo, sans dire un mot, m'accompagne doucement jusqu'au sol, comme s'il craignait que je me brise en mille morceaux.
Je reste figée, les yeux fixant un point invisible devant moi, incapable de comprendre ce que je viens d'entendre. Une larme solitaire coule le long de ma joue. Mes poings se crispent, tremblants, tandis que Lorenzo relâche lentement son emprise sur moi. Il se redresse et recule légèrement, me laissant seule avec le chaos dans ma tête.
Pourquoi Mary Anderson éprouve-t-elle une telle haine envers moi ? Comment peut-elle connaître ma mère ? Et ces mots... « Elle n'aurait jamais dû survivre. » Tout se bouscule dans ma tête, un tourbillon de questions sans réponses.
Chaque mot résonne, ravivant les douleurs déjà enfouies dans mon âme. Cette douleur que je porte depuis des années. Celle qui me rappelle sans cesse pourquoi je veux en finir.
Je finis par inspirer profondément, puis me relève lentement. Je sens Lorenzo derrière moi, toujours silencieux. Je commence à m'éloigner, sans lui accorder un regard. Mais alors que je passe près de lui, il attrape mon poignet, me retenant doucement.
— Valentina... souffle-t-il, mais je ne réponds pas.
Je sens son emprise se desserrer avant qu'il ne me libère totalement. Je poursuis mon chemin, mes pieds traînant sur le sol. Mes émotions s'entrechoquent dans un état de confusion et de douleur que je ne peux contenir. Pourtant, je continue d'avancer, une étape après l'autre, refusant de me retourner.
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