Chapitre 72 Olivia

Cela faisait des heures que je marchais désormais dans Fairfield et j'ignorais vers où je me dirigeais. Mes pieds me faisaient mal, mais je ne pouvais tout simplement pas m'arrêter. Je ne savais même pas comment est-ce que j'étais arrivée au centre-ville, mais je me rendais compte que j'avais traversé la route qui séparait le sud du nord de la ville sans même en avoir été consciente.

C'était comme si mon esprit avait quitté mon corps pendant des heures, afin de m'éviter une souffrance extrême. Il m'arrivait exactement la même chose que lors de la mort de Nat, après que les policiers furent arrivés ainsi que les ambulances, il y avait un trou de plusieurs heures dans mes souvenirs où je ne me rappelais d'absolument rien.

La nuit était tombée, ce qui signifiait que cela devait faire plus de trois heures que je marchais sans direction en tête, je me contentais tout simplement d'avancer encore et encore. Ne pas penser, c'était ça la clé et j'étais tellement déconnectée de la réalité, que j'avais failli me faire renverser plus d'une fois en traversant là où il ne fallait pas. Les conducteurs m'avaient braillé dessus, mais je les avais complètement ignorés.

Mes pieds ainsi que mes jambes me faisaient mal, mais la douleur me faisait ressentir quelque chose. J'étais au moins certaine de ne pas être morte, c'étais la seule chose qui me rattachait au moment présent, qui me rappelait que je n'étais pas en plein cauchemar et que les larmes qui ruisselaient sur mes joues depuis des heures maintenant étaient bien réelles et non le fruit de mon imagination.

Tout ce dont j'avais été témoin au manoir était vrai et j'avais énormément de mal à le digérer. J'avais la sensation de devenir complètement folle, mais je devais me faire une raison : Cole s'était fichu de moi cette dernière semaine. Je n'avais été qu'un passe-temps pour lui le temps de l'absence de Piper.

Bon sang, comment avais-je pu être aussi stupide ? Je m'en voulais tellement de l'avoir défendu auprès de Jake alors que mon ami avait raison sur toute la ligne. Je lui avais fait pleinement confiance et m'était ramassée de la pire des façons. J'aurais dû être plus méfiante, rester sur mes gardes, au lieu de quoi, je l'avais laissé entrer dans ma vie petit à petit et la chambouler. Il m'avait redonné espoir, pour finalement me l'arracher de la pire des façons.

Mon téléphone au fond de ma poche ne vibrait plus, à force de recevoir des appels de lui ainsi que de ma mère, j'avais fini par l'éteindre. Je ne voulais plus jamais lui parler, je souhaitais simplement effacer de ma mémoire ces moments que nous avions vécus ensemble. Ce sentiment de trahison ne s'en irait sans doute jamais, il avait joué avec moi tout du long et je n'avais rien remarqué.

Stupide ! Stupide ! Stupide ! ne cessais-je de me dire à moi-même.

Au bout d'un moment, j'arrivai dans ce qui me semblait être un parc. Il faisait sombre et il n'y avait personne dans les environs, les lieux avaient l'air totalement déserts. Il n'y avait que deux candélabres qui ne se trouvaient pas très loin de deux bancs et qui illuminaient un peu l'endroit.

Mes jambes me dirigèrent jusqu'à l'un d'eux et je m'y assis. Je ne connaissais pas encore suffisamment Fairfield pour savoir où je me trouvais, mais non loin de là, je vis une pancarte qui donnait le nom du parc : Sunrise. Peut-être se trouvait-il à l'est, à l'ouest ou au nord de la ville, je n'en savais strictement rien.

Bien qu'il fasse chaud pour un mois de Mai et aussi tard le soir, je ne pouvais m'empêcher de trembler ainsi que de faire claquer mes dents. Cette réaction n'avait rien à voir avec la température ambiante, c'était tout simplement mon corps qui s'exprimait, tout comme mes nerfs à fleur de peau. Si j'avais eu mon téléphone entre mes mains et m'apprêtais à écrire un message, j'en aurais été tout simplement incapable. Ce dernier aurait fini par terre, ou alors le texto n'aurait eu aucun sens.

Je savais parfaitement qu'en éteignant mon portable je compliquais les choses auprès de ma mère, ou encore de Jake, mais je n'y pouvais tout simplement rien. J'avais besoin d'espace, de me retrouver seule avec moi-même, sans que personne ne vienne interférer avec mes pensées, ces mêmes pensées qui me torturaient depuis que j'avais vu Piper dans la chambre de Cole.

Cette sensation de poids au creux de mon estomac, de dégoût, j'aurais pu vomir mes trippes et boyaux dans l'un des coins de ce parc. C'était tout bonnement insoutenable. Cole m'avait brisé le cœur, pendant un instant, j'avais véritablement cru que lui et moi... que lui et moi pouvions avoir quelque chose. Que je pourrais lui parler d'Alex et lui raconter la véritable histoire derrière son incarcération. Pendant un bref moment, cette idée m'avait semblée alléchante et désormais, je m'en voulais atrocement rien que d'y avoir pensé.

Qu'avais-je donc cru ? Qu'une fois que je lui aurais avoué, tous mes problèmes s'envoleraient ? Je n'avais été qu'une gamine stupide qui avait encore une fois baissé sa garde et qui par conséquent, s'était encore blessée. Ce que j'en tirais ? Il fallait que je devienne aussi froide que de la glace afin que plus rien ne puisse m'atteindre, pour ne plus jamais me retrouver dans l'état de désolation actuel que je ressentais dans chaque fibre de mon être.

On me décrivait comme une fille forte, sûre d'elle, forte tête et jusqu'à parfois grande gueule, cependant, ce n'était qu'une façade, une que j'avais tendance moi-même à oublier. Il m'arrivait vraiment d'y croire, jusqu'à ce que ça m'éclate en pleine figure et que je me rende compte que je n'étais rien d'autre qu'une adolescente comme les autres, bercée par ses illusions de gamine et qui ne voulait qu'une chose : être aimée, comprise et acceptée par les autres. Je n'avais rien de différent, mis-à-part peut-être que je faisais mieux semblant.

Mais là, je n'y pouvais absolument rien. J'aurais pu effacer ce que mes yeux avaient vu de ma mémoire et oublier cette dernière semaine de mon esprit, ses baisers, ses caresses, ses confessions, sa tendresse... j'aurais voulu tout supprimer de mon cerveau, comme l'on faisait avec des fichiers d'un disque dur d'ordinateur, faire comme si ça n'avait pas d'importance. Mais ça l'avait et le pire, c'était que Cole comptait atrocement pour moi, beaucoup trop, je m'en rendais désormais bien compte. Dans d'autres circonstances, peut-être même lors de notre rencontre, savoir qu'il entretenait une liaison avec sa belle-mère ne m'aurait fait ni chaud ni froid, certes, j'aurais trouvé cela abject de se venger de son paternel de la sorte, mais je m'en serais fichu, ça ne m'aurait pas atteint, ça aurait tout simplement certifié ce que je pensais à ce moment-là : que Cole était un mec tordu. Il lui aurait été alors impossible de m'embobiner comme il l'avait fait réellement.

Je posai mes mains sur mes genoux et les serrai de toutes mes forces tandis que les larmes affluaient de mes yeux et les sanglots de ma gorge. Je n'arrivais pas à m'arrêter, c'était plus fort que moi, je le voulais du plus profond de mon être, mais je me sentais tellement mal, triste, que je n'y pouvais absolument rien. Je ne contrôlais plus mes émotions, mon corps, tous deux étaient à fleur de peau.

Soudain, un bruit de raclement de gorge me parvint et en relevant le visage, je vis qu'un homme se tenait à un petit mètre de moi. Sa peau était métissée et ses yeux marrons semblaient fatigués. Par les vêtements qu'il portait, paraissant appartenir à une autre décennie et à la saleté sur ces derniers, il ne me fallut pas longtemps pour deviner qu'il s'agissait d'un sans-abri.

Mince ! Peut-être que j'étais en train d'occuper son banc !

Nous nous fixâmes pendant ce qui me parut être un très long moment. Il ne dit rien et se contenta tout simplement de m'observer en silence, tandis que j'en faisais de même, avant de me relever d'un bond.

— Pardon, bafouillai-je.

— Pourquoi donc, gamine ? Tu es simplement assise.

Il ne précisa pas qu'il s'agissait de son coin, alors doucement et sans vraiment savoir pourquoi, je posai à nouveau mes fesses sur ces planches en bois. J'aurais sans aucun doute dû détaler, après tout, j'ignorais quelles idées il pouvait avoir en tête. Il était sans doute assez tard, la nuit était complètement tombée, et par conséquent, il faisait noir.

Sans prendre la peine de me demander, le vagabond s'assit à côté de moi, tout en laissant un certain espace entre nous, ce qui me rassura. Pourquoi restait-il là ?

— Tu n'as pas l'air d'aller bien, certifia-t-il, tu trembles comme une feuille. Tu veux un café ? Quelque chose de chaud ?

Sa proposition m'étonna énormément. Cette personne n'avait visiblement même pas où dormir, pourtant, elle se souciait de mon état alors qu'il ne me connaissait même pas.

— Je n'ai pas froid, le rassurai-je, mais merci de votre attention.

— Je ne t'ai jamais vue dans le coin, continua-t-il, tu sembles être loin de chez toi.

Il ignorait à quel point il avait raison, mais moi-même, je ne savais pas où se trouvait mon véritable chez moi. J'avais toujours pensé qu'il s'agissait d'une maison dans laquelle tu vivais, où toutes tes affaires se trouvaient, mais la signification allait beaucoup plus loin qu'à quelque chose de purement matériel. Mon chez moi résidait en ma famille, en les gens que j'aimais, qui comptaient pour moi. Alors comment y retourner ?

— Chagrin d'amour ?

C'était tellement cliché, j'aurais aimé pouvoir lui répondre qu'il avait tout faux, malheureusement, il était dans le vrai. J'étais bel et bien dans cet état à cause d'un homme.

Ce n'était pas un chagrin d'amour, ça allait bien au-delà, je ne trouvais même pas les mots pour exprimer toute la souffrance que je ressentais à chaque seconde qui passait. Dire que je me trouvais dans cet état à cause d'un garçon que je connaissais à peine était tout bonnement pathétique et j'aurais dû avoir terriblement honte de moi, c'était ce que ma raison ne cessait de me dire, tandis que mon cœur voyait les choses autrement.

Pouvait-on tomber amoureuse de quelqu'un après avoir eu des débuts difficiles, ensuite des moments cordiaux et finalement, une semaine intense ? Oui, c'était bel et bien possible, car même si je ne voulais pas l'admettre, Cole m'avait ébranlée depuis le premier jour où je l'avais vu. Dès le moment où il était entré dans ma vie, au fond de moi, je savais que cette dernière ne serait plus jamais comme avant. J'ignorais alors les proportions que prendraient les choses, j'aurais tellement dû écouter ma mère, Alex et Jake, je m'en voulais tellement d'en avoir fait encore une fois qu'à ma tête. À croire que je n'apprendrais jamais de mes erreurs.

— C'est dur de pardonner quelqu'un qu'on aime, continua l'homme en un léger soupir. C'est même sans aucun doute la chose la plus éprouvante de toutes, nous nous sentons trahis par cette personne en qui nous avons déposé toute notre confiance, aveuglement parfois, menés par ce sentiment de plénitude qu'est l'amour.

Je tournai doucement mon regard vers lui et séchai mes larmes du revers de ma main, afin de l'écouter attentivement. J'avais besoin de me distraire de toute façon et ce qu'il avait à dire pouvait d'une manière ou d'une autre peut-être m'aider à me dégager l'esprit.

Pour le coup, il avait raison. Pardonner une personne que l'on aimait était très difficile, si je n'avais pas aimé Cole, même un minimum, ce dont j'avais été témoin un peu plus tôt ne m'aurait fait ni chaud ni froid. Au moins, cela permettait de donner raison à Jake : j'étais irrévocablement amoureuse de lui. Voilà pourquoi ça faisait aussi mal.

— Je sais ce que c'est, jeune fille. Mais la vie continue, tu ne peux pas te reposer sur quelqu'un d'autre, simplement sur toi-même. Le bonheur ne réside pas dans les autres, mais au fond de toi, tu n'as besoin de personne.

Il avait raison, j'en étais consciente, mais ce n'était pas aussi simple. Jamais je n'avais eu besoin de quelqu'un d'autre pour être heureuse, je n'avais jamais dépendu de quelqu'un d'autre pour ça. La joie, je la retrouvais en moi, dans ma famille, ma mère et mon frère, dans les petites choses du quotidien que je chérissais énormément, pas en un type que je connaissais depuis à peine un mois.

Pourtant, si, c'était bel et bien ainsi, tout simplement parce qu'il était devenu ces « petites choses du quotidien ».

— Que s'est-il passé ? Je peux peut-être t'aider à y voir plus clair, je ne suis pas de ta génération, mais j'ai une grande expérience derrière moi.

Raconter ma vie à un parfait inconnu ? Pourquoi pas ? Au moins, lui, il ne me jugerait pas et c'était vraiment ce que je voulais, vider mon sac afin de me défaire de ce poids qui me pesait dans la poitrine telle une enclume.

— J'ai rencontré un garçon il y a quelques semaines. Les débuts n'ont pas été de tout repos, nous ne cessions de nous chercher, de nous provoquer, puis peu à peu, ça s'est calmé et finalement, on a... commencé quelque chose, en secret, précisai-je. Je pense que nous voulions tous les deux retrouver du réconfort l'un dans l'autre.

L'homme me fixa, l'air pensif, et me fit signe de poursuivre. Bien évidemment, je ne voulais pas entrer dans les détails, je souhaitais tout simplement dépeindre plus ou moins la situation, du moins, depuis mon point de vue.

— Nous avons passé une semaine incroyable, j'ai appris à le connaître, à voir ce côté vulnérable qu'il cache à tout le monde, il m'a dévoilé son passé, parlé des choses qui ont fait de lui ce qu'il est aujourd'hui. Et j'ai fait plus ou moins pareil. Mais aujourd'hui...

Je ravalai le sanglot qui s'apprêtait à franchir la barrière de mes lèvres et le fit taire au plus profond de mes entrailles.

— Je pensais que je comptais pour lui, qu'il était sincère, mais il a simplement joué avec moi tout du long.

Je raclai ma gorge afin que ma voix ne se brise pas et poursuivit.

— Je l'ai surpris avec une autre femme, quelqu'un qui... c'est juste horrible. Il s'agit de sa belle-mère. Il a toujours eu des problèmes avec son père, mais jamais je n'aurais pensé qu'il se vengerait de lui de cette manière.

Le sans-abri garda le silence, mais ne sembla pas surpris par mes déclarations. Sans doute, avec la vie qu'il menait, il avait déjà dû entendre des choses bien plus exécrables que celle-là.

— Tu en es certaine ?

Je fronçai les sourcils. Bien évidemment, mes yeux ne me trompaient pas, je savais parfaitement ce dont j'avais été témoin.

— Oui, j'ai vu comment elle baladait ses sales mains sur lui, alors oui, je sais ce que j'ai vu.

— Et lui, qu'est-ce qu'il faisait ?

Mon front se plissa encore une fois. Lui ? Eh bien...

Mon cœur rata un battement pendant que je me repassais la scène encore une fois. Piper s'était relevée du matelas, puis dirigée vers lui, tandis que Cole n'avait même pas bougé un pouce. Il s'était transformé en statue de marbre dès le moment où elle avait posé une main sur lui.

— Rien.

— Alors peut-être que tu te trompes dans ce que tu crois avoir vu.

— Comment ça ? Qu'est-ce que vous insinuez ?

Il esquissa un sourire et me regarda d'un air paternaliste.

— Que tes yeux ne t'ont montré que ce que tu voulais voir, car la vérité n'est tout simplement pas concevable, trop dure à accepter. Tu t'es faite avoir par les préjugés de cette société dans laquelle tu vis. Crois-tu donc que les femmes sont les seules à subir des violences physiques ou sexuelles ?

Mon souffle se coupa et je clignai des paupières à plusieurs reprises. Était-il en train de suggérer ce que je pensais qu'il était en train de suggérer ? Non, ça n'avait pas de sens, si ça avait été le cas, Cole...

Ne se serait pas défendu, me dit une petite voix à l'intérieur de moi.

Ce qui s'était passé au motel la veille me revint en pleine poire. Il avait été tétanisé lorsque cette femme lui avait fait des avances, chaque membre de son corps tremblait et il avait été à bout, sans ne rien pouvoir faire pour se défendre, pour riposter, car quoi qu'il ait pu faire, la situation se serait sans aucun doute retournée contre lui. Il s'était senti pris au piège par cette femme, je l'avais senti.

Pendant un moment, j'avais pensé que son écœurement et sa haine envers Piper n'étaient qu'une façade afin de ne pas se faire prendre, mais... et si elle était bien réelle ? Et si la panique dans ses yeux lorsqu'il m'avait dit alors que nous mangions la veille au restaurant et qu'il me mettait en garde contre elle... était bien réelle ?

— Je peux comprendre ta peine, mais ne laisse pas cette dernière t'aveugler. Peut-être qu'il a bien une relation avec elle ou peut-être bien qu'il s'agit d'une toute autre chose.

Mon cœur battait de plus en plus vite et désormais, je priais vraiment pour qu'il ait une relation consentie avec Piper et non... Rien qu'à l'idée d'y songer, j'en avais la nausée.

— Regarde au fond de ton cœur, si tu penses le connaître, alors tu trouveras la réponse. Mais... peut-être que tu as peur de la réponse que tu vas y trouver. Parfois, se voiler la face est moins compliqué qu'affronter la réalité.

Voilà que la conversation avec ce parfait étranger me faisait me remettre en question, car je devais bien avouer qu'il avait raison. Si Cole avait été une femme et Piper un homme, si j'avais été témoin d'exactement la même scène, ma première pensée n'aurait pas été de me dire que les deux entretenaient une liaison, non, j'aurais directement pensé que l'adulte abusait du mineur. Pourtant, la situation était la même, il n'y avait que le sexe des impliqués qui changeait.

— Tu devrais l'appeler et tirer les choses au clair avec lui, me conseilla-t-il, c'est la meilleure chose à faire.

Je sentais le poids de mon téléphone dans la poche de mon jean et savais que cet homme avait parfaitement raison. Après cette discussion, certaines choses commençaient à prendre petit à petit leurs sens dans mon esprit, j'arrivais à prendre un certain recul face à la situation et je voyais les diverses hypothèses qui s'offraient à moi. Ces dernières commençaient même à devenir beaucoup plus crédibles pour moi que ce que mes yeux avaient cru voir, toutefois, je priais pour que ce ne soit pas vraiment le cas, car cela ne voudrait dire qu'une seule et unique chose : Piper agressait sexuellement Cole. Jusqu'où cela avait-il bien pu aller ? Je préférais ne pas y songer, même si je doutais que cela se soit limité à des attouchements ou du harcèlement.

Ce n'était rien d'autre qu'une hypothèse, mais je serais fixée une fois que j'aurais parlé avec Cole, seul lui pouvait me dire ce qu'il en retournait vraiment.

— Merci beaucoup...

— Charlie, me répondit-il.

— Merci beaucoup, Charlie. Parler avec vous m'a fait beaucoup de bien.

Il me lança un sourire en coin et se releva, avant de se retourner vers moi.

— Même si Fairfield est une ville relativement sûre, tu ne devrais pas trainer dans les rues seule aussi tard, jeune fille. Rentre chez toi et parle avec ce garçon, tire les choses au clair.

Je me contentai de hocher la tête et de lui rendre son sourire. Il s'éloigna dans le parc et bientôt, il disparut de ma vue. Sa présence m'avait apaisé, ainsi que réconforté, puis ses questionnements m'avaient fait voir les choses sous un autre angle.

J'avais vraiment peur de la réponse que Cole pourrait me donner, j'étais même terrifiée, car désormais, je craignais le pire. 

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J'espère que ce chapitre vous a plu ! 

Je ne sais pas si vous avez reconnu le sans-abris, mais il s'agit de l'homme que Cole aide de temps en temps, celui-là même qui a pris soin de lui alors qu'il s'est endormi comme une masse dans l'un des bancs de ce parc. 

Bien que chagrinée, avec un peu de temps et de recul, Olivia arrive elle aussi à d'autres conclusions, il lui faut juste un peu plus de temps et un aide extérieure, afin de lui rappeler ce qu'elle sait déjà. 

Bref, souvenez-vous que le prochain chapitre arrive LUNDI à 20H, nouveau jour de publication et nouvel horaire ! 

Passez une bonne fin de semaine, 


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