Chapitre 70 Olivia

— Je peux savoir ce qu'est ce cirque ? me demanda Jake sans cesser de me foudroyer du regard.

Depuis que j'étais monté dans sa voiture, nous n'avions pas échangé un seul mot. Il n'avait même pas eu à s'adresser à moi pour savoir qu'il fallait qu'on parle sérieusement.

Lorsque je l'avais vu derrière moi, en train de m'observer, avec les bras croisés sur sa poitrine et cet air de tueur dans son regard, j'avais eu de quoi avoir la frousse. Il n'était pas mon frère, certes, et même Alex n'aurait rien eu à dire face à cette situation, mais je devais me mettre à leur place : si Jake jouait les anges gardiens, c'était bel et bien à cause de Cole, à cause de ce que j'avais confié à mon frère. Alors désormais, me voir me bécoter avec lui dans la voiture, ça ne devait pas lui faire très plaisir. Il pensait sans aucun doute que je m'étais bien foutu de lui, alors, que ce n'était tout simplement pas le cas. Je n'avais rien prévu de tout cela.

Jake serra le volant entre ses mains et donna un coup sur ce dernier. Heureusement qu'on était garés, cela faisait un certain temps déjà. Il avait conduit droit devant lui et nous nous trouvions quelque part entre Green Valley et Fairfield, sans pour autant être à même la route. Il avait emprunté un petit chemin et depuis, nous nous y trouvions. Il n'y avait pas de maison aux alentours, simplement de la végétation et quelques arbres, mais sans plus. Si ça avait été avec quelqu'un d'autre, j'aurais eu la frousse, quoi que sa colère ne me tranquillisait pas pour autant, mais je savais qu'il ne me ferait aucun mal.

— Je te conseille de commencer à parler, Olivia !

J'aurais dû être énervée contre lui, à cause de la manière dont il me parlait et qu'il se conduisait à mon égard. Mais après tout, il ne faisait que suivre les ordres d'Alex, il se sentait responsable de moi et de ce qui pourrait m'arriver, comme s'il était mon frère et il prenait sa tâche vraiment très à cœur.

— Tu disparais sans donner des signes de vie pendant des jours, tu ne vas pas au travail...

— T'es allé jusqu'au Country Club ?!

Ça, ça ne me plaisait pas du tout. Il avait fouillé ?

Jake se mordit la lèvre inférieure et la titilla pendant quelques instants. Bon sang, il s'était rendu sur mon lieu de travail et avait posé des questions sur moi à mes collègues, j'en étais persuadée vu l'air coupable qu'il avait en cet instant.

— Tu ne répondais pas au téléphone, se justifia-t-il, et je n'avais aucun moyen de savoir où tu étais. Je ne t'ai pas revu depuis mercredi, après notre discussion. J'étais inquiet, bordel !

En effet, notre discussion sur Ivy ne s'était pas très bien déroulée. Désormais, j'en savais un peu plus sur lui, même si j'ignorais si ce que mon amie disait était vraie. En réalité, je ne le connaissais pas, même si je me sentais proche de lui. Je savais qu'il avait trafiqué de la drogue, à aucun moment il ne me l'avait caché, je l'avais su dès le moment où je l'avais rencontré, pourtant... je savais qu'il cachait quelque chose.

— Le fait d'être inquiet ne te donne pas le droit de débarquer sur mon lieu de travail !

— C'est ma faute peut-être si tu ne répondais pas au téléphone ? ironisa-t-il. Franchement, Olivia, qu'est-ce que tu es en train de foutre avec ce sale fils de riche ?

Je me mordis la langue, car je ne voulais vraiment pas entrer en conflit avec lui, même si la manière dont il traitait Cole m'énervait. Il ne savait rien de lui, d'accord, mon frère l'avait prévenu et il s'était bel et bien comporté comme un connard au début, mais de l'eau était passée sous le pont. Les gens n'avaient-ils donc pas le droit à une deuxième opportunité ? Si j'avais bien pu le pardonner, pourquoi pas lui ?

— Je pensais que tu aurais compris la leçon, mais tu commets exactement la même erreur que la dernière fois. Je te rappelle que ton frère est en taule pendant que toi, tu te la coules douce avec ce petit con !

Sa remarque m'énerva tellement que la baffe partit toute seule. Lorsque j'entendis le bruit de ma paume se percutant contre sa joue, je réalisai ce que je venais de faire. À court d'air, je ne savais pas quoi dire pendant que Jake massait sa joue et détournait le regard, encore plus énervé qu'avant.

J'avais peut-être eu tort de le frapper, mais il avait dépassé les bornes.

— Tu ne sais rien, Jake, finis-je par dire en détournant aussi la vue et en m'agitant sur mon siège.

— Je ne te pensais pas aussi égoïste. C'est à cause de tout ce qui s'est passé avec ce connard de Nathan Hawkins que tu as failli mourir et que ton frère a fini en prison. Et tu refais exactement la même erreur avec ce crétin.

— Il n'est pas comme Nathan, jamais il ne me ferait du mal, murmurai-je alors que mes yeux commençaient à se remplir de larmes.

Ce n'était pas mon genre de pleurer, je le faisais très rarement, mais là, ce n'était pas de tristesse, mais de frustration. Jake me faisait sentir très coupable, alors que la journée avait si bien commencé. La veille était encore très présente dans mon esprit, ainsi que tout ce qui s'y était déroulé. J'avais passé des moments merveilleux avec Cole, mais l'ami de mon frère était en train de tout gâcher.

— Est-ce que tu pensais que ce type te ferait du mal lorsque vous avez commencé à sortir ensemble ? rétorqua-t-il.

Non, en effet, ça ne m'avait même pas effleuré l'esprit. Mais ça n'avait strictement rien à voir, si j'entrais dans sa logique, alors jamais je ne pourrais prendre le risque d'être avec quelqu'un. Après tout, pour savoir ce genre de choses, il fallait connaître la personne, jamais cette dernière ne se présenterait à toi en te disant les idées malsaines qu'elle pourrait avoir en tête. C'était tout bonnement absurde !

— Il y aura toujours ce risque, raisonnai-je, avec n'importe qui, pas juste avec les « petits fils de riches », comme tu dis.

Je comprenais son point de vue, surtout qu'il était en train de me parler exactement de la même manière que le ferait mon frère. Je savais qu'il s'inquiétait pour moi, mais je ne pouvais pas rejeter quelqu'un parce qu'un salopard m'avait fait du mal par le passé, je passerais à côté de ma vie. Voilà ce que j'avais compris ces derniers jours auprès de Cole.

— Je n'arrive pas à croire que pendant qu'Alex s'inquiète pour toi et de ton bien-être dans cette maison, toi, tu fasses ça. Ça dure depuis combien de temps votre petite histoire ?

— Moins d'une semaine, d'accord ? Alors cesse de t'exciter pour un rien, soupirai-je, de plus en plus agacée.

Ça ne voulait pas dire que parce que je débutais une sorte de relation avec Cole que j'oubliais ce que mon jumeau avait fait pour moi, jamais de la vie ! Je n'étais pas quelqu'un d'ingrat et je me battais chaque jour pour qu'il sorte de prison.

— Je te pensais plus intelligente, Olivia. Ne vois-tu pas qu'il se sert de toi ?

— Arrête, Jake. Tu ne le connais pas !

— Ça fait un mois que tu vis dans cette maison ! Tu crois le connaitre mieux que moi ? Je ne pense pas !

— Toi et moi on se connait depuis pas plus de deux semaines ! lui rappelai-je, vraiment énervée par son comportement.

— Oui, mais moi je n'ai pas pour but de te baiser, Liv ! Comprends ça ! Dès le moment où il en aura marre et qu'il aura eu ce qu'il veut de toi, tu crois vraiment que ta mère et toi vous allez rester bien sagement dans cette maison ? Réfléchis un peu, putain !

Sa remarque fut comme un poignard en plein cœur. J'avais réfléchi, beaucoup même, c'était l'une des raisons pour lesquelles je voulais que cette relation reste secrète. Mais voilà que Jake venait tout gâcher avec ses questionnements, insufflant le doute en moi. Est-ce qu'il pensait vraiment que je n'avais pas songé à tout ça ? Bien sûr que si et ça me faisait peur, mais je pensais connaître désormais suffisamment Cole pour savoir que jamais il ne me ferait une chose pareille.

Il ne savait rien de lui, contrairement à moi qui connaissais sa vie, même la partie la plus sombre de celle-ci, et j'y avais vu quelqu'un d'honnête, de bon, qui malheureusement avait été malmené une grande partie de son existence. Jake ignorait tout ça et ne cherchait pas à en savoir plus, il se contentait des rumeurs et des premières impressions que j'avais transmises à mon frère. Je m'en voulais atrocement d'avoir fait ça d'ailleurs, j'aurais dû me taire, garder ma peur ainsi que mes doutes pour moi et me débrouiller toute seule.

— Il ne me ferait jamais une chose pareille, insistai-je.

— Comment tu peux en être certaine ?

— Parce que je lui fais confiance, répondis-je sans aucune hésitation.

Jake ricana légèrement et tapa à nouveau sur son volant, cette fois, déclenchant le klaxon, mais je ne fus même pas surprise par le bruit strident de ce dernier.

— La confiance, hein ? poursuivit-il. Cesse de mentir Olivia, ça ne prend pas avec moi. Si c'était véritablement le cas, tu lui parlerais d'Alex ou encore de moi, mais je doute beaucoup que tu l'aies fait. Je me trompe ?

Je baissai le regard, car il avait bel et bien raison. Lui et mon frère étaient des sujets que je n'avais pas encore abordé avec Cole. Tous les mensonges qui découlaient de ces cachoteries ne me plaisaient vraiment pas, mais cela ne voulait en aucun cas dire que je ne lui faisais pas confiance. Je lui avais parlé de mon passé, ou du moins en partie, car tout simplement l'entière vérité n'était pas avouable ! Même ma mère l'ignorait et c'était la personne qui m'avait mise au monde !

— Ça n'a rien à voir.

— Ça a tout à voir, bien au contraire, répliqua-t-il. Et lui aussi cache des choses.

Je lui lançai un regard noir. Qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire ?

— On en cache tous, toi y compris.

Il tourna doucement son visage vers moi, l'air incrédule, en se mordant l'intérieur de sa joue gauche. La conversation que j'avais eue avec Ivy était très présente dans mon esprit, elle m'avait donné son point de vue sur Jake, elle avait des préjugés à son égard, tout comme il en avait par rapport à Cole. Et mon amie avait raison, l'histoire sur son arrestation n'était pas complète. Avait-il vraiment été faussement accusé ou m'avait-il menti pour se faire bien voir ? J'étais vraiment curieuse à ce sujet.

— Ce mec va te faire du mal. Je connais les crétins dans son genre, d'accord ? Tu es la nouveauté et tu es chez lui, il pense qu'il peut disposer de toi comme bon lui semble, mais crois-tu que votre histoire durera ? J'en doute fortement.

Tout ce qui sortait de sa bouche m'irritait au plus haut point, cependant, j'essayais de me tranquilliser pour ne pas partir en vrilles et ainsi dire des choses que je regretterais par la suite. Contrairement à lui, je mesurais mes paroles, même si j'étais de plus en plus en colère.

— Je comprends que tu sois inquiet pour moi, Jake, mais cela ne te donne pas le droit de te mêler de ma vie ! Ce crétin, comme tu dis, est loin d'être comme tu le penses. Tu ne le connais pas, tu ne sais pas ce qu'il a vécu dans sa vie, alors arrête de le juger !

Il pouffa, comme si je venais de faire une bonne blague.

— Qu'est-ce qu'un sale gosse de riche peut bien connaître du malheur ? me défia-t-il. Dis-moi, je suis curieux de savoir. Son papa ne lui a pas acheté la dernière voiture à la mode ?

Son ironie me dégoûta complètement. Il était aveuglé par le statut social et économique de Cole, il ne voyait pas plus loin. La jalousie le consumait, je pouvais le sentir. Tout ça, c'était à cause de l'argent ? Il n'y avait que ça finalement qui lui importait ?

— Tu t'entends ? Tu penses vraiment que parce qu'une personne a de l'argent, qu'elle n'a pas forcément des problèmes plus graves que ceux-là ? Je te pensais plus intelligent et humain !

Il serra les mâchoires et je pus presque l'entendre grincer des dents. Ça l'énervait que je prenne la défense de Cole, mais que faire ? Ce qu'il était en train de dire était totalement injuste et injustifié.

— Non, il ne me fait pas de la peine, d'accord ? J'en ai marre des sales gosses comme lui qui se plaignent pour un rien, alors qu'ils ne connaissent pas la faim, les problèmes économiques ou la frustration de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de leur famille. Les gars comme lui ont grandi avec une cuillère d'argent dans la bouche et se pensent mieux que le reste du monde, alors qu'ils n'ont absolument rien fait pour mériter ce genre de privilèges ! Voilà ce qui m'énerve !

J'ignorais ce qu'il avait contre Jayden, mais ça allait bien plus loin que ce que mon frère avait pu lui dire. C'était personnel et je n'arrivais pas à comprendre pourquoi, car aux dernières nouvelles, lui et Cole ne se connaissaient pas, la seule personne qu'ils avaient en commun c'était Eli. Peut-être s'étaient-ils déjà rencontrés et que ça avait mal tourné ?

— Il n'est pas comme ça, il ferait n'importe quoi pour aider quelqu'un dans le besoin, murmurai-je en me souvenant de tout ce qu'il avait fait pour Veronica.

— Oui, pour apaiser sa conscience, marmonna-t-il.

Je laissai échapper un très long soupir. Il ne voulait absolument rien entendre, il était entêté dans son idée et franchement, je n'avais pas le cœur à me prendre la tête avec lui. S'il souhaitait penser ainsi, alors libre à lui, mais je ne permettrais pas qu'il vienne me dire ce que je devais faire vis-à-vis de ma relation avec Cole.

— Il te fera du mal, Liv, pourquoi ne veux-tu pas le voir ?

— Et toi, pourquoi ne veux-tu pas voir qu'il me fait du bien ?! explosai-je.

Ma réponse sembla énormément le surprendre, mais il ne répliqua pas et se contenta de garder le silence, sans même m'adresser un regard.

— Bordel, ça ne fait que quelques jours et tu es déjà amoureuse de lui, marmonna-t-il après quelques instants, abasourdi.

— Je ne le suis pas.

Il pouffa et se retourna enfin vers moi.

— Si, tu l'es et tu es vraiment aveugle si tu ne t'en rends pas compte. Tu le défends comme si ta vie en dépendait et tu parles de lui comme s'il s'agissait d'une quelconque déité. Tu es amoureuse jusqu'à la moelle, Olivia.

J'avalai ma salive, totalement perdue, car je ne savais nullement ce que je ressentais vraiment. J'aimais être avec lui, que nous passions du temps ensemble, que nous partagions nos nuits... j'adorais l'embrasser également, me perdre dans l'intensité de nos baiser ainsi que celles de nos caresses, mais également dans nos échanges. J'aimais parler avec lui, de tout ou de rien, de quelque chose de profond ou au contraire, d'un sujet totalement futile.

Avec lui, je me sentais bien et malgré tous les secrets qui pesaient sur mes épaules, j'avais l'impression de pouvoir être enfin moi-même.

— Tu passes tes nuits avec lui, n'est-ce pas ?

Je ne dis rien et me contentai de détourner le regard. Peu importait que je lui dise qu'il ne se passait absolument rien, il ne me croirait pas. Il ne comprendrait pas ce qui me poussait à vouloir être avec lui, surtout après nos débuts, et je n'avais pas besoin de sa bénédiction, c'était ma vie et je faisais ce que je voulais. Je connaissais les risques, j'en étais pleinement consciente, cependant, je préférais me risquer plutôt que laisser l'opportunité d'être avec lui me filer entre les doigts.

— Ramène-moi à Eastridge Hills, s'il te plait, soupirai-je.

Je n'avais absolument pas à me justifier auprès de lui et je pensais avoir été assez claire, s'il ne voulait pas comprendre, ce serait tant pis pour lui. J'attendais toutefois à ce qu'il me pose un ultimatum, qui après de longues minutes de silence et de perplexité, ne vint pas.

Il démarra tout simplement la voiture et reprit le chemin de retour vers la résidence.

***

Une fois devant le portail, Jake n'éteignit par le moteur, il continuait de tourner et semblait attendre à ce que je descende au plus vite du véhicule.

Je détachai ma ceinture doucement, en le regardant, mais sans pour autant ne rien dire, car j'ignorais quoi pour être honnête.

— Tu vas voir Alex demain ? me demanda-t-il enfin après que j'aie ouvert la portière.

Je me contentai de hocher la tête, le souffle lourd et le cœur tambourinant dans ma poitrine. Je ne désirais pas être fâchée avec lui, il était mon ami et avait été vraiment bon avec moi ces dernières semaines. Je savais au fond de moi qu'il ne me laisserait pas tomber, qu'il me serait toujours fidèle comme il l'était avec Alex.

— Je viens te chercher à neuf heures dans ce cas, ne soit pas en retard.

— Merci, murmurai-je avant de m'extirper de la Camaro.

— Et n'hésite pas à appeler si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, bougonna-t-il.

C'était sa manière à lui de me dire que malgré le fait que je l'aie baffé et que nous nous soyons pris la tête, qu'il serait encore là pour moi. Et au fond, c'était quelque chose de très rassurant à savoir.

— Je n'hésiterai pas, je te le promets.

— Fait attention, termina-t-il avant de démarrer et quitter Eastridge Hills.

Je restai statique et regardai la voiture quitter les lieux, un poids énorme me consumant de l'intérieur. Je n'arrivais toujours pas à croire qu'il fut au courant, j'aurais tellement aimé faire durer le secret un peu plus longtemps, au moins jusqu'à ce que je sache avec certitude ce que je ressentais pour Cole.

Mon cœur se protégeait, même si je savais que ce que Jake avait dit était tout à fait vrai : j'étais amoureuse de Jayden jusqu'à la moelle. C'était très différent de l'affection que j'avais pu ressentir pour Nat lorsque nous avions commencé à sortir ensemble. Avec Cole, c'était plus intense, tellement, que ce sentiment pourrait très vite devenir destructeur si je ne le tenais pas un minimum en laisse.

Soudain, mon téléphone qui se trouvait dans ma poche, se mit à vibrer. En le sortant, je vis qu'il s'agissait d'un message de Cole et qu'il me l'avait envoyé quinze minutes plus tôt. Je n'avais sans aucun doute pas de réseau là où je me trouvais avec Jake un peu plus tôt.

Il me disait que nous devions parler et d'aller le rejoindre dans sa chambre lorsque je rentrerai. C'était bizarre, je pensais qu'il allait chez Eli après être allé chercher Ronnie... peut-être avait-il changé ses plans ?

Je haussai tout simplement les épaules et remontai la pente de la résidence après avoir franchi le portail.

Après avoir longé les rues et être arrivée dans mon quartier, je pressai le pas lorsque je passai devant la maison d'Aiden. Je n'avais vraiment aucune envie d'avoir affaire à ce connard, d'ailleurs, cela faisait plusieurs jours que je n'avais pas vu sa face de con, ce qui franchement était un soulagement.

En arrivant devant le manoir, je remarquai que la voiture de Piper était garée tout juste devant la porte d'entrée, alors que celle de Cole se trouvait dans l'allée du garage.

Mr Coleman était donc rentré de son voyage d'affaires avec sa femme ?

Mince, s'ils étaient là, devais-je vraiment me rendre dans la chambre de Jayden ? Ce serait assez imprudent.

Mais bon, si le père était enfermé dans son bureau comme à son habitude et sa femme dans le salon, il n'y avait aucun risque, du moins, c'était ainsi que je voyais les choses. Et d'ailleurs, ma mère serait sans aucun doute en train de préparer le repas du soir, alors si j'entrais par la porte principale, il n'y avait aucun risque qu'elle me voit monter au deuxième étage et m'introduire dans la chambre de Cole.

Voilà, je ferai ça, en espérant que la porte principale soit bel et bien ouverte, mais j'avais remarqué plus d'une fois que pendant la journée, le battant n'était jamais fermé à clé.

Je remontai les petites marches après avoir contourné la BMW rouge flamboyant de Piper et tournai la poignée de la porte, celle-ci s'ouvrit, heureusement pour moi.

Une fois dans le hall d'entrée, je refermai le battant en faisant le moins de bruit possible, afin de passer totalement inaperçue. Je remontai ensuite les escaliers en colimaçon sur la pointe des pieds et sans même respirer, je voulais devenir complètement invisible. Si Cayley était dans le coin, elle viendrait fouiner, c'était sûr et certain même, elle avait des yeux partout cette sale gosse.

Lorsque j'arrivai au premier étage, je bifurquai vers le couloir qui se trouvait à ma droite et qui débouchait sur la chambre de Cole, la plus grande et la plus spacieuse de toute la maison. Quand je fus devant sa porte, je m'apprêtai à entrer sans même toquer, mais une voix féminine provenant de l'intérieur m'arrêta dans mon élan et les poils de mes bras se hérissèrent en comprenant ce qu'elle disait :

— Bonsoir mon amour, t'ai-je manqué ?

Et à travers l'embrassure, je vis Piper assise sur le lit de Cole et ce dernier se trouvait dans un coin, avec une serviette autour de la taille. Il ne bougeait pas et sa belle-mère le regardait avec une telle convoitise que j'eus du mal à croire ce que mes yeux étaient en train de voir.

Elle se leva et alla à son encontre, pour finalement, commencer à promener ses mains sur son torse nu et dégoulinant d'eau, avant de déposer un baiser au niveau de sa gorge tandis que ses mains baladeuses descendaient sur l'abdomen de son beau-fils.

Mon cœur s'arrêta de battre, mes oreilles commencèrent à siffler et ma vision se brouilla à cause des larmes qui émergeaient petit à petit. Bon sang, mais c'était quoi ça ?

Cole maintenait une relation avec Piper ?

J'eus un haut le cœur et posai une main sur ma bouche, tellement la situation me rendait malade. Comment... Je n'arrivais pas à penser, ou même à bouger, j'étais tout simplement debout, devant cette porte entrouverte, en train d'observer ce garçon qui m'avait fait ressentir tout un tas de nouvelles sensations et qui s'était bien fichu de moi.

Jake avait raison et j'avais été une pauvre imbécile en le pensant différent.

Je reculai en faisant le moins de bruit possible, mais une fois arrivée aux escaliers, je les dévalais comme si j'avais le diable aux trousses.

Mon dieu, il haïssait tellement son père qu'il couchait avec sa belle-mère ? C'était tout simplement dégueulasse et tordu.

Une fois dehors, je claquai la porte derrière moi. Désormais, je m'en fichais royalement qu'on m'entende.

Piper et Cole avaient une liaison et ça me donnait envie de vomir. Il était bien plus malsain que ce que j'avais pensé lorsque je l'avais rencontré.

Je n'arrivais pas à respirer et les larmes ruisselaient désormais sur mes joues, j'avais la sensation de sentir des mains se resserrer autour de ma gorge et une détresse incommensurable me submerger pleinement. Chaque parcelle de mon corps tremblait et une sorte de bruit étrange s'échappait de ma gorge, une complainte pleine de douleur.

Stupide ! Stupide ! Stupide !

Cole n'était rien d'autre qu'un bel enfoiré qui s'était bien fichu de moi cette dernière semaine. Je me sentais trahie de la pire des façons, parce que je lui avais fait confiance et que j'avais cru chacune des paroles qu'il m'avait dites. Mais je m'en voulais surtout à moi-même pour avoir baissé ma garde et bu ses paroles.

Je déballai la rue en courant le plus vite que mes jambes me le permirent et une fois à nouveau devant le portail, je sortis sans même pas savoir vers où me diriger. 

*********************************

Alors, tout d'abord ne vous emballez pas et essayez de vous mettre à la place d'Olivia pendant une seconde, rappelez-vous que vous, vous onnaissez le point de vue de Cole. Si j'enlevai tout à coup son pdv, vous penseriez exactement la même chose qu'elle. Pourquoi? Parce que l'autre chose n'est pas concevable, pourquoi ? encore une fois ce que je dis depuis un moment déjà : dans notre société un homme ne "peut" pas être violé, et encore moins par une femme. C'est même risible, on en fait de la comédie là-dessus. 

Donc, Olivia voit la scène et sous la panique et la tristesse que ça lui procure, elle ne va pas chercher plus loin, elle ne fait confiance qu'à ce que ses yeux ont vu et aux mots prononcés par Piper, ainsi qu'à l'innaction de Cole. Elle essaye de trouver une raison qui l'a poussé à faire une telle connerie, et ce qui lui vient tout d'abord à l'esprit c'est le fait qu'il veuille se venger de son paternel. 

Encore une fois, elle est à fleur de peau et elle ne connait pas le pdv de Cole. Et contrairement à ce qu'il a fait en découvrant pour Alex, elle, elle est plus émotive et prend moins de recul face à la situation. Il faut aussi dire que la conversation avec Jake auparavant n'a pas aidé. Elle est à chaud et ne réfléchit pas comme elle le devrait. 

Bref, soyez gentils avec Liv et essayez de raisonner comme n'importe quelle personne en réalité. Parce que s'il faut être réaliste, la première chose qui traverserait l'esprit de quelqu'un qui ne connait pas le vécu de Cole, ce serait "Bordel, il se tape sa belle-mère" et non "Bordel, sa belle-mère le viole". 

Donc, on se retrouve MERCREDI PROCHAIN À 17H pour la suite !

Passez une bonne fin de semaine.

PS: IL Y AURA BEL ET BIEN UNE PUBLICATION MERCREDI 25 DÉCEMBRE, MAIS JE VAIS FAIRE UNE PAUSE À PARTIR DU JEUDI 26 DÉCEMBRE JUSQU'AU 15 JANVIER. JE PARS EN VACANCES (OUI, ENCORE) ET MÊME SI CETTE FOIS J'EMMÈNE MON PC AVEC MOI, JE NE SAIS PAS SI J'AURAIS LE TEMPS POUR ÉCRIRE. DANS TOUS LES CAS, JE PRENDRAIS DE L'AVANCE SI JE LE PEUX, MAIS BREF, IL N'Y AURA PAS DE PUBLICATIONS ENTRE TEMPS. 

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