Chapitre 7 Cole
Saleté de téquila.
Ça pour avoir la gueule de bois, je l'avais ! Eli avait dû me jeter un saut d'eau froide en pleine tête pour me réveiller. Du coup, j'étais de très mauvaise humeur.
Bordel ! Je suis vraiment con ma parole. J'aurais dû écouter mon ami et ne pas boire toute la bouteille, désormais, j'en payais le prix. Et ceux qui m'entouraient également. J'étais vraiment d'humeur massacrante.
Tous les sons m'étaient insupportables, tout comme la lumière, ce pourquoi je portais des lunettes de soleil... même à l'intérieur.
Et je n'aimais pas du tout ça, vous savez pourquoi ? Parce que seuls les aveugles et les connards portaient des lunettes de soleil à l'intérieur. Je n'entrais pas dans la catégorie des aveugles, alors je rentrais dans celle des connards.
L'arrivée au lycée fut vraiment chiante. En allant au secrétariat, cette sangsue d'Amber McCall m'avait cassé la tête avec ses histoires à deux balles. Qu'est-ce que j'en avais à foutre que ses parents soient en vacances aux Bahamas ?
Bien que je m'en fichais comme de l'an quarante, je savais parfaitement pourquoi elle me disait avoir la maison pour elle toute seule, je n'étais pas débile. Je savais parfaitement lire entre les lignes. Mais personnellement, je préférerais me faire renverser et passer un mois dans un lit d'hôpital plutôt que passer ne serait-ce que cinq minutes avec cette horreur de fille.
À la fin, j'étais parti en la laissant blablater toute seule. Je voulais bien être cordial deux minutes, mais il ne fallait pas abuser non plus. Parler avec elle avait pour habitude de me donner des envies de meurtre.
Elle avait essayé de me mettre le grappin dessus deux ans plus tôt, bien avant ma venue au lycée Rodriguez.
Dans tous les lycées où je débarquais, tout le monde me tournait autour comme des vautours. Tous ne pensaient qu'à l'argent de mon père et au profit qu'ils pourraient en tirer s'ils me fréquentaient, s'ils devenaient mes amis. Voilà pourquoi j'étais la plupart du temps seul et que je ne devenais ami avec personne, à exception près.
Pour les filles ? Elles me gonflaient, voulant toujours la même chose : s'accrocher à moi à n'importe quel prix et profiter de ma condition économique et sociale... ou plutôt celle de mon père, car techniquement parlant, moi sans lui, je n'avais pas un rond. Il n'empêchait, que parfois, si l'envie m'en prenait, je me servais d'elles. Mais ça, c'était avant que...
— Salut mon pote ! dit Aiden en passant un bras autour de mon cou. Je vois que tu es revenu.
— Je vois que tu n'es pas aveugle, rétorquai-je, agacé par sa parlote inutile.
Il était le cousin d'Amber et il était tout aussi imbu qu'elle. La chef des pom-pom girls et le capitaine de l'équipe de baseball... ils faisaient vraiment la paire. Tandis que sa cousine était rousse, lui était blond aux yeux bleus. Toutes les filles craquaient pour lui... du moins, avant mon arrivée.
Les McCall étaient riches, il fallait le dire. Mais personne de tout le comté de Solano n'était aussi plein aux as que mon père. Il avait même fait la couverture du magazine Forbes cinq années de suite, le considérant comme l'un des hommes les plus fortunés de toute la côte Ouest des États-Unis.
Avant d'arriver à Fairfield, nous habitions à San Francisco, mais m'étant fait virer de toutes les écoles possibles, publiques ou privées depuis l'âge de mes dix ans, on pouvait dire que mon paternel avait décidé de me faire changer d'airs deux ans plus tôt. Je n'avais pas fait long feu au lycée de Fairfield, j'y avais peut-être été pendant quatre mois avant de me faire expulser pour avoir cassé la gueule à un prof.
Oui, je pétais des câbles avec facilité, certes. Mais au moins, avec la raclée que je lui avais foutue, plus jamais il ne regarderait une mineure de façon libidineuse. Ce salopard m'avait vraiment donné envie de commettre un meurtre, mais n'ayant pas de preuves, je m'étais fait virer. Toutefois, la fille en question m'avait remercié, et ça, c'était ce qui comptait pour moi.
Ce genre de choses me faisaient vraiment perdre le contrôle, déjà que j'avais du mal, alors voir une figure de l'enseignement faire une chose semblable, ça me foutait vraiment en rogne.
Ensuite, j'avais été viré de Armijo pour comportement indiscipliné et parce que je passais le plus clair de mon temps sous les gradins du terrain de football en train de fumer ou encore de boire. J'avais un comportement merdique et autodestructeur, je le savais bien, mais je m'en fichais.
Sauf que là, je jouais ma dernière carte en main avant de me faire envoyer dans un camp de redressement, ce pourquoi je ne buvais plus dans l'enceinte du lycée, ni fumais ou même... me droguais. Désormais, tout ça, c'était dans l'intimité de ma chambre. Je n'aurais plus le droit à des jokers et ça, j'en étais parfaitement conscient. Même si mon père n'en avait rien à branler de ma personne, il ne me laisserait pas le trainer dans la boue avec moi.
Et je ne tenais pas particulièrement à finir dans un camp de redressement, alors depuis mon entrée à Rodriguez, j'avais essayé de relativiser et de me calmer. Mais avec tous ces cons qui me tournaient autour, la tâche devenait vraiment éprouvante.
— Tu as vu la nouvelle ?
Il me soûlait vraiment celui-là.
Je ne pouvais même pas déjeuner tranquille ? C'était trop demander ? Et d'ailleurs, qu'est-ce que j'en avais à foutre qu'il y ait quelqu'un de nouveau dans ce putain de lycée à la con ? Absolument rien.
Après la matinée de merde que je m'étais coltinée et le mal de crâne que j'avais, la dernière chose que je voulais c'était qu'il vienne me les briser.
— Elle est pas mal. Un peu mince à mon gout, mais ça peut le faire.
Je me rendis compte alors que j'étais entouré par toute sa bande de branleurs.
Définitivement, je n'aurais aucun répit. Je ne pouvais même pas manger mon plateau repas tranquille.
Aiden McCall avait essayé de me faire entrer dans son groupe bien avant mon arrivée dans ce lycée, étant donné que nous étions voisins, vivant à peine à une rue l'un de l'autre.
Sa mère nous avait même fait une fête de bienvenue lorsque mon père et moi étions arrivés dans le quartier. Et bien évidemment, elle en avait fait des tonnes.
Mon paternel m'avait obligé à y aller, alors que lui était à Sacramento en train de travailler. J'avais dû me farcir cette sale petite fête où j'avais rencontré presque toutes les mégères riches du quartier qui avaient essayé de planter leurs crocs sur moi, tout en me présentant leurs mégères de filles. C'était là que j'avais rencontré Amber pour la première fois et seigneur, si je l'avais trouvé collante alors, désormais c'était mille fois pire. Le pire avec cette fille, c'était qu'elle pensait que tous les mecs la désiraient, alors qu'elle était tout simplement insupportable.
Avoir une conversation avec elle me donnait littéralement la nausée.
Pas à cause de son physique, loin de là, Amber avait une beauté pour ainsi dire parfaite. Trop parfaite même. C'était sa manière d'être qui me donnait envie de gerber.
— Je l'ai aperçue avec Amber, étant donné que c'est sa guide pour la journée.
Ne voyait-il donc pas que je n'en avais rien à cirer ?
— Hum, je vois.
Franchement, je plaignais cette fille. Elle allait en baver.
— Elle a un style particulier, continua-t-il. Un peu manant, mais ça me va.
Je levai les yeux au ciel.
Je voyais bien que cette fille allait être la nouvelle proie d'Aiden. Le challenge ? La mettre dans son lit. Le temps qu'il se donnait ? Une semaine. Il faisait toujours ça quand une fille lui tapait dans l'œil et celle-là, étant nouvelle ne se douterait de rien contrairement aux autres.
— Une belle petite brunette au regard de braise. Crois-moi, je suis certain qu'elle te plairait aussi.
— Je n'en doute pas, marmonnai-je.
— Tiens, la voilà !
Je soupirai et tournai mon regard vers là où il m'indiquait.
Je vis alors Amber dans sa tenue de cheerleader, entourée par sa clique et ce fut alors que je la remarquai. Il ne me fut pas trop difficile de la discerner étant donné qu'elle faisait vraiment tâche entre tous ces uniformes verts et blancs.
La nouvelle avait de longs cheveux bruns et la peau hâlée, du fait de ses traits j'en déduisis qu'elle avait sans aucun doute des origines hispaniques. Mais de là où je me trouvais je ne la voyais pas trop bien non plus. La seule chose que je remarquais, c'était qu'elle semblait obligée d'être là avec Amber. Elle avait l'air de vouloir prendre ses jambes à son cou et qu'est-ce que je la comprenais !
Par rapport à son style, ce dernier était simple. Elle ne se prenait pas la tête, ce qui voulait dire qu'elle n'était pas obnubilée par son apparence, portant des vêtements normaux, rien de l'autre monde. Elle n'était pas à sa place parmi toutes ces filles et surtout, auprès d'Amber.
— C'est vrai qu'elle est jolie, dit Trevor en face de moi. J'adore les latinas, elles ont la réputation d'être des chaudasses.
— Ou des vierges effarouchées, continua Nick.
— Tu as trop regardé Jane the Virgin, mon pote, plaisanta Greg.
De tous ces cons, c'était lui que je tolérais le plus.
Contrairement à Aiden, Trevor et Nick, Greg ne faisait pas partie de l'équipe de baseball. Son truc à lui, c'était la natation et il était même le capitaine de l'équipe du lycée.
— On dit que ce sont de vraies tigresses au lit, poursuivit Aiden. Qu'est-ce que tu en dis Greg ?
Il lui demandait parce que ce dernier était d'origine colombienne, pourtant, il ne parlait pas un mot d'espagnol.
— Tout dépend de la tigresse en question.
Ils ricanèrent, mais je ne les suivis pas, ne trouvant pas leurs propos très drôles. Pourtant, j'avais un bon sens de l'humour.
— Il va falloir que je m'en assure alors, ricana le cousin d'Amber.
Je poussai un soupir plus ou moins dissimulé.
Il y avait plein d'autres filles au lycée aux origines hispaniques et il avait couché avec tout un tas, tout comme moi. Alors ce qu'il disait n'avait aucun sens.
— Souris un peu mec ! continua-t-il en me donnant un coup à l'épaule. Si tu la veux, je peux te faire une fleur et te la laisser. Je passerai après, je peux attendre.
Je serrai les mâchoires et fermai les paupières, ayant vraiment envie de lui fracasser la tête contre cette table de cantine.
— Sans façons, tu peux la garder.
— Bien, alors c'est décidé. La saison de chasse est ouverte !
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On se retrouve SAMEDI pour la suite ;)
Bonne fin de semaine!
Tamar.
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