Chapitre 59 Cole
Je laissai couler l'eau du jet de douche sur mon dos, d'abord percutant ma nuque penchée en pour finalement ruisseler le long de ma colonne vertébrale.
Je me sentais bien, à vrai dire, cela faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi vivant. Une sensation très agréable avait pris possession de moi depuis hier soir, depuis que mes lèvres s'étaient posées sur celles d'Olivia. Cela avait été une véritable libération, ainsi qu'un pur délice.
Cela ne faisait que quelques instants que je l'avais quittée, pourtant, je ne cessais de penser à elle et à tout ce qui s'était passé depuis que j'avais pris l'initiative d'aller la retrouver. C'était sans aucun doute la décision la plus avisée que j'avais pris en très longtemps.
J'avais apprécié qu'elle se confie à moi, qu'elle me pense assez digne de confiance pour me parler de sa vie passée ainsi que de sa relation avec cet enfoiré. Quant à moi, jamais je n'avais parlé de tout ce qui s'était passé avec Amara avec quelqu'un, pas même avec mes psys qui ne cessaient de me demander de m'ouvrir à eux pour qu'ils puissent me venir en aide. Avec elle, ça avait été complètement différent, j'avais presque eu du mal à m'arrêter de parler. Liv avait cet effet sur moi et c'était la première fois que ça me faisait ça avec quelqu'un.
Je fermai le robinet de la douche et entourai ma taille d'une serviette tandis que je frottais mes cheveux d'une autre.
Nous avions passé la nuit ensemble et au matin, aucun de nous d'eux n'avait disparu. Elle m'avait réveillé d'un sommeil profond en caressant tendrement ma joue, puis en déposant de petits baisers sur mon torse, aux divers endroits où il y avait des cicatrices. C'était vraiment une façon très agréable de commencer la journée, je devais bien l'avouer.
Lorsque j'avais ouvert les yeux, elle était toujours nue dans mes bras et à la lumière du soleil, elle n'était que plus belle. J'avais à nouveau contemplé ses formes pour ensuite les parcourir de mes mains doucement, mourant d'envie de les sentir à nouveau sous mes paumes.
Nous n'avions pratiquement rien dit, nous contentant de nous observer et de nous découvrir grâce à nos mains et nos lèvres. Mon cœur bondissait dans ma poitrine rien qu'en repensant au baiser qu'on avait échangé avant de nous séparer pour aller prendre le petit déjeuner qui était prévu à neuf heures.
Après être sorti de la salle de bain, les cheveux encore dégoulinants d'eau à l'égale du reste de mon corps, je me dirigeai vers mon dressing afin de me mettre quelque chose sur le dos.
Je voulais que cette soirée se répète encore et encore, jamais je n'avais ressenti ce besoin presque vital d'être auprès de quelqu'un, de le toucher, de l'embrasser, de le découvrir tout entier. J'avais besoin de tout connaître à son sujet, que cela soit son corps, son âme ainsi que sa personnalité. Je la voulais avec son caractère de phacochère ainsi que celui de lionne, qui ne se mordait jamais la langue et n'hésitait à aucun moment à me dire mes quatre vérités.
Je la désire tout entière.
Face à cette pensée, j'esquissai un sourire tandis que j'enfilais mon t-shirt avant de sortir de ma chambre et de parcourir le long corridor qui menait aux escaliers principaux du manoir, pour finalement, déboucher sur le hall d'entrée.
Comme s'il était pourvu d'un radar, Joey ouvrit le battant double de l'immense salon et vint me retrouver, étant plus excité que jamais. Je pouvais sentir de là où je me trouvais l'odeur à brioches provenant de la cuisine. Voilà pourquoi il était aussi excité ce petit malin, c'était un vrai goinfre ce môme.
— Dépêche ! Clara a fait plein de bonnes choses pour le petit-déjeuner !
Puis il m'attrapa par la main, comme si c'était une habitude entre nous, et me tira derrière lui jusqu'à la salle à manger, où tout était disposé sur la table. Clara avait visiblement sorti le grand jeu, tout comme les assiettes en porcelaine que Piper adorait. Mon dieu, que j'aurais voulu les réduire en charpie !
— Bonjour, Jayden, me salua Clara en déposant au centre de la table un bol de fruits rouges.
Je remarquai alors les divers mets qu'elle avait concocté : des pancakes nature, au chocolat et aux myrtilles, de la brioche et même de la confiture de mûres et d'abricots faîtes maison. Rien qu'à l'idée d'en manger, j'en salivais d'avance. D'ailleurs, je n'avais pratiquement rien avalé hier, ce qui faisait qu'en voyant toute cette nourriture me faire face, mon ventre se mit à gargouiller... non ! À grogner, plutôt.
— Bonjour, Clara, répondis-je enfin.
— J'espère que tu as faim, continua-t-elle en m'adressant un sourire rempli de tendresse.
Ce fut à ce moment-là qu'Olivia entra dans la pièce en apportant une jarre de jus d'orange récemment pressé. Ses longs cheveux bruns mouillés commençaient à onduler sur les pointes à cause de la chaleur ambiante et elle était vêtue d'un short noir ainsi que d'un t-shirt blanc. Son odeur à lotus sauvage emplit la salle à manger, annulant les autres arômes. Ma faim venait de prendre une tout autre ampleur désormais.
Je la fixai, tandis qu'elle s'efforçait de m'ignorer royalement, jouant son rôle à la perfection. Mais moi, j'avais envie de jouer.
— Oui, je suis affamé, répondis-je sans quitter Liv un seul instant des yeux.
Elle prit ma coupe et la remplit de jus de fruit, toujours sans m'accorder le moindre regard, mais ses joues prirent une teinte légèrement rosée, comprenant parfaitement ce à quoi je faisais référence.
— Tu vas être servi alors, finit par répondre Olivia en prenant le verre de mon frère et en répétant les mêmes gestes. Tu as trois sortes de pancakes, de la brioche, diverses confitures... vous êtes gâtés.
— C'est dommage, le mets que je voulais déguster ne se trouve pas sur cette table.
Ma réponse lui coupa le souffle et elle eut un mal considérable à cacher ce petit sourire qui commençait à se dessiner sur le coin de ses lèvres.
— Tu voulais manger quelque chose de spécial ? renchérit Clara en fronçant les sourcils et en m'enlevant à la contemplation de sa fille.
Olivia sourit narquoisement et me défia du regard, sachant que je n'aurais pas l'audace de dire le tréfond de mes pensées. Mais ce jeu n'en restait pas moins amusant pour autant.
— Je plaisantais.
Clara m'observa, encore plus confuse qu'avant par ce que je venais de dire, et retourna dans la cuisine pendant que Liv faisait le tour de la table et déposait cette fois les couverts en argent de chaque côté des assiettes. Elle se plaça entre Joey et moi, puis discrètement, de ma main droite, je caressais légèrement l'arrière de sa jambe pour remonter en haut de sa cuisse. Elle parut surprise au premier abord par ce contact, mais elle se détendit relativement vite et traina à mes côtés bien plus que nécessaire pour que je puisse continuer mes minauderies.
Mais lorsque j'entendis Cayley pousser la porte derrière nous pour entrer dans la salle à manger, je retirai rapidement ma main et Liv détala pour retourner aider sa mère en cuisine, non sans m'avoir lancé un petit regard discret par-dessus son épaule avant de disparaître.
Je portai par la suite mon attention sur ma sœur qui, à peine arrivée, commença à se servir.
— Qu'est-ce que tu fais ?
— Eh bien, je prends mon petit déjeuner, Einstein ! ironisa-t-elle en levant les yeux au ciel et en soupirant.
Cette gamine me prenait vraiment pour un con.
En face de nous, de l'autre côté de la table, se trouvaient deux assiettes, ce qui voulait par conséquent dire que tous ceux qui allaient déjeuner n'étaient pas encore présents. Ainsi, je me mis debout et lui enlevai son plat des mains, avant de reposer tous les pancakes qu'elle avait pris.
Elle m'observa, la bouche ouverte avec un air outré et en me fusillant du regard.
— Pose ton cul sur ta chaise et attend que tout le monde soit là pour te servir.
Visiblement, cette gosse n'avait aucune éducation. Ce n'était pourtant pas mon rôle d'éduquer cette peste ! Elle avait déjà un certain âge pour savoir quelles choses se faisaient ou pas à table. Pour Joey c'était différent, il n'avait que sept ans et encore, il faisait beaucoup plus d'efforts que Cayley.
— Depuis quand es-tu considéré ? Tu acceptes désormais de manger à la même table que le personnel ? me provoqua-t-elle, ramenant ainsi en surface le commentaire débile que j'avais eu vis-à-vis de d'Olivia et sa mère à peine un mois auparavant. Tu t'es ramolli ces dernières semaines, frérot. D'ailleurs, où es-tu parti hier soir ?
Je lui lançai un regard de travers. Cette fille était vraiment une sale fouine.
— Tu es parti pleurer dans les jupons d'une fille ? ironisa-t-elle. Mais pas de n'importe laquelle, je me trompe ? Tu n'as pas pris la voiture, alors je suppose que tu es resté à Eastridge Hills.
— Bravo, Sherlock. Quel pouvoir de déduction, dis donc !
— Tu es sans doute allé chez Amber te défouler, railla-t-elle.
Je levai les yeux au ciel. Cayley connaissait la cousine d'Aiden et savait que cette dernière faisait tout depuis notre arrivé à Fairfield pour me mettre le grappin dessus.
— Tu es allé faire du sport chez Amber ? demanda innocemment Joey. En pleine nuit ?
Je ne pus m'empêcher de pouffer. C'était un vrai soulagement que ce gamin pense comme ça, le contraire aurait été bien triste. Tout enfant avait le droit à son enfance, personne n'avait le droit de la lui voler. J'étais vraiment heureux que mon petit frère puisse avoir celle que je n'avais jamais eu. Même si je ne portais pas sa mère dans mon cœur, je devais bien avouer que le môme savait se faire aimer. J'avais toujours mis un pied d'honneur à faire en sorte de ne pas fraterniser avec les autres enfants de mon géniteur, ainsi j'avais en horreur ma sœur et j'avais toujours trouvé mon petit-frère vraiment casse-pied. Pourtant, ce n'était qu'un enfant délaissé par ses parents, complètement paumé. Au moins, lui, il avait sa mère qui le chérissait comme la prunelle de ses yeux. J'avais rarement vu quelqu'un être aussi protecteur avec son enfant, du coup, je devais bien admettre que j'avais plus d'une fois envié ça. Moi, je n'avais absolument rien eu.
Je lui tapotai par conséquent le sommet du crâne et laissai Cayley croire ce qu'elle voulait. Tant mieux si elle pensait que j'étais allé faire un tour chez la voisine, comme ça, elle ne se concentrerait pas sur Olivia et ça, c'était essentiel pour moi.
Ma jolie squatteuse revint quelques instants plus tard, accompagnée de sa mère qui apportait le café. D'après son arôme, ce dernier était colombien, mon préféré.
Elles prirent place de l'autre côté de la table et Liv s'assit tout juste en face de moi, pour mon plus grand plaisir. Il ne me fut pas difficile d'atteindre son pied du mien et de la faire relever le regard vers moi. Son visage restait inexpressif afin de ne pas se trahir, mais pas ses yeux. Désormais, je comprenais tout le sens que prenait la phrase « les yeux sont le reflet de l'âme ».
— Tu veux du café ? me demanda-t-elle en désignant la tasse qui se trouvait à côté de mon verre de jus d'orange.
— Je peux me servir, répondis-je.
— Depuis quand ? rétorqua amèrement ma sœur.
Je ne pris même pas la peine de lui répondre et me contentai de me verser ce petit stimulant qui sentait royalement bon.
Chacun prit ce qui lui faisait envie parmi les mets qui se trouvaient sur la table, ainsi je remplissais mon assiette de pancakes aux pépites de chocolat, de fruits rouges et tartinait un bout de brioche avec de la confiture aux abricots. J'ignorais à quelle heure Clara s'était levée pour préparer tout ça, sans aucun doute aux aurores.
— C'est très bon, la complimentai-je après avoir croqué dans un bout de mes pancakes. Vous avez dû vous lever relativement tôt pour préparer tout ça.
— J'ai passé une nuit blanche, pas même ma tisane habituelle ne m'a aidé à trouver le sommeil, avoua-t-elle, alors j'ai préféré cuisiner à la place, histoire d'avoir l'esprit occupé.
Oui, la fameuse tisane qu'elle était venue chercher à la pool-house. Je devais bien avouer qu'au moment où Olivia s'était retrouvée à califourchon sur moi, j'avais flippé, n'ayant pas vraiment envie non plus de me faire prendre sur le fait. Toutefois, avec mes petits jeux, nous avions été à deux doigts de nous démasquer. J'espérais par-dessus tout qu'elle n'avait pas entendu des cris provenir de sa maison, étant donné que nous avions laissé la fenêtre de la chambre ouverte. Les complaintes dont Olivia m'avait gratifié à peine quelques heures auparavant s'imposèrent à nouveau à moi. La sentir se cambrer sous mes caresses, mes baisers... lorsque que ma langue et mes lèvres touchaient et pressaient les points sensibles de son anatomie, il n'y avait pas de meilleure récompense que d'entendre ce son merveilleux s'échapper de sa gorge. Mélange de plaisir, frustration et supplication. C'était tout simplement exquis, tout comme elle.
En me remémorant nos moments passés la nuit dernière, mon ami en-dessous de ma ceinture se réveilla et se hissa, tel un mat.
Merde, pensai-je, légèrement gêné.
Je fermai les yeux et tentai de reprendre le contrôle sur mon corps, en essayant de ne pas partir d'un fou rire. Je coupai également tout contact physique avec elle, afin de refaire descendre la pression.
— Jay ! dit mon frère en posant une main sur mon bras et en me tendant un bout de brioche. Manges-en ! C'est super doux et moelleux !
Je dus faire un effort considérable pour ne pas éclater de rire à gorge déployée. En tournant mon regard vers Liv, je vis qu'elle écarquillait les yeux face à la remarque de Joey. Sans doute devait-elle se dire que cette obsession du doux et du moelleux venait de famille.
— Ça va, merci, dis-je en refusant l'offre de mon cadet.
Olivia poussa un soupir qui se voulait dissimulé et replongea son regard dans son assiette, pendant qu'une idée germait dans mon esprit, en même temps qu'un sourire se dessinait sur mes lèvres.
— J'ai déjà dévoré des choses douces et moelleuses hier soir, lâchai-je.
Liv s'étouffa avec un bout de pancake et sa mère lui tapota le dos, le regard grave tandis que sa fille me foudroyait du sien. J'eus vraiment du mal à retenir mon hilarité.
— De quoi tu parles ? dit Cayley, confuse.
— De marshmallows, quoi d'autre ?
Je fixai Olivia et je parierais tout l'argent du monde pour certifier qu'elle rêvait de me faire un doigt d'honneur et de m'envoyer me faire mettre, voyant l'air furieux avec lequel elle me contemplait.
Son pied s'écrasa contre mon tibia sous la table tandis qu'elle se raidissait de tous ses muscles et qu'elle reprenait sa respiration.
Elle cessa de tousser et but une gorgée de son jus d'orange. Ses yeux de biches me disaient que j'allais passer un mauvais quart d'heure, mais je m'en fichais, ça avait valu la peine.
Puis nous continuâmes le repas dans le silence, sans ne lancer aucun sujet de conversation, chacun concentré sur son assiette, même si Liv et moi échangeâmes quelques regards à la dérobée. Les siens disaient haut et fort qu'elle allait me faire regretter mon sale petit tour, mais les miens clamaient à leur tour que je n'en avais rien à faire de ses petites menaces.
Ainsi, en nous défiant de manière complètement muette, nous terminâmes notre petit déjeuner.
***
— T'es malade ? me demanda Olivia en me poussant contre un flanc de ma voiture.
Après le petit déjeuner, j'avais annoncé que je me trouverais au garage en train de faire la vidange de ma Jeep, ce qui était clairement de craques, ne connaissant strictement rien en mécanique. C'était toujours un spécialiste qui s'occupait de ce genre de choses, je ne me salissais jamais les mains. Mais c'était l'excuse parfaite pour m'éclipser et avertir Liv de mon emplacement, au cas où elle voudrait venir me rejoindre après avoir terminé d'aider sa mère.
Et ça avait été bel et bien le cas, sauf qu'au lieu de me trouver en train de faire des petits réglages à ma voiture, elle m'avait retrouvé vautré dans le siège arrière, mains derrière la tête et jambes dépassant de la porte ouverte.
— Tu veux donc que ça se termine avant même que ça n'ait commencé ?
Je levai les yeux au ciel et plongeai les mains dans les poches de mon jean. Non, ce n'était pas ce que je voulais, mais je devais bien avouer que ce genre de petites piques entre nous m'amusait énormément.
— Entre, me contentai-je en répondre en lui montrant la banquette arrière.
Elle me contempla pendant quelques instants et s'exécuta, prenant ainsi place sur le siège. Je l'imitai et fermai la portière derrière moi. Les vitres teintées nous cacheraient si jamais il y avait des yeux de fouine dans le coin, et par là, je voulais bien évidemment parler de Cayley. Nous étions tout de même bien protégés dans le garage, la porte automatique était fermée et les fenêtres avaient les vitres opaques, mais on n'était jamais trop prudents.
— Je ne veux pas que ça se termine, avouai-je en me tournant vers elle. Je suis loin d'en avoir fini avec toi.
Je tentai de lui caresser la joue, mais elle se dégagea, visiblement n'aimant pas ma réponse.
— Je ne suis pas un jouet avec lequel t'amuser, Cole. Tu le comprends ça ?
— Et moi je ne suis pas ce connard qui a fait de ta vie un enfer. Tu le comprends ça ?
Même si je lui avais promis de transformer sa vie en enfer si elle me fliquait, pourtant, je n'avais jamais mis à exécution mes menaces. Ce n'était rien d'autre que des mots en l'air afin de lui faire peur et qu'elle dise à mon père d'aller se faire voir.
— Pourquoi tu parles de lui ? s'énerva-t-elle. Ce n'est pas parce que je t'ai raconté cette partie de ma vie que tu dois la ramener sur le tapis au premier quart de tour !
Je haussai un sourcil. Cette fille était vraiment un mystère, à un moment tout allait bien et la seconde d'après, elle pétait une durite.
— Et toi, pourquoi es-tu tellement sur la défensive ?
Je ne pensais pas avoir fait quelque chose de tellement grave pour subir ainsi sa colère. C'était quoi son fichu problème ?
Alors la seule chose qui me semblait plausible me traversa l'esprit et mon cœur se serra. Je voyais parfaitement le panorama.
— Tu regrettes ce qui s'est passé ? T'as mieux réfléchi, c'est ça ?
Si c'était vraiment ça, alors je l'avais mal jugée.
— Non ! Bien entendu que je ne regrette pas, s'offusqua-t-elle en se tournant vers moi. Mais... ce genre de répliques peut éveiller des soupçons et ce n'est pas prudent. Je te l'ai déjà expliqué hier et je pensais que c'était clair. Personne ne doit savoir ou se douter de quoi que ce soit. Je croyais que tu étais d'accord.
Je serrai les mâchoires. Bien évidemment que j'étais d'accord, moi-même je pensais qu'il valait mieux que cela reste secret pour des questions pratiques, mais surtout, de sécurité. Pas la mienne, mais la sienne.
— Et je le suis.
Je poussai un soupir, plein de soulagement, et me détendis, tout comme elle. Ses muscles se relâchèrent et elle se laissa aller contre le dos du siège.
— Désolé si... tu t'es sentie mal à l'aise, ce n'était pas mon but.
— Ce n'est pas ça, répondit-elle en se tortillant sur place. Je ne peux pas m'enflammer devant les autres comme lorsque je suis seule avec toi, tu comprends ? Et toutes tes petites insinuations, c'est l'effet qu'elles ont sur moi. Je ne peux pas me permettre le luxe de me trahir, tu vois ce que je veux dire ?
Un sourire étira mes lèvres en l'entendant dire que je l'enflammais avec de simples mots, pas très cochons de base en plus. Du coup, j'étais curieux de connaître ses réactions si je poussais le bouchon un peu plus loin. Mais elle avait raison, faire ça en public, c'était nous exposer inutilement et si nous voulions garder ce que nous avions le plus longtemps possible, se faire discrets était essentiel.
— Je comprends, soupirai-je en saisissant sa main entre la mienne. Finis les insinuations devant d'autres personnes, c'est promis. Mais en privé, prépare-toi à t'enflammer comme un feu follet.
Ma promesse la fit rire et elle mit un léger coup au niveau de mon épaule, sans me quitter un seul instant du regard. Je me penchai vers elle et attrapai ses lèvres entre les miennes pour lui donner le plus tendre des baisers que j'avais en réserve. Ses lippes avaient le goût du chocolat, celui-là même qui se trouvait sur les pancakes d'un peu plus tôt.
— Tu me pardonnes ? murmurai-je en posant mon front contre le sien et en effleurant son nez du mien, ayant remarqué la veille qu'elle aimait ce genre de gestes.
Sa respiration s'accéléra et son regard devint ardent tandis qu'elle fixait ma bouche, pleine d'avidité. Sa main caressa ma joue puis finalement, ses doigts effleurèrent ma lèvre inférieure, son souffle devenant de plus en plus court à chaque seconde qui passait. L'odeur d'Olivia mettait tous mes sens à rude épreuve, enveloppant tout l'habitacle de sa fragrance enivrante.
Elle faisait durer le moment, se privant de m'embrasser et faisant par la même occasion monter la pression à son paroxysme. Peut-être était-ce une manière de me punir ? Mais dans ce cas, elle se faisait aussi du mal à elle-même.
Je posai ma main gauche sur sa jambe nue et remontai jusqu'à sa cuisse, elle frissonna à mon contact et ferma les yeux pendant qu'un soupir plein de bienêtre s'échappait de sa gorge. Je continuai ma trajectoire jusqu'à m'insinuer sous son t-shirt pour commencer à caresser son ventre plat, qui se contracta face à mon toucher, subissant plein de spasmes à la suite.
— J'ai des choses à faire, murmura-t-elle sans pour autant m'arrêter.
— Tu en es certaine ?
Je déposai un baiser sur le coin de sa mâchoire et remontai jusqu'à son oreille où je happai son lobe entre mes lèvres pour le sucer langoureusement. Un petit gémissement s'échappa de sa bouche et je répétai mon attaque, mais cette fois en passant mes bras autour de sa taille et en la serrant contre moi avant de plaquer mes lèvres sauvagement sur les siennes.
Olivia répondit instantanément, sans se faire prier, et elle se retrouva rapidement à califourchon sur moi, sans pour autant rompre notre étreinte. Elle dévora mes lèvres avec autant d'intensité que la veille tout en ondulant son corps contre le mien et en enfouissant ses mains dans mes cheveux.
— Dois-je également ne pas te toucher comme tout à l'heure ? demandai-je entre deux baisers.
Je faisais référence au moment où elle se trouvait entre mon frère et moi et que j'avais caressé sa jambe d'une main aussi légère qu'une plume.
Un sourire étira le coin de ses lèvres et ses mains lâchèrent mes cheveux pour longer mon torse et s'introduire son mon t-shirt afin de venir cajoler mes abdominaux qui se contractèrent davantage face au contact de sa douce peau.
— La discrétion est la clé, murmura-t-elle à mon oreille avant de me mordre gentiment l'hélix pour finalement ouvrir la portière et sortir de la voiture.
Elle arrangea ses cheveux sous mon regard pénétrant et finalement, se pencha vers moi et déposa un bécot sur mes lèvres.
— Je laisserai la fenêtre ouverte ce soir.
Puis elle partit en faisant attention de ne pas se faire prendre, tandis que moi, j'essayais de réguler les battements de mon cœur, toujours affalé sur la banquette arrière de ma Jeep, un sourire d'idiot collé sur le visage.
*******************************
HEY ! I'M BACK !
Enfin de retour de vacances, après un séjour vraiment super, je reviens !
Je n'ai pas vraiment eu le temps d'écrire pendant cette vingtaine de jours, donc on va continuer avec le même rythme de publication, c'est-à-dire un chapitre par semaine pour chaque histoire.
J'espère que vous allez tous bien et que vous avez envie de connaître la suite des aventures de Cole et Olivia.
Ainsi, on se retrouve MERCREDI PROCHAIN à 17H pour la publication du chapitre 60 (que je dois encore écrire).
Je vous fais des bisous !
Bye !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top