Chapitre 35 Olivia
La sonnerie annonçant la fin de la journée retentit, me libérant enfin de mon cours d'hygiène et santé et de cette prof que je détestais tant, tellement ses cours étaient une torture pour moi, ainsi que pour mes camarades.
Aussitôt que j'entendis la sonnerie, aussitôt je me retrouvai en dehors de la salle la première. J'avais rangé mes affaires en quatrième vitesse et avais détallé le plus vite possible.
Et rien qu'à l'idée de devoir me rendre jusqu'à Green Valley pour mon nouveau job... j'étais épuisée d'avance. Avais-je bien fait d'accepter cette offre ? Surtout que certains samedis, je ne pourrais pas aller rendre visite à Alex et ça, ça me tuait. Mais j'avais dû accepter sous l'insistance de ma mère, car elle n'avait cessé de me rabâcher la veille à quel point ce travail me ferait du bien.
Elle pensait sans doute qu'avoir l'esprit occupé m'éviterait de ruminer du noir et par la même occasion de faire une connerie. Selon elle, moins je pensais à mon frère, mieux je vivrais cette séparation forcée. Elle ne cessait de me le répéter depuis des mois, mais j'en avais toujours fait qu'à ma tête. Qu'importait ce qu'elle dise, Alejandro était toujours dans mes pensées, je ne pouvais l'oublier et je savais que ce n'était pas ce qu'elle me demandait. Ma mère voulait tout simplement que je ne nous expose pas, sentant sans doute qu'un jour quelque chose allait déraper.
Après cinq mois, je n'avais toujours pas explosé, alors elle devait sans doute penser que ce n'était qu'une question de temps avant que je ne le fasse. D'après elle, j'étais une bombe émotionnelle à retardement : lorsque j'exploserais, je raserais tout sur mon passage, créant le chaos autour de moi.
Cela aurait été plus simple d'en parler à vive voix, de lui en parler directement à elle. Mais... je savais qu'elle ne pourrait jamais encaisser la vérité. Alex et moi le savions. Et s'il se retrouvait là où il était aujourd'hui, c'était parce qu'il m'avait contraint à la boucler, mais surtout, parce que je n'avais pas eu le trippes de dire la vérité.
Soudain, alors que j'avançais tranquillement vers les bus, une main m'agrippa par le bras et me tira en arrière.
En voyant de qui il s'agissait, j'écarquillai les yeux. C'était Aiden et il n'était pas seul, ses trois inséparables amis étaient de la partie.
Vu comment il me foudroyait du regard, ma petite plaisanterie de samedi n'avait pas du tout eu l'air de l'amuser. Dommage, parce que je m'étais bien marrée.
— Espèce de garce, grogna-t-il entre ses dents tandis que ses doigts s'enfonçaient de plus en plus dans la chair de mon bras, tu vas me le payer très cher.
Les poils au niveau de ma nuque se hérissèrent et je sentis un courant électrique très désagréable me parcourir l'échine dorsale, pour finalement se transformer en un froid glacial que tout mon corps ressentit. Cette sensation de pression autour de mon bras me rappela un très mauvais souvenir que je ne tenais pas à voir ressurgir, au risque de faire une crise d'angoisse en plein devant ces crétins.
Je devais me reprendre, ne pas laisser ce souvenir prendre possession de moi et me paralyser. Je devais être au-dessus de lui.
Alors au lieu de montrer à Aiden que son regard me foutait les jetons, je préférai jouer la carte de la dérision.
— Ça va ? Tes couilles n'ont pas gelé dans le jacuzzi ?
Ma question fit rire les trois autres, bien malgré eux étant donné qu'ils essayaient de cacher leur amusement.
— T'es rien d'autre qu'une sale allumeuse.
— Ce n'est pas ce que tu disais samedi, continuai-je de le provoquer, cette fois en réussissant à me dégager de son emprise.
Cet abruti m'avait fait vraiment mal !
— Tu vas me les payer, Olivia Vega, me menaça-t-il encore une fois, en me tuant du regard.
Et j'en fis de même.
— Oh ! J'en tremble ! Je suis morte de trouille ! Va te faire...
Mais une main se posa sur ma bouche, m'empêchant de terminer ma phrase et un bras vint enserrer mon buste, tandis qu'on se collait à moi et qu'on me soulevait dans les airs, comme si j'étais une plume, me laissant totalement abasourdie et ne sachant pas comment réagir.
— Désolé, les gars, dit la voix de Cole, je vous l'emprunte !
Tout le monde autour de nous commença à s'esclaffer alors que j'étais trainée jusqu'au parking telle une petite fille capricieuse, qui ne cessait de gigoter et de frapper l'air avec ses pieds.
Et ce débile allait finir par m'étouffer s'il n'enlevait pas sa main de ma bouche ! S'il ne me lâchait pas, j'allais le mordre pour qu'il le fasse !
Je bougeai mes coudes frénétiquement et lui mis un coup dans les côtes, ce qui ne sembla lui faire ni chaud ni froid. Soit je n'avais pas de force, soit il était insensible à la douleur ou encore... il arrivait à très bien la contenir.
Mes talons cognèrent ses tibias alors qu'il avançait, toujours avec moi dans les bras. J'ignorais comment il faisait, mais il ne comptait pas me lâcher de sitôt, malgré le fait que nous étions en train de nous donner en spectacle devant absolument tout le monde. Même les profs !
Une fois arrivé devant sa Jeep, il me lâcha et je faillis me vautrer par terre lorsque je me cognais contre la portière. Les nerfs à fleur de peau, je me redressai, me retournai et le poussai lorsque je vis qu'il s'approchait de moi.
— Olivia, soupira-t-il, tiens-toi tranquille, tu veux bien ?
— Va te faire foutre !
Voilà ce que j'allais dire à Aiden avant que ce blaireau me bâillonne.
Je tentai de m'en aller, mais il me rattrapa par le bras d'où Aiden m'avait saisi et réprimai une grimace, ayant vraiment mal. Le remarquant, Cole saisit ma veste et baissa ma manche gauche de force pour ensuite contempler mon bras sans ma permission. Mais j'avais beau me débattre, il ne me lâcha pas, sans pour autant me blesser. Sa poigne était douce, délicate... ça m'avait étonné d'ailleurs la fois où il m'avait plaquée contre le matelas de sa chambre. Il m'avait saisie, immobilisée, mais jamais il ne m'avait fait mal.
— Monte dans la voiture, Liv, m'ordonna-t-il alors qu'il observait toujours la marque des doigts d'Aiden sur ma chair.
Liv ? Ce mec me faisait de plus en plus flipper. Déjà, samedi pendant la fête, il m'avait appelée par mon surnom et là, il recommençait ? Mais qu'est-ce qui se passait à l'intérieur de l'esprit de Jayden Coleman ? Dire que ce garçon était un mystère serait une véritable litote !
— Je t'ai dit que je n'avais pas besoin de toi ! répliquai-je en me dégageant et en remontant la manche de ma veste.
Il n'eut que faire de ma réponse et ouvrit la portière.
— Monte.
Je le fixai, alors que ma colère commençait vraiment à prendre de l'ampleur.
— Tu es bouché ou quoi ? Non ! Je ne monterai pas en voiture avec toi, ni maintenant ni jamais !
— Pourquoi tu es aussi têtue ? soupira-t-il, visiblement en essayant de puiser dans ses réserves de patience.
— Pourquoi tu ne me lâches pas la grappe ?!
Je ne voulais pas me retrouver dans un espace confiné avec lui, c'était bien clair, non ? Après tout ce qui était arrivé samedi et pendant la nuit... je n'avais pas envie qu'il me pose des questions et je ne pouvais pas oublier ce qu'il avait dit, même si je savais qu'il était soûl.
— Tu tiens vraiment à contrarier mon père ?
J'en restai bouche bée. Sérieusement ? Il utilisait son père pour me faire plier ? Ça ce n'était pas très loyal !
— Je doute que non, alors monte ou je te jure que je te fais monter de force !
Je le foudroyai du regard. Si ma mère apprenait pour cette petite scène, j'étais vraiment cuite. J'étais censée ne pas me faire remarquer et depuis l'autre jour, c'était plutôt le contraire. À cause de la révélation de Cole, j'étais en bouche de tout le monde !
Tout le monde nous regardait, comme si lui et moi étions là pour les divertir, comme le jour où il avait failli me renverser.
Je serrai les poings ainsi que les mâchoires à m'en péter les dents. En le foudroyant du regard et en le maudissant de toutes mes forces, je montai à mon plus grand désarroi du côté passager, alors qu'un sourire satisfait commençait à s'esquisser sur le coin de ses lèvres. Cole ferma la portière et fit le tour de la voiture pour prendre place du côté conducteur, avant de mettre le contact.
Renfrognée sur moi-même en tentant de me calmer, il se pencha soudain vers moi et je me pressai contre mon siège en écarquillant les yeux et en me raidissant de la tête aux pieds. Mais qu'est-ce qui lui prenait ? S'il me touchait, je jurais que je ferais en sorte que sa tête percute le tableau de bord !
Ce fut alors qu'il prit ma ceinture de sécurité et la boucla.
— Calme-toi, je ne vais pas te manger, marmonna-t-il, plus amusé par ma réaction qu'il ne voulait le laisser paraître. Je doute que tu sois comestible de toute façon avec ton caractère de ...
— Phacochère ? l'interrompis-je. Ou de lionne ?
Se souvenait-il de quelque chose ? J'étais vraiment curieuse à ce sujet. Et en vue de comment il se tendit, je supposais qu'il se rappelait d'absolument tout, même s'il faisait comme si de rien était.
Voilà qui était intéressant.
— Je... ne vois pas du tout de quoi tu veux parler, feignit-il en allumant le contact et en sortant du parking du lycée.
Vraiment ?
Je sentais que j'allais drôlement m'amuser pendant le trajet.
— Oh... je vois. Tu n'as pas envie de croquer dans mes seins qui te semblent si doux et moelleux alors ?
Il faillit s'étrangler avec sa propre salive et cessa par la suite de respirer pendant quelques secondes, alors que le rouge lui montait atrocement aux joues. Je ne pus m'empêcher de m'esclaffer face à sa réaction.
C'était sa faute, nous étions dans cet espace confiné à cause de lui, désormais il devait me supporter. Peut-être le reconsidérait-il et qu'il me ferait descendre au premier arrêt de bus qu'il trouverait ?
Un ange passa et nous passâmes devant les premiers arrêts en vue, mais il continua la route comme si de rien était.
Le silence était vraiment pesant, je n'entendais que nos respirations respectives ainsi que le ronronnement du moteur.
Fairfield était vraiment une ville calme, il n'y avait jamais de bouchons, pas de pollution, ça changeait vraiment par rapport à L.A où on mettait au moins une heure pour rentrer chez soi, même si le trajet n'était censé durer en réalité que quinze minutes. Ici, c'était vraiment très différent et je voulais bien admettre que L.A ne me manquait vraiment pas du tout, tout comme mon quartier.
J'aimais bien ma nouvelle ville, même si ma mère et moi n'étions pas venues vivre ici par plaisir. Ça ne me dérangerait pas de rester ici pour toujours.
— Je...
Sa voix me sortit de mes contemplations et je tournai mon regard vers lui, alors que ses mains serraient de toutes ses forces le volant, rendant ses jointures complètement blanches.
— Je suis désolé pour tout ce que j'ai pu dire ou faire samedi, souffla-t-il, visiblement très mal à l'aise. Je n'étais pas moi-même.
Alors c'était ça son excuse ?
— Oh... c'était ton jumeau maléfique dans ce cas ?
Il ne répondit pas, mais je vis que ma remarque l'avait fait vaguement sourire, même s'il tentait de le réprimer, je voyais le coin de sa lèvre s'esquisser légèrement.
— On pourrait dire ça, oui.
— Et ce jumeau maléfique, c'était aussi lui qui m'a trainée de force jusqu'à une chambre, m'a gueulée dessus et plaquée contre un mur ?
Tant que nous y étions, autant tout balancer d'un coup.
Il serra les dents, le regard toujours tourné vers la route et soupira un grand coup avant de se mordiller la lèvre inférieure.
— En tout cas, merci.
Quoi ? Avais-je mal entendu ? Avais-je eu une hallucination auditive ? Jayden Coleman venait de me dire « merci » ?
Appelez les journalistes ! Sortez les feux d'artifices ! Je venais d'être témoin d'un miracle !
— Pour quoi ? Pour t'avoir supporté tout en réprimant l'envie de t'étrangler ? rétorquai-je.
— Entre autres. Mais surtout pour m'avoir ramené chez moi et... être restée avec moi toute la nuit.
Je le regardai en biais. Vraiment ? Il n'était pas énervé que je me sois endormie à ses côtés ? Je redoutais surtout ce moment.
Puis mes yeux se posèrent sur ses côtes et accessoirement sur son dos. Je pouvais encore voir ses cicatrices. J'en avais effleuré une et je doutais qu'il ait aimé que je vois cette partie de lui, désormais commençant à le connaître un peu.
Voyant que je le contemplais, il fronça les sourcils et finalement tourna son regard vers moi. Je détournai alors le mien pour fixer un point invisible devant moi, loin sur la route.
— Tu les as vues, soupira-t-il.
Mais je ne répondis pas. Ça ne me regardait pas, même si une part de moi rêvait de savoir comment c'était arrivé.
— Qui est Alex ? Tu parles en dormant et tu as prononcé son nom à plusieurs reprises, alors que tu pleurais.
Mon cœur commença à battre la chamade. Qu'avais-je dit d'autre pendant mon sommeil ? Qu'avait-il entendu ? Ou compris ?
— Tu m'as ensuite agrippé la main et tu n'as plus voulu me lâcher, continua-t-il.
Voilà qui expliquait pourquoi à mon réveil, ma main serrait la sienne. Bon sang, la honte ! Qu'avais-je fait d'autre pendant mon sommeil ?
— Dis-moi qui est Alex et je te parle de mes cicatrices.
Je tournai une nouvelle fois mon regard vers lui, vraiment surprise qu'il veuille à ce point savoir à qui appartenait le prénom que j'avais prononcé pendant mon sommeil.
— Pourquoi tiens-tu tellement à le savoir ? demandai-je d'un air suspicieux.
J'étais certaine qu'il voulait avoir quelque chose contre moi.
— Et toi, pourquoi tiens-tu tellement à savoir d'où proviennent ces cicatrices ?
— C'est faux ! m'offusquai-je. Je ne t'ai rien demandé !
— Mais tu meurs d'envie de savoir, sinon pourquoi me matais-tu ainsi il y a quelques instants ?
Merde, il n'avait pas tort. Je n'avais peut-être rien demandé à vive voix, mais mon regard avait parlé pour moi.
Et c'était vrai, je mourais d'envie de savoir pourquoi ces cicatrices arboraient son dos ainsi que son torse. Je n'avais cessé de me demander ce qui lui était arrivé depuis deux jours maintenant.
— Mon âme-sœur, répondis-je.
— Comment ?
Il parut vraiment surpris par ma réponse.
— Alex est mon âme-sœur.
— C'est ton petit-ami ?
— Non, soupirai-je. Juste mon âme-sœur.
Je ne pouvais pas lui dire qui il était, mais je pouvais au moins dévoiler le lien invisible qui nous unissait et nous unirait à jamais, peu importe ce qui arriverait.
Cole sembla réfléchir à ma réponse pendant quelques instants, l'air déconcerté par celle-ci. Je me doutais que ce n'était pas ce à quoi il s'était attendu.
— Ton tour, repris-je. Comment se fait-il que ton dos soit rempli de cicatrices ?
Un sourire amère étira le coin de ses lèvres et il soupira un bon coup avant de dire :
— Courtoisie de mon beau-père.
L'air resta coincé dans mes poumons et refusa de sortir, tandis que mon cœur se serrait atrocement dans ma poitrine.
— Il avait beaucoup de passions, l'une d'elles était les boucles de ceinture.
Je frémis de la tête aux pieds, pouvant presque entendre le bruit provoqué par un coup de ceinture sur la peau.
— C'était l'un de ses passe-temps préférés. Ça et parfois me briser un os ou deux.
Il en parlait avec tellement de détachement... est-ce que c'était vrai ou est-ce qu'il était en train de tout inventer ? Je ne pensais pas. Même si c'était une ordure, je ne crois pas qu'il me raconterait des cracks. Mais le doute persistait, disait-il la vérité ou s'amusait-il à me mener en bateau ?
Si c'était vrai... comment est-ce que Mr Coleman avait-il permis qu'une chose aussi affreuse lui arrive ? Quel genre de père pouvait permettre que son enfant endure de telles souffrances ?
Il devait sans doute être trop occupé à changer d'épouse comme de chemise. Si ce que Cole disait était vrai, alors... je comprenais plus ou moins la haine qu'il semblait porter à son paternel. Je me souvenais encore clairement des mots qu'il avait prononcé lorsque ma mère et moi avions diné avec eux : « Mais quelle famille ?! Arrête de me faire rire ! Tu avais une famille ! Et tu... Tu n'en as jamais rien eu à foutre ! ».
Alors peut-être bien qu'il était sincère. Mais alors... pourquoi m'en parler ? Je ne le comprenais vraiment pas.
— C'était le mari de ta mère ? demandai-je après un moment de silence.
— Ouais.
— Est-ce qu'elle...
— Savait que je me faisais battre ? Disons qu'il n'y avait qu'une chose qui lui importait et ce n'était pas moi ni...
Ni ? Il se mordit l'intérieur de la lèvre, comme s'il avait été sur le point de commettre une bourde.
— Elle n'avait de yeux que pour l'argent, se reprit-il.
Alors... aucun de ses deux parents n'en avait jamais rien eu à faire de lui ? C'était vraiment désolant et moi qui croyais que Mr Coleman tenait à lui. Peut-être essayait-il seulement de se racheter une conscience à cause de qui était arrivé à son fils alors que lui n'avait rien fait ? Ou était-ce autre chose ?
— Je suis désolée, murmurai-je en baissant mon regard vers mes mains.
— Et moi donc, soupira-t-il alors que nous passions à côté du panneau annonçant notre arrivée à Green Valley.
Il continua tout droit pendant quelques miles, avant de tourner à gauche et s'engouffrer dans une route où un panneau annonçait le Country Club.
Lorsque nous entrâmes dans le domaine du club, j'en restais bouche bée. Il y avait des palmiers un peu près partout, plantés à une distance bien précise les uns des autres ; le gazon était tondu et ne devait pas dépasser le centimètre de longueur ; le champ de golf était immense, s'étendant des deux côtés de la route qui le traversait ; il y avait également des terrains de tennis ainsi qu'une piscine... cet endroit semblait être le paradis des riches.
Un peu plus loin, Cole arrêta la voiture devant un bâtiment en pierre, à la véranda construite en bois massif, soutenue par des colonnes en granit et arborant trois drapeaux : celui des États-Unis, celui de l'état de Californie et finalement, celui du comté de Solano. Le lieu était tout simplement magnifique.
— C'est ici que tu vas rencontrer Mr Reeves, le directeur des lieux, m'informa-t-il.
— Tu es membre du club ? m'étonnai-je en faisant abstraction de ce qu'il venait de me dire.
— Tout le monde vivant à Eastridge Hills est membre de ce club.
Merde, cela voulait donc dire que cette harpie de Amber et son cher cousin devaient sans aucun doute être membres eux aussi.
— Tu as de la chance, on ne se croisera jamais ici.
— Pourquoi ça ?
Non que j'ai envie de le voir, mais je me posais tout de même la question.
— Je déteste cet endroit.
— Pourquoi ?
Ça avait l'air tout simplement génial ! Si j'avais pu, j'aurais passé mes journées ici à me faire dorloter et à bronzer au bord de la piscine. Mais surtout, dans l'eau ! J'adorais nager.
Ma question le fit légèrement sourire. Sans doute trop de « pourquoi » à la suite.
— C'est bourré de snobs.
— Alors tout au contraire, tu devrais t'y plaire, ne pus-je m'empêcher de balancer.
Je défis ma ceinture et au moment d'ouvrir la portière, il la ferma automatiquement, m'empêchant ainsi de sortir.
Je fis volteface pour le découvrir en train de me contempler de son air narquois. Ses yeux bleus me détaillaient dans les moindres détails et j'en fis de même, je ne serais pas la première à détourner la vue.
Qu'est-ce qu'il avait en tête ? C'était la question que je me posais depuis qu'il m'avait trainée jusqu'à sa voiture.
— Une dernière question pour la route ? ironisa-t-il.
— Pourquoi m'avoir raconté tout ça ? Je te rappelle que tu me détestes.
— Et pourquoi pas ? Le fait de t'en avoir parlé ne change absolument rien.
C'était clair, on n'allait pas devenir les meilleurs amis du monde tout simplement parce qu'il m'avait confié quelque chose de relativement horrible de son passé. Toutefois, désormais, je ne le voyais plus de la même manière. Je ne pouvais m'empêcher de me sentir désolée pour lui.
— Et je ne te déteste pas, souffla-t-il en détournant le regard. Je ne te fais pas confiance, c'est différent.
Il ne me détestait pas ? Sa manière de se comporter à mon égard disait tout le contraire pourtant !
— Tu penses encore que je suis à la botte de Piper ?
J'ignorais pourquoi il croyait une telle chose. J'avais remarqué que ce n'était pas l'amour fou entre eux deux, mais de là à penser qu'il y avait un complot contre lui... il y avait une sacrée marge.
Il renifla du nez, tentant de réprimer un rire et débloqua la portière.
— Bonne chance pour ta première journée, Olivia.
Puis à peine fus-je sortie de la voiture, qu'il démarra et détala, alors que je me retournais pour contempler la bâtisse se trouvant tout juste sous mon nez.
Je poussai un long soupir, pris mon courage à deux mains en balayant toute appréhension et me dirigeai vers elle.
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Voilà! J'espère que ce chapitre vous a plu !
Petite donnée intéressante, la photo en média du chapitre est véritablement la photo du Country Club de Green Valley, ce lieu existe vraiment. Et je me suis aidée de Google Maps afin d'avoir une description des lieux, je me suis promenée un peu partout sur les lieux (virtuellement, mais c'était comme si je m'y trouvais vraiment).
Colivia avance petit à petit, mais je pense que dans la bonne direction, et vous?
BON, DÉSORMAIS, JE VOUS INVITE À ALLER À LA PARTIE SUIVANTE OÙ JE FAIS UNE ANNONCE POUR LES PROCHAINS JOURS À VENIR >>>>>
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