Chapitre 29 Cole
— Mais je peux savoir ce que tu fous, bordel ?! beuglai-je.
Olivia recula d'un pas et fronça les sourcils, ne comprenant pas pourquoi je m'emportais autant envers elle. C'est vrai, qu'avait-elle fait de mal ? Alors par où est-ce que je commençais ? Ah oui ! Sa seul présence dans cette fête était une erreur !
Cette fille était vraiment débile, il n'y avait vraiment aucun autre mot pour qualifier son comportement. Ou peut-être que si, en réalité, c'étaient trois mots qui la définissaient à la perfection : débile, téméraire, imprudente. Voilà ce qui qualifiait au mieux cette chieuse aux yeux de biche qui me faisait face, ne sachant pas vraiment ce qu'on était venu faire dans cette chambre.
J'avais viré le couple qui se trouvait sur le lit en train de commencer leur petite affaire d'un simple cri et comme je m'y étais attendu, ils avaient dégagé sans broncher, pensant sans aucun doute que Jayden Coleman avait besoin de la chambre pour baiser, mais en cet instant c'était loin d'être le cas. J'avais envie de tout sauf de me taper Olivia Vega, ayant surtout le besoin de la secouer comme un putain de prunier pour qu'elle cesse de se jeter dans la gueule du loup !
— Ce serait plutôt à moi de te demander ça ! contrattaqua-t-elle en reprenant de l'assurance.
Mais je vis la lueur dans ses yeux : elle était morte de peur au fond, ne sachant pas ce que je comptais bien faire. J'étais peut-être un connard, je ne pouvais pas rétorquer à ça, mais jamais au grand jamais je ne ferais du mal à une fille. Je n'allais pas l'agresser si c'était ce qu'elle pensait, mais elle ne devait pas rester ici !
Je ne l'appréciais pas et j'avais toutes les raisons du monde pour la laisser à la merci d'Aiden, mais je n'étais pas comme ça. Et quelque chose me disait qu'elle savait parfaitement ce qui se tramait. Aimait-elle donc à ce point tenter le diable ?
Elle pensait peut-être qu'Aiden était aussi inoffensif qu'une mouche, mais il était assez charismatique pour obtenir ce qu'il convoitait. Et franchement, même si je ne portais pas cette fille dans mon cœur, je n'allais pas lui cacher ce que cet abruti et ses potes avaient en tête. L'un baiserait, tandis que les autres prendraient des photos et s'en donneraient à cœur joie en assistant à leurs ébats.
— Pourquoi as-tu dit que nous vivions ensemble ?
Je fronçai les sourcils, perdu par son raisonnement à deux balles. Alors c'était ça qui la dérangeait ? Que j'ai dit haut et fort que nous vivions dans la même maison ?
— C'est ta manière de m'humilier ? En disant que ma mère est ta bonne ?! cria-t-elle.
J'éclatai de rire et lui tournai le dos, incrédule et en essayant de me contrôler.
Ma manière de l'humilier ? Mais c'était moi qui m'étais tapé la zone, au cas où elle ne l'aurait pas remarqué !
J'avais fait ça dans le seul but qu'ils cessent leurs sales petites manigances lubriques, mais à croire que ça n'avait servi qu'à inciter Aiden à aller encore plus loin. Ce mec n'avait visiblement aucune limite.
Je soupirai un grand coup avant de lui répondre, tout en serrant les dents, cette fille avait vraiment un sacré don pour me sortir de mes gonds.
— D'une, j'ai dit « domestique », ce qu'elle est. Et de deux, en réalité je suis en train de sauver ton cul, dans tous les sens du terme !
— Sauver mon cul ? Non mais tu déconnes, j'espère ! s'emporta-t-elle en avançant dangereusement vers moi, cependant je ne cillai même pas alors qu'elle commença à brailler à quelques centimètres de mon visage.
Sa respiration était agitée et elle serrait les poings, ainsi que les mâchoires tandis que ses yeux sombres me foudroyaient sur place. J'y discernai même une étincelle de haine dans ses prunelles, qui brillaient de mille feux.
J'étais bien deux têtes plus grand qu'elle, pourtant elle me défiait, comme à chaque fois que nous échangions ne serait-ce que quelques paroles. Là, j'essayais de lui tendre une perche, mais elle était clairement en train de me cracher à la figure.
— Mais pour qui tu te prends, sérieusement ? C'est toi le mec qui m'a dit de me déshabiller pour récupérer un bien qui m'appartenait, m'accusa-t-elle. Tu te crois mieux qu'eux, mais en fait tu es pire !
— Je te rappelle que je ne t'ai obligée à rien, tu t'es dessapée toute seule, comme une grande.
Puis sans vraiment pouvoir m'en empêcher, mes yeux se posèrent sur sa poitrine et l'image de celle-ci nue me revint en mémoire. Je revoyais la forme de ses seins, magnifiquement ronds ayant l'air de pouvoir tenir parfaitement au creux de ma main. En remarquant que je la matais sans aucune gêne, elle posa ses paumes sur mon torse et me poussa en arrière en signe de représailles, me prenant au dépourvu.
Et elle recommença une deuxième, puis une troisième, puis une quatrième fois, jusqu'à ce que je percute le mur derrière moi.
Elle alla me frapper encore, mais je lui saisis les mains à la volée au niveau des poignets et la tirai d'un coup sec vers moi. Son corps se percuta contre le mien en un bruit sourd, tandis qu'un petit bruit s'échappait de sa gorge alors que je sentais tous ses muscles et formes contre moi.
Ce fut alors que l'idée que nous nous emboitions plutôt bien traversa mon esprit pendant une millième de seconde, mais je la chassai rapidement. J'étais complètement dingue de penser une chose pareille ! C'était sans aucun doute les quatre verres de Johnny Cola que j'avais bu précédemment qui me faisaient tourner la tête, même si je n'étais pas pour autant soûl.
Le silence s'installa et nous nous regardâmes en chien de faïence pendant ce qui me sembla paraître une éternité. Ne voyait-elle donc pas que j'essayais de l'aider ? Si elle faisait ce qu'Aiden attendait d'elle, lundi à la première heure, elle aurait l'étiquette de « fille facile », « salope » et j'en passe, collée sur le front jusqu'à la fin de sa scolarité à Rodriguez. Et je doutais que cette idée lui plaise.
— Tu n'es rien d'autre qu'un challenge.
— T'es vraiment un connard ! m'insulta-t-elle en tentant de se dégager.
Mais je l'en empêchai en lâchant sa main et en entourant sa taille de mon bras droit, afin d'inverser les rôles pour la faire pivoter sur elle-même et de la plaquer contre le mur, là où elle pourrait enfin se tenir tranquille. Je détestais vraiment sa sale bouche !
— Oui, j'en ai conscience. Mais ce connard ne tient pas à ce que ta photo à poils circule lundi dans tout le lycée !
Et c'était ce qui arriverait. Ils flouteraient son visage afin de n'avoir aucun problème avec la direction, mais tout le monde saurait de qui il s'agissait.
— Qu'est-ce que ça peut te foutre ?!
Sa réplique me laissa complètement de marbre, ne sachant vraiment pas quoi lui répondre.
Sérieusement ? J'étais en train de lui dire ce qui allait arriver si jamais elle restait à cette fête et elle n'en avait rien à battre ? Ce n'était plus de l'entêtement, mais de la bêtise pure et dure !
Ça me mettait vraiment en rogne, sentant la colère monter à une vitesse folle à l'intérieur de moi. Mais elle avait raison, qu'est-ce que j'étais en train de faire ? J'étais censé la détester, l'ignorer, lui rendre la monnaie de sa pièce... alors pourquoi je m'en mêlais ? Elle était suffisamment grande pour se débrouiller toute seule !
Toutefois, j'avais beau me dire ça, ça m'énervait plus que tout qu'elle ne veuille pas m'écouter.
Je la lâchai et reculai de quelques pas, sans cesser de la fixer et lui dit, d'un air dégoûté :
— Fais-toi sauter et prendre de tous les côtés si ça t'amuse, je m'en cogne !
Olivia cessa de respirer et serra les mâchoires de toutes ses forces, mais ne bougeait cependant pas d'un pouce.
— T'es vraiment une ordure, murmura-t-elle, les yeux brillants.
Oui, j'étais au courant mais elle me frustrait à un tel point que j'ignorais comment réagir. Alors qu'elle fasse ce qu'il lui plairait, elle n'aurait qu'à s'en vouloir à elle-même si lundi tout le bahut était au courant de ses galipettes avec Aiden ou avec n'importe quel autre zozo de sa clique.
Je soupirai un grand coup et pris finalement la porte en la claquant derrière moi, afin de m'éloigner d'elle le plus possible, alors qu'une étrange pression prenait place au centre de ma poitrine. La sensation était très étrange, ayant l'impression que quelqu'un s'était assis dessus.
Je descendis les escaliers en poussant tous ceux qui se trouvaient sur mon passage et comme je me doutais, personne ne me dit rien. Putain ! Mais que quelqu'un réplique enfin ! Ne voyaient-ils pas que je voulais casser quelque chose ?!
Arrivé en bas, je me dirigeai vers le salon afin de me servir un verre, Eli sur mes talons, me suivant depuis que j'avais atteint le rez-de-chaussée.
Je sortis une bouteille de scotch du meuble bar sans prendre la peine de me munir d'un verre, buvant directement au goulot. L'alcool me brûla la gorge et lorsqu'il atteignit mon estomac, j'eus la sensation qu'un grand feu se répandait en moi. La saveur n'était vraiment pas terrible, sachant reconnaitre un bon scotch lorsque j'en buvais un, c'était là l'un des avantages d'avoir un père avec une belle réserve des meilleurs genres de whiskys au monde.
Je continuai cependant de boire, car même si la qualité laissait énormément à désirer, au moins ça ferait en sorte que je sois soûl en moins de deux, vu que c'était ça mon but premier en venant à cette fête de merde. Je bus une gorge, puis deux, puis trois jusqu'à ce qu'Eli m'enlève la fichue bouteille des mains, l'air vraiment énervé.
— Non mais t'es dingue ?!
— Putain, rends-moi ça !
J'essayai de l'attraper, mais il la donna à quelqu'un qui passait près de nous tout en posant une main sur mon torse et en me poussant en arrière, ce qui attira le regard des autres sur nous. Mais il suffit d'un de mes regards qui tuent pour qu'ils continuent à se mêler de leurs affaires.
— Non mais t'as pas bientôt fini, c'est quoi ce cirque ? Pourquoi tu es parti avec cette fille dans une chambre ?!
Je soupirai et fermai les yeux, de plus en plus agacé. Eli avait toujours le don de m'embrouiller ou de me faire culpabiliser, pourquoi diables lui avais-je dit de venir à cette fête ? J'aurais dû venir tout seul pour pouvoir baiser et me bourrer la gueule sans me trimballer ma deuxième baby-sitter !
— Lâche-moi la grappe, Elijah !
Je voulus passer, mais il me barra la route.
— Qu'est-ce qui se passe avec cette fille ?
— Qu'est-ce qu'il y a ? Tu es jaloux ? ironisai-je en attrapant une autre bouteille du meuble bar.
Je regardai l'étiquette... de la vodka ? C'était dégueulasse, mais vu que je ne cherchais que son effet, je n'allais pas faire mon difficile.
— T'es vraiment con quand tu le veux, tu sais ça ?
— Tu ne t'en rends compte que maintenant ? Désolé de te décevoir !
Il soupira et serra les mâchoires, comme s'il se retenait de dire ce qu'il pensait véritablement.
— Ouais, bah tu sais quoi ? Débrouille-toi tout seul espèce de débile, je me casse !
— Tu es venu avec moi, je te rappelle.
— Et ça ne va pas m'empêcher de partir !
— Fait comme tu veux ! m'emportai-je. Comme ça, peut-être que tu arrêteras de me les briser et que je pourrai boire en paix !
— Mais déchire-toi la gueule si ça te chante !
Et alors je vis Olivia atteindre la dernière marche de l'escalier, tandis qu'Aiden se ruait déjà sur elle, tout sourire en lui tendant sa main, qu'elle saisit pour ensuite se diriger ensemble vers la piste de danse.
Puis Eli se rendit compte que je la regardais et éclata de rire.
— J'y crois pas ! Tu es jaloux !
— Arrête de dire des conneries, marmonnai-je en ouvrant la bouteille de vodka à moitié pleine.
Il sembla se détendre, tout comme moi petit à petit que l'alcool que je venais de boire faisait son effet.
— Je vais dire à Diego de venir me chercher.
Son frère ? Je ne l'avais jamais rencontré, mais je doutais énormément qu'il vienne pour Elijah.
— Donc... tu t'en vas ?
— Non, soupira-t-il en se grattant l'arrière de la tête, je ne vais pas te laisser tout seul. Je suis venu avec toi, je reste avec toi. Mais il est hors de question que je monte dans ta voiture alors que tu es en train de boire comme un trou.
Il n'avait pas vraiment tort, je devais bien l'admettre. Surtout qu'Eli n'avait pas encore son permis de conduire, ce qui voulait dire qu'il ne pouvait pas prendre le volant si j'étais dans l'incapacité de le faire... ce qui risquait d'être le cas.
— Qu'est-ce qui se passe avec cette fille ? redemanda-t-il.
Je soufflai, moins agacé que tout à l'heure mais agacé tout de même. C'était sans aucun doute l'alcool qui était en train de calmer mes nerfs, me sentant soudain très détendu par rapport à quelques instants plus tôt. C'était magique ce truc.
— C'est d'elle dont tu m'as parlé l'autre jour, la squatteuse de la pool house ? ricana-t-il.
Je hochai la tête. Je lui avais tout raconté et ça l'avait bien fait marrer, comme à cet instant. Mais je ne lui avais pas parlé de ce qui s'était passé la semaine précédente, le fait qu'elle soit entrée dans ma chambre, qu'elle ait fouillé dans mes affaires et qu'elle ait prit mon bluff au pied de la lettre en enlevant son haut, tout comme le chantage qu'elle m'avait fait le jour suivant. Tout ça, je l'avais gardé pour moi.
— Oui, c'est la chieuse qui me flique, soupirai-je en buvant une gorgée de vodka.
Dégueulasse !
Il ricana. Bon, au moins je le faisais rire, c'était déjà ça de gagné.
— Elle a l'air d'avoir un tempérament de feu.
— Un feu de joie, ouais ! En plus d'être totalement débile.
— Tu penses que le sportif blond va tenter quelque chose ?
— C'était justement de ça dont j'essayais de l'avertir ! Mais elle était au courant, à croire qu'elle a envie d'une petite culbute suivie d'une belle humiliation en public !
— Et tu dis ne pas être jaloux ? se moqua-t-il.
Ce à quoi je répondis en levant mon majeur.
— Peut-être que ce qu'elle veut c'est donner une leçon à cet abruti, proposa-t-il. Tu m'as déjà parlé de lui et sa clique, non ? Ceux qui prennent les filles pour des trophées de chasse, n'est-ce pas ?
— Oui, c'est bien eux et je ne m'attendais pas à la voir ici aujourd'hui. Si j'ai dit qu'elle vivait avec moi...
— C'était pour marquer ton territoire, en déduisit-il.
Hein ? Il me prenait pour un chien ou quoi ?
— Non ! Pour dissuader Aiden, mais à croire que ça a eu l'effet inverse...
— Voilà pourquoi tu l'as prise sauvagement du poignet et que tu l'as trainée jusqu'à une chambre du premier étage... Très intelligent, Cole !
Je levai les yeux au ciel. Quelle autre alternative j'avais eu ? Je n'allais quand même pas lui dire ce que ce débile d'Aiden avait derrière la tête juste sous son nez, non ?
— Va falloir revoir ta méthode, mon vieux.
Je soupirai encore une fois, il n'avait peut-être pas si tort que ça enfin de comptes.
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Voilà voilà ! J'espère que ce chapitre vous a plu !
Désolé pour le retard, mais j'avais beaucoup de choses à faire ce weekend et je voulais avancer dans l'écriture aussi avant de publier le chapitre.
J'espère que vous avez pu sentir cette petite tension sexuelle montante que j'ai essayé de dégager dans ce chapitres à travers les pensées ou même les actions de Cole, qui bien qu'ayant bu un peu au début, n'est pas ivre pour autant, donc il sait quand même ce qu'il fait, même si ses pensées partent une ou deux fois un peu en vrilles lol.
On se retrouve MERCREDI 17h pour la publication du chapitre 30. Ce sera un point de vue d'Olivia cette fois.
Je vous souhaite à tous une bonne fin de weekend et une bonne semaine !
Tamar 😘
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