Chapitre 24 Olivia


Les yeux de Cole se posèrent sur le tiroir ouvert de sa table de nuit, tout en avançant vers moi, tel un prédateur sur le point de bondir sur sa proie.

Ses mâchoires étaient serrées et je n'arrivais toujours pas à bouger, figée sur place. Qu'est-ce qu'il comptait bien faire ?

— Je peux savoir ce que tu es en train de foutre ?! brailla-t-il.

Il y eut un déclic dans mon cerveau, lorsqu'il ne fut qu'à un mètre de moi. Alors je sautais sur le lit afin de le contourner et lui échapper, mais il m'attrapa le pied avec force tout en me faisant tomber à plat ventre sur le matelas.

— Qu'est-ce que tu cherchais, sale fouineuse ?!

Je bougeai mes jambes pour qu'il me lâche, mais il me tira en arrière, même si je m'accrochai aux rebords du lit pour ne pas me laisser entrainer vers lui.

— Lâche ! dit-il en continuant de tirer.

Mais il en était tout simplement hors de question !

Soudain, il me lâcha mais pour se jeter littéralement sur moi, me plaquant au matelas de tout son corps pour ensuite, me retourner. Il m'attrapa les mains alors que j'essayais de le frapper pour qu'il me laisse partir et les plaqua de chaque côté de ma tête, tout en serrant mes poignets.

Assis au niveau de mon bassin, il me privait de tout mouvement, même de celui de mes jambes qui en cet instant ne faisaient que frapper l'air.

— Est-ce que c'est elle qui t'envoie ?!

Hein ? Mais de quoi il parlait ?

Il dut voir ma tête d'incompréhension car il poursuivit.

— D'abord me fliquer, ensuite venir fouiller dans ma chambre ! Qu'est-ce qu'elle t'a demandé d'autre ?! De me séduire pour gagner ma confiance ?

Non mais il était complètement taré celui-là !

— Tu délires complètement !

Sa poigne se fit plus ferme sur mes poignets, pas suffisamment pour me faire mal, mais assez pour me maîtriser.

— Mauvaise réponse ! Alors, qu'est-ce que Piper t'a demandé de faire ? À part épier mes moindres faits et gestes bien entendu !

— Mais t'es vraiment paranoïaque, ma parole !

— Parle ou je te promets que tu vas le regretter Olivia, celle qui est en mauvaise posture c'est toi, pas moi !

Qu'est-ce qu'il insinuait par mauvaise posture ?

En vue de nos positions respectives, c'est à dire lui sur moi et moi sous lui, je compris le sens de sa phrase. Il n'oserait tout de même pas... non ? Ou faisait-il référence au fait que je sois entrée sans autorisation dans sa chambre ?

— Qu'est-ce que ma belle-mère t'a demandé de faire ?!

— Rien ! Elle ne m'a rien demandé du tout ! J'ai laissé mon collier dans la salle de bain et j'étais venue le récupérer ! explosai-je.

Il me regarda d'un air méfiant et son emprise sur mes mains se relâcha un peu, mais pas suffisamment pour que je puisse m'échapper. Au moindre mouvement de ma part, il serrerait à nouveau.

— Ton... collier ? Tu parles de cette chose qui trainait sur mon lavabo cet après-midi ? dit-il d'un air méprisant qui me donna des envies de meurtre.

C'était tellement facile pour lui de critiquer et de se moquer des autres. J'étais certaine qu'il n'avait jamais aimé personne de sa vie, voyant comment il se comportait avec les membres de sa propre famille. C'en était vraiment déplorable.

— Lâche-moi !

— Tu n'as aucun droit ici ! Tu penses quoi ? Que tu peux débarquer dans ma chambre avec une excuse aussi pourrie pour fouiller dans mes affaires ? L'intimité, tu connais ou c'est un mot qui est étranger aux gens comme toi ?

— Aux gens comme moi ?

— Si tu voulais venir faire le ménage, t'avais qu'à le dire, me nargua-t-il de son petit air narquois.

Je serrai les dents, avec une sacrée envie de lui cracher un mollard dessus. Je savais que ce n'était pas très élégant, mais je n'en avais strictement rien à faire. Il méritait tout sauf de l'élégance.

— Tu as mon collier ?

Ce fut la seule chose qui put franchir mes lèvres.

Il pouffa et me lâcha, pour ensuite se soulever et descendre du lit, me laissant là, allongée.

— Cela se pourrait, dit-il en se dirigeant vers la porte.

En l'entendant dire ça, je me levai tel un ressort et allai à son encontre.

— Donne-le-moi.

Ce n'était pas une demande, mais un ordre. Le pendentif était à moi, il m'appartenait, alors il devait me le restituer.

— Pourquoi ferais-je une telle chose ? Je t'avais promis que si tu revenais ici, tu le regretterais amèrement. Je suis un homme de parole, Olivia.

Je serrai les mâchoires à m'en péter les dents.

Cet infini avait énormément d'importance pour moi, je ne pouvais pas le perdre, étant la chose qui me rattachait à mon frère. On me l'avait déjà enlevé, je ne permettrais pas qu'on me prive également de la symbolisation du lien qui nous unissait.

Alors... j'étais vraiment prête à tout afin de le récupérer.

— S'il te plait... Il est très important pour moi, dis-je d'une voix qui se voulait posée, alors qu'à l'intérieur j'étais vraiment à deux doigts de craquer.

Cole s'appuya contre la porte, comme en ayant peur que je prenne la fuite, et me détailla de la tête aux pieds, en prenant tout son temps, un petit sourire sadique se dessinant sur le coin de ses lèvres.

Mon frère m'avait dit de ne pas le laisser voir ma vulnérabilité, mais je ne savais pas comment l'ébranler, le toucher autrement. Lui dire que ce collier avait une grande importance pour moi était aussi le moyen de lui donner l'occasion de me faire du mal, j'en étais consciente.

La balle était désormais dans son camp et une partie de moi savait que j'étais bien bête de le laisser jouer ainsi avec moi.

— Je suis curieux de savoir jusqu'à où tu es prête à aller pour le récupérer.

Mon sang se glaça dans mes veines en entendant cette phrase, tandis qu'il semblait ravi de l'effet qu'elle avait eu sur moi.

— Déshabille-toi.

— Qu...qu... quoi ? bégayai-je, ayant vraiment du mal à croire ce que j'étais en train d'entendre.

— Tu es sourde ou simplement idiote ? Tu veux récupérer ce pendentif tellement précieux pour toi ? Alors déshabille-toi !

Quelque chose se brisa à l'intérieur de moi lorsque je pris conscience que si je ne faisais pas ce qu'il me disait, il ne me le rendrait jamais.

Mes mains commencèrent à trembler comme des feuilles, alors que dans mon esprit tout s'embrouillait, n'arrivant vraiment plus à penser à rien. C'était tellement étrange, ce dernier était totalement en blanc alors que deux mots résonnaient en écho : « Déshabille-toi ».

Dans d'autres circonstances, dans un autre moment de ma vie, je lui aurais sans aucun doute dit de garder le pendentif et de le porter s'il lui plaisait tellement ... mais il n'y avait pas d'autres circonstances et ce n'était pas un autre moment de ma vie. Ce collier était très important pour moi et même si ce que j'allais faire était la chose la plus humiliante de toutes, en tant que femme et en tant qu'être humain... je la ferais.

Ma vue commença à se brouiller à cause des larmes, que je pouvais à peine contenir. C'était tellement frustrant et ça me mettait tellement en colère qu'il ait en cet instant une telle emprise sur moi, que mon ventre se noua, tout comme ma gorge, me permettant à dures peines de respirer convenablement.

Ça devait l'exciter de me voir ainsi à sa merci. J'étais certaine que lors de son temps libre, il torturait des chatons et des chiots pour satisfaire ses envies de sadique.

— J'attends, bâilla-t-il avec un air de nonchalance.

Mais je restai là, debout sans réagir, les bras chancelant le long de mon corps et mon cœur se serrant dans ma poitrine jusqu'à me faire souffrir.

— Bon, soupira-t-il en se retournant et en déverrouillant la porte. Je vois que tu ne tiens pas tant que ça à ta babiole.

Je serrai les dents et fermai les yeux, alors que mes mains tremblantes attrapaient l'ourlet de mon haut de pyjama pour le passer par-dessus ma tête, mon cœur menaçant de quitter ma cage thoracique à tout moment.

Le rouge me monta aux joues en me voyant là, à moitié nue devant Cole, même si ce dernier me tournait le dos.

Je fus tentée de me cacher derrière mes bras, mais je me retins. S'il voulait me voir nue, il allait être servi.

— Ce n'est pas que je m'ennuie mais...

En se retournant et en voyant que j'avais enlevé mon haut, les yeux de Cole s'écarquillèrent.

— Bordel ! Mais t'es dingue ?! hurla-t-il en avançant vers moi et en attrapant mon t-shirt qui se trouvait désormais par terre pour le plaquer contre ma poitrine nue, afin de me couvrir.

Je fronçai les sourcils, ne comprenant vraiment pas quel était son problème. J'avais fait ce qu'il voulait, pourquoi semblait-il pudique tout à coup ?

Il avait même l'air plus mal à l'aise que moi.

— Re...re...remets ton t-shirt pour l'amour du ciel ! beugla-t-il en voyant que je ne bougeais pas d'un pouce.

Puis il se retourna encore une fois, l'air vraiment agité.

— T'es vraiment bête, ma parole, marmonna-t-il dans sa barbe.

Je remis mon haut puis il me refit face.

— Bon sang, mais quelle fille se déshabille ainsi devant un mec ?!

Il semblait vraiment énervé. Non mais ça, c'était la meilleure !

— Tu as un dédoublement de la personnalité ? Ou c'est le fait de sniffer toute cette coke qui t'a rendu bipolaire ?!

En m'entendant faire référence à la drogue, il se figea pour ensuite lancer un regard vers sa table de nuit, mais il ne me fit aucune remarque, sans doute encore sous le choc d'avoir vu ma poitrine.

— Je me suis déshabillée, rend-moi mon collier !

Je tendis la main, afin qu'il l'y dépose, mais il se contenta de me regarder, le visage fermé.

— Magne-toi !

Puis il détourna les yeux, comme s'il ne pouvait plus supporter de me regarder.

Il soupira un grand coup et rejeta sa tête en arrière, avant de ricaner.

— En ce moment, il doit être bien loin. Je l'ai balancé dans l'évacuation du lavabo après l'avoir trouvé.

En l'entendant dire ça, ces larmes que je me retenais de déverser depuis un moment commencèrent à rouler tout le long de mes joues. Ce fut alors que je vis rouge et que ma main gifla sa joue gauche de toutes mes forces. Le bruit fit écho dans toute la chambre, alors que celui d'un hoquet me revenait : c'était moi en train de pleurer.

Cole ne broncha pas et accepta mon coup.

— Je ne pensais pas que tu te déshabillerais, soupira-t-il, comme si ça suffisait à l'excuser.

— Qu'est-ce que tu n'as pas compris dans « il est très important pour moi » ?!

Il ne dit rien et se contenta de regarder un point fixe par terre.

— Qu'est-ce que je t'ai fait pour que tu me détestes tellement ?! explosai-je, en pleurs.

Il ouvrit la bouche tel un poisson... mais aucun son n'en sortit.

Alors, une chose très importante me revint à l'esprit et sous le coup de la colère, je comptais bien m'en servir pour me venger. Il allait me les payer au centuple.

— N'as-tu pas oublié quelque chose dans la pool house ?

S'il n'était pas encore venu le chercher, c'était qu'il avait oublié son existence. Mais j'étais certaine que lorsqu'il verrait de quoi je parlais, il ferait absolument tout pour le récupérer, sauf que contrairement à lui, je n'allais pas le jeter. J'allais m'en servir pour qu'il me laisse en paix, tout comme Alex me l'avait conseillé.

— De quoi tu parles ? me demanda-t-il, aussi blanc qu'un linge.

Mais je ne lui répondis pas, voulant qu'il ressasse la question toute la nuit jusqu'à ce qu'il trouve lui-même ce à quoi je faisais référence.

Puis je quittai tout simplement la chambre, et contrairement à ce que je m'attendais, il ne me retint pas.

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Voilà! J'espère que ce chapitre vous a plu !

EXCEPTIONNELLEMENT LA SEMAINE QUI VIENT, JE NE POURRAI PAS PUBLIER LE MERCREDI, ALORS IL N'Y AURA QU'UN CHAPITRE PUBLIÉ ET CE SERA SAMEDI, ENSUITE LE RYTHME REPRENDRA COMME D'HABITUDE.

Je vous souhaite à tous un bon week-end et on se voit SAMEDI prochain !

Tamar 😘


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