Chapitre 22 Olivia

Je déposai les clés sur le petit bol se trouvant sur l'étagère à côté de la porte d'entrée et allai m'asseoir sur le canapé, totalement claquée.

Cette visite à la prison m'avait totalement épuisée.

Il était près de 16h et j'avais dû en attendre trois, trainant à Vacaville pour pouvoir prendre le bus du retour. Heureusement que j'avais pu faire du lèche vitrine en attendant, sinon ça aurait été vraiment barbant.

Ma conversation avec Alejandro n'avait cessé de repasser en boucle dans ma tête dès que j'étais sortie de la prison. Je repensais à ce qu'il m'avait dit : lire le journal intime de Cole.

Pour lui, il ne s'agissait là que d'une simple lecture, afin de trouver son point faible et ainsi l'utiliser à mon avantage... mais moi, je voyais au-delà. Si je lisais ces pensées couchées sur papier, alors j'entrerais dans sa tête, sachant sa manière de voir le monde ou même les personnes qui l'entouraient. Et... je ne voulais vraiment pas connaître ses pensées, ayant vraiment peur de ce que je pourrais y trouver.

C'était une sensation bizarre, peut-être bien mon instinct, mais quelque part, je savais qu'il y avait quelque chose que je ne voulais pas découvrir. Mais quoi ? Telle était la question.

Ça ne tournait pas rond chez ce mec et j'avais beau me dire de cesser d'y penser, c'était cent fois pire. Normalement, j'aimais aider les gens, mais là... je préférais nettement faire l'autruche que me mêler des affaires plutôt louches dans lesquelles Jayden Coleman devait sans aucun doute tremper. Non, c'était tout bonnement hors de question.

Ivy m'avait raconté certaines choses... suspectes. Il aurait été viré du lycée précédent à cause de consommation d'alcool et de produits illicites dans l'enceinte même du bahut... sa réputation était toute belle et cela ne semblait pas le gêner. Selon les dires, il se serait calmé par rapport à quelques mois auparavant.

La bonne blague !

Cela faisait seulement deux ans qu'il vivait à Fairfield et il avait déjà côtoyé les trois lycées du district... combien en avait-il fréquenté à San Francisco ? Selon mon amie, des tas et il s'était fait virer de tous pour les mêmes raisons : comportement indiscipliné et violent, ainsi que pour possession de marijuana.

Quel bel exemple pour sa sœur et son frère il faisait celui-là alors !

Tout ça, j'avais omis de le dire à Alejandro, ne voulant pas en rajouter une couche. J'en avais déjà trop dit.

Mon frère aussi avait fait quelques conneries, comme vendre plus d'une fois de la drogue, heureusement, notre mère l'ignorait totalement, sinon il ne serait plus de ce monde. Mais étant donné où nous vivions à l'époque et nos fréquentations, ce n'était pas bien difficile à imaginer.

Il avait plus d'une fois caché de la drogue chez-nous pour rendre service à Gideon, son ami d'enfance et également mon premier amour. J'avais été amoureuse de lui pendant une grande partie de mon enfance ainsi que de mon adolescence. C'était notre voisin et il était deux ans plus âgé que nous.

C'était un peu à cause de lui que je trainais tellement avec des garçons lorsque j'avais entre neuf et quinze ans. Mais il ne me voyait que comme une petite sœur, me l'ayant fait comprendre à plusieurs reprises en sortant avec plusieurs filles sous mon nez et en me présentant comme sa « petite sœur de cœur ».

Agacée de cet amour à sens unique, j'avais décidé de mettre mes sentiments de côté et de m'éloigner du groupe de garçons, ainsi j'avais vraiment pu me concentrer sur mes études et faire de nouvelles connaissances, qui me convenaient beaucoup plus. J'adorais Gideon, mais il n'était rien d'autre qu'un tas d'emmerdes, mais le pire c'était qu'il entraînait mon frère dans ces dernières.

Lorsque j'avais appris qu'Alex cachait sa came chez-nous en lui servant de nourrice, j'avais eu une discussion très houleuse avec lui. C'était à peine quelques mois avant la détention de mon jumeau et quelques semaines après avoir intégré ce lycée d'élite dont j'avais décroché la bourse.

Oui, les déceptions amoureuses je connaissais. Tout comme l'amour à sens unique à vrai dire, ça, ça craignait vraiment. Avoir des sentiments pour une personne mais que cette dernière ne te remarque même pas, ça faisait fichtrement mal.

La dernière fois que je l'avais vu, cela remontait à cette engueulade que j'avais eu avec lui dans son appartement. Je l'avais accusé d'être une mauvaise influence et de ne plus jamais s'approcher de mon frère car sinon, je le dénoncerais aux flics. Alex l'avait plutôt mal pris, mais je n'étais pas prête à cautionner ce genre de magouilles, elles me dégoûtaient même.

Mais la chose ne s'était pas arrêtée là. Gideon m'avait accusée d'être une sale bourge, croyant être au-dessus de lui tout simplement parce que j'avais décroché une bourse dans une école de prestige et parce que je fréquentais des fils à papa. Il m'avait reproché d'oublier d'où je venais et avec qui j'avais grandi. Depuis ce soir-là, je ne l'avais plus jamais revu. Il avait tout simplement disparu de nos vies.

C'était dingue ce que la vie pouvait changer en à peine quelques mois, c'en était vraiment surréaliste. À un moment on était heureux et l'instant d'après, on se retrouvait au fond du trou. Il fallait juste un claquement de doigts pour que tout bascule.

Avant, je me moquais de l'effet papillon et de la théorie du chaos, mais plus maintenant. À vrai dire, désormais je la prenais très au sérieux. L'action d'une personne pouvait avoir des répercutions sur les vies des personnes l'entourant.

Et c'était ce qui nous était arrivés à ma famille et à moi.

Tout ça, à cause d'une décision, d'un crush débile qui avait mal tourné. Tout ça, à cause de moi.

Si en demandant une bourse pour ce lycée huppé, j'avais su que les choses auraient dégénéré de la sorte, jamais je ne l'aurais fait. Malheureusement pour moi, l'on ne pouvait défaire le passé, ce serait bien trop simple sinon.

Je fermai les yeux un instant et m'imaginai ce que ma vie serait en cet instant, si je n'avais pas croisé sa route. S'il n'avait pas jeté son dévolu sur moi. Si je n'avais pas couché avec lui... car tout était parti en vrilles à ce moment-là.

Je ne regrettais pas d'avoir perdu ma virginité avec lui, il me plaisait... en revanche, je regrettais tout ce qui avait suivi. Ô comme je regrettais !

Je poussai un long soupir en tentant de m'enlever ces souvenirs de l'esprit pour revenir à la réalité. Ça ne servait à rien de ressasser le passé, Alex avait bien raison à ce sujet, je devais bien l'admettre.

Pour me changer les idées, je me levai et allai prendre de l'eau du robinet de la cuisine afin de me rassasier, mourant littéralement de soif. Mais en l'ouvrant, pas même une seule goutte n'en sortit. Je l'ouvris et le fermai à plusieurs reprises, les sourcils froncés, ne comprenant pas ce qui se passait. Il n'y avait plus d'eau ?

Puis alors je me retournai et vis une feuille posée au centre de la table à manger.

Il s'agissait d'un message de ma mère - bien évidemment -, j'avais beau lui répéter de m'envoyer un sms lorsqu'elle aurait quelque chose à me dire, mais ça ne voulait définitivement pas rentrer dans sa caboche. Je me demandais même à quoi lui servait le téléphone portable qu'elle avait !

Je pris le bout de papier entre mes doigts et lis :

« Je suis partie faire quelques courses pour Mrs Coleman, je reviendrai pour faire le dîner. Tiens-toi bien ! »

Je roulai des orbites, vraiment agacée, n'ayant pas six ans pour qu'elle se voit obligée de me répéter cette même rengaine jour après jour.

« PS : si tu veux prendre une douche, va au manoir, l'eau de chez-nous a été coupée à cause d'une fuite. Un plombier viendra réparer ça lundi. »

Génial ! Il ne manquait plus que ça !

Je voulais trop prendre une douche en plus, afin de me détendre et de me purifier, ayant les cheveux raides à cause de la poussière ambiante se trouvant dans la zone de la prison.

Devoir me déplacer jusqu'au manoir avec toutes mes affaires de toilette ainsi qu'avec mes vêtements de rechange m'agaçait assez, pour être honnête. Mais quand il n'y avait pas le choix... il fallait bien faire avec !

J'allai alors dans ma chambre et pris tout ce dont j'avais besoin avant de sortir de la pool house et traverser le jardin afin de me rendre au manoir. J'ignorais où je pouvais aller et je doutais pouvoir utiliser n'importe quelle salle de bain. Pourvu que Piper soit là et qu'elle m'indique où je pouvais me laver.

Une fois à l'intérieur de la maison après être entrée par la porte de service, je me dirigeai vers le salon où je vis Cayley assise en train de lire un livre - comme à son habitude j'avais remarqué. Elle leva à peine les yeux de son bouquin lorsqu'elle sentit ma présence, faisant comme si j'étais invisible. D'après ce que je remarquais, le seul enfant Coleman sympathique, c'était le petit Joey. Ses deux aînés étaient de gros crétins snobs, tandis que ce gamin était un véritable amour, étant tout simplement à croquer. J'espérais que leur comportement ne déteindrait pas sur lui...

- Ta belle-mère est dans le coin ? demandai-je après m'être râclée la gorge.

- Elle est partie chez une voisine prendre un café. Tu étais où ? Je ne t'ai pas vue de la journée, remarqua-t-elle en levant enfin le nez de son livre, les sourcils froncés.

Au début, j'avais pensé que je pourrais peut-être m'entendre avec cette gamine, faire office de grande sœur, de conseillère... mais vu son âge et comment elle me prenait de haut, ça ne pourrait jamais le faire.

- Pourquoi tu la cherches d'ailleurs ? continua-t-elle en insérant un marquepages dans son livre avant de le fermer et se lever pour me faire face.

- L'eau de la pool house a été coupée à cause d'une fuite et j'ai besoin de prendre une douche, lui expliquai-je, essayant de cacher mon agacement.

Elle croisa les bras sur sa poitrine et m'observa pendant quelques secondes, pensive, pour ensuite esquisser un sourire et me prendre de la main.

- Viens, je vais te montrer quelle salle d'eau tu peux utiliser, dit-elle prise d'un entrain soudain.

Je me laissai alors guider tout en me demandant ce qui la mettait dans un tel état d'euphorie. Je voulais juste prendre une douche, pas de quoi s'exciter !

Nous montâmes au premier étage et elle nous dirigea tout le long des couloirs avant de s'arrêter devant une porte et de l'ouvrir, le sourire toujours collé aux lèvres.

Cette gamine était vraiment... étrange. J'avais la sensation qu'elle était en train de faire un mauvais coup.

Elle pénétra dans la chambre et se retourna pour me faire signe de la suivre.

Il s'agissait d'une pièce vraiment spacieuse, elle était pour ainsi dire aussi grande que toute la surface de la pool house. Il ne manquait plus que la cuisine et elle ressemblerait totalement à un appartement de jeune célibataire friqué.

Je tournai sur moi-même afin de tout voir quand je remarquais plusieurs trous au niveau du mur, comme si quelqu'un l'avait fracassé à coups de poings répétés.

- Tu peux te doucher ici, dit-elle en ouvrant la porte de la salle de bain.

- Tu en es certaine ?

Je n'avais envie de déranger personne et j'étais certaine qu'il y avait au moins une dizaine de salles de bain dans le manoir. Peut-être même y en avait-il plus.

- Bien sûr, personne ne te dérangera. Prend tout ton temps. Et détends-toi, continua-t-elle en s'avançant vers la sortie de la chambre. Je te sens un peu nerveuse.

Après quoi, elle me laissa seule en fermant la porte derrière elle.

J'entrai alors dans la salle d'eau et faillis en tomber à la renverse. Non mais sérieusement ? Ils se croyaient dans un spa ou quoi ?

Rien qu'à l'idée d'aller sous ce jet d'eau aux multiples fonctions me donnait envie de ne plus jamais quitter cette pièce.

La paroi de la douche était en verre et le plateau en céramique. Il y avait également une baignoire, cela faisait longtemps que je voulais me donner un bain pour pouvoir me détendre au mieux. Peut-être pourrais-je le faire un jour, mais pour l'instant, je n'étais pas vraiment motivée, voulant en finir le plus vite possible pour pouvoir retourner chez-moi.

Je posai mes affaires propres sur l'étagère servant à cet effet et mis la serviette sur le porte-serviettes mural se trouvant à l'intérieur de la douche.

Ma main effleura le collier ornant mon cou. Il s'agissait d'un signe de l'infini dont mon frère m'avait fait cadeau quelques années auparavant, ce dernier représentant son amour pour moi qui -comme il le disait - était sans limites.

Jamais je ne l'enlevais, mis à part pour me doucher, ne voulant en aucun cas qu'il s'abîme. Il faisait tellement partie de moi, que j'oubliais même que je le portais. Sans lui, je me sentais pour ainsi dire totalement nue.

Ainsi, je le retirai et le déposai sur le meuble du lavabo.

En me déshabillant, je jetai mes vêtements sales sur le sol et les entassai sur une petite pile, afin qu'ils ne s'éparpillent pas dans la pièce, ne voulant absolument rien laisser derrière moi.

Pour finir, je contemplai ma nudité devant la glace et jetai ensuite un œil au bleu qui se trouvait sur mon flanc gauche. La couleur violette avait commencé à s'atténuer pour désormais prendre une teinte jaunâtre. Je l'effleurai et tressautai, peut-être bien que l'ecchymose disparaissait, mais ce n'était pas le cas de la douleur qui était encore bel et bien présente.

Filant ensuite sous la douche, la pression des jets et la chaleur de l'eau m'aidèrent à me détendre considérablement et bientôt, tous mes soucis quittèrent mon esprit. Ça faisait un bien fou ! Et l'odeur de mon savon m'aida davantage à lâcher prise, adorant son odeur à fleur de lotus sauvage, grâce à elle, j'arrivais à faire totalement le vide.

Je pris ensuite mon shampoing et l'appliquai sur mes cheveux, n'ayant pas très envie de traîner dans la maison, je me dépêchai considérablement afin de pouvoir terminer le plus vite possible.

En ouvrant les yeux, je me rendis compte que les parois en verre étaient désormais pleines de buée à cause de la vapeur. Et pendant les dernières secondes de ma douche, je savourai ce sentiment de bienêtre que me procurait l'eau chaude à chaque fois qu'elle entrait en contact avec ma peau.

Pour finir, je me rinçai les cheveux et fermai le robinet, tout en essorant ma longue tignasse brune avant de prendre ma serviette pour me sécher un peu et ensuite entourer mon corps avec.

J'étais tellement détendue que j'avais l'impression de flotter.

Le sourire aux lèvres, je poussai la porte coulissante de la douche et sortis, quand je faillis tomber à la renverse en voyant Cole.

Il était appuyé contre la porte fermée de la salle de bain, un rictus énervé sur son visage, contemplant sans gêne ma nudité, ma serviette allant de ma poitrine jusqu'à mes cuisses, qu'elle recouvrait à peine.

Mon dieu, mais qu'est-ce qu'il fichait ici ?!

- Ça va ? Je ne te dérange pas ?! m'énervai-je en prenant une autre serviette plus grande qui était repliée sur l'étagère où j'avais déposé mes vêtements.

Il pouffa, l'air mauvais et se redressa pour venir à mon encontre.

- Je vais me gêner, tiens ! Tu es dans MA salle de bain !

Merde ! C'était donc sa chambre.

Saleté de Cayley, je savais bien que derrière son petit air aimable suspect, elle était en fait en train de ma faire un mauvais coup.

- Je te conseille de dégager avant que je ne m'énerve vraiment, Olivia.

- Ce n'est pas ma faute ! me défendis-je. C'est ta sœur, elle a...

- Tu crois que j'en ai quelque chose à carrer ? grogna-t-il en fonçant vers moi. Fous le camp !

Je le foudroyai du regard, alors qu'il n'était qu'à quelques centimètres de mon visage.

Franchement, ne pouvait-il donc pas attendre à ce que je me sèche et m'habille ? C'était donc trop demander ?

Puis il m'arracha violemment la serviette que je venais d'attraper sur l'étagère pour me couvrir. Je me sentis plus humiliée que jamais, alors qu'il m'examinait dans les moindres détails. Je détestais lorsqu'il me regardait ainsi, le faisant juste pour me mettre en rogne.

- Dois-je donc employer la manière forte pour que tu comprennes ? me demanda-t-il en voyant que je ne réagissais pas.

Il me saisit alors fermement du bras et j'attrapai mes vêtements posés sur l'étagère de justesse, avant qu'il ne me fasse sortir de force de la salle de bain pour ensuite me foutre en-dehors de sa chambre.

- Si tu oses revenir ici, je te promets que tu le regretteras amèrement.

Puis il me claqua la porte au nez, me faisant sursauter au passage.

Et me voilà, en plein milieu de couloir presque à poils, ayant toujours du mal à croire ce qui venait de se passer. J'étais littéralement paralysée de la tête aux pieds.

Soudain, la porte se rouvrit et il me jeta tous mes vêtements sales au visage et mes affaires de toilette par terre, pour la refermer à nouveau violemment.

Mais quel connard ! Je n'y croyais pas ! J'avais la sensation d'être en train de rêver ! Mais quel lunatique ce taré sérieusement ! D'accord, j'étais dans sa salle de bain, mais ce n'était pas ma faute si sa diablesse de sœur avait voulu me faire un mauvais coup ! J'étais une victime dans l'histoire, tout comme lui, alors s'en prendre ainsi à moi n'avait aucune logique !

Puis il aurait pu me laisser me rhabiller tout de même !

L'envie de lui foutre mon poing dans la tronche me saisit à nouveau. Définitivement ce fils à papa capricieux et moi, on ne s'entendrait jamais. Il ne savait décidément pas ce que le mot « empathie » signifiait. Ce n'était rien d'autre qu'un gros égoïste !

Toujours aussi énervée, j'entrepris d'enfiler mes vêtements en plein couloir, devant la porte de la chambre de ce crétin fini qui à chaque jour qui passait, me sortait encore plus par les yeux.

Trempée, je les mis n'importe comment, ne prenant même pas la peine d'enfiler mon soutien-gorge. Je mis simplement le t-shirt ample qui me servirait de pyjama ainsi que mon short pour ensuite, ramasser toutes mes affaires qui trainaient par terre et descendre au rez-de-chaussée, les nerfs à fleur de peau.

Si je choppais cette sale gamine, j'allais lui passer un sacré savon !

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Voilà! J'espère que ce chapitre vous a plu!

En tout cas, on se retrouve MERCREDI 17H pour la suite. Le chapitre 23 sera un point de vue d'Olivia encore une fois.

Je vous souhaite un bon week-end!

Tamar. 😘

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