Chapitre 18 Cole
La fraîcheur du matin m'aida à me dégager un peu l'esprit et à me centrer sur mon but : dénicher Ronnie.
À ces heures, elle devait encore être dans l'immeuble, j'en étais sûr et certain. J'espérais pouvoir y trouver la femme de la veille qui avait eu la gentillesse de parler avec Eli et moi. Il y avait tellement de monde dans cet endroit, qu'il me faudrait un minimum d'aide et mon ami était en cet instant en cours.
J'entrai dans le bâtiment et tentai de faire le moins de bruit possible, étant donné que les gens dormaient encore. Il était peut-être encore trop tôt, aurais-je dû attendre une heure plus tardive ?
Non ! Plus vite je trouverais Veronica et plus vite je pourrais la sortir de cet antre.
J'essayai de me situer par rapport à la veille pour tenter de trouver la femme qui nous avait donné des informations sur mon amie et bientôt, je la trouvai, assise dans la même position que la veille, c'était à dire par terre en tailleur.
Lorsqu'elle me vit me diriger vers elle, elle me sourit et se leva, alors je me dépêchai d'aller l'aider. J'ignorais pourquoi, mais elle me donnait l'impression d'être sur le point de se briser tellement elle semblait maigre. Elle me rappelait une brindille que l'on pouvait casser en deux en exerçant tout simplement une légère pression.
— Merci mon garçon.
— Elle est ici ?
Elle hocha la tête et me prit par la manche de ma veste pour m'emmener à travers les tentes, les cartons et les couvertures qui trainaient par centaines dans cet endroit qui semblait oublié de la main de Dieu. Comment tellement de personnes pouvaient vivre ici ? Je me le demandais vraiment.
— Elle est revenue très tard. Je crois qu'elle est tombée sur un sale type.
Je fronçai les sourcils.
— Elle avait un coquard à l'œil droit et la lèvre enflée, m'expliqua-t-elle.
Un client violent ? Ou un proxénète mécontent ? Qu'importe qui que cela soit, si je trouvais de qui il s'agissait, j'allais lui faire la peau.
Après quelques minutes de marche, la femme s'arrêta devant une tente faîte à base de couvertures qui se trouvait plus éloignée des autres.
Elle se tourna vers moi et posa une main bienveillante sur mon épaule, tout en me regardant tristement. Visiblement, la situation de Ronnie la peinait terriblement, j'avais déjà remarqué ça la veille.
— Emmène-la. Cette petite n'a pas sa place ici.
Cette sans-logis semblait connaître Veronica depuis longtemps, peut-être bien depuis qu'elle était arrivée à Fairfield, il y a environ deux ans, après avoir fui d'état en état après s'être échappée de sa maison d'accueil quatre ans plus tôt, alors qu'elle avait treize ans.
Lorsqu'elle m'avait raconté son histoire... je crois bien avoir eu la boule à la gorge tout au long de son récit. Je voyais qu'à côté de tout ce qu'elle avait subi, mes problèmes étaient vraiment insignifiants.
— Veille sur elle, s'il te plait, me demanda-t-elle.
Puis elle partit, me laissant là devant cet amas de couvertures.
Veiller sur elle... j'avais failli une première fois, parce que je ne voulais pas être envahissant, lui faire sentir que je la contrôlais, ne voulant pas qu'elle croit que j'épiais ses moindres faits et gestes. Mais avec son addiction à l'héroïne... j'avais fait une énorme bourde, j'aurais dû être plus présent et ne pas lui faire autant confiance, sachant qu'à un moment ses démons la rattraperaient et qu'elle flancherait. Mieux que personne je pouvais savoir ce que c'était et pourtant, j'avais commis une grosse erreur en pensant qu'elle pourrait facilement s'en sortir.
C'était la première fois que je venais en aide à quelqu'un comme elle. Mais qu'est-ce que je prétendais en réalité ? L'aider alors que moi-même je n'arrivais pas à me sortir de mon propre merdier ? Est-ce que cela signifiait que si elle s'en sortait, moi aussi ?
Faisais-je une sorte de projection ? Non, ce n'était pas ça.
Je le faisais, parce qu'elle me rappelait Amara, tout simplement.
Au moment où je m'apprêtais à écarter la couverture qui lui servait de porte, je me rendis compte que je tremblais comme une feuille, ressentant également une lourdeur de plomb au niveau de ma poitrine. Mon corps réagissait de la même manière à chaque fois que je pensais à elle et ce, malgré les années qui étaient passées.
Je rentrai alors à l'intérieur de cette tente improvisée et la vis, allongée sur un tas de couvertures par terre, la manche de son bras droit encore relevée et une seringue à ses côtés, ainsi qu'un garrot et une cuillère. Elle s'était shootée cette nuit, sans aucun doute avant de dormir ou plutôt... pour pouvoir le faire.
M'agenouillant auprès d'elle, je saisis son bras pour l'observer de près : elle s'était piquée à de nombreuses reprises et certaines veines s'étaient cassées, ce pourquoi elle avait des bleus.
Son œil gauche était enflé et suppurait, tandis que sa lèvre avait éclaté, sans doute au moment où on lui avait mis le premier coup. Pourquoi l'avait-on frappée ? Et surtout, qui l'avait fait ?
En sentant ma présence, Ronnie commença à ouvrir petit à petit les yeux, mais elle était totalement ailleurs. Elle se retourna simplement, tout en lâchant des petits bruits de complaintes.
Je soupirai un grand coup, passai un bras sous ses genoux et un autre au niveau de son dos pour ensuite la hisser dans les airs et la serrer contre moi. Par réflexe, et sans même ouvrir les yeux, elle s'accrocha à moi tout en posant son visage contre mon torse.
Elle n'était pas bien lourde, il me fut alors aisé de sortir de l'immeuble sous le regard étonné des autres sans-abris.
Une fois à nouveau dans la rue, je marchai le plus vite possible vers ma voiture, qui se trouvait à seulement deux rues de là. Je ne tenais pas précisément à ce que des gens du coin me voient, ne voulant surtout pas que cela arrive aux oreilles de cette vipère de Piper.
Mis à part Eli, personne ne pouvait être au courant pour Ronnie. Pour sa propre sécurité, c'était mieux ainsi.
Une fois arrivés devant ma Jeep, j'ouvris la portière arrière et la couchai sur la banquette, sachant qu'elle y serait bien mieux que sur le siège passager.
Elle était vraiment dans un sale état. C'était tout bonnement incroyable ce que son état s'était dégradé en à peine deux semaines. Combien de fois s'était-elle shootée à l'héroïne ? Vu le nombre de marques, beaucoup trop de fois.
***
Après être passé à la pharmacie et avoir acheté de l'eau oxygénée, des compresses, de la bétadine ainsi que de l'antiacide liquide, je fis un tour dans l'épicerie se trouvant à côté, afin de prendre de l'eau et autant de boissons avec des électrolytes que je le pouvais. Je décidai d'acheter un peu de nourriture, même si je me doutais qu'avec cette cure de désintoxe forcée, elle n'aurait envie de rien avaler. D'ailleurs, il valait mieux qu'elle n'avale pas de grandes quantités, sinon elle risquait de tout rejeter.
Je me procurais également des couvertures, elle aurait des bouffées de chaleur et de froid, à intervalles de temps réguliers. Puis, sans doute, elle finirait par avoir de la fièvre, ainsi que des nausées et des vomissements. J'étais prêt pour toutes les éventualités, l'ayant déjà fait deux mois plus tôt, mais à l'époque... je n'avais vraiment aucune idée de rien, désormais j'étais préparé.
Une fois tout mis dans le coffre de ma voiture, je me dirigeai ensuite vers le motel où elle avait sa chambre. Je devrais louer une autre, mais ce n'était pas plus mal.
Le pire, c'était que je me demandais comment est-ce que j'allais faire pour la surveiller, entre mon père, cette saleté d'Olivia qui lui rapporterait tout et les cours... j'ignorais comment m'en sortir. Devrais-je payer quelqu'un pour ne pas la laisser seule ?
Putain, ça craignait trop ! Le sevrage prendrait au moins une semaine et je ne pouvais pas me permettre de rater toutes ces journées de cours, c'était tout bonnement impossible, sinon c'était direction le camp de redressement que je tenais tant à éviter.
Mais il était hors de question que je la laisse seule.
Une fois dans le parking du motel, je me dirigeai vers l'accueil et demandai une chambre, dont je payai le loyer pour un mois grâce à ma carte bancaire. J'aurais aimé ne pas avoir à l'utiliser, mais je n'avais pas assez de liquide sur moi. Si jamais cette fouine de Piper fouillait, j'ignorais bien quelle excuse bidon je pourrais inventer. J'y réfléchirais plus tard, pour l'instant, ce n'était pas ma priorité.
Avec les clés en main, je retournai à la voiture et pris une nouvelle fois Ronnie dans mes bras, étant encore dans les vapes.
J'allais ensuite à la chambre 201 qui se trouvait au premier étage.
Une fois à l'intérieur, je la déposai doucement sur le lit et fermai les volets, afin que la lumière ne la dérange pas. Ensuite, j'allais chercher tous les achats qui étaient dans le coffre pour finalement, fermer la porte à double tour derrière moi.
En allant dans la salle de bain, je pris la poubelle qui se trouvait en-dessous du lavabo et l'emmenai près du lit. Elle se réveillerait sans aucun doute avec des nausées et il valait mieux qu'elle se soulage dans la poubelle, plutôt qu'elle en mette partout.
Je déposai également deux bouteilles de Power Red ainsi qu'une autre de Pepto sur la table de nuit.
Pour le moment, elle n'avait pas de fièvre, mais ça viendrait, alors la bassine se trouvant également sous l'évier allait drôlement me simplifier la tâche. La dernière fois, cela avait été pareil, mis à part qu'elle n'était pas dans les vapes lorsque je l'avais emmenée ici. Elle m'avait accompagné de son plein gré, acceptant mon aide tout en se posant certaines questions : qu'est-ce que je gagnais dans tout ça ?
Je la couvris et la laissai dormir, autant qu'elle en profite tant qu'elle le pouvait, car les prochains jours allaient vraiment être très rudes. À cause du sevrage, elle allait avoir des insomnies à répétition, tout comme des douleurs atroces dans tout le corps. La dernière fois, elle avait décrit ça comme des courbatures, mais vraiment extrêmes, lui donnant l'impression d'avoir couru un marathon sans s'être échauffée avant.
J'abusais également des substances psychotropes, alors je n'étais sans aucune doute pas la meilleure personne pour l'aider dans sa cure, j'en étais conscient. J'étais consommateur de coke, mais je ne me considérais pas dépendant, du moins... physiquement.
La seule chose que je savais, c'était que quand ça n'allait pas comme la veille, je devais oublier, passer à autre chose, que ce soit d'une manière ou d'une autre. Lorsque mon esprit craquait ou encore, lorsque je commençais à culpabiliser, à me souvenir... alors j'avais besoin que tout s'arrête, parce que sinon, je crois bien que je serais capable d'en finir.
Je m'assis sur le fauteuil à côté du lit et attendis qu'elle se réveille, ignorant quand elle le ferait, mais en tous cas il valait mieux que je sois la première chose qu'elle voit en ouvrant les yeux. Elle risquait d'être désorientée sinon.
Pendant ce temps, j'envoyai un message à Eli en lui disant que je l'avais retrouvée et que nous étions au motel. Il faudrait qu'il me relève vers 22h, devant impérativement rentrer à la maison.
Putain, ça me gonflait trop !
J'aurais préféré rester avec elle, mais avec cette nouvelle règle stupide de Patrick, ça m'était tout bonnement impossible. En espérant que Mme Fuentes travaille de nuit aujourd'hui à l'hôpital, ça permettrait à Elijah de venir me relever sans qu'il n'ait à répondre aux questions de sa mère.
Après quelques heures, en train de jouer à Candy Crush sur mon portable, Ronnie commença à émerger de son sommeil. Elle ouvrit son œil droit - l'autre étant trop gonflé - et me fixa pendant quelques instants, l'air surpris.
Sentant qu'elle n'était pas couchée par terre sur un tas de couvertures, elle commença à tâter à l'aide de ses paumes le matelas, pour ensuite regarder autour d'elle.
- Qu'est-ce que tu fais là Cole ? demanda-t-elle enfin en prenant la couverture et en l'entourant autour de ses épaules. Comment m'as-tu retrouvée ?
Sa voix était enrouée, ce qui voulait dire que sans aucun doute elle avait beaucoup crié.
Je soupirai et me levai pour m'asseoir sur le bord du matelas, sans la quitter des yeux un seul instant.
— Avec beaucoup d'entêtement.
— Pourquoi es-tu revenu me chercher ? murmura-t-elle, cette fois en détournant le regard. Qu'est-ce que tu veux de moi ?
— Je croyais avoir été suffisamment clair : je veux t'aider.
Ce n'était ni plus ni moins que ça. Je n'avais jamais eu d'intentions cachées et je ne voulais en aucun cas quelque chose en contrepartie, je tenais simplement à ce qu'elle ait une meilleure vie.
— Personne n'est aussi gentil sans raisons.
— Eh bien moi, si. Je ne veux rien de toi, Veronica. Est-ce que c'est à cause de ça que tu es partie ? Parce que tu pensais que je te voulais peut-être du mal ?
Connaissant la sale vie qu'elle avait menée depuis qu'elle était une enfant, la méfiance était une seconde nature chez-elle. Comme il était pour moi naturel de me braquer et d'agir comme un animal sauvage lorsque je me sentais menacé d'une quelconque manière.
— Non.
— Alors pourquoi ? Tu avais un bon travail, un endroit où vivre confortablement... et tu ne te droguais plus. Qu'est-ce qui t'a repoussé à retourner dans la rue ? Je ne comprends vraiment pas.
Je ne voyais pas ce qui l'avait poussée à faire quelque chose d'aussi insensé.
— Ton employeur était content de toi. Il n'a pas compris pourquoi tu avais quitté le job comme ça du jour au lendemain.
— Je ne pouvais plus travailler là, s'égosilla-t-elle alors que les larmes lui montaient aux yeux.
— Pourquoi ? Je veux juste comprendre, Ronnie.
Elle eut un mouvement de recul lorsque je tentais de lui attraper la main, alors je la laissai, ne voulant surtout pas qu'elle se sente mal à l'aise.
En ramenant ses jambes vers son torse, elle les entoura de ses bras et reposa sa tête sur ses genoux, le tout en se berçant.
Des secondes où ni elle ni moi ne dîmes absolument rien passèrent, laissant place à un silence vraiment pesant. Je voulais savoir qui lui avait fait cette chose au visage, mais je devais d'abord savoir pourquoi elle était repartie faire le trottoir.
— Un client m'a reconnu, dit-elle enfin. Il est venu plusieurs fois et à chacune d'entre elles, il a pris la liberté de me toucher ou de me parler de manière déplacée. J'ai donc compris une chose : je ne serais toujours rien d'autre qu'une pute aux yeux des autres alors... pourquoi m'acharner ?
Je serrai les mâchoires à m'en péter les dents. Si je choppai ce salopard, il allait connaître sa douleur.
— Je ne voulais pas te décevoir, mais c'était trop difficile. J'y arrivais plus.
— Ce n'est pas pour moi qu'il faut que tu le fasses Ronnie, mais pour toi-même.
— C'est trop dur Cole, sanglota-t-elle en cachant son visage dans ses bras.
— Je sais, soufflai-je en posant une main sur ses cheveux et en les lui caressant délicatement. Et je te promets d'être là pour toi cette fois. Tu dois décrocher de cette saloperie que tu t'introduis dans les veines.
— J'en ai tellement besoin, pleura-t-elle de plus en plus frénétiquement. Je n'arrive pas à m'enlever ces images de l'esprit. L'héroïne est la seule chose qui me fait du bien. Tu me comprends, n'est-ce pas ?
Veronica avait été témoin du meurtre de sa mère alors qu'elle avait onze ans... par son propre père.
Ses parents étaient séparés depuis plusieurs mois, à cause du tempérament violent de son paternel. Voulant la protéger, sa génitrice avait alors décidé de quitter la maison qu'elle partageait avec son mari pour partir s'installer dans une chambre d'un motel le temps de divorcer de ce dernier. Elle avait emmené Ronnie avec elle, une nuit, alors que son époux dormait profondément après s'être saoulé pendant toute la soirée.
Mais une nuit, quelques mois plus tard... tout avait dérapé. Son père avait débarqué, complètement saoul et armé au motel. Il avait tué sa femme en la poignardant à de nombreuses reprises, tout ça, sous les yeux de sa fille. Et finalement, il s'était tiré une balle dans la tête, alors que Ronnie s'était cachée dans l'armoire aux portes coulissantes. S'il l'avait vue, il l'aurait sans aucun doute tuée aussi.
— Je revois tout ce sang à chaque fois que je ferme les yeux.
Si je la comprenais ? J'étais sans doute la seule personne pouvant le faire, vivant une situation similaire. Mes démons prenaient un malin plaisir à me torturer, à me mener à bout, jusqu'à ce que je craque. La seule chose qui puisse m'aider à surmonter ces moments-là... c'était l'alcool ou la drogue.
— Tu ne peux pas continuer comme ça, un jour... tu ne te réveilleras pas.
Je savais que c'était très hypocrite de ma part de dire une chose pareille, mais c'était d'elle dont il était question, pas de moi.
— De toute façon... qu'est-ce que cela peut bien faire ? Que je vive ou que je meure, personne n'en a rien à faire.
— Ne dis surtout pas ça !
M'entendant élever la voix, elle releva son visage et me contempla longtemps, essayant de contenir ses larmes qui débordaient de ses yeux sans qu'elle ne puisse rien faire pour l'en empêcher.
Je la pris alors dans mes bras et elle enfouit son visage dans mon cou, tout en passant ses bras autour.
— Tu n'es plus seule désormais, dis-je d'un ton apaisant. Je suis là.
Je voulais qu'elle ait une belle vie, qu'elle se rende compte que malgré les épreuves et les coups bas... il pouvait y avoir de la lumière dans toute cette obscurité. Je m'efforcerais d'être cet éclat dans sa vie, même si dans la mienne, il n'y avait que ténèbres.
— Nous y arriverons, continuai-je en la séparant de moi.
J'essuyai les larmes de ses joues à l'aide de mes pouces pour ensuite, lui prendre les mains et lui sourire sincèrement.
— Ensemble.
Semblant convaincue de mes dires, elle esquissa enfin ce magnifique sourire qui était bien le sien.
— Ensemble.
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LEXIQUE
Power Red: Marque de boisson qui contient des électrolytes
Pepto : Marque d'antiacide liquide
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Voilà, les publications reprenent comme avant le début des "vacances", c'est-à-dire un chapitre le MERCREDI et un autre le SAMEDI.
J'espère que ce chapitre vous a plu.
On se retrouve donc MERCREDI pour la suite.
Bon week-end à tous !
Tamar 😘
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