Chapitre 2 : Découvertes
Pdv extérieur
Harry et Itzel devinrent presque immédiatement amis. Trouver quelqu'un qui l'acceptait comme il était, était un des rêves de Harry. De plus, Itzel était une des meilleures amies que l'on pouvait avoir. Non contente de fermer les yeux sur les "bizarreries" du garçon, elle s'assurait de le prévenir quand elle entendait que la bande de Dudley cherchait à le frapper, partageait avec lui la nourriture qu'elle emmenait à l'école, apportait tout simplement un peu de lumière à son quotidien. Elle lui posait aussi des questions sur son passé, mais Harry, à qui personne n'avait quasiment rien dit à propos de ses parents, ne pouvait rien lui dire, et il lui semblait qu'Itzel se renfermait énormément dans ses moments-là. À force de la côtoyer, Harry se rendit compte que sa nouvelle amie, bien que géniale, était assez étrange, elle aussi. Elle semblait savoir des choses qu'il ignorait et ne lui avait jamais dit pourquoi elle avait décidé d'aller le voir. Mais Harry ne s'en préoccupait pas beaucoup. À ses yeux, avoir une amie était bien plus important que ce qu'elle faisait d'étrange.
Harry : Je déteste les vacances d'été.
Itzel : J'essayerais de te rendre visite le premier mois. On va peut-être partir en août, mais c'est pas sûr.
Harry : Tu ne vas pas voir ta famille ?
Itzel : Mes grands-parents maternels sont morts, les paternels sont incapables de voyager pour une raison que j'ignore et je crois que mon père me cache quelque chose à ce sujet, et aucun de mes parents n'a de frères et sœurs, donc non, pas de famille, jamais. Courage, Harry, je suis sûre que le calvaire s'arrêtera bientôt.
Harry : Tu dis ça souvent, qu'est-ce qui te fait croire ça ?
Itzel : Fais-moi confiance.
Elle avait encore son sourire mystérieux sur les lèvres.
Itzel : Et puis, on est voisins, ce sera plus facile de se voir.
Les deux enfants étaient en effet de très proches voisins, étant donné que la famille Dragonnir habitait au 5 Privet Drive, la maison juste en face de chez les Dursley. Harry se souvenait d'ailleurs d'avoir croisé la famille plusieurs fois, la mère était une grande femme brune qui lui adressait souvent un sourire bienveillant, le père était une grande personne également, brun aussi, mais avec des cheveux plus clairs. Itzel avait aussi un petit frère, mais Harry ne pensait pas l'avoir déjà croisé.
Itzel : Dis, Harry, tu penses pas qu'on devrait laisser mes parents et ta famille se rencontrer ? Je suis sûre que ça pourrait faire avancer les choses.
Harry : Je ne pense pas, Dudley pourrait s'en prendre à toi d'une manière ou d'une autre... Et même si tes parents sont irréprochables, mon oncle et ma tante ne les laisseront pas m'approcher.
Itzel : Je pensais que ça marcherait...
Une fleur plantée dans l'herbe de la cour d'école, à côté d'eux, frémit, comme pour montrer son accord. Les vacances d'été se passèrent comme d'habitude, pour Itzel et Harry, puis l'année scolaire reprit, suivant un cours tout à fait normal. Harry aurait bientôt onze ans, Itzel les aurait en février prochain. La question de l'anniversaire d'Itzel intriguait d'ailleurs Harry, car, s'il en croyait les modalités scolaires, Itzel n'aurait pas dû être dans sa promotion, mais la suivante, où elle aurait dû être parmi les élèves les plus âgés. Quand il lui posa la question, elle lui répondit que c'était parce-qu'elle était née seulement une dizaine de jours après la limite qui lui permettait d'entrer dans la promotion d'avant, mais ses parents avaient réussi à négocier avec les directeurs d'écoles maternelles et primaires.
Itzel : Je bougerais pas pendant les vacances, alors je viendrai te voir !
Harry : Ne sonne quand même pas directement à la maison...
Itzel : Mais naaaan, je ferai attention ! Au pire, fais en sorte de te faire punir tellement fort qu'ils te virent de la maison !
Harry : C'est plutôt risqué...
Itzel : On a tous besoin d'un peu de piment dans la vie.
Harry eut un petit sourire.
Harry : Tu crois que je n'en ai pas assez, en vivant sous le même toit que Dudley ?
Itzel : Non, je dois bien l'admettre.
Harry : En plus, ce sera bientôt son anniversaire, il sera encore plus insupportable que d'habitude.
Itzel : Ton oncle et ta tante ne t'emmènent pas dans les activités qu'ils font avec lui, d'habitude, on peut peut-être s'arranger pour se voir ce jour-là.
Harry : Oui, peut-être...
Itzel sourit à son ami et lui frotta vigoureusement la tête, ébouriffant les cheveux noirs qui étaient déjà bien ébouriffés.
Itzel : Et puis, là je suis en mesure de te l'assurer, tu vas passer un été très spécial...
Harry lança un regard curieux à son amie, qui lui répondit par son sourire malicieux. Une semaine plus tard à peine, le 23 juin, Harry fut réveillé par les grands coups que donnait la tante Pétunia à la porte de sa chambre : un petit placard sous l'escalier.
Pétunia : Debout, lève-toi !
Elle s'arrêta de frapper et Harry l'entendit poser une poêle sur la cuisinière. Il essaya de se rappeler le rêve qu'il faisait. Il se souvenait que c'était un très beau rêve, avec une moto volante, et il était sûr qu'il avait fait le même rêve avant.
Pétunia : Ça y est, tu es levé !?
Harry : Presque...
Pétunia : Je veux que tu surveilles le bacon ! Ne le laisse surtout pas brûler, je veux que tout soit parfait pour l'anniversaire de mon Dudlynouchet !
Pdv Harry
L'anniversaire de Dudley, comment j'ai fait pour oublier !? J'entends de gros pas lourds au-dessus de ma tête puis des sauts, Dudley est à fond...
Dudley : Réveille-toi, cousin, on va au zoo !
Je dois prendre mon temps, sinon il va m'attendre à la porte du placard pour me repousser à l'intérieur. Je le connais, il n'a aucune patience, encore plus le jour de son anniversaire. Je m'habille le plus lentement possible et l'entends s'éloigner au moment où j'attrape mes chaussettes, j'ai gagné cette partie. Je chasse l'araignée qui s'est cachée dans une de mes chaussettes puis l'enfile. Je ne comprends pas comment on peut en avoir peur. Moi je vis avec depuis longtemps, et elles ne m'ont jamais fait de mal. Itzel, elle, est terrorisée par ces petites bêtes. Je sors enfin de mon placard et arrive à la cuisine. La table a disparu sous une montagne de cadeaux, il y a à peine assez de place pour poser une assiette. Enfin, devant les places de la famille Dursley, moi ma place est recouverte. Je fais griller le bacon et en mets deux tranches dans les assiettes de mon oncle et de ma tante, trois dans celle de Dudley, et je prends celle qui reste.
Vernon : Dépêche-toi ! Apporte-moi mon café !
Harry : J'arrive tout de suite.
Voyons voir ce qu'il a cette année, mon cousin... Déjà, on dirait qu'il a le nouvel ordinateur qu'il voulait, une deuxième télévision, un vélo de course... Attends, un vélo de course ? Il déteste le sport si ce n'est pas frapper quelqu'un ! Et son punching-ball préféré, c'est bibi. Heureusement que je suis rapide à la course, sinon je serais défiguré depuis longtemps.
Vernon : Va te peigner !
Il faut au moins un jour par semaine qu'il me dise d'aller me coiffer ou me faire couper les cheveux. Il devrait bien avoir vu, en dix ans de vie commune, que ça ne change rien à ma tignasse.
Pétunia : Tu peux ouvrir les yeux, mon chérubin !
Elle dit toujours qu'il a l'air d'un chérubin. Pour moi, il a surtout l'air d'un cochon avec une perruque. Je dispose les assiettes sur la table pendant que Dudley compte ses cadeaux. Il vient de finir, et il n'a pas l'air content.
Dudley : Trente-six. Ça fait deux de moins que l'année dernière.
Pétunia : Mon chéri, tu as oublié le cadeau de la tante Marge. Regarde, il est là, sous ce gros paquet que Papa et Maman t'ont offert.
Dudley : Donc, ça fait trente-sept.
Il devient tout rouge, il prépare une de ses grosses colères... Je me dépêche de manger tout mon repas avant qu'il ne renverse la table, et on dirait que tante Pétunia a aussi senti le danger.
Vernon : Dudley, certains sont plus gros que l'année dernière.
Dudley : Mais je m'en fiche qu'ils soient plus gros !
Pétunia : Nous allons t'acheter deux autres cadeaux au zoo, mon chéri ! Deux cadeaux en plus, ça te va ?
Dudley : Donc j'en aurai trente... Euh... Trente...
Pétunia : Trente-neuf, mon canard adoré !
Dudley : Dans ce cas, ça va.
Il est ridicule, il n'est pas content avec trente-sept cadeaux alors que moi je suis très satisfait si j'en ai un seul, même s'il est nul. Le téléphone sonne et ma tante va répondre, pendant ce temps mon cousin ouvre tous les paquets. En plus de tout ce que j'ai repéré tout à l'heure, il y a un caméscope, un avion télécommandé, seize nouveaux jeux vidéo, un magnétoscope, une montre en or... Je m'interromps dans la contemplation du déballage des cadeaux quand la tante Pétunia revient dans la cuisine. Elle a la tête de quelqu'un qui doit croquer dans un citron.
Pétunia : Mauvaise nouvelle, Vernon. Mrs. Figg s'est cassée une jambe, elle ne pourra pas le garder.
... Sérieusement !? Chaque fois que c'est l'anniversaire de Dudley, ils partent ensemble et moi je suis bloqué chez cette folle aux chats, et là elle s'est cassée la jambe !? Je ne devrais pas m'en réjouir, mais je n'y arrive pas, ça ne pouvait pas mieux tomber !
Vernon : On pourrait peut-être téléphoner à Marge.
Pétunia : Ne dis pas de bêtises, Vernon, tu sais bien qu'elle déteste cet enfant.
Ils ont l'habitude de parler de moi comme si je n'étais pas là, mais moi je suis bien, ici, sur ma chaise, je prends note.
Vernon : Et ton amie... Ah oui, Yvonne ?
Pétunia : Elle est en vacances à Majorque.
Donc ils veulent absolument me faire garder par quelqu'un.
Harry : Vous n'avez qu'à me laisser ici.
Si ça se trouve, ils vont accepter, et je pourrais m'amuser toute la journée ! J'ai toujours voulu essayer l'ordinateur de Dudley. Vu sa tête, la tante Pétunia a croqué le citron. Elle l'a même avalé tout entier.
Pétunia : C'est ça, et quand nous reviendrons, la maison sera en ruine ?
Harry : Je ne ferai pas sauter la maison...
Ils me prennent vraiment pour un terroriste. Quelle ironie, c'est leur fils, le vrai terroriste.
Pétunia : Et les voisins ? Nous pourrions demander aux voisins d'en face de le garder pour la journée, c'est une famille, la mère est très aimable.
Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, elle parle de la famille d'Itzel ! L'oncle Vernon n'a, à ma connaissance, rien à leur reprocher, il pourrait accepter !
Vernon : La famille d'en face !? As-tu seulement vu le père !? Il s'habille comme un débraillé, avec ses chemises mal rentrées dans le pantalon et, encore pire, son anneau à l'oreille !
Raté...
Pétunia : Nous pourrions peut-être l'emmener au zoo et le laisser dans la voiture.
Vernon : La voiture est toute neuve, pas question de le laisser tout seul là-dedans !
Dudley se met à pleurer bruyamment. Enfin, pleurer, non, ça fait des années qu'il ne pleure plus vraiment, c'est juste qu'il sait que, dès qu'il fait mine de pleurer, Môman lui accorde tout ce qu'il veut.
Pétunia : Mon Dudlynouchet adoré, ne pleure pas ! Maman ne va pas le laisser gâcher ta plus belle journée !
Dudley : J'veux pas qu'il vienne ! Il gâche... toujours tout !
Crois-moi, je préfère ne pas venir. Au même moment, la sonnette retentit, l'ami de Dudley, Piers, est arrivé. Quand Dudley cogne quelqu'un, c'est lui qui tient par-derrière les mains de la victime. Mon cousin arrête immédiatement ses faux sanglots. Faute de temps, mon oncle et ma tante décide de m'emmener avec eux. Bon, c'est toujours une sortie au zoo, ça peut être bien. Nous nous dirigeons vers la voiture et mon oncle me retient juste avant que je rentre.
Vernon : Je te préviens, si jamais il se passe la moindre chose bizarre, tu seras privé de nourriture pendant une semaine et tu ne sortiras pas de ce placard avant Noël !
C'est pas de ma faute s'il se produit des choses bizarres ! Courage, Harry ! Ce sera une bonne journée ! Je jette un coup d'œil à la maison d'Itzel et la remarque à une fenêtre du rez-de-chaussée. Elle croise mon regard et me sourit en m'adressant un signe de la main, je lui souris en retour. Une demi-heure plus tard, nous sommes sur l'autoroute, avec mon oncle qui se plaint au volant. Il aime bien se plaindre. Ses collègues, moi, la municipalité, moi, son banquier et moi sommes ses sujets préférés. Ce matin, il se plaint des motos. Ça me rappelle mon rêve. Je préfère ne pas en parler, les Dursley détestent tout ce qui est allusion à l'anormal ou au surnaturel.
Plus tard
Il y a tellement de monde ! Évidemment, la première chose que font Dudley et Piers, c'est se précipiter sur un stand de nourriture. Mon oncle et ma tante leur payent des glaces au chocolat, et la vendeuse me demande ce que je veux juste avant qu'ils aient le temps de partir. Je vais prendre le moins cher, sinon ils vont me reprocher que je leur coûte trop.
Harry : Je veux bien une sucette à la fraise, s'il vous plaît.
La vendeuse me donne ma sucette et nous repartons. Elle est bonne, même si elle est bon marché. Itzel adore les sucettes à la fraise. Je me demande si elle, elle va au zoo avec ses parents. On passe devant la cage d'un gorille et j'attends que les autres se soient un peu éloignés pour dire ce que je veux exprimer à voix haute.
Harry : C'est fou, il y a un tel air de ressemblance entre toi et Dudley... Tu es juste un peu plus grand. N'empêche, la ressemblance est frappante...
Le reste de la matinée se déroule très bien, ça fait longtemps que je n'avais pas passé une aussi belle journée. Nous mangeons au restaurant, puis nous allons voir le vivarium. Il suffit de deux minutes pour que Dudley trouve le plus gros serpent. Il est tellement long qu'il pourrait s'enrouler deux fois autour de la voiture de l'oncle Vernon ! Déjà qu'il est impressionnant quand il dort, il doit l'être encore plus quand il est réveillé.
Dudley : Papa, fais-le bouger.
L'oncle Vernon donne de petits coups secs à la vitre, mais le serpent ne bouge pas.
Dudley : Mais bouge !
Je grimace en voyant Dudley frapper la vitre avec ses gros poings, je n'aimerai pas être à la place du serpent.
Dudley : On s'ennuie, ici.
Il repart avec Piers voir des reptiles plus réactifs, mais moi je reste avec le serpent.
Harry : Je suis désolé. Il ne sait pas ce que c'est, de rester enfermé jour après jour, à regarder des visages hideux collés contre le vitre.
Pendant que je parle, j'ai l'impression qu'il se réveille, et il lève doucement sa tête pour la mettre à mon niveau, puis il me fait un clin d'œil. ... Quoi ?
Harry : ... Est-ce que tu m'entends ?
Et il acquiesce vraiment...
Harry : C'est bizarre, je n'avais encore jamais parlé à un serpent... Tu parles souvent aux gens ?
Cette fois-ci, il secoue la tête négativement. Je suis vraiment en train de converser avec un serpent. Il fait un signe de tête vers mon oncle et mon cousin puis lève les yeux au ciel, j'ai l'impression qu'il est littéralement en train de dire "J'ai droit à ça sans arrêt".
Harry : Je m'en doute, ça doit être vraiment agaçant... D'où tu viens ?
Il pointe le bout de sa queue vers l'écriteau à côté de la vitre, évidemment que c'est marqué dessus...
Harry : Boa constrictor, Brésil... C'était bien, là-bas ?
Il repointe l'écriteau, je pense qu'il faut que je lise la fin...
Harry : "Né en captivité"... Donc tu n'as jamais été au Brésil ?
Il confirme d'un signe de tête et, au même moment, j'entends la voix perçante de Piers.
Piers : Dudley, Mr. Dursley, regardez le serpent !
Dudley : Pousse-toi de là, toi !
J'ai le souffle coupé à cause du coup dans les côtes que je viens de me prendre, et je tombe par terre. Je regarde mon cousin avec colère, puis tout se passe très vite. Dudley, appuyé contre la vitre, bascule soudainement dans l'enclot du boa, tandis que celui-ci se déroule et tombe à terre, juste en face de moi. Des cris commencent à retentir, pourtant j'entends clairement la voix du reptile en face de moi.
Boa : Direcssssion le Brésssssssil. Merssssssssi, amigo.
Harry : Euh, je t'en prie...
En relevant la tête, je remarque que Dudley est pris au piège : la vitre est revenue.
Plus tard
Le directeur du zoo en personne s'est excusé, il était en état de choc, tout comme le gardien du vivarium. Quand nous sommes revenus dans la voiture, les deux garçons racontaient des histoires totalement fausses comme quoi le serpent les avait attaqués, mais le pire, c'est quand Piers a ouvert la bouche pour attirer l'attention sur moi.
Piers : Harry a parlé au serpent. Il sifflait bizarrement. Pas vrai, Harry ?
Plus personne n'a parlé pendant le reste du trajet, Piers est rentré chez lui, et arrivé chez les Dursley, l'oncle Vernon m'a jeté dans le placard.
Vernon : Qu'est-ce qu'il s'est passé !?
Harry : Je n'en sais rien, j'étais devant la vitre et soudain elle a disparu, comme par magie !
Vernon : La magie, ça n'existe pas !
Je suis resté des heures dans ce placard. C'est dans ces moments-là que je me mets à fantasmer, à espérer des choses qui n'arriveront jamais. Je me souviens aussi de choses. Je me souviens du jour où j'ai perdu mes parents dans un accident de voiture. Je me souviens d'un éclair aveuglant de lumière verte et d'une brûlure très douloureuse au front, peut-être ce qui m'a causé cette cicatrice. Sûrement le choc de l'accident, par contre je n'ai aucune idée de l'origine de la lumière. C'est triste, je ne me souviens même pas de mes parents, je ne sais même pas à quoi ils ressemblent, il n'y a pas de photos d'eux ici.
Plus tard, pdv extérieur
La fuite du boa avait valu à Harry la plus longue punition de sa vie. Quand il fut enfin autorisé à ressortir du placard, les vacances d'été avaient commencé, et Dudley avait eu le temps de casser son nouveau caméscope, d'écraser au sol son avion, et d'étrenner son vélo de course en renversant Mrs. Figg qui traversait Privet Drive avec ses béquilles. Harry était content que l'école ait pris fin, personne ne l'aimait beaucoup là-bas, mais il ne pouvait pas échapper à la bande de Dudley qui venait tous les jours, et qui appréciaient énormément le chasser. C'est pourquoi Harry passait le plus clair de son temps dehors. Heureusement pour lui, il avait croisé Itzel par hasard, et maintenant ils se donnaient rendez-vous au parc ou dans la rue, de sorte à toujours être éloignés de Privet Drive.
Itzel : Désolée encore qu'on puisse pas aller chez moi, ce serait bien mieux, là il fait trop chaud...
Harry : Désolé aussi qu'on ne puisse pas acheter de glaces, je n'ai pas d'argent...
Itzel : Mais moi j'en ai, je peux nous les payer !
Harry : Ce n'est pas la peine de payer pour moi...
Itzel : Si ça te dérange tant que je te paye quelque chose, on n'a qu'à dire que tu me rembourseras quand tu pourras !
Harry esquissa un sourire et suivit Itzel jusque chez le glacier, où elle prit une glace au chocolat et lui à la fraise.
Harry : Pourquoi on peut pas aller chez toi, déjà ?
Itzel : Le boulot de ma mère fait qu'elle a énormément de travail pendant l'été, avant la rentrée, et elle travaille soit à la maison, donc il lui faut beaucoup de calme, soit à son bureau, donc elle n'est pas là. Quant à mon père, on lui donne du boulot n'importe quand et il l'accepte toujours, il adore son métier, il est mécanicien auto, donc il travaille souvent. Et quand il est à la maison, généralement il fait du bricolage, donc il est très concentré. Résultat, mes deux parents préfèrent ne pas inviter de personnes pendant l'été. Mais quand ils seront plus libres, je te le dirai !
Harry : Ok.
Itzel : T'as l'air distrait.
Harry : Je pense à la rentrée. C'est super, je n'irai pas dans le collège de Dudley, je serai vraiment tranquille, mais je ne serai peut-être pas avec toi...
Itzel : Baaaaaka ! Évidemment que je serai dans le même collège !
Elle donna une pichenette sur le front de Harry, visant sa cicatrice. Itzel ne parlait pas souvent sa langue paternelle, mais ça lui arrivait.
Harry : Tu ne sais même pas où je vais.
Itzel : Crois-moi, Harry, je m'arrangerai pour te suivre partout.
Les deux amis se sourirent, ils étaient vraiment liés l'un à l'autre. Le lendemain, Harry arriva dans la cuisine en fronçant le nez, une odeur pestilentielle s'élevait d'une bassine posée dans l'évier.
Harry : Qu'est-ce que c'est ?
Pétunia : Ton nouvel uniforme.
Pdv Harry
On dirait des morceaux de peau d'éléphant...
Harry : Je ne savais pas qu'il fallait le tremper dans l'eau.
Pétunia : Ne dis pas de bêtises, j'ai teint en gris des vieilles affaires de Dudley, ça te suffira bien comme uniforme, il ne sera guère différent des autres.
J'en doute, mais je préfère éviter de lui dire. De toute façon, je ne sais pas si je préfère ça ou l'uniforme de Dudley : un queue-de-pie marron, un pantalon de golf orange, un canotier et une canne. En le voyant, mon oncle a dit que c'était le plus beau jour de sa vie, et ma tante a fondu en larmes en disant qu'il était magnifique. Moi j'avais l'impression de m'être fêlé deux côtes à force de réprimer mon fou rire. Le reste des habitants de la maison rentre dans la cuisine et l'oncle Vernon me demande d'aller chercher le courrier, ce que je fais immédiatement, il risque de demander à Dudley de me mettre un coup de canne si je ne le fais pas. Il y a une carte postale de la tante Marge, une enveloppe qui doit contenir une facture et... non, je rêve... C'est une lettre pour moi ?
Mr. Harry Potter
Dans le placard sous l'escalier
4, Privet Drive
Little Whinging
Surrey
Aucun doute, c'est pour moi ! Elle est bizarre, l'enveloppe est lourde et épaisse, elle est faite en parchemin jauni, l'adresse est écrite à l'encre vert émeraude, et il n'y a même pas de timbre... Je retourne l'enveloppe et voit un sceau de cire frappé d'un écusson représentant un aigle, un lion, un blaireau et un serpent entourant la lettre P.
Vernon : Qu'est-ce que tu fais !? Tu regardes s'il n'y a pas de lettre piégée !?
Le pire, c'est qu'il vient de rire à sa propre blague... Je reviens dans la cuisine, donne les deux premières lettres à mon oncle et décachète l'enveloppe.
Vernon : Tiens, Marge est malade à cause d'un bulot avarié.
Dudley : Papa, Harry a reçu une lettre !
Bon sang, il me l'a arrachée des mains ! Quel idiot je suis, j'aurais dû attendre dans mon placard !
Harry : C'est à moi !
Vernon : Mais qui donc t'écrirait ?
Il jette un coup d'œil à l'enveloppe, passe du rouge de fureur au vert, mieux qu'un feu de signalisation, puis devient gris pâle. Ma tante pousse un petit cri étranglé, et Dudley frappe sur la tête de son père avec sa canne.
Dudley : Je veux lire cette lettre !
Harry : C'est moi qui veux la lire ! Elle est à moi !
Vernon : Sortez d'ici tous les deux !
Harry : Je veux ma lettre !
Dudley : Laisse-moi voir !
Vernon : DEHORS !
On vient de se faire éjecter de la cuisine par la peau du cou ! Je ne compte pas partir, j'ai bien l'intention d'en savoir plus ! Mon cousin et moi commençons à nous battre pour savoir lequel d'entre nous écoutera au trou de la serrure, il gagne, et je me couche à plat ventre pour écouter par l'interstice entre le bas de la porte et le sol.
Pétunia : Vernon... Comment ont-ils pu savoir où il dort... ? Tu crois qu'ils surveillent la maison ?!
Vernon : Ils nous surveillent, ils nous espionnent, peut-être même qu'ils nous suivent...
Pétunia : Qu'allons-nous faire ? Est-ce qu'il faut leur répondre ? Leur dire que nous ne voulons pas ?
Vernon : ... Non. On ne va pas y faire attention. S'ils ne reçoivent pas de réponse... Oui, le mieux à faire : c'est de ne rien faire du tout.
Pétunia : Mais...
Vernon : Je ne veux pas de ça dans la maison, Pétunia ! Souviens-toi, quand nous l'avons pris avec nous, nous nous sommes jurés de refuser toutes ces idioties, c'est beaucoup trop dangereux !
Plus tard
Je sursaute quand j'entends toquer à la porte de mon placard, je n'ai jamais été témoin de ça auparavant. C'est mon oncle.
Harry : Où est ma lettre ? Qui est-ce qui m'a écrit ?
Vernon : Personne. Cette lettre t'a été adressée par erreur, je l'ai brûlée.
Harry : Ce n'était pas une erreur ! Il y avait l'adresse de mon placard sur l'enveloppe !
Vernon : Silence !
Il prend de grandes respirations pour se calmer puis sourit, ça a l'air douloureux.
Vernon : Justement, Harry, au sujet de ce placard... Ta tante est moi avons réfléchi, tu commences à devenir un peu grand pour rester ici, nous avons pensé qu'il serait peut-être préférable que tu déménages dans la deuxième chambre de Dudley.
Harry : Pourquoi ?
Vernon : Ne pose pas de question, prends tes affaires et monte là-haut !
J'obéis et m'installe dans la chambre couleur pêche. C'est écœurant. Il y a quatre chambres dans cette maison, une pour mon oncle et ma tante, une pour mon cousin, une chambre d'invités, et une chambre où Dudley range tous ses jouets et, globalement, tout ce qui ne rentre pas dans la première. Un seul voyage suffit à tout transporter de mon placard à ma chambre. Tout est cassé, là-bas. Le caméscope est posé sur un char d'assaut à pédales avec lequel Dudley a écrasé le chien du voisin, dans un coin il y a la première télévision de Dudley qu'il a éventrée d'un coup de pied un jour où son émission préférée a été annulée, il y a aussi une grande cage dans laquelle a autrefois vécu un perroquet que Dudley a échangé contre une carabine à air comprimé. D'ailleurs, ladite carabine est posée sur une étagère, complètement tordue depuis le jour où Dudley s'est assis dessus. Les autres étagères sont remplies de livres, c'est les seuls choses auxquelles il semble n'avoir jamais touché. En tendant l'oreille, j'entends les hurlements de Dudley qui pleurniche en demandant à ce qu'on me vire de là. Je soupire un bon coup. Hier à peine, j'aurais donné n'importe quoi pour être ici, maintenant je préfère être dans mon placard avec ma lettre plutôt qu'ici sans pouvoir la lire. Le lendemain, Dudley récupère le courrier et avertit immédiatement ses parents que j'ai reçu une lettre.
Dudley : Y en a un autre ! Elle est adressée à Mr. Harry Potter, dans la plus petite chambre du 4, Privet Drive !
J'essaye de récupérer ma lettre et ça finit en bagarre générale entre moi, mon oncle et mon cousin, bagarre dans laquelle nous avons chacun reçu de généreux coups de canne. Quand la lettre finit enfin dans les mains de l'oncle Vernon, il me renvoie dans ma chambre, dans laquelle je fais les cent pas. Quelqu'un sait que j'ai déménagé de mon placard et semble également savoir que je n'ai pas reçu la première lettre. Ça veut sûrement dire qu'il essaiera de recommencer ! Et cette fois, j'ai un plan. La nuit se passe normalement, puis mon vieux réveil sonne à 6h. Je le stoppe immédiatement et m'habille le plus silencieusement possible, puis je descends dans l'escalier sans un bruit et sans allumer la lumière. Je vais attendre que le facteur arrive et lui demander directement de me donner les lettres. Ça devrait marcher...
???? : AAAAAAARRRGH !!!!
AJDIEZUHBUOLZQEPOKZAHB ! Je fais un bond en arrière, j'ai marché sur un gros truc mou étalé devant la porte, c'est vivant ! Les lumières s'allument au premier étage et je constate avec horreur que je viens de marcher sur la tête de mon oncle. Il avait carrément anticipé mon plan et il a dormi dans un sac de couchage devant la porte ! Il me hurle dessus pendant une demi-heure puis m'ordonne d'aller lui faire du thé, je m'exécute et reviens au moment où les lettres arrivent, trois me sont adressées et l'oncle Vernon les déchirent.
Pdv extérieur
Plusieurs jours et évènements passèrent. Après l'arrivée des trois lettres, l'oncle de Harry cloua une planche sur la boîte aux lettres, tellement nerveux qu'il essaya de planter les clous avec un morceau de cake que lui avait apporté sa femme. Le lendemain, vendredi, douze lettres arrivèrent. Comme la boîte aux lettres était inutilisable, elles avaient été glissées autour de la porte et l'une d'elles avait même été introduite à travers un vasistas dans les toilettes du rez-de-chaussée. L'oncle Vernon brûla toutes les lettres et boucha avec des clous et des planches tous les interstices autour des portes de devant et de derrière, si bien que plus personne ne pouvait plus entrer, ni sortir. Le samedi, la situation devenait incontrôlable : vingt-quatre lettres avaient été introduites à l'intérieur de la maison, elles avaient été roulées et dissimulées à l'intérieur des deux douzaines d'œufs que le livreur leur avait passé par la fenêtre du salon. Pendant que l'oncle Vernon passait des coups de téléphone furieux au bureau de poste et au crémier pour essayer de trouver un responsable auprès de qui se plaindre, la tante Pétunia réduisit les lettres en bouillie dans son mixeur. Dudley était abasourdi.
Dudley : Mais qui peut donc avoir envie de t'écrire à ce point !?
Le dimanche matin, Vernon avait l'air fatigué et malade lorsqu'il s'assit à la table du petit-déjeuner, mais il paraissait heureux. Mais toujours fatigué, vu qu'il étalait de la marmelade sur son journal.
Vernon : Merveilleux jour que le dimanche. C'est pour moi le plus beau de la semaine. Pourquoi ça, Dudley ?
Il haussa les épaules et Harry répondit à sa place.
Harry : Parce-qu'il n'y a pas de courrier le dimanche ?
Vernon : Tu as deviné, Harry ! Pas la moindre lettre !
Tandis que son oncle continuait de baragouiner, Harry s'avança vers la fenêtre, ayant aperçu un mouvement. Il fut stupéfait. Des dizaines de hiboux étaient postés dans le jardin, sur la route, partout, du moment que c'était devant la maison. De loin, il aperçut Itzel dans son salon qui observait aussi la scène, mais elle n'avait pas l'air surprise, elle était plutôt... désemparée. Elle avait également un hibou sur le bras et lui caressait distraitement les plumes. Harry se rendit compte de quelque chose : vu son attitude, Itzel savait qui envoyait ces lettres, elle pouvait même être le mystérieux envoyeur. Se blâmant d'avoir été si stupide, Harry fit mine de partir du salon, mais un grondement sourd dans la cheminée l'arrêta. Quelques instants plus tard, un nombre incalculable de lettres étaient projetées dans la pièce, comme des boulets de canon, remplissant tout l'espace à une vitesse folle. Harry tenta d'en attraper une au vol, mais son oncle le saisit par la taille et le projeta dans le hall d'entrée, puis ferma la porte de la cuisine quand sa femme et son fils furent sortis.
Vernon : Cette fois-ci, ça suffit ! Je veux que tout le monde soit prêt à partir dans cinq minutes, on s'en va ! Emportez simplement quelques vêtements et pas de discussion !
Personne n'osa le contredire. Dix minutes plus tard, après avoir arraché les planches qui condamnaient la porte, ils montèrent dans la voiture qui fonça vers l'autoroute. Dudley pleurnichait à cause du coup que son père lui avait donné sur la tête pour les avoir retardés en voulant à tout prix emporter sa télévision, son magnétoscope et son ordinateur dans un sac de sport. Personne ne parlait, même la tante Pétunia n'osait pas demander à son mari où ils allaient, alors qu'ils roulaient depuis des heures. De temps en temps, l'oncle Vernon faisait demi-tour et repartait dans la direction opposée.
Vernon : On va les semer, on va les semer...
Ils roulèrent ainsi toute la journée, sans prendre le temps de s'arrêter pour boire ou manger. À la tombée du jour, Dudley poussa de longs hurlements plaintifs. Il avait faim, il avait raté cinq émissions de télévision qu'il tenait absolument à voir, et il n'avait jamais passé autant de temps sans pulvériser un extraterrestre sur son ordinateur. L'oncle Vernon s'arrêta enfin devant un hôtel sinistre, dans la banlieue d'une grande ville. Dudley et Harry partagèrent une chambre avec des lits jumeaux et des draps humides qui sentaient le moisi. Le cousin de Harry passa la nuit à ronfler, tandis que Harry lui-même n'arrivait pas à dormir. Il était nerveux. Il voulait ses lettres, il voulait revoir Itzel, et il voulait comprendre ce qu'elle lui cachait et qu'il n'avait jamais eu autant envie de savoir. C'est grâce à son insomnie qu'il repéra le hibou qui volait autour des fenêtres de l'hôtel. Quand l'animal le vit, il se précipita sur la fenêtre et Harry dû l'ouvrir à une vitesse monstre pour éviter que l'oiseau s'écrase contre la vitre et ne réveille son cousin. Il avait une lettre dans les serres, qu'il lâcha sur les genoux de Harry, et il repartit aussi rapidement qu'il était arrivé. Le cœur battant, Harry déplia le mot, mais ce n'était pas une de ces mystérieuses lettres, il ne s'agissait que d'un morceau de papier plié, sur lequel était écrit un mot au stylo-bille. Cependant, Harry reconnût l'écriture et lut le mot avec avidité.
"Cher Harry
J'espère que tu recevras bien ce mot et que tu auras le temps de le lire sans que ta famille te le confisque. N'essaye pas de me répondre, j'ai demandé à Eve de repartir directement après t'avoir donné ma lettre, ce serait compliqué d'entretenir une correspondance vu ta situation.
Je voudrais tout t'expliquer, mais ce serait impossible, il y a trop de choses à expliquer, je vais donc t'en dire le plus possible.
Les lettres que tu reçois te trouveront partout, alors tu auras forcément l'occasion d'en récupérer une. Si jamais tu n'en as pas lu une seule au bout d'un certain temps, quelqu'un viendra tout t'expliquer à ma place et te distribuer ta lettre. Tout va s'arranger dans quelques jours, Harry, je te le promets.
À bientôt, au plus tard à la rentrée, même s'il y a des chances qu'on se recroise avant !
Itzel
P.S. : Joyeux anniversaire"
Harry fut envahi à la fois d'un sentiment de méfiance, mais également d'une euphorie sans limite. Tout serait bientôt terminé, cette fois-ci c'était une certitude. Bien sûr, il se méfiait légèrement de ce que disait Itzel, mais cette fois-ci elle avait été honnête, et c'est tout ce qui comptait. Rassuré, Harry se glissa sous ses draps et s'endormit. Le lendemain, quand il se réveilla, Dudley ronflait toujours. Harry mit le mot dans sa poche et descendit au restaurant de l'hôtel. L'oncle Vernon et la tante Pétunia arrivèrent en même temps que lui, et Dudley vingt minutes plus tard. On leur servit des corn flakes rassis et des toasts froids recouverts de vieilles tomates en boîte. Quelques minutes après, la patronne de l'hôtel s'approcha de leur table.
Patronne : 'Mande pardon, est-ce qu'il y aurait un Mr. Potter parmi vous ? Parce-que j'en ai une centaine comme ça à la réception.
Elle avait dans la main une enveloppe parcheminée sur laquelle était écrit à l'encre verte :
"Mr. Harry Potter
Chambre 17
Hôtel du Rail
Carbone-les-Mines"
Harry essaya de s'en emparer, mais son oncle l'en empêcha d'un geste de la main et se leva précipitamment.
Vernon : Je m'en occupe !
La patronne avait l'air confuse, mais elle ne dit rien. Peu de temps après, les Dursley et Harry étaient de retour dans la voiture, et ils roulèrent une nouvelle fois pendant plusieurs heures.
Pétunia : Et si nous rentrions à la maison ?
Son mari n'avait pas l'air de l'avoir entendue. Personne ne comprenait ce qu'il cherchait. Il les conduisit en plein milieu d'une forêt, sortit de la voiture, inspecta les alentours, hocha la tête, puis remonta dans la voiture pour repartir et répéter le même schéma dans un champ, entre un pont suspendu, et aussi dans un parking à étages. Vers la fin de l'après-midi, il s'arrêta dans un village en bord de mer, enferma tout le monde dans la voiture et s'en alla.
Dudley : Papa est devenu fou, hein, Maman ?
Sa mère ne semblait pas savoir quoi lui répondre, et elle se contenta de fermer son cardigan, perturbée par l'air froid et marin qui s'infiltrait dans la voiture. Dudley pleurnichait.
Dudley : C'est lundi. Le jour de mon émission préférée. Je veux qu'on aille quelque part où y aura une télévision.
Lundi. Lundi 30 juillet. Harry pouvait faire confiance à Dudley en ce qui concernait les dates, il ne se trompait jamais grâce aux programmes télévisés. Mais ce n'est pas ce jour particulier qui l'intéressait, mais le lendemain : mardi 31 juillet. C'était l'anniversaire de Harry. Harry n'appréciait ses anniversaires que depuis deux ans, depuis que quelqu'un d'autre que la famille Dursley lui souhaitait un joyeux anniversaire et lui offrait des cadeaux. Itzel lui cuisinait des cookies qu'elle lui offrait à chaque rentrée, après les vacances d'été, avec un grand sourire. Et elle faisait de délicieux cookies. Le stress de Harry redescendit un peu. Même si l'oncle Vernon était en train de devenir fou, Itzel se souvenait que c'était son anniversaire, elle lui avait souhaité dans son mot. L'oncle Vernon revint un peu plus tard, un paquet long et fin sous le bras, dont il refusa de révéler le contenu.
Vernon : J'ai trouvé l'endroit idéal ! Allez, venez, tout le monde dehors !
Il faisait très froid. Vernon montra du doigt un gros rocher qui émergeait à bonne distance de la côte. Au sommet du rocher, on distinguait une cabane à moitié en ruine. Une chose était certaine : il ne pouvait pas y avoir de télévision à l'intérieur. L'oncle de Harry reprit la parole d'un ton joyeux.
Vernon : On prévoit une tempête pour cette nuit, et cette personne a été assez aimable pour nous prêter son bateau !
Un vieil homme édenté s'approcha d'eux d'un pas raide et leur fit un sourire terrifiant. Il leur montra une vieille barque qui se balançait sur la mer d'un gris métallique.
Vernon : J'ai déjà acheté des provisions, il ne nous reste plus qu'à embarquer.
Il faisait encore plus froid en mer. La pluie et les embruns s'insinuaient dans leur cou et un vent glacé leur fouettait le visage. Il sembla s'écouler des heures avant qu'ils atteignent enfin le rocher. Glissant à chaque pas sur la pierre humide, Vernon les conduisit à la cabane. Elle était encore pire vue de l'intérieur : il régnait une horrible odeur d'algues, le vent sifflait à travers les fissures des murs en planches et la cheminée humide ne comportait pas la moindre bûche. Il n' y avait que deux pièces. Pour couronner le tout, les fameuses "provisions" de l'oncle Vernon étaient extrêmement maigres : un paquet de chips et une banane pour chacun. Il essaya de faire un feu avec les emballages de chips vides, mais ils se consumèrent en ne produisant qu'un peu de fumée.
Vernon : C'est maintenant qu'on aimerait bien avoir quelques lettres pour faire un bon feu.
Dudley eut un grand rire, Pétunia gloussa, mais elle paraissait surtout nerveuse, et Harry ne fit pas un bruit. Il avait du mal à croire que quelqu'un pourrait amener du courrier dans ces conditions. Un peu plus tard, la tempête prit encore plus d'ampleur. L'écume des vagues qui se fracassaient contre le rocher inondait les murs de la cabane et un vent féroce la faisait trembler. La tante Pétunia trouva assez de couvertures pour tout le monde, elle fit un lit dans le canapé pour Dudley et s'installa avec son mari dans l'autre pièce, qui comportait un lit deux places. Harry dut s'efforcer de trouver un endroit où le sol n'était pas trop dur, accompagné de la couverture la moins épaisse et la plus déchirée. Au fur et à mesure que la nuit avançait, la tempête devenait plus violente. Harry n'arrivait pas à dormir, il avait froid, il avait faim. Sa seule distraction était de regarder la montre de Dudley en attendant minuit et de réunir tous ses talents d'artistes pour dessiner un gâteau dans la poussière. Pour le plaisir, Harry dessina aussi une assiette de cookies. Enfin, minuit sonna, et Harry souffla ses bougies de poussière. Au même moment, on tenta d'enfoncer la porte. Dudley s'éveilla en sursaut.
Dudley : C'était un coup de canon ?
Le reste de la famille Dursley fit irruption dans la première pièce, l'oncle avait un fusil à la main. C'était le contenant du mystérieux paquet.
Vernon : Qui est là ? Je vous préviens, je suis armé !
Il y eut un instant de silence, puis la porte tomba à terre dans un fracas incroyable. Un véritable géant se tenait dans l'encadrement, son visage était presque entièrement caché par une longue crinière de cheveux emmêlés et par une grande barbe broussailleuse, on ne pouvait voir que ses yeux noirs qui brillaient.
???? : Désolé pour cette entrée.
Le géant se glissa à l'intérieur de la cabane en baissant la tête pour ne pas se cogner la tête. Il se pencha, ramassa la porte et la remit sur ses gonds.
???? : Si vous aviez une tasse de thé, ce serait pas de refus, le voyage a pas été facile.
Il y eut un instant de silence, puis l'oncle Vernon reprit la parole.
Vernon : J'exige que vous sortiez d'ici immédiatement, il s'agit d'une violation de domicile avec effraction !
???? : Oh, ça suffit, Dursley, espèce de vieux pruneau.
Il s'avança vers les parents Dursley, saisit d'une main le fusil de Vernon et le tordit comme s'il avait été fait en caoutchouc, puis il se dirigea vers le canapé sur lequel se trouve toujours Dudley, pétrifié de terreur.
???? : Pousse-toi un peu, toi.
Le cousin de Harry poussa un petit cri et courut se réfugier derrière ses parents.
???? : C'est toi, Harry ?
Harry acquiesça timidement, puis il vit que le géant souriait d'un air ému.
???? : La dernière fois que je t'ai vu, tu n'étais pas plus gros que ça, un bébé minuscule. Tu ressembles beaucoup à ton père, mais tu as les yeux de ta maman.
Le cœur du garçon fit un bond dans sa poitrine, il venait de rencontrer quelqu'un qui connaissait ses parents.
???? : Je te souhaite un joyeux anniversaire, Harry. Je t'ai apporté quelque chose. J'ai dû m'asseoir un peu dessus pendant le voyage, mais ça doit être bon quand même.
Il tira d'une poche de son manteau un boîte en carton légèrement aplatie. Harry l'ouvrit en tremblotant et découvrit à l'intérieur un gros gâteau au chocolat un peu fondu, recouvert d'un glaçage rose, sur lequel était écrit avec un glaçage vert : "Joyeux anniversaire, Harry".
???? : C'est moi qui l'ai fait. Une recette de ta maman, qu'une de ses amies m'a partagé.
Harry sentit ses yeux le picoter, c'est comme si ce gâteau avait été fait par sa mère. Il vit un petit mot à côté de la pâtisserie, il le déplia et le lut.
"Salut, Harry.
Si tu lis ce mot, c'est que Hagrid est bien arrivé, logique. Tu peux lui faire confiance, c'est ton allié et ton ami, il est vraiment gentil.
Au plaisir de te revoir demain, si tout se passe correctement.
Itzel"
Harry releva les yeux vers le dénommé Hagrid, il voulait lui dire merci, mais il avait une boule dans la gorge. Il ne parvint qu'à poser une question.
Harry : Qui êtes-vous ?
Hagrid : Ah, c'est vrai, je ne me suis pas présenté. Rubeus Hagrid, gardien des Clés et des Lieux à Poudlard.
Il tendit la main et serra celle de Harry en lui secouant le bras.
Hagrid : Et ce thé ? Faudrait peut-être y penser. Remarquez, si vous avez quelque chose de plus fort, je serais pas contre.
Son regard tomba sur la cheminée vide et les paquets de chips calcinés, il poussa un grognement, saisit un parapluie rose qu'il avait déposé contre le canapé, le brandit vers la cheminée, et des flammes surgirent du vide. Harry n'en crût pas ses yeux. Hagrid sortit de ses poches toutes sortes d'objets : une bouilloire en cuivre, un paquet de saucisses, un tisonnier, une théière, des tasses ébréchées et une bouteille contenant un liquide ambré dont il avala une gorgée avant de préparer le thé. Bientôt, la cabane se remplit d'une odeur de saucisses grillées, et Dudley commença à frétiller.
Vernon : Dudley, ne touche à rien de ce qu'il te donnera !
Hagrid ricana.
Hagrid : Je crois que votre fils a suffisamment de réserves pour passer l'hiver, je ne comptais pas le nourrir.
Harry prit les saucisses que Hagrid lui tendait, il avait tellement faim que rien ne lui avait jamais paru aussi délicieux, mais il n'arrivait pas à détacher ses yeux du géant et trop de questions lui brûlaient la gorge. Finalement, vu que personne ne semblait vouloir lui apporter d'explications, il rompit le silence.
Harry : Je suis désolé, mais je ne sais toujours pas qui vous êtes.
Hagrid : Appelle-moi Hagrid, comme tout le monde. Et je te l'ai dit, je suis le gardien des Clés et des Lieux de Poudlard. Tu sais déjà ce qu'est Poudlard, j'imagine.
Harry : Euh... Non...
Hagrid parut scandalisé.
Harry : Désolé...
Hagrid : Désolé !? C'est eux qui devraient être désolés !
Il se tourna rapidement vers les Dursley qui se tassèrent encore plus au fond de la cabane.
Hagrid : Je savais que tu ne recevais pas les lettres, mais j'ignorais que tu n'avais même pas entendu parler de Poudlard ! Tu ne t'es jamais demandé où tes parents avaient appris tout ça !?
Harry : Tout ça quoi ?
Hagrid : Tout ça quoi, attends un peu !
Il se leva d'un bond, sa colère était telle qu'il semblait remplir tout l'espace de la cabane.
Hagrid : Vous n'allez pas me dire que ce garçon ne sait rien sur rien !?
Harry : Je sais quand même certaines choses, j'ai fait des mathématiques et tout ça...
Hagrid : Je voulais dire que tu ne sais rien de notre monde, de ton monde, de mon monde, du monde de tes parents !
Harry : Quel monde ?
Hagrid : DURSLEY !
L'oncle Vernon, le teint livide, marmonna quelque chose qui ressemblait à : "Maisnonmaisquoimaispasdutout". Hagrid regarda Harry d'un air effaré.
Hagrid : Il faut absolument que tu saches qui étaient ton père et ta mère. Ils sont célèbres. Et toi aussi, tu es célèbre.
Harry : Quoi ? Mais mon père et ma mère n'ont jamais été célèbres.
Hagrid : Tu ne sais pas ? Tu ne sais pas... Tu ne sais même pas qui tu es !?
Vernon : Ça suffit ! Je vous défends de dire quoique ce soit à ce garçon !
Même quelqu'un de plus courageux que l'oncle Vernon aurait flanché devant le regard furieux que Hagrid lui adressa.
Hagrid : Vous ne lui avez jamais rien dit !? Rien dit du contenu de la lettre que Dumbledore avait laissé pour lui !? Mais j'étais là ! J'ai vu Dumbledore déposer la lettre, Dursley ! Et vous lui avez caché ça pendant toutes ces années !? La famille Dragonnir a beau m'avoir mis en garde, je suis stupéfait que vous lui ayez vraiment tout caché...
Harry : Caché quoi ?
Vernon : ÇA SUFFIT, JE VOUS L'INTERDIS !
Hagrid : J'vais vous transformer en pâté, tous les deux. Harry... tu es un sorcier.
Un grand silence s'abattit soudain sur la cabane. On n'entendait plus que le bruit de la mer et le sifflement du vent.
Harry : Je... Je suis un quoi ?
Hagrid : Un sorcier. Et tu seras un sacré bon sorcier quand tu auras un peu d'entraînement.
Harry : Mais... Hagrid, vous devez faire erreur... Je suis Harry, juste Harry.
Hagrid : Hé bien, "juste Harry", il ne s'est jamais passé de choses bizarres ? De chose inexplicables quand tu étais en colère, que tu avais peur, que tu avais une émotion forte ?
Harry se souvint du boa. Il se souvint de la fois où il s'était retrouvé sur le toit. Il se souvint de plein d'autres choses.
Hagrid : Il est temps que tu lises ta lettre.
Il tendit au jeune garçon l'enveloppe qu'il avait si souvent vu sans jamais pouvoir voir ce qu'elle contenait. Harry la prit et l'ouvrit.
"COLLÈGE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE
Directeur : Albus Dumbledore
Commandeur du Grand-Ordre de Merlin
Docteur ès Sorcellerie, Enchanteur-en-chef, Manitou suprême de la Confédération internationale des Mages et Sorciers
Cher Mr. Potter,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard.
Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendons votre hibou le 31 juillet au plus tard.
Veuillez croire, cher Mr. Potter, en l'expression de nos sentiments distingués.
Minerva McGonagall
Directrice adjointe"
Harry avait tellement de questions à poser qu'elles explosaient dans sa tête comme un feu d'artifice. Il ne savait pas par où commencer et il dut relire la lettre pour repérer enfin un point de départ.
Harry : Qu'est-ce que ça veut dire "nous attendons votre hibou" ?
Hagrid : Mille gorgones, j'allais oublier !
D'une poche intérieur de son manteau, il tira un hibou, un vrai hibou bien vivant qui avait l'air un peu froissé, une longue plume d'oie et un rouleau de parchemin. La langue entre les dents, il se mit à griffonner un mot que Harry parvint à lire à l'envers.
"Professeur Dumbledore,
J'ai donné sa lettre à Harry et je l'emmène acheter ses affaires demain. Le temps est affreux. J'espère que vous allez bien.
Hagrid"
Hagrid roula le mot et le donna au hibou qui le prit dans son bec, puis il alla ouvrir la porte et jeta l'oiseau dehors. Au même instant, l'oncle Vernon se posta derrière lui.
Vernon : Il n'est pas question qu'il s'en aille !
Hagrid : J'aimerais bien un Moldu dans votre genre qui essaye de l'en empêcher.
Harry : Moldu ?
Hagrid : Ceux qui n'ont pas de pouvoirs magiques. Et manque de chance, tu as grandi dans la plus incroyable famille de Moldus que j'aie jamais rencontrée.
Vernon : Quand nous l'avons pris avec nous, nous nous sommes jurés d'en finir avec toutes ces balivernes !
Harry : Vous le saviez !? Vous avez toujours su que j'étais un sorcier et vous ne m'avez rien dit !
Pétunia : Nous le savions, bien sûr que nous le savions ! Comment aurait-il pu en être autrement quand on sait ce qu'était ma maudite sœur ! Un jour, elle a reçu une lettre exactement comme celle-ci et elle est partie dans cette école ! Quand elle revenait à la maison pour les vacances, elle avait les poches pleines de têtards et elle changeait les tasses de thé en rats d'égout ! J'étais la seule à voir ce qu'elle était : un monstre ! Mais avec mon père et ma mère, il n'y en avait que pour elle, c'était Lily par-ci, Lily par-là, ils étaient si fiers d'avoir une sorcière dans la famille !
Elle s'interrompit pour respirer profondément puis elle reprit sa tirade. On aurait dit qu'elle avait attendu des années avant d'oser dire tout ce qu'elle avait sur le cœur.
Pétunia : Et puis elle a rencontré ce Potter à l'école, ils se sont mariés et tu es arrivé. Moi je savais bien que tu serais comme eux, aussi bizarre, aussi... anormal. Et pour finir, quelqu'un l'a fait exploser et on a hérité de toi !
Harry : Ex... Exploser... ? Vous m'avez toujours dit que mes parents étaient morts dans un accident de voiture...
Hagrid : Un accident de voiture !? Comment un simple accident de voiture aurait-il pu tuer Lily et James Potter !?
Pétunia : Il fallait bien trouver quelque chose !
Hagrid : C'est une insulte ! Un scandale ! Harry Potter ne connaît même pas sa propre histoire, alors que dans notre monde, tous les enfants connaissent son nom !
Harry : Mais pourquoi, qu'est-ce qu'il s'est passé ?!
Hagrid parut soudain très mal à l'aise.
Hagrid : C'est sûr que tu... tu dois être mis au courant... mais je ne suis pas sûr d'être le mieux placé pour t'en parler...
Harry vit qu'il n'obtiendrait rien du géant ce soir et abandonna pour le moment.
Hagrid : Mais c'était tragique... Je connaissais ton papa et ta maman, c'étaient les gens les plus charmants qu'on pourrait imaginer... Ils ont été assassinés, et c'est à moi que Dumbledore a demandé d'aller te chercher dans la maison en ruines, tu pleurais, tu étais triste et tu avais mal au front...
Harry : Ma cicatrice... ?
Hagrid : Je ne veux pas en dire plus, Harry, c'est déjà trop d'émotions pour moi ce soir...
Il sortit d'une de ses poches un mouchoir à pois qui faisait la taille d'une nappe et se moucha d'un bruit de trompette.
Vernon : Tout ceci n'est qu'un monceau de fariboles !
Harry sursauta, il avait presque oublié la présence des Dursley.
Vernon : Mon garçon, je veux bien qu'il y ait chez toi quelques bizarreries, mais il suffirait d'une bonne correction pour arranger tout ça ! Quant à tes parents, c'étaient de drôles de zigotos, et à mon avis, le monde se porte beaucoup mieux depuis qu'ils ne sont plus là ! Ils ont eu ce qu'ils cherchaient, à force de fréquenter ces espèces de magiciens ! Je le savais bien, j'étais sûr qu'ils finiraient mal !
Hagrid : Faites attention à ce que vous dites, Dursley ! Vous avez déjà beaucoup de chance que Harry ne soit pas devenu un Obscurial à cause de ce que vous lui avez fait subir, et qu'il ne vous ait pas tués, alors n'aggravez pas votre cas !
Harry : Un Obscurial ?
Hagrid : Un Obscurial est porteur d'un Obscurus, un parasite magique né du refoulement de la magie chez un sorcier à cause de la pression de son entourage, les principales victimes sont les enfants, et ils meurent très rapidement, à de rares exceptions près. Si son porteur est victime d'une forte émotion négative, l'Obscurus explose et attaque, c'est quelque chose de destructeur et très meurtrier, tu as énormément de chance de ne pas en avoir développé un !
Vernon : Arrêtez tout de suite vos intimidations, je vous dis qu'il n'ira pas là-bas ! Il fera ses études au collège de son quartier, il nous en sera très reconnaissant ! J'ai lu ces lettres et j'ai vu toutes les sottises qu'on l'obligeait à acheter, des grimoires, des baguettes magiques, des... !
Hagrid : S'il a envie d'y aller, ce n'est pas vous qui allez l'en empêcher ! Vous vous croyez suffisamment fort pour empêcher le fils de Lily et James Potter de ses études à Poudlard !? Vous êtes fou ! Il y est inscrit depuis sa naissance, il va étudier dans la meilleure école de sorcellerie du monde ! Sept ans là-bas, et il sera transformé ! Pour changer, il aura des camarades qui appartiennent au même monde que lui, et il étudiera avec l'un des plus grandes maîtres que le collège Poudlard ait jamais comptés : Albus Dumbledore !
Vernon : Je refuse de payer pour qu'un vieux timbré lui apprenne des tours de magie !
Il était allé trop loin. Hagrid empoigna son parapluie et le brandit avec de grands gestes rageurs.
Hagrid : N'insultez jamais plus Albus Dumbledore devant moi !
Il abattit le parapluie dans un sifflement et le pointa sur Dudley. Il y eut un éclair violet, une détonation, puis Dudley cria en plaquant les mains sur ses fesses. Harry vit qu'une queue en tire-bouchon lui avait poussé à travers son pantalon. L'oncle Vernon poussa un hurlement, attrapa son fils et la tante Pétunia, et les entraîna dans l'autre pièce, puis il claqua la porte. Hagrid regarda son parapluie en caressant sa barbe.
Hagrid : Je n'aurais peut-être pas dû m'énerver comme ça. Mais de toute façon, ça n'a pas marché. Je voulais le changer en cochon, mais il ressemble déjà tellement à un cochon qu'il n'y avait pas grand chose à faire en plus. Par contre, si tu pouvais éviter de raconter ça à qui que ce soit à Poudlard, je t'en serais reconnaissant. En principe, je n'ai pas le droit de faire de la magie. On m'a simplement donné l'autorisation de m'en servir un peu pour te retrouver et t'apporter tes lettres.
Harry : Pourquoi vous ne pouvez pas faire de magie ?
Hagrid : Tu poses beaucoup de questions, toi. Bah, je comprends. Moi aussi, j'ai été élève à Poudlard, mais... pour dire la vérité, on m'a renvoyé... J'étais en troisième année. Ils ont cassé ma baguette magique et tout ça... Mais Dumbledore m'a permis de rester comme garde-chasse. Un grand homme, Dumbledore.
Harry voulait demander à Hagrid pourquoi il s'était fait renvoyer, mais il sentait que ce serait peut-être un peu trop personnel. Il se contenta de manger les saucisses que le géant lui avait donné plus tôt, et qui avaient refroidi, mais qui étaient délicieuses, avant d'attaquer le gâteau. Il était délicieux. Harry se sentait un peu ému, ce gâteau aurait pu être celui que ses parents lui auraient préparé pour tous ses anniversaires.
Harry : Il y avait un mot de mon amie dans le paquet. Itzel était une amie de ma mère ?
Hagrid : Haha, bien sûr que non, bêta. C'est sa mère qui était son amie. Helen avait deux ans de plus que ta maman, mais elles s'entendaient à merveille, elle s'entendait bien aussi avec ton père et S... et ses amis.
Hagrid se renfrogna un peu, mais paraissait toujours disposé à répondre aux questions de Harry.
Harry : On les revoit demain, c'est ça ?
Hagrid : Helen voulait que toi et sa fille achetiez vos affaires ensemble. Elles t'aiment bien, toutes les deux.
Harry était très heureux, vraiment heureux, cette soirée n'était pas si mauvaise, après tout. Il commença à bailler, et Hagrid lui jeta son grand manteau.
Hagrid : Tu peux dormir là-dedans, c'est épais et bien chaud. Ne t'inquiète pas s'il remue un peu, il doit y avoir un ou deux loirs dans une des poches.
Sans se soucier des loirs, Harry s'enroula dans le manteau de Hagrid et s'endormit immédiatement.
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