Tu me rends fou, Eren

Pdv Livai:

 Je dois retourner à l'hôpital, même s'il dort encore, même s'il ne me voit pas: j'ai besoin de le voir! Je change de t-shirt, ne lave pas l'évier, lutte contre mon instinct de maniaque et fonce vers le bâtiment blanc.

J'appelle Hanji, elle saura quoi me dire. Elle ne répond pas, je pousse la porte d'entrée. On me salue poliment, me donne le numéro de chambre même si je le connais par cœur. L'entrée est bloqué par un brancard,  Hanji ne décroche toujours pas. J'emprunte les escaliers, le souffle court, la tête rempli d'Eren, faites qu'il soit réveillé! Je pousse sa porte, me redresse au dernier moment puis ferme les yeux et entre. J'entend Sacha qui s'étouffe, Connie râle.... mais, il y a une autre voix, plus faible, plus douce, plus enfantine, moins enrouée. Une voix que je ne connais que trop bien, celle de mon "copain". 

J'avance sans un mot, slalomant entre la chaise puis la table pour me rapprocher du lit. Je pose mes fesses sur le matelas, me passe une main sur le visage avant de soupirer.

Livai- Eren, est ce que c'est vraiment toi?

Eren- Mais, pourquoi tu.... ouvres les yeux, non?

Livai- Je ne sais plus ce que je dois faire, j'étais persuadé que..... je suis fou, tu me rends fou Eren... Et si j'étais encore entrain de rêver?

Je sens que l'on se rapproche de moi, une larme coule et s'écrase sur ma main, je ne bouge pas. Je reste immobile, immobile même quand les lèvres du brun se pressent contre les miennes. Ma tête me hurle de m'écarter, que je ne l'aime pas. Mon cœur me brûle, je me penche en avant, attrape entre mes deux mains son beau visage. Il pleure aussi, c'est ce que l'on appelle un bisou mouillé! Je ne sais pas ce que je fais ni pourquoi je le fais mais je ne m'arrête plus. Il finit par s'écarter.

Eren- Tu peux ouvrir les yeux, j'ai bien l'impression que tout ceci n'est pas un rêve....

Je me redresse, essuie ma figure rouge et humide... je dois avoir une tronche de troll.... Le brun se pose à côté de moi, détourne le regard. Sacha prend Connie par le bras, nous abandonnant dans une pièce où l'atmosphère s'est alourdie... 

Pdv Eren (reprenons là où nous en étions!):

Connie- Je ne te donne pas plus d'une semaine.... en restant à l'hôpital....

Pardon!? Je dois être devenu sourd, 5 mois et une semaine ce n'est pas tout à fait pareil!!!!!! Je fixe Miss Patate qui utilise vraiment son kleenex. Les gars, je suis foutu.... Refusant de pleurer un peu plus , mes pensées se tournent vers Livai. Je n'écoute plus le médecin qui essaie de m'expliquer le pourquoi du comment. Seuls les mots "trop de crises" et "peu de chance de survivre" tournent dans mon crâne. Je repense à tout ce que j'ai vécu, je veux savoir si ne m'aime pas. Tant pis si je me prend un râteau, tant pis si j'en pleure, tant pis si je le dégoûte, je veux le savoir avant de ... mourir...

Je me redresse et la porte s'ouvre. Mon amoureux fait son meilleur numéro de somnambule, je ne comprends pas pourquoi. La suite, vous la connaissez. Le voir dans cet état me brise, je ne réfléchis pas, plus. Capturer ses lèvres comme si ma vie en dépendait: check. Il ne me repousse pas, je ne comprends plus rien... Quand je m'écarte et que ses yeux brûlants se posent sur moi, j'ai presque envie de fuir. Je ne le reconnais plus, je ne me reconnais plus, je ne sais plus qui nous sommes et si nous pouvons continuer à faire semblant.... Livai me regarde toujours, une larme pointe sur son nez; je l'essuie, me force à sourire pour dire ses mots que je déteste tant.

Eren- On arrête tout.

J'écarte ma main de son visage. Il semble ne pas comprendre... je ne veux pas nous briser.... je..... je le fais pour nous.... je n'ai pas le choix.....

Eren- Non, ça ne sert à rien. Tu ne m'aimes pas, je le sais.

Il s'agrippe à mon t-shirt, je le repousse et me dégoûte moi-même.

Livai- Non Eren, ne dis pas ça je.....

Menteur, je le sais. Tu fais comme si, menteur. MENTEUR!!!

Eren- Arrête de me prendre pour un gamin, tu voulais me protéger mais t'es juste entrain de me détruire!

Ah, ça, ça fait mal. Il s'essuie la figure encore une fois, approche sa belle main que je claque. J'en ai marre d'être dans le rôle de merde du uke qui se fait malmener!!

Eren- Écarte-toi! Arrête de me toucher alors que tu ne ressens rien pour moi! Je vais finir par te DÉTESTER!! 

Cette fois, les larmes m'appartiennent. Il me saisit par le col, me fait basculer sur le lit. Mon dos heurte violemment le matelas, je plisse les yeux.... comment vas tu rattraper une telle situation, hein? Surprends moi pauvre idiot!! Sa tête se rapproche dangereusement, je me raidis; mais au lieu de m'embrasser, il s'approche de mon oreille pour murmurer.

Livai- Eren..... Sérieusement, m'as tu déjà vu dans cet état ? Penses tu vraiment que je t'aurais laissé me rouler une pelle oklm?

J'avoue qu'il n'a pas tort.... fin ça ne veut rien dire, il va me sortir le coup du "tu es malade alors je m'inquiètes, c'est normal".....

Livai- Non? On est d'accord... Je ne sais pas ce qui m'arrive, pourquoi je commence à te trouver si beau, si toi, si.... irremplaçable....Laisse moi un peu de temps... je... je te dirai..... 

Eren- Mais tu crois que j'en ai du TEMPS!!? Je refuse de mourir sur un mensonge!!

Livai- Mais.... tu ne vas pas mourir tout de suite, 5 mois c'est presque long.... si tu ne veux pas de mensonge, d'accord... laisse moi te dire la vérité...

Je me retourne, fixe le mur pour qu'il ne voit pas mon visage. Je me mords la main pour ne pas hurler, pleurer, l'embrasser. Soyons cléments..... je veux vraiment savoir.... je ne lui dirai pas que j'en ai pour une semaine.... je lui laisserai son temps....

Eren- Cinq jours..... tu disposes de seulement cinq jours, pas un de plus.... je refuse que tu me vois pendant ces journées...... pars maintenant....

Pdv Livai:

J'avance ma main une dernière fois, il recule mais je l'attrape quand même, le faisant basculer contre moi.

Livai- T'as intérêt à m'attendre....

Il hoche doucement la tête. J'ai l'impression d'être revenu 10 ans en arrière, le jour où nous nous sommes rencontrés. Il se faisait toujours voler ses affaires par les autres enfants et, j'avais beau les frapper, ils revenaient sans relâche.... quelle plaie..... on s'était caché dans un arbre, le temps que les marmots s'en aille, Eren pleurait, je lui avait proposé de manger des glaces chez mon oncle... il avait acquiescé lentement, m'avait souri puis avait attrapé ma main, des étoiles dans les yeux. 
Sauf que cette fois, ses yeux ne sont ni heureux, ni pleins d'étoiles... Je déteste le voir si triste.... Je serre le drap dans mon poing avant de regagner la porte. Sacha me salue, essayant de cacher le fait qu'elle a tout entendu... écouter aux portes, c'est mal!
Le vent souffle dehors, mes cheveux virevoltent; je rentre chez moi, seul, pour la première fois depuis un bout de temps.....

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