Chapitre 5.

- Espèce d'imbécile, brailla l'un d'eux.

Tous rirent. Ambre, terrifiée, se colla contre le mur, espérant passer inaperçue. Des silhouettes vacillantes s'approchèrent. La moitié tenait à peine debout et tous avait l'air d'avoir forcé sur la bouteille, pour dire ça poliment.

- C'est quoi, ça ? fit l'un deux, la voix pâteuse.
- J'sais pas.
- C'est un chat.
- Un chien, crétin !

Des éclats de rire retentirent de nouveau.

- T'es bête, Martin, railla un autre.
- Ferme ton clapet.
- Vous disputez pas, les gars... fit une voix féminine, qui avait l'air aussi alcoolisé que les autre. 

Ambre se colla encore plus contre le pauvre mur qui ne méritait pas tant d'amour.

- Te mêle pas de ça, chérie, intervint le garçon qui était assez ivre pour ne pas savoir reconnaître un chien.
- Les gens... fit l'un d'eux, rigolard. Une fille.

Ambre sauta sur ses pieds, stupéfaite. Un garçon vacillant se tenait à sa gauche, dans un angle mort de sa vison.

- Tu fais quoi, là ?
- Je... 

Il lui mit une pichenette en riant.

- Tu sais que c'est plus l'heure du shopping, hein, gamine !
- Non, je...

Il éclata de rire et ses amis se pressèrent autour de lui.

- Je suis désolée, je ne savais pas... commença-t-elle.
- Oh, pauvre chérie ! se moqua la fille.

Un des garçons lui plaqua la lumière de son téléphone dans la figure, et Ambre dût cligner des yeux plusieurs fois pour s'y habituer.

- Eh ! Elle est toute blanche ! s'étonna l'un d'eux.
- Albinos, imbécile ! s'énerva un blond.

L'oeil de la jeune fille fut attiré par un endroit, tout à sa gauche, où il n'y avait personne. Aucun n'était armé. Ambre détala par là, cédant à son instinct. Mais une pierre, ou une aspérité du béton, se plaça sur son chemin et la fit trébucher. Elle s'étala par terre.

- Elle est tombée ! ricana la fille.

Ambre se releva avec difficulté et courut jusqu'à un portique, elle se glissa entre le muret et un buisson.

Le petit groupe alcoolisé passa devant elle sans la voir, bavardant et riant, l'ayant robablement déjà oublié. 
Ambre se retourna d'un coup en sentant une présence derrière elle.

- Je ne pensais pas te revoir si tôt, souffla Ayden.

Ambre sursauta et faillit lâcher un petit cri. Mais le garçon lui plaqua une main sur la bouche.

- Je vous en prie, ne leurs dites rien... supplia Ambre.
- Bien sûr que je ne vais rien leurs dire. C'est des ennemis à nous.

Ambre haussa les épaules.

- Merci, je...

Ayden murmura quelque chose d'incompréhensible.

La jeune fille fronça les sourcils, étonnée.

- Hein ?
- C'est des ennemis a nous, répéta-t-il.

Il secoua la tête et se releva, imité par Ambre.

- Tu dors ici, déclara soudain Ayden.
- Quoi ?! s'écria Ambre en faisant un pas en arrière.
- Ou bien, tu es suicidaire. Comme tu veux.
- Je préfère éviter de mourir, mais...
- Très bien, alors. Bonne nuit.

Ayden partit en direction de la porte, la poussa et entra. Immédiatement, l'atmosphère chaude de la maison agit sur lui et il sentit ses épaules se détendre. Il alluma une lampe, et s'assit dans le canapé. Quelques minutes plus tard, il entendit Ambre entrer. Elle marcha jusqu'à lui et s'assit aussi. Le blanc s'installa, mais Ayden s'en moquait comme de sa première chaussette.

Finalement, il se leva et se dirigea vers sa chambre. Ambre, elle, hésita un peu, mais l'épuisement la gagna, et elle finis par aller dans la chambre qui lui avait été attribuée lorsqu'elle était venue pour le première fois. Mais quand elle poussa la porte, elle vit une forme sous les draps. Elle sursauta violemment, mais se plaqua une main sur la bouche pour ne pas crier. Alors, lentement, elle se calma et réfléchis. Qui c'est ?

Elle tendit l'oreille, et le bruit d'une respiration régulière lui parvint.

- Qu'est ce que c'est que cette... murmura Ambre, plus que surprise.

Quand la forme se retourna, elle recula vivement. La personne s'était réveillée ! Non, fausse alerte. Elle fit un pas en avant... puis encore deux ou trois. Elle avançait silencieusement, ignorant royalement son cerveau qui lui hurlait de faire demi tour. Plus que deux mètres, un... Elle voyait maintenant la personne qui dormait : un garçon qu'elle avait déjà vu. Pas Zack ni Ayden. Pas Liam non plus, il était presque blond...

Evan. C'est ça, Evan. Mais qu'est ce qu'il faisait là ? C'était sa chambre ?! Alors, doucement, Ambre referma la porte derrière elle et avança dans le couloir, priant pour que Zack ou Ayden soit réveillé. Apparemment, son anges gardien faisait des heures supp', car elle entendit des bruits de pas derrière elle. Mais quand elle se tourna, l'individu se trouvait dans l'ombre.

La personne ne retint pas une exclamation de surprise. 

- Ambre ?! s'écria Zack. Je rêve ?!
- Euh non, c'est bien moi... lui confirma Ambre, rosissante.
- Mais bon sang, qu'est ce que tu fais là ?! 

Il s'approcha pour être dans la lumière. Passé la surprise, il sourit et se passa la main dans les cheveux. 

- Tu es fatiguée ? 
- Euh, non, pas du tout... 
- Tu veux un café ? 

Ambre accepta de bon coeur, surprise. Gentiment, Zack lui prépara un café en lui expliquant que c'était ce qu'il faisait dans toutes les situations bizarres. C'est vrai que c'est agréable, de prendre un café quand il fait nuit. Les seuls bruits que l'on entends sont ceux des voitures, au loin et le tic tac discret d'une pendule de grand-mère. Ambre inspira à fond, rassurée. 

D'ailleurs, Ambre était impressionnée par la capacité de Zack à réagir calmement dans les situations les plus improbable. Il s'était calmé si vite lorsqu'elle était apparu devant lui ! Il s'était exclamé et avait analysé la situation : personne = Ambre = pas de danger. Situation bizarre = café. Et voilà. Il discutait avec elle d'un ton posé, comme s'il était naturel de recevoir une jeune femme croisé le matin au milieu de la nuit, dans le couloir. 

Ce qu'elle ne savait pas, c'est que Zack avait eu très peur. Il n'avait osé en croire sa chance en découvrant que c'était Ambre et seulement elle.
Tout ça parce que, l'année dernière, il y avait eu des cambriolages. Oui, au pluriel. Six, en trois mois. Et pas toujours de nuit. 

Depuis, ils sont méfiants. 

Tous. 

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Pardon pour ce chapitre un peu... irrationnel, disons ;)

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