7-Coffee

« Si aucun des choix ne te convient, propose ce qui te plaît ».

Cette phrase peut paraît complètement bullshit.

C'est ce que Valentine m'a dit. Mais ça a sonné dans mon esprit.

J'ai arrêté de me prendre la tête. Après tout Adrian m'a demandé où ça m'irait que l'on se rencontre pour travailler. Je trouvais la bibliothèque trop coincé comme endroit. Chez lui cela me laissait trop perplexe... Alors j'ai proposé que l'on se rencontre à un Starbucks pour travailler. C'est entre le mi-chill , mi-sérieux pour travailler.

Et ça me va mieux. C'est plus approprié.

J'ai beaucoup réfléchi sur la situation de la dernière fois.J'ai réfléchis à ma panique face à Adrian, toutes ces questions que je me posais. Et j'ai réfléchi seule, sans en parler à personne. Même à Valentine je n'ai rien raconté du tout au final.

Et j'en ai conclu: il faut que j'arrête d'analyser chaque petit détail de ma vie bordel parce que je n'avance pas.

Il faut que je respire aussi.

Que j'arrête de me poser des questions pour rien.

Et ça m'a fait beaucoup de bien de me le dire à moi même. Je me sens déjà plus légère.

En plus, aujourd'hui est une bonne journée.

Il fait très beau à Los Angeles, j'ai passé un peu de temps à la plage ce matin, je suis détendue au possible. L'air marin frais ne peut qu'avoir des ondes positives.

Alors je vais à notre rendez-vous pour le travail de groupe sans reculer. Du moins " groupe". Travail en duo car les trois autres garçons ne se sont point manifesté.

J'y vais sans prise de tête, sans arrière pensée.

J'arrive en première. J'ai la facheuse habitude d'être toujours trop à l'heure.

Je m'installe dans un petit coin où il n'y a pas trop de bruit et de monde et où les sièges sont confortables. Je déteste travailler et ne pas être à l'aise.

— Salut.

Je remonte la tête doucement.

Je découvre Adrian en tenue décontractée: Un T-shirt Abercrombie bordeaux et un short blanc. J'aime bien, sur le coup je me dis que le bordeaux lui va bien.

— Tiens.

Il me tend une boisson que je dévisage parce qu'elle est verte.

— C'est pas du café j'espère?

Il rigole doucement avant de me forcer à l'attraper.

— Je t'ai pris un Matcha green tea Frappuccino. Oui,i il y a un peu de café, mais je te jure, ça va te réconcilier avec. C'est la meilleure boisson.

Je ne vois pas en quoi une boisson verte au café pourrait être appréciée par mes papilles. Mais j'accepte quand même par politesse. Il a quand même dépensé six dollars pour moi.

Je suis très surprise qu'il m'offre quelque chose d'ailleurs. J'ai toujours l'habitude de commander en chocolat moi. Ca me fait bizarre. Même ma mère ne commande jamais pour moi.

— Et c'est frais, rajoute t-il. Parfait avec ce temps.

Je lui souris doucement, tout en mettant la boisson de côté pour le moment. J'ai toujours eu la phobie que ma boisson puisse tomber sur mon macbook. J'ai déjà un iphone en PLS totale. Autant ne pas rajouter un ordinateur à la liste.

— Bon j'annonce, on a une heure et demi pour tout finir.

Adrian hoche la tête. Il s'installe à mes côtés. Il commence à travailler et je fais de même. On parle peu pour boucler rapidement la chose. On finit finalement en une petite heure, et je m'assure d'ôter les noms des trois autres garçons.

Il ne faut pas se foutre de ma gueule non plus. J'ai hâte de voir leur tête quand je leur annoncerai en cours qu'ils ne feront pas la présentation orale avec nous. Ils n'auront qu'à se démerder.

Je laisse Adrian relire tout notre power point et j'attrape enfin ma boisson que j'avais délaissée. La crème a légèrement dépaissi. Je hais le goût du café d'habitude. C'est amer et pas sucré. J'appréhende un peu de le goûter.

Finalement je me jette à l'eau et j'en prends une petite gorgée.

C'est étonnamment...bon?

Plus le goût s'imprègne dans ma bouche, et plus c'est agréable. Le goût du café est légèrement en arrière et c'est doux et sucré. Pas amer. On aurait dit une petite douceur en bouche. C'est vraiment très agréable.

— Holly shit.

Adrian relève son regard vers moi, constatant que je me suis enfin décidée à la boire, et il me lance un sourire en coin de bouche.

— J'ai eu la même réaction.

Je baisse les yeux parce que je constate rapidement que son regard est électrique.

J'attrape mon téléphone portable.

— Faut absolument que j'envoie une photo de ce café à ma mère, elle va adorer!

Je déverrouille mon iphone, du moins ce qu'il en reste. L'écran est toujours abimé à moitié, mais je me suis habituée en deux semaines.

— T'as toujours pas réparé ton tel ? Fait-il surpris.

— Non. Ma mère m'a dit de me démerder pour une fois.

J'oubliais qu'en effet je l'ai cassé quand je lui ai rentré dedans.

— J'ai un pote qui pourrait te le réparer pour pas cher si tu veux. Fait voir.

Je lui tends mon portable, et nos mains se touchent. Sa mains est chaude et je peux vous assurer que son contact me fait cet effet bizarre dans le ventre.

Il relève ses yeux aussi sûrement parce qu'il le ressent.

Il brise cependant rapidement le contact pour observer mon écran.

— Ouais, il y a moyen qu'il puisse s'en occuper. Il m'avait bien aidé une fois.

J'hoche la tête.

Avant qu'il ne me rende mon portable, il observe légèrement mon écran d'accueil.

— C'est ta famille?

De son sourire, je ne sais pas s'il trouve mon écran mignon ou juste trop cul-cul. Alors je récupère mon portable précipitamment.

—Ouais, enfin, c'était ma famille, roulé-je les yeux.

Oui, j'ai une photo de famille de mon père ma mère, mon frère et moi. Il ne manque plus que Lee mais elle n'était pas là à l'époque sur la photo.

Ma mère m'a toujours demandé de l'enlever parce que je vis dans le passé. Mais je l'aime bien. C'est ma photo de famille préférée.

— Parents divorcés? Me demande t-il soudain.

Je suis étonnée qu'il le devine si vite. J'hoche la tête tout en me pinçant les lèvres. Je n'ai pas trop envie d'en parler. C'est plutôt du genre casse ambiance ce sujet. Alors que là nous sommes dans une atmosphère agréable.

— Je comprends, pareil.

Je l'observe à nouveau, cherchant à comprendre ce qu'il me dit par là. Dans ses yeux je le vois. Il doit être dans la même situation et n'a pas forcément envie de s'étendre sur le sujet.

Je décroche un petit sourire.

Ca me fait quand même chaud au coeur qu'il me dise qu'il me comprend. Parce que je crois que personne autour de moi ne me comprend vraiment. C'est facile de me dire d'avancer. C'est facile de critiquer, de dire que je suis idiote, que je ne vis pas l'instant présent. Des personnes vivent la même chose et ne ressentent pas pour autant ce que je ressens. Mais étrangement, lui?

Il a l'air de comprendre.

— Bon, vaut mieux qu'on change de sujet, rigole t-il.

Comme si ça le gênait aussi d'en parler.

— Je suis encore énormément vexé que sois disant tu n'aies jamais entendu parler de moi à l'uni.

Oups.

Je plaide coupable.

— Mais je te jure, ce n'est pas une blague.

— C'est super vexant.

— Parce que toi tu m'avais déjà vue peut-être? Fais-je étonnée.

— Bah, disons qu'après que tu m'aies salé mon commentaire Facebook et que j'ai compris qu'on était dans la même université, ouais?

Comment ça, j'ai « salé son commentaire facebook »? Dans quel sens?

— Ok; donc tu ne t'en souviens pas dit-il.

Bah non? De quoi parle -il?

— J'avais fait un post qui lançait la pétition de « Fermer le Hollywd Park » parce que ma petite soeur a été gravement blessée en y faisant du skate car les mesures de sécurité ne sont pas assez mises en place. Et j'ai été étonné de voir qu'une certaine Love Borghini avait commenté ma publication disant que je n'étais qu'un taré, de laisser tranquille ce Park, et que de toute façon si ma soeur s'était blessée c'était parce qu'il ne fallait pas que les gosses, je cite, fassent chier dans ce park.

Oups.

Ah.

Je plaide encore coupable.

Oui, j'ai sûrement dû commenter ça sur Facebook en effet. Je ne savais même pas que cela venait de quelqu'un de mon université. Donc c'est pour ça qu'il me connaît. C'est aussi pourquoi il connaissait mon nom, au delà du cours d'économie.

— Oups, fais-je complètement honteuse. J'ai parfois tendance à m'emporter sans réfléchir. C'est un vrai problème chez moi.

Il m'observe encore et je me dois de défaire son regard parce que c'est insupportable.

— Ta soeur va bien au moins? Fais-je confuse.

— Oui, merci de t'en inquiéter plaisante t-il. On y va? J'ai besoin de fumer.

Je crois comprendre qu'il est n'est pas garé très loin de ma voiture. Alors il me raccompagne le temps de finir sa cigarette. Je n'arrête pas de lui dire que je suis désolée et ça le fait rire.

Quand je suis désolée je me tords les mains dans tous les sens.

Bordel.

C'est vrai, je manque d'attention, je ne me rends souvent pas compte de quand je blesse les gens. Et c'était vraiment nul de ma part de critiquer sa pétition.

Mais dans un autre sens, ça me fait presque rire parce que ça me ressemble tellement de me retrouver dans ce genre de situation.

Il me raccompagne finalement vers ma voiture, et je ne sais pas trop quoi dire.

Quand on arrive devant ma porte je me retourne vers lui encore trop confuse.

— Vraiment encore désolée, j'ai tellement honte.

— Oh ça va c'est oublié, ça fait des mois t'inquiète.

Je soupire.

Il finit sa cigarette, et l'écrase par terre.

— Mouais si tu le dis.

J'attends qu'il dise un truc du genre au revoir, mais il ne se lance pas.

— Sinon c'était cool cet aprem ! Lancé-je pour conclure. Prépare bien ta présentation orale, sinon ça va me gaver. Crois moi, vaut mieux pas me voir énervée.

Il sourit.

— D'accord.

Il hoche la tête tout en me regardant, les mains croisées dans le dos.

— Ok, bon bah du coup je vais partir hein.

Il me sourit d'un air sournois et continue d'hocher la tête.

Je dis ça, mais c'est un peu dur de décrocher de ses yeux clairs en fait. J'ai un peu nié ce feeling entre nous depuis tout à l'heure, mais là c'est assez étrange. J'ai du mal à comprendre ce que je ressens. Mon cerveau me dit de bouger. Mon corps lui, reste droit.

— Ok bah niquel on se revoit lundi, continué-je pour me donner un peu de courage.

Je dis ça pourtant sans bouger d'un poil.

— Bah tu bouges pas? Me demande t-il.

— Si si si si. C'est juste que t'as un truc dans tes cheveux, ça m'a juste perturbée tu vois.

Il sourit toujours, sans bouger, les mains encore dans son dos.

— D'accord.

Je ferme les yeux et je soupire durement. Qu'est-ce que je fous?

— Ok, salut.

Et c'est quand je m'apprête à pivoter mon corps, je ne sais pas trop comment, je sens ses mains s'accrocher à mon dos, il m'avance et ses lèvres se posent sur les miennes.

Wowowowowo.

WTF?

WHAT THE FUCK IS GOING ON.

Ok j'avais ressenti cette légère tension, mais j'étais loin de comprendre qu'il voulait m'embrasser.

Je dois me ressaisir de suite pour ne pas paraître idiote. C'est comme un électro choc quand il m'embrasse. Sa langue est chaude, sa bouche d'une douceur intense. Ce moment me paraît si court. Ca doit durer cinq secondes. Il m'embrasse et ce feu en moi ne descend pas. Sa main droite accroche ma chevelure derrière ma nuque et je trouve ça tellement sexy.

Sa langue a un léger goût de cigarette, et même si je déteste fumer, ça ne fait qu'empirer mon désir. Ca le rend encore plus sexy.

Il se décolle et je suis sonnée.

Ok alors ça.

Je suis choquée tant je n'y crois pas.

Adrian vient de m'embrasser là?

On s'observe un moment, sans rien dire.

De tous les scénarios possibles je ne m'attendais pas à celui lui. Enfin pas maintenant.

Mais il a déclenché en moi quelque chose que je n'avais jamais vraiment ressenti. Quand Thomas m'avait embrassé il n'y avait pas ce feu dans mon ventre. C'est peut-être parce que j'ai grandi mais la sensation était énorme.

C'était légèrement court, alors cette fois je l'attire vers moi. Il me pousse directement un peu en arrière, mon dos claque légèrement contre la portière de ma voiture. Sa main, sur ma nuque, ses lèvres sur les miennes, ça me rend folle sur le moment.

J'oublie tout et je vis. Je vis ce qui se passe. Mon corps est tellement réactif.

C'est lui qui finalement rompt le baiser puisqu'il se recule. Et je ressens une frustration énorme quand il se détache. Mais dans un autre sens je suis tellement choquée par ce qui vient de se passer, que je n'insiste pas.

— Fallait que j'essaye, me dit-il tout en caressant ma joue doucement.

Je suis bouche bée.

« Fallait que j'essaye ».

Il me sourit avant de se reculer et de me faire un petit signe « au revoir ».

Je m'engouffre dans ma voiture sous le choc.

« Fallait que j'essaye ».

Ca veut dire quoi ça?

C'est comme si lui aussi avait ressenti cette tension et voulait y goutter pleinement. C'est tellement étrange pour moi.

C'était juste pas prévu. En tout cas dans ma tête. Ok, il y a eu des signaux. Mais comme d'habitude je suis aveugle. A force de penser que Thomas et Elijah sont mes âmes soeurs bah j'oublie un peu ce que la réalité est vraiment.

Je me colle à mon fauteuil tout en passant la main dans mes cheveux et en esquissant un sourire.

— Holly shit.

C'est la première fois que j'embrasse un garçon sans n'avoir de sentiment. C'est différent d'avec Thomas, c'est moins magique, mais mon corps n'a jamais été aussi excité que pendant ces 10 secondes paradoxalement.

Déjà, c'était inattendu. Et de deux c'était complètement inattendu bordel.

Je m'observe dans le rétroviseur, on aurait dit que j'ai vu un mort.

J'essaye de me remémorer la scène mais c'est presque impossible parce que c'est allé si vite. Je crois juste avoir vu une lueur exceptionnelle dans ses yeux après ce baiser.

Je réalise que j'ai même oublié que ça faisait cinq ans que je n'avais embrassé personne. Je me suis toujours dit que ça poserait un problème, que j'aurais oublié comment faire. Mais j'en conclus une chose, ça vient sur le moment, il suffit d'écouter son corps.

Donc faire l'amour, c'est encore mieux que ça?

J'esquisse un nouveau sourire tout en m'observant dans le rétroviseur.

C'est là que je remarque un petit grain de café coincé entre deux dents. J'ouvre grand les yeux.

— Oh bordel me dit pas que je l'ai embrassé avec ça!

Ca veut dire que quand je lui souriais pleinement il voyait ça?

Oh bon dieu ! Mais quelle idiote.

Mais pourtant je me dis que malgré tout il m'a embrassée. Il faut que j'arrête de me prendre la tête pour un rien.

Bon sang je suis insupportable avec moi même.

Argh, comme on le dirait si bien,

Shut up Love!

***

YO

Comment vous allez?

Je vous sort encore un petit chapitre demain !

Votre avis sur le chapitre?

Sur Love & Adrian?

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