Sorry pour le retard mais pour m'excuser au lieu de 2000 mots, le chapitre fait 4400 mots hihi ! Bonne lecture ! 

*****************

— Alors? Il est bon le soleil?

Je fronce les sourcils quand on vient me faire de l'ombre.

—  Bah c'était mieux quand tu ne me faisais pas de l'ombre oui. 

Thomas rigole. Il me tend un petit cocktail, que j'attrape avec plaisir.  Un mojito ! Quel plaisir ! Il en a un aussi à la main et il s'assied sur le transat à mes côtés.

Il m'a invitée dans sa magnifique villa pour bronzer un peu à côté de la piscine mais aussi pour découvrir ses colocataires également.

J'ai passé une semaine difficile, sans aucun échange avec Dylan. 

Autant mes disputes avec ce dernier pouvaient me passer au dessus de la tête quand on était amis, mais depuis l'évolution de notre relation, ça ne me fait pas du tout plaisir que l'on s'embrouille. Ca me fait mal, et je me demande sans cesse ce qu'il est en train de faire... Ce qu'il en pense... 

Cette relation m'apprend aussi à me découvrir. En effet, j'ai remarqué que j'ai énormément de fierté. J'ai beau être blessée par son attitude, je n'ai pas envie de briser la glace en premier. Je considère que ce n'est pas mon rôle. Alors je continue d'être triste sans rien dire. 

Ca me fait du bien de voir Thomas parce qu'il me change les idées.  Il est drôle et notre relation amicale me permet un peu de compenser ma douleur.

— Tu devrais mettre de la crème solaire, me recommande t-il. Tu vas cramer sinon.

Je le dévisage, malgré mes lunettes de soleil.

— J'habite à L.A. Mettre de la crème solaire, c'est presque une insulte.

Il rigole doucement. C'est vrai qu'il n'a pas habitude de profiter d'un tel soleil dans son quartier à Paris.  J'ai plutôt tendance à mettre de l'huile de monoï pour cramer totalement que de la crème solaire..

— Je pensais que les plus grosses têtes de France savaient toutes parler anglais?  lâché-je brutalement. 

Il continue de sourire. Il comprend que je parle de ses colocataires qui viennent également de HEC mais qui ne parlent pas un mot d'anglais. Il m'est impossible de comprendre ce qu'ils disent, et ce n'est pas mon français qui pourra nous aider à communiquer.

—   Oh croit moi, on est pas tous des grosses têtes. Parfois juste être très malin ça suffit.

Je hoche la tête et je continue de savourer mon cocktail qui est vraiment délicieux. 

— Dit, ça te tente du catamaran cet après-midi? On y va avec les garçons, et quelques amies de notre école.

J'hausse les sourcils. Du catamaran? Alors j'ai beau habiter à L.A. je n'ai jamais eu l'occasion d'en faire pour autant.

—  Et  t'inquiète pas les filles ont un anglais Par-fait. 

Je souris face à sa référence.

—  Oh bah oui ! Je peux inviter une amie?

—  Bien sûr ! 

En effet, depuis que je traine avec Thomas, Savannah ne cesse de me harceler pour le rencontrer. Elle adore les français et je pense qu'un petit plan bateau la brancherait bien. Et puis, elle pourra peut-être être ma traductrice avec les garçons ! 

************

—  Ah oui, alors c'est donc "elle" ta pote?

Je crois déduire cette phrase de la bouche de  l'ami de Thomas. En fait, tous les garçons dévisagent Savannah de haut en bas quand elle arrive. Ils matent son corps, ses fesses, son sourire. Tout. Et ils bavent. Oui, c'est l'effet Givenchy. 

—  Hey guys, fait-elle en arrivant tout sourire. 

—  Givenchy? Ton amie, c'est une Givenchy? me demande Thomas devant elle.

—  En chair et en os, répond t-elle très amusée. 

Je vois que même Thomas la dévisage de haut en bas. J'en déduis presque qu'il la trouve attirante. Dommage qu'elle ne soit pas attirée par les garçons...

On monte à bord. Je laisse Thomas et ses amis nous devancer et je prends pas le bras Savannah. Je lui chuchote à l'oreille:

—  T'aurais pas pu mettre un maillot un peu moins sexy et un short moins court?

—  Pourquoi donc? rit-elle. Qu'es-ce que t'es coincée Love! Tu aurais dû me prévenir plus tôt que ses potes étaient aussi canons! 

Je l'observe deux secondes afin de déceler si elle me parle des filles ou des garçons, mais je comprends bien vite quand je la vois dévisager l'une des filles avec insistance.

—  Mia. Oh. Oublie pas Mia, l'arrêté-je.

—  Bah je sais ! T'es folle! J'ai le droit de dire que je les trouve super sexy, c'est tout. 

Elle me devance et elle s'en va discuter avec le groupe de filles. On est à peu près une quinzaine je pense. L'ambiance se fait de plus en plus chaleureuse petit à petit. Il y a un DJ, à boire, à manger, forcément de quoi s'amuser.

J'ai juste un peu de mal à trouver ma place. Thomas discute avec ses amis, Savannah semble éprise des filles. Je peux être sociable, mais j'ai du mal à être vraiment avenante avec autant d'inconnus. Et puis ça discute en Français et je n'y comprends rien. Pourquoi diantre viennent-ils aux USA pour ne parler que Français? 

Je décide de quitter le beau monde à l'arrière du bateau, je m'installe sur le pont , avec un verre de champagne, pour me donner un peu de courage. 

Come on, Love, tu peux faire un effort ! 

Je dois rester là une vingtaine de minutes alors que ça discute et s'ambiance à l'arrière. Je n'arrive pas à trouver le courage.  Et plus je m'isole, moins je crée de contact avec les autres..

Ce, jusqu'à ce qu'une petite brune pose un pied dans mon espace privé. J'appréhende déjà la communication en français.

— Love?

Je hoche la tête.

— Oh, bonne idée, c'est bien plus calme ici. J'ai le mal de mer, j'ai besoin de calme.

Je suis soulagée quand je découvre que son anglais est parfait. Elle s'assied à mes côtés et je lui souris. Il faut au moins que je puisse paraître agréable si je veux essayer de m'intégrer.

—  J'ai beau faire du bateau tous les étés avec mon père à Cannes, je ne m'y fais toujours pas, rigole t-elle. 

Je lui souris en retour de nouveau, sans trop savoir quoi dire.

—  Et d'ailleurs, je ne me suis pas présentée. Je suis Laura. 

—  Moi, Love, réponds-je logiquement un peu intimidée.

—  Je sais, Thomas n'a jamais cessé de parler de toi, rigole t-elle.

Ah oui?

—  Donc tu le connais depuis HEC aussi? demandé-je pour lancer la conversation.

—  Oh, euh, oui, enfin non. On se connaît depuis la terminale. Je suis à HEC, mais je suis surtout son ex.

Je feins de m'étouffer. Pardon?

Oh c'est elle !  Oui, je me souviens de son visage parfaitement. Je ne sais pas où en est Thomas sur le plan amoureux aujourd'hui, nous n'en avons pas parlé. Mais pendant un moment il l'affichait sur ses réseaux sociaux. Je me souviens quand j'ai compris qu'il s'agissait de sa copine, j'ai pleuré comme une idiote dans mon lit. Parce qu'il m'avait remplacée. J'avais toujours désiré ne pas savoir ce qui se passe dans sa vie tant que je n'avais rien de mon côté. J'avais l'impression d'être trop attachée à lui.

Aujourd'hui, j'ai grandi et au contraire, je suis heureuse de savoir que Thomas peut être heureux avec d'autres filles.

Je tente de me reprendre. 

— Oh oui, Laura. Oui je vois. 

D'un côté cette nouvelle me rassure. On est deux à être ses exs sur ce bateau. Et il a l'air de bien gérer la situation. Non Thomas n'est pas une menace comme tout le monde le pense ! Il est visiblement encore très ami avec son ex, et il peut tout aussi bien l'être avec moi.

— Et donc vous êtes ex's? Et ça se passe bien ? demandé-je intriguée.

Elle rigole doucement avant de faire valser sa chevelure.

—  Bah oui. De toutes les façons, qui peut en vouloir à Thomas hein? On ne peut rester qu'ami avec lui non?

Elle me sourit franchement . Je hoche de nouveau la tête.

—  Et du coup, vous êtes de nouveau ensemble? me demande t-elle en se pinçant les lèvres.

Je suis surprise de cette question. Tout d'abord parce que je ne comprends pas pourquoi elle pourrait le penser. Secondo, son air sur son visage me paraît plutôt louche. J'ai plutôt l'impression qu'elle en pince toujours pour son ex et qu'elle essaye de voir si je suis une menace. 

Je le rassure car je ne suis pas ici pour me créer des ennemis. 

—  Non du tout. On traine juste ensemble ces temps-ci. Et de toutes les façons, j'ai quelqu'un à côté...

—  Ah bon? Tu as quelqu'un?  demande t-elle très intéressée, voir presque rassurée....

—  Non, en fait c'est vite dit. J'avais quelqu'un avant que Thomas revienne dans ma vie. Il n'apprécie pas que je soit de nouveau proche avec lui.

Je me demande si je peux vraiment lui faire confiance, alors j'omets les détails. Je raconte dans les grandes lignes.

—  Et tu tiens à lui? me demande t-elle toujours si ingriguée.

Son intérêt commence à me paraître très louche.

—  Bah.. Oui, pourquoi?

—  Bah alors pourquoi tu es là aujourd'hui avec Thomas? C'est pas très cohérent non?

Je suis outrée de sa question. C'est direct et trop honnête. Son air mi vicieux mi gentil ne me plaît guère.  Je me rends compte que ses intensions sont terriblement mauvaises. 

En quoi peut-elle me reprocher de trainer avec Thomas alors qu'elle me connaît à peine? 

— Tu m'excuses.

Je prononce cela et je me relève. Je veux fuir, c'est malaisant et je ne sais pas être si hypocrite. D'ailleurs je croise Thomas avant de rejoindre le monde.

—  Ah bah Love, tu es là, je te cherchais. T'étais où?

—  Avec ton ex, je réponds franchement.

—  Ah, fait-il un peu étonné. 

—  Elle est infecte, continué-je.

—  Mais non, ce n'est qu'une apparence. Au fond elle est adorable. T'inquiète. Je vais reprendre un verre, tu viens?

Je le suis et nous revenons vers cette partie du bateau où se trouve tout le monde. Je ne me sens pas du tout à l'aise. J'ai toujours adoré la France, mais... quand j'y allais avec des américains. J'ai toujours trouvé les français peu avenants. Ils ne restent qu'entre groupe d'amis et intégrèrent peu les nouvelles personnes qu'ils ne connaissent pas. 

Heureusement que Thomas est là, mais sans lui, j'ai l'impression d'être perdue.

Moi qui pensait pouvoir m'adresser aux filles sur ce bateau, j'ai l'impression qu'elles me dévisagent ou alors qu'elles n'en ont strictement rien à faire. 

Je reprends un verre avec mon petit français.  On discute un peu, jusqu'à ce qu'un de ses amis l'interpelle pour récurer une boisson dans le garde manger. Il s'excuse et me laisse seule.

J'ai le démon. Je pensais un peu plus m'amuser à cette sortie bateau. Mais je m'ennuie à mourir.

Je tente de me rapprocher de Savannah qui me semble fasciner le groupe de filles. 

D'ailleurs quand je m'approche, la Givenchy m'attrape dans ses bras.

— Et oui, d'ailleurs voici Love, une amie incroyable. 

—  Ouais, l'ex de Thomas? demande l'une vraiment blasée.

Sérieusement?

—  Euh... Ouais... Enfin pas vraiment mais... Ouais si tu veux, réponds-je tout aussi mal à l'aise. 

J'ai l'impression de me faire véritablement dévisagée. C'est gênant. 

—  Bref, et du coup, tu nous disais? Gigi Hadid?

En deux secondes, je me fais virée du cercle. Les filles ne m'adressent aucun regard de bienveillance. Je ne sais pas si c'est leur façon française de me saluer ou si elles ne m'aiment simplement pas, mais c'est gênant. Savannah ne s'en rend même pas compte car elle est dévouée à raconter sa rencontre avec Gigi Hadid. Et même si ce sujet semble passionnant, je ne me sens pas à mes aises. 

Je comprends rapidement que toutes ces filles sont aussi les amies de Laura. Forcément, Laura a déjà donné de mauvais échos de ma personne. C'est logique. Est-ce que Thomas au moins sait que son ex en pince toujours pour lui?

Je soupire et je m'assieds pas très loin. Laura a volé ma place tranquille à l'avant du bateau, alors je suis vouée à rester seule à l'arrière alors qu'il y a tout le monde. C'est véritablement la honte.

Heureusement, Thomas ne tarde pas trop, et il me rejoint avec une autre bouteille de champagne.

— Tu en veux?

Au point où j'en suis : OUI !!

J'accepte un autre verre et je me l'enfile sans douceur. Ca étonne le jeune métisse d'ailleurs:

—  T'es sûre que ça va? me demande t-il. Tu veux que je te présente Claire et ses amies? Elles sont super sympas.

—  Oh non t'inquiète. J'ai déjà essayé. Mais je ne semble pas être la bienvenue. 

—  N'importe quoi. Tout le monde ne peut que t'aimer.

Ca c'est Thomas. Il ne voit que du bon chez les gens.

—  Crois-moi. Là, ce n'est pas le cas. Désolée, mais ton ex n'a vraiment pas l'air d'avoir envie que je m'intègre ici.

En parlant du loup, elle rejoint ses amies et Savannah et en profite pour me jeter l'un des regards les plus mortels.

—  C'est du Laura tout craché, rénchérit-il. Elle est juste très protectrice avec moi. Il faut juste qu'elle comprenne  que tu es de confiance et ça ira. 

Mouais. Je n'en suis pas sûre. Je n'aime pas trimer pour me faire accepter de toutes les façons. 

— Pourquoi n'êtes vous plus ensemble? Demandé-je.

Il paraît étonné que je lui pose la question, mais plutôt satisfait que je m'intéresse un peu à lui. 

—  Oh, à cause du temps. On s'est mis en couple en terminale, on a survécu la classe préparatoire ensemble, et puis après un an à HEC on a décidé d'arrêter. Parce qu'on a besoin de grandir et que les sentiments ne sont plus les mêmes. Mais ça ne nous empêche pas d'être amis.  Mais c'est vrai  qu'elle aime bien contrôler les nouvelles personnes qui m'entourent. T'en fait pas, ce n'est pas méchant.

Si, moi je trouve ça absolument méchant.

— Mouais.

—  Et toi alors? Ca en est où?

Je comprends rapidement qu'il parle de ma vie amoureuse. Je me dis que je dois saisir ma chance de mettre les choses au clair. Au moins, je pourrai lui expliquer que je ne suis pas vraiment seule en ce moment. De plus, ça permettra à tout le monde de se taire sur le fait que Thomas serait une menace.

—  Mhh c'est compliqué. En ce moment, je vois quelqu'un même si c'est un peu houleux ces temps-ci.

—  Houleux ? demande t-il intéressant.

—  Oui. Mais on y travaille.

S'ignorer depuis une semaine, oui c'est notre façon d'arranger les choses à Dylan et à moi.

 — Alors j'espère qu'il y travaille bien, parce que sinon c'est qu'il n'a pas conscience de ce qui rate.

Thomas me dit ça en me fixant dans les yeux et sur un air très doux. Je suis assez surprise. Qu'est-ce qu'il entend par là? Je ne m'attendais pas forcément à cette réaction...

Je m'apprête à rétorquer quand je le vois s'amuser de la situation en face de nous.

— Non mais j'y crois pas. Regarde mes potes dévisager Savannah. Forcément, l'un d'eux va vouloir la draguer. 

—  Savannah est lesbienne répliqué-je du tac au tac.

—  Tu plaisantes? me demande t-il très étonné.

—  Non. 

—  Oh.

Il ne dit rien après ça, mais je plus je l'observe et plus je vois qu'il s'amuse encore de la situation.

—  Quoi? demandé-je.

—  Non rien.

—  Dis ! 

—  Claire aussi est lesbienne. Regarde un peu comment elle l'observe. Combien on parie que les deux finissent ensemble ce soir?

Je fronce les sourcils.

— Savannah est en couple. Du moins, c'est en court. Elle ne ferait jamais ça. 

— Je connais Claire... 

—  Je connais aussi Savannah, renchéris-je.

— On parie?

Son air convaincu me donne vraiment envie de jouer. Je ne vois pas du tout pourquoi il en est si sûr. Ca n'a aucun sens. Il ne sait pas comment Savannah a galéré pour obtenir Mia ! 

On finit donc par parier des verres de shots tous les deux. 

Et puis, je vois Savannah s'éclipser subitement avec Claire. 

Pardon?  Elles vont à l'avant du bateau qui est plus tranquille.

 Non. 

Ce n'est pas possible. On attend une dizaine de minutes, et elles ne sont pas de retour.

Thomas se frotte les mains.

—  Arrête de jubiler. Elles discutent juste. Ce n'est pas parce qu'il y a deux filles gay sur ce bateau que forcément elles vont se chopper. C'est même super cliché.

Il hausse les épaules mais il a un sourire de vainqueur qui m'agace. 

—  Si tu le dis.

—  Je vais te le prouver.

Je me relève et je grimpe les escaliers qui amènent à l'avant de bateau. Et qu'est-ce que je vois?? Savannah accrochée aux lèvres de Claire.

Je reste figée. Sérieusement. Mais qu'est-ce qu'elle me fait là?

 Oui, elle a bu. Mais ça n'explique pas tout. J'aimerais intervenir et lui demander d'arrêter mais en soit ça ne me regarde pas. Je pense qu'elle me détesterait d'intervenir. 

Alors je reviens vers Thomas qui a cet air toujours triomphant:

— Surtout, ne dit rien, l'arrêté-je. Chut. 

Il s'exécute tout en s'amusant de ma frustration. 

— Ca n'a aucun sens, soufflé-je en m'asseyant de nouveau.  

—  C'est le charme à la française ça, dit-il avec un grand sourire.

********

Bon. Cet après-midi était vraiment nulle à mourir. Mais je n'ai rien dit, de toutes les façons, à part sauter à l'eau, je n'avais pas d'autres alternative pour quitter le navire. J'en ai profité au moins pour bronzer , me détendre et discuter avec Thomas.

En revanche, Savannah, elle semble s'être vraiment bien amusée.  Voir trop. Je l'ai vue disparaitre une bonne trentaine de minutes aux toilettes. Elle en est ressortie décoiffée. Je pense qu'il n'y a rien à rajouter. 

J'aurais pu lui rappeler qu'elle était en couple avec Mia, mais je ne sais pas comment agir avec elle dans ce genre de situation. 

On descend donc du bateau, la peau satinée et le sourire aux lèvres. Oui, même moi, parce que je suis heureuse d'en finir! 

Voyant que Savannah traine un peu trop à quitter Claire, je l'attrape par le bras précipitamment.

—  Mais ça ne va pas ! s'écrit-elle. Eh lâche moi.

— On est pressées, tu te souviens? 

—  Mais non de quoi tu...

Je la traine. Elle est trop bourrée pour pouvoir lutter. C'est parfait. Je salue Thomas et nous nous en allons. Et là, je lâche mon venin:

—  Mais c'était quoi ça? Claire? m'écrié-je.

Savannah sourit.

—  Ouais, incroyable journée non? Une dinguerie cette Claire. On les revoit quand? 

Eux? JAMAIS. J'espère ne jamais avoir à faire à eux en fait. 

—  Et Mia? lui répété-je. Mia??? Tu as pensé à elle peut-être?

Mon amie souffle longuement.

—  C'est pas fait pour moi les longues relations.

—  Hein? Mais après t'être battue autant de temps pour elle c'est juste ce que tu trouves à redire???

—  Oh t'es rabat-joie m'assène t-elle. Et puis j'ai toujours eu un faible pour les françaises, je n'y peux rien. 

J'ai du mal à savoir si elle est sérieuse ou non. Ou si c'est tout simplement l'alcool et l'excitation de la journée. 

—  Qui aurait cru que tu avais des amis si cools, Borghini, s'écrit-elle.

Il est là le problème, ce sont loin d'être mes amis. Mais je ne suis pas sûre qu'elle soit prête de l'entendre pour le moment. 

Je m'apprête à répondre quand je me fais interpellée alors que nous rejoignons ma voiture.

—  Love?

Je me retourne et je découvre Valentine. Elle nous regarde avec des gros yeux, Savannah et moi. Oh... quelle coincidence ...

— Val?

—  Bah, qu'est-ce que tu fais ici? Avec Savannah? Demande t-elle assez dubitative.

Je m'apprête à lui répondre mais finalement c'est la brune qui lui répond : 

—  On a passé une super journée bateau avec Thomas ses amis, et Claire ! Très heureuse que Love m'ait invitée. Dommage qu'elle ne t'ait pas invitée par contre. 

—  Sav ! m'écrié-je.

C'est quoi ça? 

Pourquoi lui balance t-elle quelque chose de la sorte en pleine face? Je sais qu'elle adore être méchante mais là c'est peut être un peu abusé. Ce n'est pas très cool. 

Valentine ne trouve pas ça cool d'ailleurs, puisqu'elle me semble outrée.

—  Attends, t'as fait une journée avec Thomas et ses amis ? Et tu ne m'as pas invitée mais t'as invité Savannah? Alors que tu la connais depuis quoi 2 jours ? 

Eh merde. Je ferme les yeux doucement, me demandant comment vais-je me sortir de ces emmerdes.

—  Je vous laisse discuter, finalement je crois que je vais partir avec Claire, me dit Savannah avec son air sournois.

La pute.

Je l'ignore. Demain, elle peut en être sûre, je vais la défoncer. Je respire un peu parce qu'il va me falloir du courage pour affronter Valentine et son air meurtrier. 

—  Ok bon, c'est pas forcément ce que tu crois, commencé-je, un peu sur la défensive. 

— Arrête de te foutre de ma gueule Love. 

—  Mais je te jure. Je l'ai juste invitée parce que... Elle adore les français, c'est juste pour ça... Je ne pensais pas que ça pouvait t'intéresser. 

—  Tu rigoles? Je t'ai fait la surprise de Thomas je te signale. Bien sûr que j'aurais aimée pouvoir partager ce genre de moment avec toi. Mais de toutes les façons, on aurait  dit que tu m'évites, que depuis que tu traines avec Savannah t'as changée, t'es devenue totalement futile, tu ne me dis plus rien, tu fais tout le temps la gueule. A un moment c'est pesant. Je commence vraiment à me demander où est mon amie?

— Ah  ! Parce que ça t'intéresse? renchéris-je immédiatement. 

Elle paraît étonnée de ma réaction. 

— Donc tu m'évites vraiment alors? demande t-elle. 

—  Bah oui! C'est pas clair? Il faut que je te crie quoi pour que tu réagisses, enfin? m'agacé-je.

—  Attends, m'arrête t-elle. Pourquoi tu es la personne la plus énervée ici? Je ne comprends pas? J'ai toujours été correcte avec toi, moi. 

Elle roule des yeux alors je continue. 

—  Bah oui justement, c'est parce que t'es incapable de le voir. Je me tape Dylan, et t'as pas été foutue d'y faire attention une seule fois dans ta vie.

Elle a un léger mouvement de recule.

—  Attends quoi? Comment ça tu te tapes Dylan? Dans quel sens?

— Je couche avec Dylan. T'es contente. Et clairement tu as foutu notre relation en l'air en ré-invitant Thomas ici, sans même faire attention à ce qui t'entourait.

Là c'est le coup de grâce pour elle. Elle hausse les sourcils et semble véritablement brusquée. Je ne sais pas pourquoi je suis si méchante avec elle. Mais j'en ai marre qu'elle ne réagisse pas. Tout était pourtant clair. 

—   J'hallucine? Donc vous me cachez un truc et en plus je m'en prends plein la gueule pour avoir cassé un truc dont je n'étais même pas au courant? 

— Mais Val ! crié-je. T'es aveugle ou quoi? A ton avis, pourquoi j'évite Alex, pourquoi je suis en engueulade avec Dylan puis du jour au lendemain est réglé. Est-ce que j'ai vraiment besoin de TOUT t'expliquer?

Elle fronce les sourcils.

—  Par contre là, Love tu vas trop loin. De un, je trouve ça très déplacé que vous couchiez ensemble et que je n'en sois même pas au courant. Finalement notre groupe des trois, ce n'est qu'un mensonge. Et puis moi qui pensait que tu me raconterais toutes tes histoires parce qu'on est amies, je me rends compte que je connais même mieux mes voisins inexistants près de chez moi, que je ne te connais. 

—  Oui et ça c'est parce que tout ne tourne toujours qu'autour de toi. Tu ne me demandes jamais comment je vais. 

—  Alors là, t'es vraiment hypocrite. Tu m'évites tu veux que je fasse quoi? 

Elle m'observe droit dans les yeux, avec une colère que je ne lui connaissais pas. Elle poursuit:

—  Tu essayes de rejeter la faute sur moi, mais c'est juste parce que t'es incapable d'assumer quelque chose et que tu ne veux pas reconnaître que tu es en tort. Finalement t'as bien fait de côtoyer des gens comme Savannah. T'es aussi hypocrite qu'elle, n'hésitez pas à vous envoyer en l'air toutes les deux, ça vous ferait le pied. 

Elle me dit ça avant de se retourner brutalement. OK. C'était brutal. Mais peut-être mérité. Mais je me rends compte qu'il me manque une chose à ajouter.

—  Val? Demandé-je avant qu'elle ne soit trop loin.

Elle se retourne immédiatement, et je la vois en larme. Je détourne le regard pour ne pas l'affronter. 

—  Ne dit rien à Alex pour le moment, s'il te plaît. 

Elle rigole presque.

—  Je te déteste. 

Bien.

Elle s'embarque dans sa voiture, pas très loin et elle démarre immédiatement. 

Elle me laisse seule à cet endroit et je souffle. 

Finalement ça a été pire que je l'imaginais. Elle a peut-être raison, je ressemble beaucoup plus à Savannah que je le pensais . Cette façon d'autodétruire tout ce qu'on aime. Ca, on sait faire. Je me pose deux secondes et je réalise tout ce que je viens de déballer à mon amie.

J'y suis allée fort. Un peu trop même. 

Mais je pense que je suis si énervée contre moi, contre elle que j'ai un peu dit n'importe quoi. J'avais besoin de me défouler, après cette journée exécrable, et c'est tombé sur elle. Je souffle longuement. 

Se disputer à cause d'un mec? Ma vie a changé. Avant, on ne disputait que pour des bonbons, ou le programme télé. Mais là, notre dispute est à un autre niveau. 

Tout était tellement plus simple quand il n'y avait aucune problématique de garçons, d'amour dans ma vie.  

Je me rends compte que je brûle d'envie que Dylan me prenne dans ses bras, qu'il me fasse un petit câlin en me disant que tout ira bien. 

Je veux juste sentir son odeur. Mais c'est vrai que j'aurais peut-être dû un peu plus le rassurer vis à vis de ma situation avec Thomas que de l'asséner. Je l'ai asséné de ne pas comprendre qu'on pouvait juste amis, au lieu de l'écouter. 

Je soupire longuement. Alors pour s'en sortir en amour il faut un bac +10? 

C'est beaucoup trop compliqué pour moi. 

 Je prends ma respiration, et je crie dans ce parking maintenant désert : 

— I FUCKING HATE YOU LOVE. 

************

WESH

Comment allez-vous?? 

Votre avis sur ce chapitre ? Sur Love? 

Sur Thomas ? Dylan? 

Sur Valentine? 

Y'en a qui suivent la coupe du monde ici??? 

A la semaine prochaine !( j'espère haha ) 

Yona