32- He's back

— Aller debout !

Je ronchonne quand je me fais réveiller brutalement par une voix agaçante de bon matin.

— T'as cours, Love.

Je rugis contre mon oreiller mais je finis par ouvrir un petit oeil et je découvre qu'il s'agit de Dylan. Bon dieu qu'il me fiche la paix de début matin. Et pourtant, je finis par me détendre, quand je constate qu'il n'a qu'une petite serviette blanche autour de sa taille. Ca marque parfaitement son torse, et j'en ai plein la vue.

— Tu vas passer ton temps à me mater? demande t-il en me dévisageant.

— Mais laisse moi dormir, ronchonné-je. En plus je n'ai presque pas fermé l'œil, t'as ronflé toute la nuit.

Il hausse les sourcils, visiblement très surpris.

— Moi? Pardon? Même déchiré, avec quatre grammes dans le sang, je t'entendais ronfler toi.

— Moi? hurlé-je.

Je me redresse immédiatement, vexée.

— Je ne ronfle pas, c'est toi ! Tu te rends compte, t'es un grand malade, tu ronfles et en plus tu m'accuses de tes ronflements.

— Je ne ronfle pas, me corrige t-il. Tu ronfles.

Oui bien sûr.

— Mais ne t'inquiète pas, reprend t-il. C'est mignon de ronfler.

Il dit ça en se fichant de ma gueule. Je boude. C'est la seule réaction logique que j'ai. Je ne serais plus jamais capable de dormir avec quelqu'un depuis que je sais que je ronfle.

Voyant que je boude, il grimpe sur le lit pour me faire un petit câlin. Bien évidement, je ne peux pas rester fâchée trop longtemps.

Voyant que l'heure tourne, je m'active aussi, même si j'ai la tête dans le sac. Et c'est là que je me souviens que je n'en ai pas du tout parlé à Dylan.

— Ah oui d'ailleurs, tu fais quelque chose après les cours?

— Ouais, je vais surfer. Et sûrement boire quelques bières avec des potes. Pourquoi? Tu veux que je passe après? Wow, tu ne peux plus te passer de moi? il rigole doucement en se rapprochant de moi.

Je le repousse immédiatement. Je sais que s'il se rapproche je ne vais pas pouvoir parler comme je le veux.

— Bon bah tu vas devoir annuler. On passe chez Valentine après les cours.

Il fronce les sourcils.

— "On"?

— Oui, toi et moi.

— Et pourquoi?

— Bah, je veux tout raconter à Valentine. Et je n'ai pas envie de le faire seule.

Il m'observe comme s'il n'y comprenait rien.

— Et faut que ça soit vraiment ce soir? On ne peut pas décaler?

— Non, ce soir, je répète en le fixant dans les yeux.

Il soupire doucement, en rejetant sa tête en arrière.

— Bah on peut très bien le lui dire ce midi entre les cours non? Enfin c'est pas non plus si important au pire, on peut attendre non?

— Non, ça ne peut pas attendre. Ca me stresse de plus en plus, et je trouve qu'on a déjà trop tardé à le lui dire. Et je veux faire les choses bien.

Il soupire de nouveau en se frottant les yeux.

— Tu fais chier Love. C'est bon je viendrai.

Je croise les bras, en découvrant qu'il a l'air vraiment mécontent.

— Un peu plus d'enthousiasme quand même, demandé-je.

Il m'observe comme si j'étais folle. Mais j'ai ce petit sourire, qui le détend finalement facilement.

— J'ai trop hâte ! répond t-il, en se fichant de moi.

Je relève les yeux en l'air. Je préfère ça.

************

C'est cocasse.

Oui, c'est vraiment cocasse.

Je me retrouve chez Valentine, avec Dylan, dans sa chambre. Comme si tout était normal. Tout semble l'être pour mon amie alors qu'en soit tout a changé dans notre trio. Les relations ont changé... Et je ne sais même pas si l'on peut encore se décrire comme trois meilleurs amis.

J'ai préparé mon discours, je sais maintenant comment le lui annoncer. Oui, j'en fait tout un plat. Mais je suis convaincue qu'elle le prendrait mal si elle l'apprenait de la mauvaise manière. Et je veux aussi la convaincre de ne pas en parler à Alex pour le moment. Je fais les choses petit à petit.

En arrivant, nous avons découvert que Valentine regardait un film. Film qu'elle voulait absolument finir avant que nous d'avoir une discussion sérieuse. Le film est absolument horrible et inintéressant mais au moins ça me permet de retarder le moment venu et de mieux m'y préparé.

J'ai eu la bonne idée de laisser Valentine se mettre au milieu sur le canapé parce que je sais combien Dylan est joueur et je n'ai pas envie de subir son humeur. Il fera tout pour me déconcentrer et je n'ai pas envie de jouer avec le feu.

Et alors que je tente enfin de comprendre pourquoi Valentine nous a mis ce film de Zombie de très mauvais goût, elle met pause à la lecture.

— Vous avez pas faim, vous?

Je hausse les épaules. Non, pas spécialement.

— Si. De ouf, répond Dylan très enjoué.

— Moi aussi, je reviens alors. Surtout ne mettez pas sur play avant mon retour !

— T'inquiète, on saura s'occuper, répond agréablement Dylan.

A peine la blonde partie que je le fusille du regard.

— On saura s'occuper? Mais t'es sérieux? C'est tellement plein de sous entendus !

Il sourit avant de se rapprocher très dangereusement de moi.

— Je ne vois pas de quoi tu parles.

Il repousse légèrement l'ordinateur pour grimper sur mes cuisses. Il attrape ma nuque de main ferme pour que je me redresse. Et au lieu de le repousser, je souris. On s'est vu ce matin, mais pourtant, le manque est bien là.

— T'es dingue, tu le sais?

— Dingue de tes lèvres oui.

Il a à peine le temps de finir sa phrase, qu'il pose les siennes sur les miennes. Mais quand je remarque qu'il s'emballe trop, je le repousse légèrement. Il n'a pas l'air de mal le prendre pourtant. Il prend conscience que c'est déplacé, alors il s'assied à nouveau à côté de moi, tout en gardant sa main sur ma cuisse.

— Franchement, on ferait mieux de faire un plan à trois que de regarder ce film pourri.

Je le dévisage.

— Bah dit lui qu'il est nul son film, ce n'est pas toujours à moi de me mouiller.

— Elle le prendra mieux si c'est toi.

Je roule les yeux. Toujours à se défiler.

— Bon du coup, tu te souviens bien de ce que tu dois dire? lui demandé-je.

Je lui demandé d'apprendre des phrases par coeur car je sais que sa maladresse pourrait le perdre.

— Ouais ouais c'est bon, qu'elle se dépêche pour qu'on en finisse là, je veux pouvoir mettre ma main sur toi quand je veux, et là où je veux.

Il me fait comprendre tout près de sous-entendu et je roule des yeux. Sa main remonte sur mes cuisses doucement.

Mais alors que je veux rétorquer, on entend les pas de Valentine. Il se redresse légèrement et s'éloigne de moi et je tente de ravaler mes pensées perverses.

Oh shit. Je sentais déjà le feu m'allumer.

Et alors que je m'apprête à balancer à Valentine que sa série est complètement nulle, je me fige.

— Surpriiise !

Quoi?

Valentine crie ça, mais c'est justement sa surprise, devant mes yeux que je ne comprends pas.

— Hi my Love!

Je reste un moment bloquée contre le lit, à chercher la logique derrière tout ça.

Comment ça surprise???

Thomas?

Qu'est-ce que Thomas fait là? " Hi My Love". C'était cette phrase que j'adorais tant qu'il me prononce avec son accent français très marqué.

Thomas, mon correspondant français?

— Thomas? demandé-je hésitante.

— Eh oui ! Il emménage à LA ! S'écrit Valentine. Il voulait te faire une surprise évidemment.

Mais je n'étais pas censé me rendre ici pour que l'on PARLE?

— Thomas? demande Dylan avec un certain dédain.

Je remarque son air outré, car il ne semble pas tilter. Je lui réponds quand même avec une certaine gêne.

— Oui, mon correspondant français. Tu sais?

Dylan le dévisage de haut en bas.

— Ah. Lui.

Et il ne dit rien d'autre. Je lui parlé des centaines de fois de Thomas. Pas récemment mais j'ai dû aborder le sujet dix mille fois lorsque l'on s'est rencontré à l'université, expliquant que ma vie amoureuse n'avait jamais été palpitante à part avec Thomas.

J'aurais été très heureuse de le retrouver dans n'importe quel contexte autre que celui-ci. Je suis brusquée. J'étais venue chez Valentine pour discuter, pour enfin me libérer d'un poids. Et là.. on me balance Thomas....?

Je suis légèrement intimidée et toujours dans l'incompréhension.

— Bah je pensais que tu serais plus heureuse de le voir quand même ! s'écrit Valentine. T'as pas idée d'à quel point c'était dur pour moi de le cacher.

— Bah je suis juste surprise, je ne m'y attendais juste pas.

Je me relève du lit pour le prendre dans mes bras, même si je ne sais pas trop comment agir pour être honnête.

Je n'ose même pas croiser le regard de Dylan sur le moment. Je sais qu'il est mauvais.

— Bon bah du coup on vous laisse rattraper un peu le temps perdu !

Valentine veut nous pousser de sa chambre, mais je me sens brusquée. D'autant plus que que Dylan renchérit :

— Bah après non? Et on ne devait pas discuter?

Val me fusille du regard.

— Oui mais ça c'était avant que je sache que Thomas voulait te faire une surprise. Ca peut attendre non?

Je ne sais pas quoi dire. Je ne la comprends pas, à sa place je mourerais d'envie de savoir ce qu'elle a à m'annoncer. Peut-être croit-il qu'il ne s'agit d'un rien. Je soupire longuement et j'essaye d'être un peu plus enthousiaste face à Thomas.

Je souris donc doucement en hochant la tête. Et Valentine nous claque la porte au nez. Elle est sérieuse????

J'ai toujours dit que j'aurais été très heureuse de retrouver Thomas. D'autant plus qu'il s'agit de mon premier amour, mon premier vrai amour. J'ai toujours gardé ce goût d'inachevé en bouche.

MAIS.

C'est tout de même gênant.

Thomas semble tout aussi gêné que moi, il rigole légèrement pour détendre l'atmosphère.

— Désolé, quand je lui ai dit que je voulais te faire une surprise, je ne pensais pas que ta pote le ferait de cette façon si gênante.

Je rigole doucement en remontant mes yeux vers lui. Son anglais était quasi parfait là. Il a toujours été très fort, puisque je suis nulle en français, mais il s'est vraiment bien amélioré. Il garde tout de même cet accent français léger qui me fait légèrement craquer. Du moins qui me faisait craquer.

Il faut que je me sorte de cette gêne monumentale. C'est vrai. A quoi Valentine s'attendait en nous jetant de cette façon dehors? J'aurais préféré que ça se passe d'une autre façon. Je respire et je tente de me reprendre.

— Ca ne fait rien. Ecoute... Si tu veux, on peut aller boire un verre près de Venice Beach?

— Parfait, allons-y !

***************

Je crois que j'ai réussi à me sauver un peu de la situation. Boire un verre, de l'alcool notamment, ça m'a détendue. Ca m'a permis de remettre mes idées en place. Et puis le cadre est plus idéal pour revoir Thomas. Il fait beau, on est installé confortablement dans un petit restaurant/bar.

Je le remercie d'ailleurs pour l'alcool car légalement je n'y ai pas droit. Lui, il a vingt et un an, mais je n'en ai toujours que vingt. Donc lorsque nous n'étions pas sous la surveillance des barman, j'en profitais pour boire dans son verre.

— Non mais je n'y crois pas. Avoir l'autorisation de boire à partir de vingt et un an c'est affolant. Déjà que je trouve ça tard en France à dix huit ans !

Je rigole doucement.

— C'est bien pourquoi j'adore la France, rétorqué-je. Mais alors sinon, raconte, tu fais quoi ici?

— Eh bien, comme tu le sais sûrement, j'ai intégré l'école de commerce HEC. Pour ma dernière année, j'ai décidé de partir un an à l'étranger. Et tu sais combien j'ai un coup de coeur pour Los Angeles. Alors j'avais envie d'y retourner. Et pourquoi pas y batir mon entreprise plus tard. As we used to say, my heart is in L.A. now.

Je me mets bêtement à rougir. Parce qu'on avait l'habitude de se dire ça. Ca fait écho à notre premier baiser, où juste après m'avoir embrassé, il m'avait dit " You're heart is in Paris now".

Ca me fait tout bizarre. J'ai l'impression d'être dans un monde parallèle. Mais il va falloir que j'en sorte rapidement.

Thomas, c'est un peu le genre de mec qui m'a toujours impressionnée. Physiquement, son petit côté métissé m'a toujours beaucoup attirée, mentalement c'est aussi une tête. Je m'y connais peu sur la France, mais j'ai cru comprendre qu'HEC ce n'est pas une école où tout le monde rentre. Après, il fallait s'y attendre. Thomas vient de ce fameux 16ème arrondissement de Paris, où son futur est tracé depuis son plus jeune âge.

— Je suis contente que L.A te plaise ! On a rien à envier à Paris plage !

Il rigole doucement. Il se souvient du choc que ça m'avait fait quand j'avais découvert que leur plage était tout sauf une plage !

— C'est sûr ! Et alors comment vas-tu depuis ce temps? rebondit-il. Comment vont tes parents d'ailleurs?

— Ecoute, ça va. Ils se sont séparés depuis. Je ne le vis pas toujours bien, mais ils se sont visiblement trouvé d'autres partenaires et ont l'air heureux, soufflé-je. Alors j'essaye de ne pas me prendre la tête avec ça.

— Oh merde. Je ne savais pas, désolé.

Je lui fais un faible sourire pour lui annoncer que tout va bien. Je suis grande. Je sais qu'il a aussi vécu le divorce de ses parents, alors il me comprend. Je rebondis sur un autre sujet pour éviter qu'on ne se suicide à la fin de la conversation.

Ca me fait plaisir de le revoir. On s'est connu jeunes, et on a évolué, donc c'est plaisant de ré-apprendre à le connaître.

Et puis finalement, il commence à se faire un peu tard. Il doit être vingt deux heures. Je n'ai pas vu le temps passer.

— Dis, tu pourrais me rendre un petit service ? demande t-il doucement.

Je hoche la tête.

— Ok, alors c'est grave la honte. J'ai un petit problème de carte depuis que je suis arrivé ici. Je n'ai donc toujours pas de voiture ni la possibilité de me payer un uber, quel enfer. Ca te dérangerait de me ramener chez toi?

Je rigole doucmement. Je comprends mieux pourquoi il a payé en cash le repas ce soir. Repas qu'il a insisté pour me payer d'ailleurs.

— Ouais pas de souci ! Je te ramène où?

— Euh pas trop loin, dans les hauteurs de beverly hills.

Je feins de m'étouffer.

— Je rêve. Tu habites à Beverly?

Il a un léger sourire mais ne me répond pas pour autant. J'oubliais aussi à quel point il était riche. D'ailleurs, je crois halluciner en arrivant devant sa maison. Il est dans un des quartiers les plus prisés de Los Angeles. Et sa baraque en jette. Ce n'est pas une baraque pour un étudiant ! C'est plutôt une maison d'une start hollywoodienne. Je suis en plein choc.

Je me gare devant chez lui toujours aussi estomaquée.

— Non mais j'hallucine? Tu n'habites pas là seul quand même? T'es quel genre d'étudiant?

Il rigole doucement.

— Figure toi que mon oncle avait une baraque à L.A. donc mon père refuse que je prenne un appartement ailleurs. Mais ça va, on est cinq à y vivre. Quatre potes de mon école mon rejoint. Je te les présenterai un jour si tu veux !

J'ai toujours su qu'il avait une vie démesurée... Mais alors là. Je ne m'imaginais pas non plus cette vie.

Il sort de la voiture, avant de venir me rejoindre devant ma fenêtre.

— En tout les cas merci Borghini pour la journée! C'était sympa de te revoir ! T'as pas changé, ça fait plaisir.

Je lui souris avant d'hocher la tête.

— Je pense pareil. Bonne soirée.

Il me sourit aussi avant de se retourner et de me faire un petit coucou. C'était cool. C'était vachement cool de le revoir. Ce que j'apprécie avec lui c'est qu'il a beau être plein aux as, il est une des personnes les plus chill que je connaisse. J'aimerais beaucoup qu'on puisse redevenir amis tous les deux. Il a été quelqu'un d'important dans ma vie. Même si je ne ressens plus ces sentiments de quand j'étais gamine, j'aimerais beaucoup le revoir.

Je regarde l'heure. Il est à peut près vingt trois heures et je me dis que ça pourrait être une bonne idée de passer chez Dylan. On s'est vu hier soir et ce matin, mais je ne suis pas sûre qu'il soit très content de la visite de Thomas. J'ai bien envie de lui faire dix mille calîns pour qu'il ne s'agace pas. Il est un peu tard et il va clairement penser que je ne peux plus me passer de lui, mais tant pis, direction Dylan !

*******************

J'appréhende un peu.

C'est vrai qu'il ne s'est rien passé avec Thomas. Mais ça reste mon premier amour, la situation est ambiguë d'autant plus que Thomas ne sait pas que ma situation en ce moment est assez compliquée avec mon meilleur ami. Et je ne sais même pas s'il est toujours en couple.

Je sais que quand Dylan est énervé, ça se voit sur son visage. Donc j'espère qu'il ne me fera pas trop la gueule.

J'ai récupéré quelques affaires pour pouvoir dormir chez lui confortablement. Et j'en ai profité pour mettre un petit tanga très sexy. La courbure de mon dos lui permettra peut-être de ne pas rechigner? Il est minuit quand je débarque chez lui.

Je sonne à son appartement, et il vient m'ouvrir étonnamment très détendu. Il est en claquettes chaussettes, avec un petit jogging, mais torse nu. D'ailleurs, il porte ces lunettes. Je trouve ce contraste entre les lunettes, ses cheveux ébouriffés et ses claquettes presque excitant.

Je respire un long moment. J'espère sincèrement que Dylan pourra être intelligent face à la situation.

Come on, don't be an asshole Dylan !

*******************

YO

Comment allez vous??

Sorry sorry pour le retard ! Mais je profite à fond du déconfinement ce qui me laisse peu de temps ! J'essaye de poster quand même un chapitre ce weekend pour me rattraper !!

Votre avis sur le chapitre ? Sur Thomas?

Comment Dylan va réagir?

Comment auriez-vous réagit à la place de Dylan ?haha

A bientôoooot

Yona

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