24- Damn Dylan
WSH
Allez, on part sur un chapitre de 5000 mots. Je l'ai découpé en deux pour que ce soit moins lourd comme mes chapitres ne sont pas trop longs sur cette histoire.
Je poste la suite dans 30 mins.
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— Hello Dumb-ass !
Dylan remonte doucement ses yeux vers moi. Je le sens un peu agacé que je l'aborde de cette façon. J'ai fait claquer mon plateau repas sur la table alors qu'il semblait tout calme tout seul.
Il ne prend même pas le temps de répondre.
Cela fait quand même quelques semaines que l'on ne s'est pas adressé la parole. Depuis qu'il m'a fait part de ses doutes sur ma relation sur Ace je l'ai évité. J'étais agacée qu'il ne ressente pas cette joie au fond de moi. C'était ma première relation, j'aurais aimé qu'il fasse l'effort de partager ce petit moment de bonheur . Non, il a préféré me mettre en garde violement sans un élan de compassion.
Ce n'est pas vraiment la notion de "l'amitié" que j'attendais. Il a toujours été très supporteur avec moi.
Mais bon, il reste l'un de mes meilleurs amis et je n'apprécie pas que l'on se fasse la gueule trop longtemps.
— Ace et moi c'est fini, je balance, brutalement.
Je ne sais pas si cette phrase lui décrochera un sourire, mais je tente de meubler la conversation.
Il hausse un sourcil, pas parce qu'il est choqué, mais parce qu'il est étonné que ce soit ce que je lui annonce après deux semaines sans dialogue.
— Sans surprise, je t'avais prévenue.
En réalité ça m'agace qu'il me réponde cela. Je ne trouve pas ça forcément cool comme réaction. Il aurait pu me dire " Désolé". Ou simplement compatir légèrement?
Cependant, je prends sur moi comme je peux.
— C'est bon? On peut arrêter de se faire la gueule ? demandé-je précipitamment.
Il roule les yeux.
— Je ne te fais pas la gueule.
Il dit ça tout en restant très froid cependant. Normalement, il est quelqu'un d'assez jovial, drôle, il a toujours le sourire quand je suis là.
— Come on Dynou! Détends toi.
Il grimace devant ce surnom.
— Oh mais franchement, ne commence même pas à me casser les couilles avec ce surnom.
Et il dit ça très sérieusement.
Je suis sans voix. Jamais Dylan ne m'a parlé de cette façon. Jamais il n'a été dur avec moi.
— Ok, je souffle. C'est quoi le problème? Je ne comprends pas pourquoi tu fais la gueule. Ok, on s'est embrouillé à cause de Ace, mais c'est bon tu peux passer au dessus.
— Putain, mais je ne fais pas la gueule, laisse moi tranquille avec ça, s'agace t-il.
Ca m'agace encore plus qu'il s'adresse ainsi à moi de cette façon.
— T'es vraiment un con parfois Dylan. Crève.
Il me fusille du regard avec une véritable colère cette fois.
— Va clairement te faire voir, jure t-il.
Moi ? Me faire voir. Je rattrape mon plateau entre mes mains et je dégage.
Mais quel enfant. Je ne comprends pas pourquoi il me parle ainsi. Je n'ai rien fait du tout.
Oui, je me suis emportée, mais c'est lui le con de l'histoire.
Cela tombe bien. Je reconnais Alex, sa copine un peu plus loin. Elle arrive pour rechercher une place. Je m'avance vers elle, bien agacée.
— Non mais franchement ton mec, quel crétin. Il a ses règles aujourd'hui ou quoi?
Alex m'ignore et semble chercher quelque chose. Quoi? Pourquoi m'ignore t-elle aussi?
Je la vois croiser le regard de Dylan et elle s'arrête. Elle fait demi-tour pour s'assoir à une table plus loin.
Quoi?
Je reste là plantée deux secondes, sans trop comprendre ce qui vient de se passer. Pourquoi ne mange t-elle pas avec Dylan?
Elle s'assied à table et je l'accompagne.
Elle ne dit rien, elle pique juste dans son assiette. Je l'observe. Elle paraît elle aussi très agacée. Il s'est passé quelque chose entre eux?
— Alex? Demandé-je brutalement.
— Oui, Love?
Je la vois prendre une longue inspiration pour garder son calme.
— Il s'est passé quoi entre vous?
— C'est un con. C'est tout.
— Et en quoi?
— C'est long à expliquer, je n'ai pas envie d'en parler.
Je reste là, à la fixer avec de gros yeux. Je suis dans l'attente du croustillant de l'histoire là. Elle ne peut pas m'avouer ça sans poursuivre.
Voyant que je ne cesse de la fixer, elle finit par souffler. Visiblement elle n'a pas beaucoup de patience aujourd'hui, comme son copain.
— Ok ok. Je sens que tu ne vas pas me lâcher la grappe sinon. Ecoute, ça ne va plus dans notre couple depuis quelque mois.
Ah bon?
— Je ne sais pas, on est de bons potes, mais ça devient un peu lassant au niveau du sexe. Je ne sais pas, on n'avait plus envie, je n'avais plus envie surtout. On s'était mis d'accord pour ouvrir notre relation. Etre plus libre. C'était son idée au départ.
— Relation libre? demandé-je abasourdie.
Mais depuis quand? Pourquoi Dylan ne m'en a jamais informé?? Je pensais que leur couple était si solide. En apparence il le semblait. C'est assez bizarre de se dire que j'ai toujours idéalisé leur couple et de finalement apprendre que tout n'allait pas entre eux.
— Ouais. Depuis deux semaines. Conneries. Il a commencé à jouer le jeu, bien évidement, il me l'a dit, puisqu'on est censé tout se dire. Mais j'ai explosé, ça m'a agacée. Alors j'ai couché avec un mec hier soir. Je lui ai dit, et ça l'a rendu fou. Il m'a clairement dit d'aller me faire foutre, et que c'était fini.
Je ne suis pas sûre de bien comprendre.
— Alors si je comprends bien, tout ça c'était son idée? Et au final, quand tu joues le jeu, il te plaque?
Elle roule des yeux.
— Un gros crétin, ouais.
— Et toi? Tu en penses quoi? demandé-je curieuse.
— Je m'en branle, et clairement, c'était mon meilleur coup depuis un an. Alors, bien fait pour sa gueule.
Alors, je ne m'attendais pas forcément à cette réponse.
Pas du tout même.
Est-ce qu'elle dit cela uniquement parce qu'elle est en colère?
J'hallucine. Je ne savais pas que Dylan était allé voir ailleurs. Je l'ai toujours considéré comme quelqu'un de droit et d'honnête. Ca m'étonne donc. Ca m'agace un peu qu'il ne m'en ait pas parlé.
Encore une fois, sa notion d'amitié m'échappe. Il est vrai que nous avons toujours été trois meilleurs amis avec Valentine, mais que forcément Val et moi nous nous sommes rapprochées quand il s'est mis en couple. Mais tout de même, il pourrait nous dire franchement les choses...
Ca me déçoit beaucoup.
Et puis, quelle idée aussi. Une relation libre? Après deux ans de relation? C'est bête. Il était évident que ça ne fonctionnerait pas.
Ca m'embête tout de même pour Alex. Je n'apprécie pas qu'il la lâche de cette façon. Avant tout, ils sont amis quand même. Peut-être trop amis justement pour en arriver à un tel stade. Mais tout de même...
C'est donc pour cela qu'il faisait la gueule tout à l'heure?
Je comprends mieux maintenant pourquoi il était si énervé aussi. Il pourrait cependant être un peu plus délicat et me montrer qu'il a besoin de parler, au lieu de se vexer à chaque mot que je prononce.
Je veux répliquer mais on me touche le dos. Je me retourne précipitamment.
Je fais les gros yeux quand je découvre Savannah qui me regarde avec un certain dédain. Je ne bouge pas, ne comprenant pas vraiment ce qu'elle fait juste devant moi.
— Tu comptes te lever ou tu veux vraiment que je te tire par la main, Borghini?
— Bonjour, déjà.
Elle roule des yeux et me tourne le dos. Je suis censé comprendre que je dois la suivre. Mais quelle peste!
Je m'excuse auprès d'Alex.
J'accélère le pas pour la dépasser, un peu agacée. Tout en marchant, je lui dit durement:
— Par contre, tu peux traiter tes potes comme tes chiens ou tes esclaves si tu veux, mais je ne suis pas ta pote, donc déjà, parle moi mieux.
Elle m'ignore.
Elle est insupportable.
Je ne sais même pas ce que je fais là. Je ne veux pas qu'elle me prenne pour l'un de ses caniches, il ne manquerait plus que ça.
Je m'arrête immédiatement dans ma marche.
Voyant que je m'arrête, elle fait de même, et elle me semble très irritée.
— Tu joues à quoi là?
— Tu t'excuses de suite?
— M'excu..?
Voyant, que je suis sérieuse, et qu'elle est visiblement très pressée, elle s'exécute. Elle ne semble pas avoir de temps à perdre.
— Ok ok, désolée. Je ferai attention maintenant. Ca te va?
J'hoche la tête à moitié convaincu. Mais je ne suis pas sûre qu'elle puisse faire mieux en excuses.
Elle continue à avancer et je la suis sans trop comprendre où elle me mène. Finalement elle m'attire dans un couloir peu fréquenté. Il n'y a personne car nous sommes encore en pause déjeuner. Elle se décide enfin à m'expliquer la situation.
— Ok, j'ai besoin que tu m'embrasses.
Je ne peux m'empêcher de rire. C'est quoi cette blague? Devant son air sérieux, je comprends qu'elle ne rigole pas, et je fais les gros yeux.
Cette fille ne cesse de m'étonner de jour en jour, et c'est plutôt négatif.
— Mais t'es complètement folle?
— Bah non? Je te demande de m'embrasser, pas de me lécher le cul.
Je grimace devant cette image. Epargnez moi ça.
— Franchement, Savannah, si c'est vraiment la seule technique que tu as trouvé pour me draguer, c'est pas ouf.
Elle fronce les sourcils.
— Mais je ne veux pas te draguer idiote. Je veux juste que tu m'aides à rendre jalouse Mia.
— Mia?
— Tu vois très bien qui, me répond t-elle durement.
Oui je vois très bien qui, car comme par hasard, je vois arriver cette dernière pas très loin. Elle ouvre son casier pour y récupérer quelque chose.
— Comment ça se fait qu'elle soit là comme par hasard au moment où tu m'en parles? demandé-je méfiante.
— Je connais ses habitudes par cœur, ne cherche pas.
C'est flippant ça.
C'est vraiment très flippant.
— Mais pourquoi moi? fais-je apeurée.
— Parce que tu es la seule à vraiment savoir que je suis gay, je n'ai pas envie de demander à quelqu'un d'autre !
— Tout le monde sait que tu es gay, soufflé-je.
Oui, elle est la seule à croire que personne ne le sait vraiment.
— N'importe quoi ! Bon tu m'embrasses ou pas?
Mais elle est complètement folle elle !
— Tu sais que tu pourrais juste aller lui parler et lui dire que tu la kiffes? C'est tout? Tu n'as pas besoin de la rendre jalouse pour qu'elle réagisse. D'ailleurs, c'est sûrement la pire manière de procéder.
— N'essaye même pas de me donner des conseils. Je sais ce que je fais.
J'ai envie de l'étrangler. Elle m'insupporte à être si têtue et à m'imposer cela comme si je n'avais pas le choix.
Savannah est dos à elle. Moi en revanche, je vois les coups d'œil que lui adresse la fameuse Mia. Ca ne semble pas lui faire très plaisir que l'on soit si "proche".
— Dépêche toi, elle va partir. Je veux que tu me décrives exactement ce qu'elle ressent quand on s'embrasse.
— Savannah, je ne vais pas t'embrasser bon dieu ! Pas ici !
— Quoi? Tu préfèrerais m'embrasser dans mon lit? Parce que j'ai cru comprendre que tu n'aimerais pas trop lécher mon cul.
Elle dit ça toute hilare.
C'est une blague?
Qui rit de ça?
Je suis outrée, mais je comprends qu'elle ne va pas me lâcher la jambe. Je soupire durement.
— Ok, bon. Je vais le faire. Mais tu ne mets pas la langue.
Elle souffle péniblement avant de finalement soupirer, comme pour m'annoncer que le deal est accepté.
Je m'avance vers elle et je lui fais un léger bisous sur la bouche. Je me recule quand je sens qu'elle sort sa langue.
— Mais je t'ai dit quoi? m'écriai-je doucement.
— Mais ça ne fera pas vrai sinon !
Elle me rattrape la tête avant de me donner un autre bisous.
Ce n'est pas désagréable, mais c'est bizarre. Bizarre de l'embrasser pour moi.
— Alors? Elle vient vers nous? demande t-elle toute excitée.
— Non, elle s'est cassée.
C'est vrai. En nous envoyant nous embrasser, elle est partie, légèrement furieuse. Je ne saurais dire. J'étais concentrée à éviter la langue de Savannah.
Cette dernière se retourne immédiatement et je la vois faire une moue triste en constatant que son petit crush s'en est allé.
— Tu crois qu'elle en a rien à foutre de moi?
— Mais je n'en sais rien, demande lui !
— Non, c'est mort. J'ai le trac. Elle me plaît trop. Je n'arrive pas à passer au dessus. Je n'ai jamais eu autant de plaisir à coucher avec quelqu'un qu'avec elle.
Elle se mord les lèvres et me semble presque touchante.
— Tu ne veux pas lui demander subtilement ce qu'elle pense de moi?
Je fronce les sourcils.
— Je ne la connais même pas ! Et non, ce ne sont pas mes affaires. Va la voir. Point.
— C'est mort je t'ai dit. Elle n'assume pas d'aimer les filles encore. Je vais me prendre un râteau.
Elle soupire doucement et réajuste sa chevelure blonde.
— J'aimerais tellement pouvoir être attirée par des hommes parfois, souffle t-elle. Ca serait tellement plus simple.
Elle dit cela tout en s'en allant, sans me prévenir. Pourtant, elle prend le temps de se retourner, et elle me sourit.
"Merci".
Elle me dit merci avec un joli sourire.
Quel incroyable exploit. J'ai droit à un merci de Savannah, je ne savais pas que cela pouvait arriver.
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Je poste la suite dans 30 minutes hehe
Prochain chapitre TRES croustillant.
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