16-Ice.

Un chapitre a été publié il y a quelques heures! Si vous ne l'avez pas encore lu ni vu, lisez le avant ! ( Je dis ça parce que certains souvent en recevant une nouvelle notif ne font pas attention hihi)

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— A nous 2 !

Valentine lâche cela alors qu'elle tient à peine debout. Son verre à la main, nous trinquons, elle s'enpresse de l'enfiler.

Oui, toujours aussi enthousiaste avec l'alcool depuis qu'elle a cassé avec Ryan.

Du moins, on en a un peu parlé au final, ils n'ont pas vraiment cassé, ils sont juste théoriquement en pause. Mais elle fait un petit déni. Pour elle, elle est totalement célibataire, comme si c'était plus supportable à entendre que d'être en pause.

Oui, c'est étrange.

Je pense qu'elle  dénie aussi à quel point cela l'affecte. Elle n'est pas franche avec elle-même. Pour vous dire, elle n'a pas pleuré une fois ! Alors qu'ils passaient leurs journées collés, pendant trois mois !

Bref, si elle veut s'amuser ce soir, je ne l'empêcherai pas.

Je ne la suivrai pas dans son excès d'alcool en revanche.  Je n'ai pas forcément envie de beaucoup boire ce soir. Je ne trouve pas que le contexte soit approprié.

Nous sommes juste plusieurs étudiants, sur la plage, il y a des bières de la musique, une ambiance plutôt chill.  Le but n'est pas de finir le plus éclaté possible, mais de discuter un peu, profiter de l'ambiance décontractée.

Valentine elle le prend comme une invitation à se souler avec des bières. Mais dans un autre sens ça ne me dérange pas tant. C'est rare de voir Valentine profiter vraiment de sa vie depuis plusieurs mois. Du moins, elle profite mais elle ne se lâche plus...

— Tu comptes boire encore combien de verre? lui demandé-je.

— Oh qui sait! Un deux, quatre, six, plus on est de fous plus on rit?

Je relève les yeux au ciel. J'ai à peine le temps de respirer qu'elle m'entraine près de l'enceinte à musique. Elle se met à danser et me force à la suivre sur la musique électro. Elle bouge dans tous les sens et ça me fait du bien de la voir ainsi.

— Franchement, on est bien sans mec non ?

Je sais qu'elle ne le pense pas du tout. Son petit ami c'est toute sa vie. Mais la voir décoincée un peu, je trouve ça cool.

— Vraiment trop ! je réponds avec enthousiasme.

L'ambiance est bonne, je m'amuse avec ma meilleure amie et ça me fait beaucoup de bien. On danse n'importe comment et c'est ce que j'apprécie avec elle. On chante à tue tête aussi comme des folles, mortes de rire.

Cependant, j'ai la gorge sèche à force de danser. Je n'ai rien bu de la soirée. Même pas d'eau !

— Tu veux une bière ? demandé-je à Valentine.

— Du champagne s'il y en a ! fait-elle enjouée.

Ok, on va rester sur de l'eau. Elle n'a d'ailleurs pas compris que c'était une soirée bière uniquement...

J'hôche la tête et je me dirige vers le mini-bar installé, vraiment très sympatique. Il y a des petites guirlandes, une ambiance un peu Hawaiienne, j'aime beaucoup. On aurait dit un petit Hawaii à Los Angeles.

— Deux bières sans alcool, notifié-je au barman.

— Sans alcool? demande t-il surpris.

J'hausse les épaules. Oui?

Au moins je n'aurai pas de mal à faire croire à Valentine qu'elle ne boit pas d'alcool. Le goût est presque le même. En tant qu'amie responsable je l'aide à ne pas finir au sol dans trente minutes.

Mais alors que je regarde à ma droite, je croise Adrian.

Il m'aperçoit au même moment, un peu gêné. Je suis brusquée puisque je ne m'y attendais pas du tout.

Et je ne peux pas nier que je sens quelque chose quand je le vois. Il est beau, vraiment trop beau. Sexy, avec sa chevelure décoiffée. Il a ce truc qui me fait fondre : un côté un peu ténébreux.

— Hey, fait-il, en tentant d'être décontracté.

Oh, alors comme ça il tente une approche ?

"Hey"?

Donc il n'y a qu'aux soirées que l'on est amené à discuter ? Il n'a pas trouvé d'autres putes? Je trouve ça très réducteur.

Je ne me considère pas comme un second ou troisième choix.

Alors oui, j'aimerais lui parler, j'aimerais comprendre tout cela. Mais d'un autre côté, j'en ai assez de me prendre la tête pour lui. Je sais que je me ferai toujours avoir.

J'en ai marre de m'imaginer être une princesse à ses côtés, pour encore me lâcher après.

Je suis faible quand il est là. S'il veut me baiser ce soir, je suis sûre qu'il y arrivera. Tout cela pour que le lendemain il se casse.

Non merci, je ne veux pas de ça pour ma première fois. Mon petit cœur ne pourra pas le supporter.

Alors que le serveur me tend mes bières, je le toise, et je tourne le dos, sans lui répondre.

Ca me fend le cœur. Mais ça me fait aussi beaucoup de bien à moi même de lui résister. Je ne veux pas rentrer dans ce jeu. Je préfère être seule que mal accompagnée.

J'arque un sourire, parce que je le vis comme une petite victoire.

Une vraie victoire même ! C'est le début d'une remontada ! Ca demande beaucoup d'effort, de concentration, de conviction aussi. Même si ma tête me dit aussi de me lâcher un peu et de profiter de ce qu'il a m'offrir !

Oh Hell no.

Je suis distraite quand je remarque Valentine discuter avec un groupe de personnes que je ne connais pas. Un groupe constitué uniquement de garçons. Je m'approche discrètement et je tends l'oreille.

—  Oui voilà! Je m'appelle Valentine et je suis totalement célibataire !

Oula. On dérape, je crois.

Je m'approche d'elle et je tente de m'incruster au groupe.

—  Oups, désolée, ma pote n'a pas les idées très claires, elle n'est pas du tout célibataire.

— Bien sûr que si ! ronchonne t-elle. Je suis célibataire.

Je sais combien elle regrettera cette phrase quand Ryan reviendra vers elle pour arranger les choses. Elle croit peut-être en avoir fini avec lui, mais si elle fait une bétise elle s'en voudra toute sa vie. 

— Bref, poursuit-elle, et je suppose que toi tu es l'intello du groupe, toi l'informaticien, toi le basketteur sexy et toi..

Elle réplique cela en dévisageant tous les garçons l'un après l'autre.

— Je n'en sais rien pour toi. Mais souris, ça te fera du bien.

A t-elle vraiment jugé des personnes aussi directement sans les connaître ? Heureusement les garçons le prennent sous l'humour. Je la frappe du coude pour qu'elle arrête. Comme elle s'apprête à rétorquer, je pose mes mains sur ses lèvres.

Elle est une vraie piplette quand elle veut ! Je ne veux pas qu'elle finisse avec un cocard à l'œil ce soir.

— Désolée ma pote n'est pas très stable ce soir.

— Tu rigoles, elle refait notre soirée, rigole l'un, elle est incroyable.

—  Tu as vu? Arrête de m'embêter laisse moi. T'es vraiment pas fun Love.

Après tout, pour une fois qu'elle est de nouveau fun je ne vais pas l'en priver.

Alors qu'elle continue de parler, je remarque l'un des garçons plus en retrait. Il check l'heure sur son téléphone portable, et je vois son fond d'écran. Et ça me stupéfait. Je suis de nature très curieuse alors je ne peux m'empêcher de demander :

— Une planche Tesla?

Il semble surpris que je m'adresse à lui. Il comprend rapidement que je parle de son fond d'écran de portable. Il pose quelque part avec une planche de surf Tesla. Je n'en ai jamais vu une en vrai, juste entendu parler aux informations. Certes je pratique moins le surf que le skate, mais c'est une activité que j'adore. J'adore découvrir de nouvelles planches, de marque ou non. Chaque planche a son histoire et c'est ce que je trouve le plus fascinant.

— Euh, ouais, c'est bien ça. Pourquoi ?

—  Bah elle est incroyable cette planche ! Elle doit être tellement douce à diriger !

Il rigole doucement.

— En soi, c'est juste une planche comme les autres.

Comme les autres ???

—  Oui sauf qu'elle coûte minimum 4500 dollars, je rétorque outrée.

Ca le fait rire encore. Je comprends que ce n'est visiblement pas un problème pour lui. 4500 dollars ça n'a pas l'air de l'effrayer.

—  Tu surfes? Demande t-il intéressé.

— Oui, j'adore, et toi?

— Bof non. Un peu, mais ce n'est pas incroyable.

« Ce n'est pas incroyable ».

— Et malgré tout tu as une planche Tesla ? m'écrié-je

—  Ca va, c'est juste un cadeau.

« Ca va ». Parce que c'est un cadeau ,4500 dollars ce n'est rien ?? Il tente de répondre ça pour paraître modeste. Mais il a encore ce réflexe de déverrouiller son téléphone portable pour voir l'heure. Comme s'il était stressé par un timing.

Je sais que l'on ne se connaît pas, mais j'aime bien parler comme ça à des inconnus.

D'ailleurs c'était un vrai problème à quatre ans. J'ai manqué plein d'occasions de me faire kidnapper par des pédophiles car j'adorais discuter quand on me proposait des bonbons. Heureusement que ma mère a toujours intervenu où je serais aujourd'hui une enfant portée disparue.

Bref.

—  Un problème? demandé-je curieusement.

— Non, non je check juste l'heure pour savoir quand je pourrais rentrer.

— Tu as quel âge pour avoir un couvre-feu? plaisanté-je.

Il ose un sourire en m'observant doucement.

— Non c'est compliqué... Ce n'est pas vraiment un couvre-feu.

—  Quoi donc? fais-je les bras croisés.

Alors oui, au point où j'en suis c'est du harcèlement. Mais je trouve toujours ça encore une fois trop cool de parler avec des inconnus.

— Je ne peux pas rentrer avant vingt deux heures trente.

Normalement, ça fonctionne plutôt dans le sens inverse un couvre feu non? Voyant que je suis confuse , il poursuit.

— C'est juste que c'est ma première sortie depuis longtemps, je n'y suis plus trop habitué. Et mes potes me forcent à rester assez longtemps pour soit disant profiter, alors que j'ai juste envie de rentrer chez moi.

Alors là ma curiosité est encore piquée au vif. Je ne me rends même plus compte que l'on est en train de discuter tous les deux à côté du groupe et Valentine qui continue à raconter des conneries.

— Première sortie depuis longtemps ? C'est à dire ?

Il rigole un peu nerveusement. Ses mains se frottent.

—  Non rien, oublie, fait-il un peu gêné.

Pourtant, je sens qu'il veut parler, et je ne peux pas m'arrêter dans mon harcèlement tant que je ne comprends pas tout. Ma persévérance peut s'avérer lourde.

— Quoi? Je ne suis qu'une inconnue après tout ! Ca fait toujours du bien de parler à des gens qu'on ne connaît pas tu sais?

Il est hésitant.

— C'est juste que je n'ai pas trop envie d'en parler, c'est compliqué.

Qu'est-ce qui est compliqué?

Je l'observe comme une gamine qui veut en savoir plus. Je ressens qu'il panique légèrement. Et ça me touche énormément, je ne sais pas pourquoi, je veux en savoir plus.

— Comme tu veux, mais si ça peut te libérer...

Il m'observe, dubitatif, avant de soupirer.

Il me signale de le suivre d'un geste de la tête, dans un endroit plus calme. On s'éloigne beaucoup de la petite soirée pour être en paix. Et je le suis comme une idiote. S'il s'agissait d'un violeur, je rentrerais dans son piège si facilement. Je serai prise comme un saumon en mer du nord !

Il s'assied sur un petit rocher. Il y a peu de bruit, à part celui des vagues, et au loin le bruit de la petite soirée.

Je le vois soupirer.

—  Ce n'est pas super fun comme histoire, si tu veux savoir.

J'ai cru comprendre ?

Je vois dans son regard une profonde détresse. Ses yeux deviennent légèrement rouges. Il prend une longue inspiration.

— Mon père est décédé il y a deux mois;

Oh damn, je m'attendais à tout sauf à ça moi !!!

Je l'observe, stupéfaite, sans trop savoir quoi dire.

Ce n'est pas un sujet que je maîtrise. A vrai dire je ne maitrise pas du tout cela ! Je suis de nature maladroite avec ce sujet en plus.

— Oh fuck, laché-je.

Ca le fait rire que je dise cela.

— Ouais pas ouf. Donc voilà, je ne sors pas forcément depuis... Et je me sens mieux chez moi. D'où mon envie de rentrer.

— De quoi est-il mort, si je peux me permettre? demandé-je en tentant de ne pas le brusquer.

—  Cancer.

Je le sens, c'est dur pour lui de m'en parler. Mais d'un autre côté, je suis choquée qu'il m'en parle quand même. Enfin, je ne suis qu'une inconnue ! Certes j'ai insisté, mais il n'a pas beaucoup lutté.

C'est comme s'il cherchait vraiment à en parler au final. Il ne pleure pas, pas comme un gamin. Cependant, une larme roule sur sa joue , alors qu'il tente de sourire et ça me fend le cœur.

C'est si touchant. 

— Désolé, je passe un peu pour un con.

Je secoue la tête. Il essaye de se reprendre.

— Non non.

Je l'observe doucement et je fais enfin attention à  lui personnellement. Il  a ces yeux très clairs dont je ne saurais distinguer la couleur sous cette nuit,  des cheveux blonds/chatains bien coiffés. Une petite tête de richou je dirais au final.

Ses yeux brillent puisqu'il se bat pour ne pas que d'autres larmes sortent.

—  Sache que tu es tombé sur la bonne personne alors.

Il paraît surpris.

— Tu veux passer une bonne soirée? Alors, je vais te faire passer une bonne soirée.

Encore une fois il est dubitatif. Il ne voit pas très bien où je veux en venir.

— Viens.

Je me lève, en attendant qu'il me suive.

— Ne t'en fait pas, en vérité, je veux juste rentrer chez moi...

— Viens.

Je l'interromps.

Je ne suis pas dans l'empathie. Quoi que un peu. Mais je considère que je ne pourrai jamais trouver les bons mots face à sa souffrance. C'est quelque chose je ne connais pas. A sa place, je ne voudrais pas que quelqu'un me donne des conseils alors qu'il n'a rien traversé.

Mais faire passer de bons moments aux gens, j'adore ça. J'adore pouvoir remonter le moral aux autres. Souvent,  je suis trop humaine sur ce sujet. J'aime donner de l'amour à ceux qui en ont besoin.

Il finit par capituler. Après tout, il reste jeune. Il me suit en me faisant confiance. C'est bizarre, on ne se connaît pas, mais depuis qu'il m'a livré ce sujet, j'ai l'impression de le connaître depuis plus longtemps que cinq minutes.

On se rapproche de l'eau et je me retourne vers lui.

— Un bain de minuit ça te dit ? Du moins un bain de vingt deux heures vingt et une.

Il me regarde comme si j'étais dingue.

— L'eau doit être à dix degrés maximum !

—  C'est le but! Tu verras, ça fait tellement de bien.

Il s'apprête à protester mais je rétorque.

— Tu me fais confiance?

Et là il s'arrête. Étrangement, il hoche la tête.  Alors que l'on est des inconnus l'un pour l'autre. Une confiance s'est directement instaurée entre nous depuis qu'il m'a livré son lourd secret. C'est assez étrange.

— Ok, juste retourne toi. Je ne vais pas me baigner avec mes habits, je ne suis pas folle.

Il hausse les sourcils mais se retourne immédiatement.

Je m'empresse d'enlever mon pull et mon jean. Malgré la température glaciale, je me force à entrer rapidement. Je suis actuellement en sous vêtements, je n'ai pas forcément envie que ce garçon me voit déjà sous cet angle. Mon but n'est pas de l'exciter, de le séduire, mais bien de lui faire passer une bonne soirée !

Quand l'eau me couvre jusqu'à la poitrine, je m'écrie:

—  C'est bon, à toi  !

— T'es folle, c'est impossible d'y rentrer.

Devant mon insistance il ôte son pantalon puis son T-shirt et son pull.

Je me force aussi par politesse à ne pas vraiment regarder. Je trouve que c'est déplacé.

Il me rejoint avec beaucoup de difficultés. L'eau est vraiment froide, ce n'est pas facile sachant que l'on est quand même en novembre à Los Angeles.

Quand il rentre enfin je le vois se détendre un peu. Une fois à l'intérieur, ça paraît déjà moins froid.

—   Voilà, maintenant tu respires. Tu vides tes poumons.

C'est mon père qui m'avait montré cela plus jeune. J'avais tendance à être beaucoup stressée. Alors il me mettait dans l'eau et il m'initiait à cette technique : Inspirer puis plonger une dizaine de secondes en s'assurant de vider ses poumons au maximum. Au bout de cinq fois, le cerveau se vide, au bout de dix, on a l'impression d'être le roi du monde.

Le blondinet dont je ne connais toujours pas le prénom m'imite. Je suis contente qu'il me suive sans rien dire. Je le vois, il a envie d'oublier un peu sa vie, de profiter. Quoi que ça lui coûte, s'il trouve un moyen d'oublier cette douleur par un quelconque moyen, il saute sur l'occasion.

Après dix inspirations consécutives, je ressors la tête de l'eau entièrement pour reprendre tout mon souffle. Pouah. Ca fait tant de bien.

Il prend un peu plus de temps que moi, mais il ne tarde pas à remonter complètement à la surface aussi. Il respire, comme s'il était essoufflé. Très essoufflé.

—Ca va ? Lui demandé-je doucement.

Il hoche la tête précipitamment.

—Wow.

C'est la seule chose qu'il se permet de lâcher.

Je lui souris doucement, ça a l'air de lui faire beaucoup de bien. Le temps qu'il retrouve son souffle, je me mets à faire la planche un instant pour me détendre les membres entièrement. Et il fait de même. La sensation est magique. Il fait noir, seul le bruit des vagues nous berce, on a l'impression d'être seuls au monde. Un requin et nous disparaissons de ce monde sans que personne ne le voit.

Je me défais de ma position d'étoile pour l'observer. Il a l'air bien lui aussi. Il a l'air mieux. Son visage est moins tendu.

Mais ça commence à durer, alors pour plaisanter, je lui jette de l'eau au visage, ce qui a le don de le faire sursauter. Il se défait rapidement de sa position.

—Mais t'es ouf ! J'étais trop bien là !

Je rigole doucement.

—Oupsi.

Ce mot lui décroche aussi un petit sourire. Il replonge sa tête dans l'eau avant d'en ressortir. Ses cheveux se plaquent et je remarque que ses cils font des petits paquets. Ils sont longs, et je trouve ça vraiment trop mignon.

—Sinon, comment tu t'appelles ?

—  Ace et toi ?

Je suis surprise, c'est un nom peu commun. Mais j'aime bien. Je trouve que ça lui ressemble bien. Son air de richou, blond, un peu froid, ça me fait penser à Ice, alors Ace c'est un peu pareil.

—  Love, réponds-je calmement.

Il paraît surpris.

—  Vraiment ? Love ?

—  Ouais, Love Borghini parce que j'ai un père fan de Lamborghini.

Il hausse les sourcils.

— J'adore. Incroyable.

Il sourit doucement. Et puis on parle un peu rapidement de nous. Je comprends qu'il est étudiant. Je suis à UCLA alors qu'il est à Stanford à San Francisco. Il est actuellement en stage de six mois à Los Angeles.

Il étudie les sciences de l'ingénieur et il a l'air d'aimer ce qu'il fait. Il en parle avec une vraie conviction, une vraie passion presque. 

— Donc t'es un crack, réponds-je immédiatement.

Ca le fait doucement rire.

— Un crack ?Pourquoi ?

— T'es à Stanford et en ingénieur !

— Je suis pas un crack, répond t-il en roulant les yeux.

Et en plus il est modeste.

— C'est ouf, lâche t-il subitement.

Je l'interroge du regard.

— C'est la première fois que je ne pense à rien, depuis deux mois, c'est la première fois. C'est incroyable.

Je ne peux m'empêcher de sourire. C'était le but.

On s'observe tous les deux sans rien dire, le temps d'écouter le bruit de la nature qui nous entoure. Il a ce regard pétillant, des longs cils. C'est assez étrange de se retrouver à moitié à poil devant un inconnu mais ce n'est pas désagréable. Il y a un naturel entre nous qui me surprend.

Je le sens souffler, comme si une lourde pression se dégageait de sa cage thoracique.

Et tout d'un coup la musique « I follow rivers»  de Likke Li, résonne de la petite soirée. On l'entend de loin, mais cela rend l'ambiance encore plus incroyable. On a vraiment l'impression d'être les rois du monde.

On ne parle pas trop. Pas forcément parce qu'on ne sait pas quoi dire, mais parce que le sentiment de paix est fabuleux. On ne veut pas le briser.

Et puis on finit par sortir de l'eau, parce que l'on ne va pas se mentir, il fait froid ! On est pas non plus surhumain.

J'ai l'impression de subir une paralysation quand je sors de l'eau. Le froid me frigorifie. Visiblement je suis la seule parce que Ace n'a pas l'air si frileux.

Je suis idiote, je n'ai même pas de serviette pour m'essuyer. En bon gentleman Ace m'emprunte son T-shirt pour que je m'essuie avec. Il a son pull lui.

Ca fait un peu de bien. Cependant, je lui demande de se retourner car je veux enlever mon soutien-gorge. Je ne peux pas me permettre de garder ce vêtement contre ma peau sèche, sinon je vais attraper une pneumonie. Après quoi j'enfile mon pull et mon jean.

Mais je grelotte toujours.

— J'y crois pas, au final c'est toi qui grelotte ? se moque t-il.

— Ouais j'avoue. Putain quelle idée de se baigner dans une eau glacée ! Plus jamais bordel.

Il rigole encore.

— Viens, si tu veux, j'ai toujours tendance à être chaud, si ça peut t'aider... T'as réussi à me faire passer une bonne soirée, je  te dois bien ça

Il me propose clairement de le prendre dans mes bras.

Bon, alors, je dois avouer être un peu surprise. Mais je ne réfléchis pas plus longtemps, j'ai tellement froid !!!!

Je me loge dans ses bras très rapidement. Il entoure les siens autour de moi, et il a raison, il est tellement plus chaud que moi !

Son pull contre son torse me fait  tellement de bien. Il est légèrement plus grand que moi, mais de peu, alors ma tête se pose contre son torse. Et plus les secondes passent, plus je me détends.

Il sent bon. Son parfum s'est estompé avec la baignade mais je le trouve doux.

Au début un peu coincée d'être si proche de lui, je finis par me laisser un peu aller. Jusqu'à ne plus avoir froid. 

Plus efficace que des UV !

Je relève doucement la tête et je me retrouve soudain face à son regard.

Je ne sais pas si c'est la situation improbable, ou le fait qu'il soit si charmant, mais sur le moment je suis séduite. Séduite par ses yeux incroyables. Son corps contre le mien, c'est quelque chose.

— Ca va mieux ? demande t-il tout doucement.

Et en plus il est putain d'attentionné !!

— Ouais, t'as un sacré radiateur !

Je dis ça doucement ,sans le lâcher une seule seconde du regard. Je me demande réellement sur le moment quand va-t-il se décider à m'embrasser. On est si proches...On ne se lâche pas du regard.

Je veux dire, ce crétin d'Adrian n'aurait pas osé une seule seconde à me baiser la bouche.

Il n'a pas forcément l'air très timide, mais pour autant il ne se lance pas. C'est frustrant. Plus on se regarde plus j'en ai envie.

Et puis merde, je me lance. J'ai raté tellement d'occasions dans ma vie par peur uniquement.

— J'ai une petite autre idée, pour te faire passer une bonne soirée, chuchoté-je.

Il paraît surpris.

Je relève légèrement mes doigts de pied, de sorte à être près de ses lèvres. Et je l'embrasse brièvement sur la bouche.

Il est encore plus surpris, comme s'il ne l'avait pas vraiment vu venir. Ce qui est assez étonnant vu notre situation. Mais je ressens qu'il a aussi envie de se laisser aller.

Alors avant que je ne redescende totalement de ma pointe des pieds, il rattrape mon menton pour m'élever légèrement, et il m'embrasse avec ses lèvres, pleinement .

C'est tellement doux, pur. Différent d'Adrian. C'est un peu moins bestial et plus pur.

Autant son corps est chaud, ses lèvres sont d'une fraicheur... Elles sont salées à cause de la mer et c'est succulant. Le vent nous berce de nouveau alors que je suis presque attachée à lui.

Je me recule  légèrement ensuite, alors que son doigt  traine doucement sur mes lèvres.

— T'es une vraie bouffée d'air frais, chuchote t-il.

Ses yeux ne cessent de me fixer. Je suis tellement touchée par la beauté de la scène. Je rougis même.

J'ai toujours quelque chose à dire. J'ai toujours des conneries à déballer surtout  quand je ne sais pas quoi dire ! Mais là, je n'ai envie de rien dire, juste de profiter de cet incroyable tableau.

Et pour une fois je me dis :

Just Enjoy and Shut up Love.

***

YO

Chapitre promis , chapitre posté !

Bon je suppose que ça doit être dur pour certains, de passer à un autre gars?

Mais c'est un peu ce dont j'avais envie pour ce livre. Parce que la vie n'est pas faite d'une seule bonne rencontre ! C'est un peu le cas dans beaucoup de livres wattpad, dont les miens haha. La fille rencontre soudainement "son prince charmant" pour finir avec lui définitivement.

Surtout quand une relation est malsaine, poursuivre n'est pas forcément la bonne idée. Si vous avez un avis si positif d'Adrian c'est parce que forcément Love vous montre comment elle s'est attachée à lui. Nous aussi on aime pas se détacher des connards qu'on a apprécié hein ;)

Là on suit les aventures, les mésaventures de Love. On suit son petit chemin. Comme chacune d'entre nous on a notre petit chemin avant de trouver la bonne personne !

Il est sympa ce petit Ace, laissez lui une chance.

DU COUP

Votre avis sur ce chapitre ?

Team Ace ? Team Adrian?

Team Elijah ? ( bon va falloir tourner la page peut-être haha )

Des idées pour la suite?

Chapitre encore une fois totalement inspiré de ma vraie vie hihi sauf qu'on s'est pas baigné dans l'eau, mais bon c'était incroyable quand même cette rencontre dans mon esprit. Tout est allé si viiite.

Ciaaao.

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