11- After it.
YO
Désolée du retard, je vous avoue que ce qui se passe dans le monde m'a pas mal démotivée à écrire ces derniers temps. De plus mon mac où j'avais écrit la suite est tombé en panne, donc je dois tout réécrire... ça m'a donnée un coup haha
Mais me revoilà !
***
J'ai passé une nuit particulière.
Particulièrement étrange.
J'ai eu beaucoup de mal à dormir, moi qui d'habitude m'endort comme un bébé. Adrian ronfle un peu, et parfois prenait un peu trop de couverture donc j'avais froid.
Mais dans un autre sens j'ai beaucoup aimé. Il me tenait contre lui, c'était doux, c'était simple. Je constate que c'est très différent de dormir seule. Je souris quand en me réveillant, sa main se trouve sur ma hanche. J'ai cette impression que je le complète et ça fait beaucoup de bien.
Cependant, il faut absolument que je change mon tampon ce matin. C'est à contre coeur que je me défais de mon cocon. Je repousse Adrian, qui dort à point fermé. Je glisse contre lui, et pas sans peine.
Aux toilettes, je consulte mon téléphone portable. Je me rends compte qu'il est déjà dix heures. Merde. Je dois être à onze heure à la maison pour surveiller ma sœur. En effet ma mère a un rendez-vous, et mon frère en ce samedi doit se rendre chez notre père.
Argh.
J'aurais aimé rester plus longtemps. Mais la famille d'abord, comme j'ai toujours dit.
Lorsque je reviens dans la chambre, Adrian dort toujours. Je m'approche de lui pour récupérer ma robe qu'il a viré beaucoup trop vite hier soir.
J' ôte aussi son jogging que je pose délicatement sur son bureau.
Je sursaute cependant quand sa voix rauque du matin résonne :
— Tu t'en vas ?
Je hoche la tête. Je l'observe doucement. Je le trouve vraiment sexy avec sa petite tête du matin et ses cheveux décoiffés.
— Oui, j'ai un truc à faire.
Il m'a l'air très fatigué. En même temps nous avons dormi très peu. Je ne sais pas trop comment le quitter. L'embrasser ? Avec notre haleine dégoûtante ?
Ça ne m'a pas l'air d'être une très bonne idée. Dans les films les acteurs font souvent cela, mais ça ne m'a pas l'air tentant là tout de suite.
Alors, je caresse rapidement sa pointe de pied qui dépasse de la couverture avec sa chaussette.
— Salut ! A lundi du coup?
Il hoche la tête, en souriant. Ensuite il reprend son oreiller dans ses bras, signe qu'il va continuer sa nuit.
****
Oh, c'était gênant. Nous sommes samedi matin mais j'avais oublié que certains élèves vivaient sur le campus au quotidien. Je me suis retrouvée, en robe de soirée, avec des talons qui me broyaient les pieds, à traverser l'université. J'ai bien vu que l'on me dévisageait. Les regards des autres semblaient signifier " Il y en a une qui a pris son pied hier!"
C'est assez gênant, surtout qu'au final, bah non je n'ai pas pris mon pied. J'ai à la limite touché le pied d'Adrian ce matin si ça peut les satisfaire.
Oui, je suis très bonne en jeux de mots.
Je rentre donc de façon précipitée. Je n'ai jamais trouvé les quinze minutes séparant ma maison de l'université si longues.
D'ailleurs, quand je rentre, mon frère s'apprête à partir avec sa voiture. Il se marre en me voyant arriver, en talons et robe à presque onze heures du matin.
— Bah alors Love? On a pas dormi dans la bon lit hier soir? Alors ? Ca fait quoi de faire l'amour?
Je roule des yeux en l'ignorant. J'ouvre la porte de la maison et au même moment, je découvre ma mère. Elle enfile un petit pull à Lee. Elle se retourne quand elle m'entend arriver.
— T'as fait l'amour? fait-elle choquée.
C'est vraiment la première phrase qui leur vient en tête à ce moment? Même pas un bonjour?
Lee me fixe, ne comprenant pas vraiment les paroles de mon frère et ma mère. Visiblement personne ne s'inquiète de prononcer de telles choses devant cet enfant !
— Lee , tu bouches tes oreilles mon amour s'il te plaît? demandé-je sur un ton doux.
Elle s'exécute même si je sais qu'elle préférerais écouter.
— Non on a pas fait l'amour ! Et bonjour non? Vous allez bien? Est-ce que j'ai bien dormi ? Oui ! Merci de le demander.
Je réplique cela de façon totalement ironique. Mon frère entre à nouveau dans la maison, même s'il s'apprêtait à partir.
— Comment ça?Vous n'avez pas fait l'amour? demande t-il interloqué.
Mais de quoi se mêle t-il?
— Non Liam. Je ne t'en parlerais pas, c'est mort.
Il relève les yeux au ciel tout en grimaçant. Il reste planté debout là, comme un poteau. Je le fixe, signe que je ne craquerai pas. Je ne lui dirai rien. Il ne manque plus que je parle à mon plus jeune frère de ma vie sexuelle.
Il finit par s'en aller. Lee bouche toujours ses oreilles. Il s'agit vraiment de la personne la plus stable de cette famille.
— Bon, on s'est retrouvé à la soirée avec Adrian. Et l'on s'est embrassé tout la soirée. Et puis on a fini chez lui, où on s'est peloté et embrassé dans le lit.
Je raconte donc rapidement tout à ma mère. Je passe beaucoup de détails. j'expédie plutôt la chose.
Même si j'ai l'habitude de tout lui dire, je ne suis pas prête à lui révéler cette petite partie trop secrète de moi. Je ne peux clairement pas parler de mon état d'excitation à ma mère par exemple. Je ne lui dis pas non plus, que j'ai réalisé les préliminaires masculines.
Je le sous entends par "On s'est peloté, et embrassé dans le lit". Ce qui en soit ne le sous-entends pas du tout. Mais dans mon langage, ça le sous-entends.
Ma mère fronce cependant les sourcils. Elle assimile cela facilement, même si il nécessite que je l'éclaire sur un point.
— Ok. Et du coup? Pourquoi vous ne l'avez pas fait? demande t-elle surprise.
Cette phrase me choque un peu de ma mère. Je ne sais pas, ne devrait-elle pas être contente que je sois toujours pure? Que je sois toujours sa petite fille chérie? Pourquoi pense t-elle obligatoirement que je devrais coucher avec le premier venu?
Enfin dans un autre sens, elle ne s'en rend pas compte , mais elle me met une légère pression. J'ai l'impression de comprendre que je traîne à perdre ma virginité. Même si je le pense, je n'aime pas que ma mère me le rabâche. Ce n'est pas du tout son rôle de mère.
Je mets un temps à réfléchir à ses propos. Cela m'a légèrement brusquée
— Quoi? fait-elle surprise face à mon mutisme. Désolée mais je ne crois plus en les gentleman ! Désolée d'être surprise qu'on garçon puisse contrôler ses pulsions.
Oh.
Je comprends légèrement sa remarque désormais. C'est un peu plus personnel. Depuis qu'elle a été trompée par mon père, ma mère a une vision de l'amour très altérée. Et une vision des hommes particulière. Elle croit que les hommes n'ont pour but que de sauter les femmes. Point.
Je soupire doucement. J'omets sa maladresse. Je ne pense pas qu'elle se rende compte qu'elle a touché un point sensible.
— Non ce n'est pas ça. En réalité, j'en avais envie, tout comme lui mais... Les anglais ont débarqué une heure avant.
Je soupire doucement encore.
— Non? répond t-elle presque abasourdie.
Je l'observe pour lui montrer tout le sérieux de la situation. Et là, elle commence à rigoler. Comme si elle trouvait la situation comique.
— Pourquoi tu ris? fais-je interloquée.
— Bah quand même ! C'est le comble! Enfin c'est vraiment la poisse quoi!
Merci maman. Je ne l'avais pas remarqué?? Je roule des yeux en m'enfonçant dans le canapé.
— Mais non chérie ! me rassure t-elle. Je ne dis pas ça pour me moquer. Mais avoue, c'est quand même drôle.
Non? Je ne vois pas en quoi c'est drôle?
Ma mère souffle, prenant conscience petit à petit de sa maladresse.
— En soi, ce n'est pas plus mal, fait-elle, plus sérieusement.
Je l'observe d'un oeil discret.
En quoi?
— Coucher avec un garçon le premier soir ce n'est pas toujours une bonne idée. Au moins, tu pourras voir quelles sont ses intentions maintenant: Si elles étaient juste de passer à l'acte, ou s'il t'apprécie vraiment.
Je réfléchis à cette phrase même si je ne montre à ma mère que je suis toujours vexée par ses propos.
Je n'avais pas réfléchi à ça. C'est vrai, et s'il était juste là pour me baiser?
Je pense qu'il y a deux semaines, je n'en aurais rien à fiche qu'il ne soit là que pour ça. Mais là, après cette nuit... Ca me ferait un peu de mal. J'ai trouvé que l'on s'entendait si bien. Il m'a fait vivre une nuit de rêve.
J'avais juste l'air d'une princesse à ses côtés. Cette attention qu'il avait pour moi, c'était doux et pure.
C'est vrai que ça me ferait du mal s'il me lâchait d'un coup comme cela.
Mais, je le vois mal agir ainsi. Je ne sais pas. Pour moi ce que l'on a partagé hier soir, c'était réel. Plus que du cul. Même s'il n'y en a pas eu.
LOL.
****
En arrivant à l'université le lundi, j'ai quelques attentes. Mais j'ai aussi beaucoup d'appréhension: comment cela va t-il se passer avec Adrian?
Les mots de ma mère me reviennent en tête. Et s'il n'avait que pour idée de me sauter en fait?
Je me rends compte qu'inconsciemment je m'attache. Je m'attache surtout aux doux souvenirs de l'autre nuit. J'ai envie d'en passer une autre avec lui.
Je ne dis pas que je ressens déjà le besoin d'être en couple. Mais juste de passer un peu de temps ensemble, sans se prendre la tête.
Alors que je récupère mes livres dans mon casier , j'aperçois Valentine. Elle se dirige vers moi avec un grand sourire.
— Bah alors ? petite cachotière ! Raconte! C'était quoi ça vendredi !
Oui, je ne lui ai strictement rien raconté. Parce que j'ai peur de trop m'emballer. Je serre les dents dès lors.
— C'était absolument rien, rétorqué-je en faisant la sourde d'oreille.
— Rien? Je ne t'ai jamais vue bouffer autant la bouche d'un mec ! Et puis vous êtes rentré ensemble ! Vous l'avez fait? demande t-elle étonnée.
Est-il possible qu'on me demande en premier seulement si c'était cool?
— J'avais mes règles, réponds-je directement en grimaçant.
Elle grimace en retour pour me montrer sa légère peine.
— Oh merde ! Mais c'était comment sinon?
Je préfère ce genre de question. Je m'arrête dans mon rush pour lui sourire.
— C'était vraiment cool !
Je tente de maintenir mon contentement.
— On a dormi ensemble et c'était vraiment agréable !
Valentine me sourit, réellement contente pour moi. Ça me fait plaisir qu'elle s'intéresse à ce que je ressens.
— Et vous vous êtes parlé par message ce weekend?
Je secoue la tête. Non, ça n'a pas l'air d'être vraiment son genre de discuter par SMS.
Enfin, je n'en sais rien, on ne se connaît pas plus que ça en fait. D'ailleurs, ça me fait peut être un peu peur. Je ne sais pas à quoi m'attendre.
D'ailleurs, j'ai cours d'économie dans quelques minutes. Je m'active donc en saluant Valentine.
En arrivant en cours je remarque qu'Adrian n'est pas encore là. Je m'assieds donc à côté d'une amie : Britanny. Une amie du cheerleading.
Mais alors que je sors des affaires de mon sac, la tête baissée, Britanny me donne des tapes au bras.
— Ton homme à l'horizon!
Je sursaute suite à son manque de tact mais surtout parce que je découvre enfin Adrian. Il arrive dans l'amphithéâtre et je le trouve plus beau que jamais. Plus sexy que jamais. Je frissonne en me rappelant de l'autre nuit.
Mais d'ailleurs comment Britanny en est-elle au courant ?
J'observe donc mon amie , un peu dans l'incompréhension.
— Bah quoi ? Fait-elle. Tout le monde vous a vu vous violer la bouche vendredi , plaisante t-elle. D'ailleurs t'aurais pu me raconter hein !
— Tu peux parler moins fort s'il te plaît ? Et aussi arrêter de le regarder s'il te plaît ? Chuchoté-je au maximum.
Adrian n'entend peut être pas notre conversation car il est assez loin mais Britanny ne fait que le fixer là. C'est gênant ! C'est sûr qu'il sait qu'on parle de lui.
A mesure que le brun grimpe les marchés pour s'installer dans l'amphi je m'enfonce dans mon siège. Franchement , je ne sais pas comment agir.
Tout mon courage s'en est allé en deux secondes.
J'aurais pu ignorer sa présence si Aymerick son ami n'avait pas sorti ça :
— Ah bah tiens il y a une place à la droite de Love ! Vas-y non?
Il dit cela au moment où ils passent près de notre rangée. Je remonte ma tête et rougis immédiatement.
C'est vrai qu'il y a une place à ma gauche mais ce n'était en aucun cas pour qu'Adrian s'asseye à côté ! Je ne veux pas qu'il croit que je m'emballe déjà à 100%. Merci Aymerick !
Heureusement, Adrian n'a pas l'air de le prendre trop mal. Ça le met mal à l'aise ça se voit , mais il me sourit quand même. Ils s'installent au final deux rangées derrière nous. Ouf !
***
Le reste de la semaine a été un peu lourde. Lourde sentimentalement parlant.
Je m'imaginais quelque chose de différent avec Adrian après la nuit que nous avions partagé , après qu'il ait été si doux avec moi. J'ai l'impression qu'au final tout ça n'a crée qu'un état de gêne entre nous et c'est tout.
Dans les couloirs parfois il me sourit mais c'est tout, il ne vient pas vers moi. Et j'ai trop d'ego pour aller vers lui. Dans tous les cas , il est tout le temps avec ses amis et je me vois mal m'intégrer à leurs conversations.
D'ailleurs ses amis....
Je pense qu'ils sont la cause de cette gène entre nous; Dès que l'on se croise ils ne s'empêchent de faire des blagues sur Adrian et moi , des références à notre nuit passée.
Et plus on avance dans la semaine, plus je me demande si ma mère n'avait pas raison. Etait-il vraiment là juste pour me sauter? Et puisqu'il n'en a pas eu l'occasion, il n'en a plus rien à fiche?
Je me pose mille et une question. Et ça m'agace. Je m'agace en fait.
Je m'agace de m'agacer.
Je n'ai pas la conscience tranquille.
En arrivant à mon cours de cheerleading, je n'ai qu'une idée: me libérer l'esprit, souffler, me libérer un peu de ces tensions. Le sport est toujours le moyen d'expulser ces négativités.
Mais alors que je fais mes lacets dans les vestiaires, prête à oublier cette nouvelle journée de merde, je découvre en relevant la tête Linsey et Luna qui me fixent avec leur air habituel de commères.
— Alors? Raconte? Avec Adrian?
Je reste estomaquée devant cette remarque. Il semble que finalement on ne soit vraiment pas passé inaperçus Adrian et moi vendredi. Il s'agit du premier cours de la semaine, donc elles n'avaient pas encore pu m'en parler.
En observant légèrement Adrian cette semaine, puisque aucun de nous ne faisait le premier pas, j'ai pu découvrir que son cercle d'ami était loin de s'étendre qu'à Aymerick et Kevin. Il traine avec une bande d'amis de dix personnes environ régulièrement. J'ai pu remarquer que Linsey et Luna en faisaient partie. Sûrement d'où la question.
— Euh, bah, c'était cool?
— Oh, pas de secret entre nous ! lance Luna. On a tenté de lui en parler mais il ne veut rien nous dire. Il nous a clairement dit que si l'on voulait savoir ce qui s'était passé il fallait venir te voir !
Hein?
Je fronce les sourcils.
Bon, en soi, c'est plutôt plaisant qu'il n'expose pas à tout le monde que je sois vierge. En réalité, ça m'aurait peut-être même embêtée. Je ne veux pas qu'on m'associe directement à la virginité sans voir qui je suis réellement.
Je ne comprends pas pourquoi cette histoire a l'air si croustillante pour mes amies. Mais c'est vrai que l'université ça fonctionne beaucoup comme cela. On aura beau être les plus matures du monde, connaître dans le moindre détail les histoires de nos amis , c'est toujours très croustillant.
Enfin sauf pour moi. Je ne comprends pas trop pourquoi on fait tout un plat autour de cette histoire alors qu'en attendant, il ne se passe — putain de bordel— rien entre nous.
— C'était vraiment très cool. On a passé une bonne soirée. J'ai dormi chez lui, mais il ne s'est rien passé. Les anglais ont débarqué comme on dit.
Je réponds ça avec le plus grand des calmes, alors que ma seule envie est d'en finir avec cette discussion, puisque ça me prend la tête. ENCORE ET ENCORE.
Elles paraissent surprises mais me précisent tout de même qu'elles sont très contentes pour moi. Même si je ne sais pas trop pourquoi devraient-elles être contentes.
Au final, je passe un entrainement horrible. J'étais voltigeuse aujourd'hui. Alors j'avais une énorme pression. Compter les temps, faire attention aux porteuses, ne faire aucune erreur.. Mais je n'avais pas la tête à ça. En fait, plus on me parle d'Adrian, moins je le vois, et c'est problématique dans mon esprit. Je n'arrête pas de me demander ce que j'ai fais de mal. Pourquoi ne vient-il pas vers moi? Dois-je aller vers lui?
Donc, je n'ai fait que des erreurs dans ma prestation d'aujourd'hui.
Je me précipite donc pour récupérer mes affaires au vestiaire. Je suis assez lente, car très pensive sur le moment. Je n'ai pas réussi à me libérer de mes pensées.
Heureusement, Valentine m'attend, même si tout le monde a déjà quitté les lieux. On comptait s'acheter des glaces au centre-ville pour se divertir un peu. Entre filles. Juste nous deux. Ca me fera beaucoup de bien.
Elle voit que je ne suis pas trop d'humeur, alors elle n'ose pas trop tâter le terrain. Elle sait que lorsque je suis un peu en colère , il vaut mieux ne pas me demander si ça va.
Je ne sais même pas pourquoi je suis en colère. Peut-être parce que je suis frustrée de voir à quel point Adrian est distant après tout ce qui s'est passé entre nous?
Peut-être que ce n'est rien pour lui, mais pour moi, ça comptait.
— Dit Love, commence Valentine, alors que nous sommes seules dans le vestiaire.
— Oui?
— Ca te dérangerait si Ryan vient avec nous ? fait-elle un peu embêtée.
Je croise les bras, ne comprenant pas trop. Pourquoi son petit copain viendrait à une virée entre fille?
— C'est une fille Ryan?
— Non non. Mais il a un peu besoin de moi là aussi, il a quelques soucis familiaux et ...
Je rêve.
Elle a du culot.
Ryan, Ryan, et encore Ryan. J'en avais besoin de cette petite sortie avec elle, pour lui parler de ce que je ressens, parce que je ne sais pas comment gérer tout ça. Elle pourrait très bien voir Ryan ce soir et dormir avec lui, comme elle le fait tout le temps. Je lui demande juste une heure.
— Ecoute, je ne vais même pas te répondre, fais-je en me relevant.
— Mais t'es sérieuse Love?
Quoi?
Ai-je un âge mental de quatre ans ?
Oui toujours, et alors?
Je n'ai juste pas envie que l'on s'embrouille pour ça. Alors je ne préfère rien dire. Si elle veut traîner avec son copain, qu'elle le fasse. Je ne veux pas être de trop. Je ne peux pas être en colère, parce que je suis déjà trop en colère à cause d'Adrian.
J'irai pleurer dans mon lit seule tant pis.
J'ouvre la porte des vestiaires en furie, je fais si peu attention que je percute de plein fouet un corps.
Eh merde.
Pourtant, je panique en me reculant.
Adrian?
Il semble tout aussi choqué que moi. Il ne s'attendait sûrement pas à ce que je débarque de cette salle sans faire attention devant moi.
Je me rends compte que je suis toute crasseuse: je transpire , je sens le fauve, mes cheveux sont gras... Bref, j'ai fais du sport quoi ! Je suis rouge et toute collante.
Merci le karma. C'était vraiment le bon moment pour tomber sur lui.
— Du calme, tu vas où comme ça? plaisante t-il.
Oh.
Ok.
Il me suffit qu'il lâche ça pour que toute colère s'évapore. Il le dit tranquillement, et ça me détend. Ça a l'effet d'un médicament sur mon humeur.
— Oh. Je sors d'entrainement. Je n'ai qu'une envie: rentrer chez moi prendre une douche !
Super Love, super sexy. S'il n'avait pas encore remarqué que tu puais, maintenant il le sait.
— Je ne savais pas que tu faisais du cheer! Tu voltiges?
— Oui ! Enfin aujourd'hui, je me ramassais surtout par terre plus qu'autre chose, mais bon.
Il rigole doucement.
Je suis surprise qu'il rigole, je n'essayais pas d'être drôle. Mais son rire me fait du bien, ça me rassure.
Il commence à marcher vers la sortie alors je le suis. Et puis, puisque ça me traverse l'esprit, et que réfléchis en général très peu à ce que je dis, je me lance:
— Tu ne trouves pas que c'est super gênant entre nous depuis vendredi?
Il me dévisage avec un léger sourire.
— Assez. Désolé. Mes potes sont super lourds avec ça. Mais c'est aussi parce que je suis comme ça en retour... Donc, forcément, j'en subis les conséquences.
— C'est super bizarre comme délire, reproché-je.
Il hausse les épaules.
— Bah forcément ça nous amuse, tant que ça ne tombe pas sur nous, plaisante t-il. D'ailleurs tu...
On arrive à hauteur de la cour extérieure de l'université quand je me fais interpellée.
— Love !
Je me retourne en remarquant que ma coach est à ma poursuite. Quoi donc?
— Tu as oublié ton téléphone portable, il chargeait au gymnase.
Oh quelle cruche ! Je n'avais même pas remarqué. C'est le quatrième portable que j'ai en un an, ça serait dommage de le perdre celui là, même s'il est fracassé en deux.
Je veux me retourner pour continuer ma conversation avec Adrian. "D'ailleurs tu" quoi?
Mais mon coach m'interpelle encore.
— Ah oui, et deux secondes. J'aimerais te parler. Tout va bien? Tu n'as jamais été si distraite en entrainement, qu'est-ce qui se passe?
Bien que j'aimerais beaucoup parler de moi en ce moment, il n'en reste pas moins que je suis en pleine conversation avec Adrian. D'ailleurs, il m'attend.
— Non, rien du tout ! Juste un petit coup de moue.
— Tu es sûre? Tu avais l'air bien embêtée?
— Je vous jure que...
A ce moment, je remarque qu'un ami d'Adrian lui fait un tcheck de la main. Ils commencent à parler. Puis un autre de ses amis arrive encore. Pendant ce temps, mon coach déballe ses phrases, qui d'habitude me motiveraient mais qui là, me font juste chier.
Je crois exploser quand je remarque qu'Adrian part avec ses amis.
Sérieusement?
— Bon bah à samedi. Soit en forme pour la répétition s'il te plaît. Toutes les filles comptent sur toi.
Oh comment je m'en branle.
Mon coach s'en va, et pendant ce temps, je remarque qu'Adrian s'éloigne, sans m'adresser un petit regard. Il semble qu'il a du mal à nous assumer quand il est devant ses potes.
Mais ça m'agace. Il aurait quand même pu me dire au revoir. Ou alors il n'a pas osé car mon coach monopolisait la parole. JE LE HAIS. JE HAIS MON COACH.
Je le sentais, Adrian allait me proposer quelque chose avec son "D'ailleurs tu". Mais mon coach a tout gagné.
Il pouvait intervenir à tout moment sauf à celui là. On parlait tranquillement bordel. J'ai attendu cette conversation toute la semaine.
Je constate que Valentine n'est plus là, plutôt normal étant donné comment je lui ai parlé. Je vais donc devoir rentrer seule.
****
Je rentre en traînant des pieds. Je suis tellement déçue d'avoir raté ce moment avec Adrian.
Ça m'énerve car j'ai l'impression de m'attacher, mais je ne suis pas sûre que ça soit la meilleure des idées.
Comment je pouvais n'en avoir rien à foutre il y a deux ou trois semaines, et là, j'ai l'impression d'être à fond. Totalement à fond.
Ma mère est rentrée de son boulot, tant mieux, je vais pouvoir déverser mon horrible journée sur elle.
Elle est au téléphone quand j'entre dans la maison. Elle a le sourire aux lèvres. Cependant quand elle me voit elle expédie l'appel. Elle salue la personne et raccroche très vite.
— Qui étais-ce ? fais-je légèrement méfiante.
— Personne.
Je la dévisage. Du fait de son sourire, ce n'était clairement pas personne. Son date du moment?
— Il ressemble à quoi? demandé-je d'emblée.
— Mais c'est personne je te dis.
Je trouve cela étrange que ma mère me cache son date du moment, mais je ne suis pas d'humeur à l'assassiner pour ça. J'ai plutôt besoin de parler.
Je soupire donc lourdement en jetant mon sac de sport au sol.
— Les garçons, c'est beaucoup trop compliqué à comprendre, soufflé-je.
Cette phrase l'interpelle. Elle voit que ça ne va pas trop pour moi.
— Quoi? Tu n'as toujours pas parlé à Adrian?
— Bah si justement. Et il est là le problème.
Ma mère écoute patiemment ce que j'ai à lui dire. Elle finit par m'observer sérieusement après ça.
— Tu te mets vraiment trop la pression Love.
— Moi? fais-je outrée.
Elle hoche la tête en caressant mes cheveux.
— Tu analyses trop les choses. Tu vois des problèmes où il n'y en a pas.
— Mais c'est toi qui m'a dit qu'il fallait que j'observe s'il n'était que là pour me sauter ou pas ! rétorqué-je outrée.
Elle met un temps à se souvenir de ses fameuses paroles.
— Ah ! Mais je ne voulais pas dire qu'il fallait analyser chaque mouvement d'Adrian ! Chaque situation ! Laisse un peu le temps faire les choses my Love.
— Bah tu trouves ça cool, qu'il me lâche pour ses potes toi?
— Bah vous n'êtes pas en couple. Les gars c'est un peu bête. Ca ne remarque rien parfois. Ca peut te sembler bizarre qu'il agisse ainsi, mais pas à lui. Tu as bien vu comment il t'a parlé normalement alors que tu te prends la tête depuis le début de la semaine. Il ne faut pas te prendre la tête sur tout.
Je soupire durement. Bon, peut-être que ma mère n'est pas du tout de bon conseil après tout. Ses conseils ne font qu'accentuer mes craintes. Si elle ne m'avait pas parlé de la possibilité qu'il soit là juste pour me sauter, je ne me serais pas prise la tête autant cette semaine.
Je traîne des pieds pour rejoindre ma chambre. Je me jette sur mon lit plutôt démoralisée.
Peut-être que ma mère a raison, je me prends la tête sur tout.
D'ailleurs, je me frappe la tête. L'envie de me mettre des claques me démange parfois.
Argh, juste
Calm down,
And shut up Love.
****
YO
RIP à nous les filles quand on se prend vraiment trop la tête pour des choses stupides et que les gars ne voient rien en face LOL
Comment allez vous?
Alors les vacances???
Votre avis sur Adrian et Love?
Avez vous été dans une situation où franchement vous ne compreniez rien aux réactions des mecs?
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